Le site du parti de l'In-nocence

De l'influence pernicieuse des films pornographiques...

Envoyé par Philippe Versini 
Voici un article du journal " Le Monde ", qui pourra paraître anodin à certains, mais qui me semble néanmoins intéressant.
A travers cet article, je voudrais mettre en évidence l'influence des films pornographiques. Ils servent très souvent d'initiation sexuelle à l'immense majorité des adolescents d'aujourd'hui, qui finissent par croire que ces films représentent la réalité de la vie sexuelle, alors que ce sont de pures fictions.

[www.lemonde.fr]
La tyrannie de l'épilation

En publiant, en janvier, son enquête sur "les nouvelles tendances de l'épilation maillot", le magazine Elle n'imaginait pas provoquer autant de réactions parmi ses lectrices et sur nombre de forums Internet. Le dossier de huit pages, illustré de photos de jeunes femmes dénudées du bas, livrait toutes sortes de conseils pour "bien cultiver son jardin secret". On y apprenait que, "malgré la douleur", la tendance actuelle est à "l'épilation semi-intégrale", ne laissant qu'une pilosité réduite à la forme d'un ticket de métro. Voire beaucoup moins, les esthéticiennes interrogées par Elle déclarant être confrontées à une "augmentation constante de la demande d'épilations intégrales".

Choix personnel ou diktat de la mode et de la publicité ? Souci hygiéniste ou influence - consciente ou non - du porno et de ses professionnelles qui s'affichent totalement glabres sur Internet ? Soumission aux injonctions masculines ou simple désir d'être bien dans son corps sans poils ?

"Le pubis, pourtant la plupart du temps dissimulé, serait plus contraint esthétiquement que tout autre lieu corporel", souligne l'auteure du dossier, Paola Bataille. Sur le site du magazine, cette question, apparemment futile, a suscité des échanges souvent enflammés entre défenseures du droit des femmes à disposer librement de leur corps et adeptes du pubis lisse. Le journaliste Stéphane Rose, auteur du pamphlet Le Procès du poil (La Musardine, à paraître en avril), juge l'attitude de la presse féminine ambivalente sur le sujet, qui d'un côté, vante le libre choix de la femme, et de l'autre, l'incite à user de méthodes pour se défolier.

Accrue par le port du string, cette mode du glabre vient, selon lui, des films X américains dont les stars sont adeptes du fitness. Déjà, dans Une femme mariée (1964), de Jean-Luc Godard, l'amant conseillait à sa maîtresse de "faire comme les actrices des films italiens, elles ne s'enlèvent pas les poils des aisselles". Et la femme de répliquer : "Je préfère les films américains, tournés à Hollywood."

Parties tourner aux Etats-Unis, les vedettes européennes du porno en sont revenues... à leur image, raconte Stéphane Rose : "faux ongles démesurés, prothèses mammaires en silicone et sexe sans poil. Maintenant, il n'y a plus que cela. Et sur les sites pornographiques, les toisons sont classées dans la catégorie spéciale "hairy pussy", comme s'il s'agissait d'une déviance, d'un fantasme pervers. C'est un renversement complet."

Stéphane Rose a mené une enquête auprès d'esthéticiennes. Selon elles, les trois quarts des adeptes de l'épilation intégrale du maillot sont âgées de 18 à 25 ans. "Elles se soumettent aux goûts des hommes, affirme le journaliste. Dans le journal pour ados, Girls, je tenais la rubrique "paroles de mecs". Et ceux-là estimaient que le poil était sale, pas normal."

Il est fréquent que les hommes de moins de 25 ans confessent n'avoir jamais connu, intimement, de femme non épilée. La vision des aisselles touffues de Laetitia Casta dans le film de Pascal Thomas, Le Grand Appartement (2007), avait provoqué un certain émoi. L'actrice avait défendu ce choix personnel, soutenant que "le poil, c'est très érotique".

