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Zemmour chez Durand hier soir !

Envoyé par Gérard Rogemi 
Quand je parle de maitrise du sujet ...








Je ne connaissais pas ce Frederic Bonnaud mais il est d'une ignominie rare. Apparemment il travaille sur Europe 1 comme Ruquier et Miller et cette radio est vraiment le repaire de la France crépusculaire..
C'est cela même !

Je note en tout cas que bon nombre des idées formulées ici finissent par "percoler", si je puis dire.
Le libre échange marché de dupes.



F. Bonnaud a été journaliste aux Inrockuptibles, c'est tout dire !

Je comparais l'émission de Durand avec l'émission sur la Rafle du Vel d'hiv de l'autre soir. D'un côté deux énergumènes agressifs donneurs de leçons au ton de procureur, de l'autre rien de tel . Un constat objectif, mesuré, et de la part des participants ainsi que des témoins rescapés, en particulier d'un vieux monsieur très "classe" avec, dans l'allure, les intonations, le phrasé, un je ne sais quoi de ce séduisant Paris populaire dans lequel il avait grandi, et qui a terminé l'émission sur un hymne d'amour à la France., approuvé semble-t-il tacitement par le reste du plateau.
Comme quoi, il y a entre la grande masse des juifs du commun et leurs " élites " médiatiques le même fossé qu'entre la grande masse du peuple " de souche " et ses " élites ".
On peut, chère Cassandre, ajouter qu'ici, le bon Zemmour est nettement plus juif que l'inrockuptible Bonnaud.
Utilisateur anonyme
11 mars 2010, 13:16   Re : Avions ravitailleurs: quelle lecon !
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Cassandre
Comme quoi, il y a entre la grande masse des juifs du commun et leurs " élites " médiatiques le même fossé qu'entre la grande masse du peuple " de souche " et ses " élites ".

Absolument. Mais c'est une vérité qui est scrupuleusement tue par les associations juives de type LICRA ou CRIF, qui ont intérêt à se dire représentatives de personnes qui ne les ont en rien mandatées, afin d'amalgamer la critique dont ils peuvent faire l'objet avec l'expression d'un racisme anti-juif.
Il faut tout de même noter de sacrées divergences entre les thèses du PI et ce que dit Eric Zemmour dans ces extraits d'amission. "Fou de joie" à l'idée d'une "Chine française" (la démographie), rien que ça me semble assez loin de ce que j'ai pu lire ici. "Le métissage, on ne peut pas être contre" semble également devoir relativiser certains enthousiasmes, ou alors je n'ai pas bien compris.
Le parti de l'In-nocence ne réclame pas l'interdiction des mariages interraciaux. Ceux-ci relèvent de la vie privée et un parti politique n'a pas à être pour ou contre. Il s'élève en revanche contre la propagande métissolâtre, contre la négation de l'histoire et de l'existence même du peuple français, et, bien sûr, contre le Grand Remplacement.
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"Le métissage, on ne peut pas être contre" semble également devoir relativiser certains enthousiasmes, ou alors je n'ai pas bien compris.

Il faut bien le comprendre et surtout bien lire ce qu'il a déjà écrit. Il n'est pas contre le métissage mais contre l'arrêt de l'assimilation à la francaise cad style 3 ème république.

En outre personne n'a jamais ici prétendu que les positions du PI étaient les mêmes que celles défendues par Zemmour. Il y a des recoupements mais c'est tout.

Ce qui est admiré par de nombreux liseurs de ce forum et ailleurs c'est que Zemmour est le seul dans le PAF francais à tenir des propos à contre-courant des platitudes proférées partout par les Amis du Désastre.


Alors aucune raison de faire la fine bouche.
Vous ne répondez pas aux deux points que je soulève. Eric Zemmour se félicite de la démographie française quand celle-ci est en augmentation : je dis simplement que l'idée d'une démographie galopante ne provoque pas des sourires d'aise au PI.
Mais Rogemi, excusez-moi, il n'est pas question de savoir si l'on doit ou non faire la fine bouche, mais simplement de préciser certains points qui sont des questions fondamentales, quant à ce que j'ai lu sur ce site.

Il y a toutefois plus que "des recoupements", en tout cas je l'espère.
Ce sont les Africains, les musulmans et leurs fils qui devraient, les premiers, porter Zemmour (et d'autres) aux nues.








