Les fouillés fiers de l'être

"C'est normal, New-York, ça se mérite, s'il faut être fouillé, on sera fouillé.", répond un voyageur au reporter.

Toujours étonnant, ces "micro-trottoirs" d'aéroport, cette acceptation presque béate des contrôles les plus intimes.

On se demande si ça ne leur plait pas, la fouille, le contrôle, montrer patte blanche, se faire scanner jusqu'à l'os. Ils doivent prendre ça pour une sorte d'initiation.

Meuh non, c'est la virile attitude du citoyen lambda formé à la défense passive. S'il faut en passer par la fouille, on en passera par la fouille.

Et puis c'est pédagogique. Pendant qu'on vérifie que vous ne portez pas des chaussures explosives, et que vous n'avez pas un préservatif plein de TNT dans le slip, vous vous dites que vous en êtes là parce qu'on est en guerre, une guerre lancée au nom d'une certaine religion. Pas une idée de guerre, ni une tentative de guerre, non, une vraie guerre (la preuve, c'est que vous êtes tout nu entouré de gens en uniformes et que vous n'échapperez peut-être pas au toucher rectal). Et pas une *mésinterprétation* d'une certaine religion, personne ne fait la guerre parce qu'il a *mal compris* les consignes. Non, c'est une vraie guerre, menée au nom d'une vraie religion. Le billet d'avion pour New York, il comprend une formation accélérée à la situation géostratégique.