Je ne suis pas d'accord avec Pascal Ottavi. Si cela se faisait, il serait possible de rappeler à tous le souvenir de M. Germain dans les débats, comme il est possible de le faire avec le soldat inconnu dès lors qu'on débat de la défense nationale (ce qui n'arrive plus guère, je l'accorde).
Je crois qu'il convient de voir au-delà de Sarkozy qui ne sera pas président pour toujours, tandis que la nécessité d'avoir un système scolaire efficace et cohérent demeurera : avoir un symbole d'un de ses versions admirables à côté des autres grands hommes aiderait, je crois.
Face à M. Germain, l'apprenant, les sciences de l'éducation, l'éveil ceci ou cela, l'enfant au centre, l'apprenant acteur de son propre savoir et de son propre apprentissage, la fessée rigoureusement bannie (y compris pour les teignes caractérielles), l'interdit du par-coeur, etc. tout ce fatras progressiste et oublieux du réel s'effondre.
M. Germain a un bilan, lui (qu'on me pardonne l'expression) : il a conduit un orphelin de père dont la mère, analphabète, ne parlait guère le français, à obtenir le baccalauréat, des diplômes universitaires, avant de se voir décerner le prix Nobel, prix qui permit à son récipiendaire de rappeler le rôle déterminant que son enseignement et son exigence avaient joué !