P. -S. Je ne compare pas Zemmour (et d'autres) à Jean-Marie Le Pen - quoique sur certains sujets cela n'aurait rien de gênant - mais je dis que les immigrés et leurs enfants devraient bien comprendre qu'il est dans leur intérêt que les choses se règlent politiquement...
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Zemmour se félicite de la démographie française quand celle-ci est en augmentation : je dis simplement que l'idée d'une démographie galopante ne provoque pas des sourires d'aise au PI.

Je ne suis pas membre du PI et je ne peux pas parler en son nom mais Zemmour ne se félicite pas de l'augmentation de la démographie francaise puisqu'elle est alimentée principalement par l'immigration et c'est pour cette raison qu'il joue aux Cassandres et dépeint un risque à court terme de guerre civile.

Mais il constate et il a raison qu' il y a une corrélation entre puissance et démographie.

Dans son livre il attribue à la grave baisse des naissances en France au 19 ème siécle son incapacité à faire face aux défis anglais et allemands et au bout du compte sa défaite face à l'Allemagne.

On peut être d'accord avec le PI sur le principe d'une limitation des naissances qui est à mon avis sur le papier juste mais alors il faudrait que cela soit pratiqué par tous les continents. Il s'agit pour moi d'un voeu pieu pour ne pas dire une pure utopie.
Nous ne partageons pas, il est vrai, l'enthousiasme d'Éric Zemmour pour la croissance démographique française. Mais c'est une position globale : nous sommes pour une décroissance de la population mondiale.
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mais Zemmour ne se félicite pas de l'augmentation de la démographie francaise

Non, vous avez raison, il est seulement « fou de joie »… Il le répète plusieurs fois.
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Non, vous avez raison, il est seulement « fou de joie »… Il le répète plusieurs fois.

On peut sûr ironiser sur son attitude mais il constate qu'au moment (dans 20 ou 30 ans quand même) où la France va dépasser l'Allemagne en population cette augmentation au lieu de rétablir l'équilibre des forces nous affaiblit car la France avec l'apparition de zones à majorités ethniques non assimilées va vers une désagrégation de son territoire et la guerre civile menace.
Utilisateur anonyme
11 mars 2010, 15:47   Re : Zemmour chez Durand hier soir !
Bonjour,

Je ne sais si le sujet à déjà évoqué, mais Zemmour ne cesse de clamer l'idéal romain de la France sans cesse poursuivi, appuyé par une transposition Rome/Paris, Carthage/Londres.
Romanité qui justifierait sa domination continentale.
Que pensez-vous de son raisonnement à ce propos ?
C'est marrant mais avant de lire l'essai de Zemmour je suis resté plongé pendant des semaines dans l'oeuvre du Pére Bruckberger qui est par ailleurs tout à fait remarquable et dans un de ses livres il parle justement du caractére romain de la revolution de 1789 avec le vocabulaire, les insignes, le droit, etc...

Il me semble que si depuis de décennies on l'avait oublié mais cet idéal romain fut vraiment celui de la révolution et des temps napoléoniens.

Les comparaisons qu'il fait entre la France et Rome sont trés pertinentes même si elles nous paraissent maintenant étranges.
11 mars 2010, 16:21   Idéal romain
C'est tout à fait exact : la Révolution voit revenir les valeurs romaines, le style Empire en découle. Notez par ailleurs que le Code civil puise une bonne part de son inspiration dans le Droit romain (le Code civil prend dans la Coutume de Paris beaucoup de choses concernant les droits réels, et dans le Droit écrit beaucoup de choses concernant les droits personnels), notamment sous l'influence de Portalis et Malleville.
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Non, vous avez raison, il est seulement « fou de joie »… Il le répète plusieurs fois.

On peut sûr ironiser sur son attitude mais il constate (...)

Mais je n'ironise absolument pas ! Vous me dites qu'il ne s'en félicite pas, mais j'ai entendu le contraire. C'est tout !