C'est ainsi que le voyaient les grands auteurs. "Lorsque Nana levait les bras, on apercevait, aux feux de la rampe, les poils d'or de ses aisselles", écrivait Zola. Aujourd'hui, le corps se doit d'être uniformisé, hygiéniste et juvénile. En réaction, le Mouvement international pour l'écologie libidinale (MIEL) prône sur son site (Ecologielibidinale.org) un retour au naturel. "L'épilation rend symboliquement la femme mineure et la désexualise, car le poil, apparaissant à la puberté, est un signe de maturité sexuelle. (...) De plus, l'épilation et la désodorisation suppriment les phéromones (dimension olfactive de l'érotisme)." Que serait L'Origine du monde, de Courbet sans follicule pileux ? Corps sans visage, le modèle, certes plantureux, aurait pu passer pour celui d'une petite fille, et n'aurait pas connu une notoriété mondiale.

L'artiste Jeanne Mordoj, affublée d'une fausse barbe, propose à Paris un spectacle intitulé Eloge du poil, afin de donner à réfléchir sur cette aseptisation de la société. "Ce ne sont pas seulement les pubis féminins qui sont sur la sellette, écrit le critique de cinéma Gérard Lenne, dans Sexologie magazine. Toute notre époque marque une horreur du poil qui est peut-être une réaction contre l'ère hippie, ce septennat enchanté qui s'étend en gros de 1967 à 1974. On se souvient du triomphe des cheveux longs (...), signe d'abondance et de luxuriance qui trouvait son équivalent dans un délire vestimentaire axé sur l'ampleur, la générosité. Et celles qui se dénudaient à Woodstock montraient bien qu'elles avaient gardé tous leurs poils !"

Les fabricants rivalisent de promesses de bien-être pour entretenir ce culte d'un corps lisse : crèmes, laser, bandes de cire, épilation au fil, etc. Selon le Wall Street Journal, en 2008, l'industrie mondiale de l'épilation a réalisé un chiffre d'affaires de 1,8 milliard de dollars (1,3 milliard d'euros).

Sylvie Kerviel et Macha Séry
Je ne crois pas que le danger vienne des poils. Tout est faux dans le porno, à commencer par le plaisir. Il n'y a pas de plaisir sur commande, impossible. Les jeunes qui n'ont que le porno pour initiation partent sur du faux et si leur expérience personnelle ne les alerte pas un beau jour, je les plains.
D'accord mais le rouleau compresseur passe quand même et la jeunesse (et d'autres d'ailleurs aussi) est profondément influencée par la consommation excessive de film pornos. La totale est devenue en Allemagne la régle !
08 mars 2010, 14:14   Le look androïde
"La totale" ? Eh bien ! Quelle sortie de route dans la signification de cette expression argotique !

(N'oublions pas, tout de même, à côté de l'influence pornographique, que les robots et les machines en général ne donnent guère l'exemple de la pilosité...)
08 mars 2010, 14:29   Re : Le look androïde
Citation
(N'oublions pas, tout de même, à côté de l'influence pornographique, que les robots et les machines en général ne donnent guère l'exemple de la pilosité...)

Vous me surprenez toujours avec votre humour pince-sans-rire, cher Orimont.
08 mars 2010, 15:04   Re : Le look androïde
« les toisons sont classées dans la catégorie spéciale "hairy pussy", comme s'il s'agissait d'une déviance, d'un fantasme pervers »

Il en va des poils comme de l'in-nocence, de la culture et de la civilisation : dans l'Empire du Bien, leur place est dans les catacombes.
08 mars 2010, 15:19   Re : Le look androïde
Cette esthétique du "sans-poil" (vous remarquerez que quand on n'est pas "à poil", on est vêtu), j'en suis absolument persuadé, vient du Japon, de la sous-culture des mangas d'une part, et du fait qu'au Japon, le poil, c'est "sale", tout simplement, c'est même immonde, et il faut être un sacré pervers pour aimer ça. Fantasme nippon de la poupée, toujours imberbe là où il faut.
08 mars 2010, 15:25   Re : Le look androïde
Pas si sûr, cher Francis. Il se peut que les choses aient changé récemment, mais au Japon, le pubis n'était pas, à ma connaissance, traditionnellement épilé. Les poils pubiens étaient proscrits des représentations parce que perçus comme trop directement érotiques, voire pornographiques. Il est vrai que les poils sur les jambes, les bras, la poitrine ont, dans la culture japonaise, quelque chose de simiesque car eux sont très peu poilus, mais les femmes nippones ont autant de poil au sexe que les nôtres et n'en ont (n'en avaient) pas honte.
C'est vrai cher Marcel, mais il faudrait distinguer le corps sujet et le corps en représentation. Le poil au Japon n'est pas à montrer et doit être exclu des exhibitions érotiques (mangas, films érotiques grand public, etc.). Puisque nous parlons du corps mis en représentation en Occident, où l'on note la disparition, l'abstraction du système pileux, je crois pouvoir affirmer que l'entichement de la jeunesse occidentale pour l'esthétique japonaise du corps, lisse et imberbe, toujours juvénile, joue son rôle à plein. S'agissant de la réalité physiologique, oui bien sûr, les Japonais sont comme nous, ils se grattent aux mêmes endroits comme disait je ne sais plus qui.
Utilisateur anonyme
08 mars 2010, 16:18   Re : De l'influence pernicieuse des films pornographiques...
Paradoxe : moins il y a de poils, plus on les coupe en quatre.
Mais d'où cela vient-il ? Pas du Japon Edo : les estampes érotiques (shunga) mettent en scène des femmes plutôt plantureuses et au pubis luxuriant. Peut-être est-ce lié à la vague de fantasmes autour des écolières en uniforme ?
Je ne sais pas d'où cela vient. Une obsession hygiéniste y joue un rôle (qu'elle ne jouait pas forcément dans le Japon d'Edo, mais c'est de ma part pure spéculation). En tout cas, l'argument hygiéniste m'a été opposé. Au Japon, mais pas seulement dans ce pays d'Asie, on m'a parfois imposé le rasage comme préliminaire. Je ne m'en plains pas. Quant aux fantasmes qu'éveille l'écolière en uniforme, oui, sans doute, ils existent. Mais je persiste à croire qu'il y a en arrière-fond de tout ça un fantasme autre, fétichiste, de la poupée, dont jouent à plaisir les jeunes japonaises, quand certaines se travestissent, littéralement, en poupée victorienne (avec des faveurs de velours partout, dans les cheveux, sur les plis de la robe à volant, et bien sûr des débordements de dentelles extravagants, des corsets, de la moire, des bottines garnies d'une profusion de lacets), le dimanche, et s'exhibent ainsi, avec leur minois de porcelaine qui vous lance des regards en coin... et vous voudriez des poils là-dedans vous ? Non, ce type de fétichisme exclut le poil, l'humain, par où s'introduit le sordide, la chair orientée vers sa décomposition.
Utilisateur anonyme
08 mars 2010, 16:54   Re : De l'influence pernicieuse des films pornographiques...
Il s'agit peut-être d'un effet de la publicité, comme le suggère le M.I.E.L., groupe d'écologistes amateurs de poils : [www.ecologielibidinale.org]
Non Francis cette mode ne vient pas du Japon mais de la consommation de films pornographiques américains fabriqués à la chaine dans la vallée de San Fernando prés de Los Angeles.

Il ne faut pas oublier non plus qu'un nombre d'hommes et de femmes vont s'entrainer dans des salles de gym et autres fitnessclubs et qu'il est de bon ton dans ces lieux de s'épiler du moins ici en Allemagne.
08 mars 2010, 17:01   Re : Le look androïde
Citation

Cette esthétique du "sans-poil" (...)