Bon, tout ceci n'a pas grande importance, remarquez. Je l'ai trouvé plutôt bon, dans ses réponses à Miller, un peu moins bon dans celles qu'il a adressées au journaliste des Inrocks, qui est par ailleurs d'une parfaite muflerie. La journaliste du Figaro n'avait peut-être pas grand-chose à dire, je n'en sais rien, mais le moins qu'on puisse dire est qu'il ne lui en a pas laissé le loisir, ce jeune coq.
La France du XVIIe siècle, première puissance démographique du continent, était surnommée à l'époque "la Chine de l'Europe". Aujourd'hui, la France, du fait de la natalité et des flux migratoires, la population s'accroit de 500000 personnes par an, est en train de redevenir la première puissance du continent devant une Allemagne, qui verra, sa population diminuer de quinze millions d'habitants d'ici une trentaine d'années. Un Alain Minc s'en réjouit, et d'un point de vue étroitement économiste, il a parfaitement raison puisque la logique de l'accumulation illimitée qui anime le capital suppose une population, elle aussi, toujours en augmentation pour pouvoir consommer la masse toujours croissante de marchandises produites. En revanche, Zemmour, dans son excellent livre, fait le même constat - la France va retrouver sa position hégémonique en Europe - mais nuance considérablement les conclusions triomphalistes de certains en soulignant la forte composante africaine du processus et les risques d'implosion qu'elle fait courir à la Grande Nation(comme disent les Allemands).
Une interview intéressante d'Eric Zemmour par Christian Authier.

DOSSIER
Mélancolies françaises

La France n’est-elle qu’une raison sociale ou une société anonyme, un petit pays ballotté par la crise et la mondialisation cultivant la nostalgie de sa grandeur passée ?

La crise, les chiffres du chômage, le développement des insécurités, les résultats de l’équipe de France, l’état de notre classe politique ou de nos chanteurs : il y a bien des raisons – graves ou futiles – de se sentir triste d’être français. Par ailleurs, la mélancolie est un exercice de style, une tradition qui (de Rutebeuf à Chateaubriand en passant par Hugo pour lequel la mélancolie était «le bonheur d’être triste» et dont le «Waterloo ! Morne plaine… » a été récité par des générations d’écoliers) a profondément imprégné l’imaginaire national. Le goût romantique des ruines, le ressassement complaisant de nos défaites, l’angoisse du déclin, l’auto-flagellation, la nostalgie de notre grandeur passée : sans tout cela, nous ne serions pas français. A l’instar de la «saudade» chère aux Brésiliens et à leurs cousins portugais, du blues né dans le delta du Mississipi ou du ténébreux romantisme de nos voisins allemands, la mélancolie française est une marque déposée. Le Français se plaint, rumine, regrette. Il y a certes quelques motifs de tristesse. Par exemple celui selon lequel en moins de cinquante ans, on est passé de De Gaulle à Sarkozy (via Pompidou, Giscard, Mitterrand, Chirac). Au-delà des opinions politiques de chacun, tout le monde saisit le chemin parcouru. A l’ère de ce qu’Alain Minc nommait la «mondialisation heureuse», nous sentons bien que quelque chose s’est cassé, que des croyances se sont évanouies. La foi naïve dans la croissance, le progrès et la technique qui accompagna les Trente Glorieuses a laissé place au désenchantement, voire au désespoir pour ceux touchés de plein fouet par la(les) crise(s) que nous connaissons depuis plus de trente ans. Nous vivons un moment particulier où le souvenir d’un certain rayonnement et développement n’est pas assez loin pour être oublié et pas assez proche pour être retrouvé. D’où cette mélancolie, ce sentiment de déclassement, cette crainte de lendemains plus sombres encore. Pour ne pas renoncer tout à fait, on peut se reporter à l’Histoire. En juin 40, les perspectives n’étaient guère brillantes et bien pires qu’aujourd’hui. Or, rien n’est jamais écrit, rien n’est jamais perdu. Il suffit de le savoir et de se battre.
Eric Zemmour : «Nous allons vers des lendemains qui déchantent»
L’écrivain et journaliste vient de publier avec Mélancolie française un essai aussi pénétrant qu’ambitieux dans lequel il revisite l’histoire de France à travers le prisme de la vocation impériale.

Ceux qui connaissent Eric Zemmour comme le chroniqueur de l’émission télévisée «On n’est pas couché» ou comme l’éditorialiste du Figaro Magazine et de RTL seront sans doute surpris par son nouveau livre. Si l’on y retrouve le goût de la polémique et la façon de manier les paradoxes qui ont fait son succès, ce Mélancolie française est un vrai ouvrage d’historien et non de journaliste. Une œuvre dense, argumentée, tournant le dos aux réductions médiatiques. Construit de manière originale (des chapitres thématiques – «L’Empereur», «Le Chancelier», «Le Maréchal»…– permettant de dépasser la stricte progression chronologique), l’essai avance la thèse singulière, voire iconoclaste, selon laquelle la France serait depuis des siècles l’héritière de l’Empire romain dont elle prolongerait l’apport politique et culturel. A l’appui de sa vision, Zemmour débusque à travers les époques les permanences, les fils rouges, les répétitions et les balbutiements de l’Histoire. Il rappelle l’importance du facteur démographique (souvent occulté ou ramené par les spécialistes à des chiffres privés de sens), bouscule les idées simples et les catégories rassurantes (droite / gauche), dresse des rappels définitifs (par exemple sur la longue imprégnation pacifiste). Pessimiste, il se souvient que la France n’a jamais cessé d’être «cette synthèse toujours au bord de la rupture, ce rassemblement toujours défait, ce produit de la volonté politique, cette rencontre inespérée de l’histoire et de la géographie, cette nostalgie d’empire, d’unité, et de grandeur». L’Histoire continue…