Tiens, personne n'a encore parlé du Coran ??
08 mars 2010, 17:20   Re : Le look androïde
Cher Rogémi, content de vous surprendre et de vous faire sourire, mais ce n'est pas tout à fait volontaire : je ne plaisante pas vraiment.
Il doit y avoir un faisceau de causes. La culture anime est mondiale à présent, avec ses corps lisses et purs. Partout cette culture est interprétée, ses marques et ses signes exacerbés; elle a cessé d'être "japonaise" par surinterprétation en Europe et partout ailleurs où se recrée un Japon fantasmatique, tout comme du reste les jeunes filles japonaises évoquées au billet précédent surinterprètent le "look victorien"; il y a donc bien échange et inflation réciproques des signes de l'autre et de son étrangeté. Tout le Japon est une machine à mode et à fantasmes, machine à relancer dans le monde ses propres surinterprétations esthétiques du monde. C'est ainsi que l'étrangeté du Japon résiste, dans l'imaginaire certes, mais aussi dans l'univers de son archipel, tangible et quotidien, où rien de ce qui parvient du monde n'est perdu, où tout refleurit japonais.
J'ai eu pour collègue une des fondatrices de M.I.E.L, jeune militante au NPA d'ailleurs. Une allumée, insupportable.
Cher Francis,

Attention aux idées toutes faites sur le manga. Xavier Guilbert me disait récemment que la prétendue interdiction du poil dans le manga (interdiction au titre de la loi), qui est tenue pour une vérité indiscutable dans les milieux du manga, est une pure affabulation. Il n'a rien trouvé ni dans le code pénal japonais, ni dans la jurisprudence, ni dans le code des douanes.

[www.du9.org]

Vous allez me dire que la loi n'y est pour rien, que c'est une simple question d'esthétique. Je fouille dans mon placard à manga, je dégotte un vieux Young Jump de 1993 (éditions Shueisha) avec en couverture une dévergondée à grosse poitrine (en photo). Je trouve à l'intérieur,dans les mangas, quantité de petites culottes et un seul pubis féminin nu, avec une pilosité esquissée.

Je possède une petite pile de dôjinshi (c'est-à-dire de revues autoéditées, qui semblent spécialisées dans le sexuellement explicite). You And Me Make Love (tout un programme), publié par Perfect Crime, contient de très jeunes demoiselles en uniformes d'écolières, s'adonnant à la délectation morose ou faisant des cochonneries avec leur petit copain. Elles ont du poil. Le petit copain aussi. Une seule exception, p. 47 (une jeune dame fait pipi, dans le dessein d'exciter les fantasmes ondinistes du lecteur ; elle est lisse). Même chose dans le reste de ma petite pile. La solution générale est une pilosité pubienne discrète chez les adolescents comme les adolescentes.
10 mars 2010, 08:54   Elle est bien bonne



elle est bien bonne

(et déjà probablement dépassée (5 ans d'âge)
Utilisateur anonyme
10 mars 2010, 09:40   Re : De l'influence pernicieuse des films pornographiques...




Voilà une main d'oeuvre bien élevée qui deviendra vite bon marché et ne posera aucun problème démographique ou de sécurité. Et pas de revendication mémorielle non plus.

Elle n'achètera pas une maison en fausse pierre à la campagne.

Il faudra juste veiller à la programmer pour ne pas qu'elle dise "c'est vrai que", "bonne continuation", "ça a été ?" etc.

"Que du bonheur".
10 mars 2010, 10:31   Au poil !
Voilà une main d'oeuvre bien élevée qui deviendra vite bon marché et ne posera aucun problème démographique ou de sécurité ni de pilosité, sujet initial de ce fil.
Utilisateur anonyme
10 mars 2010, 12:10   Re : Au poil !
A titre personnel, je pencherais tout de même pour le modèle Gynoïd Hairy n°12568.
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