Pourquoi ce titre ? Etes-vous triste d’être français ?

Au contraire, je suis très content d’être français, mais je suis mélancolique de ce qu’est devenue la France.
Selon vous, «le vrai clivage politique qui éclaire l’histoire de la France du XXe siècle n’est pas entre la droite et la gauche, mais entre la guerre et la paix, entre la nation et l’empire.»
Je pense même que c’est le clivage politique qui sépare la France depuis des siècles. Je montre qu’il existe déjà à la cour de Louis XIII, d’Henri IV, de Louis XIV… Les élites françaises ont toujours voulu ressusciter l’Empire romain et elles se sont servies de la France pour accomplir ce dessein. A partir du moment où la France n’a plus les moyens d’épouser ce destin – au XVIIIème sous Louis XV et Louis XVI, au XIXème avec l’échec définitif de Napoléon –, nos élites se cherchent un maître qui va réaliser ce rêve impérial. Il y a eu le maître anglais, le maître allemand, le maître soviétique, le maître américain et aujourd’hui ce que j’appellerais le maître européo-américain. Désormais, cette quête se fait au sacrifice de la France. On voit bien que nos élites «kouchnéro-béhachéliennes» se tournent vers le maître américain via la religion des droits de l’homme comme nos élites pacifistes au XVIIème siècle passaient par la religion catholique pour aller au maître Habsbourg. Il n’y a que lorsque la France est suffisamment forte pour offrir une paix romaine à l’Europe (Louis XIV de 1648 à 1700 puis Napoléon) que nos élites se réconcilient avec leur pays.

Napoléon est l’un des fils rouges de votre essai. Vous ne semblez pas partager le jugement de Jacques Bainville : «Sauf pour la gloire, sauf pour l’art, il eût probablement mieux valu que Napoléon n’eut pas existé».

Je trouve merveilleux le livre de Bainville sur Napoléon qui montre lumineusement qu’il a tout perdu à Trafalgar, qu’il doit dès lors faire un Austerlitz chaque année et qu’il est donc condamné à la défaite. Cependant, à mon sens, Bainville ne veut pas voir que Napoléon reprend à son compte le vieux rêve des monarques français. Il finit le travail des quarante rois qui ont fait la France. Quant à l’avenir, Napoléon place la France à l’échelle du monde qui vient et que nous connaissons : le monde de la mondialisation, des Etats-continents… La France de Louis XV est un mastodonte dans l’Europe de 1715, mais elle est un nain dans le monde que fabrique l’Angleterre à partir du XVIIIème siècle qui est celui de la mondialisation. L’empire de 1810 est à mes yeux aux dimensions de la «vraie France». D’ailleurs, il correspond à peu près à ce que sera l’Europe des six, l’Europe du marché commun où la France se trouvait si bien…

A propos de la construction européenne, vous écrivez que «la gauche comme la droite sacrifient leurs convictions, acceptent toutes les apostasies, au nom de l’Europe» car «l’Europe relève du sacré». L’Europe s’est construite sur deux promesses séduisantes : la paix et le marché libre…

On retrouve encore la paix romaine. A partir du moment où la France a essayé de reprendre la main sur cette fédération européenne, il y a eu des turbulences. L’Europe nous offrait le rêve de l’Empire recommencé, mais pour l’Angleterre, il s’agissait d’un nouveau «blocus continental» et d’une nouvelle guerre, selon les termes de Macmillan à de Gaulle. L’Angleterre a alors fait la guerre et elle a encore une fois vaincu en détruisant le marché commun devenu un espace de libre-échange sous la tutelle d’un fédérateur américain.
La France offre un cas assez singulier : elle est soumise évidemment à la mondialisation libérale, mais elle est aussi «à la traîne», attachée à son imaginaire égalitaire…
A un moment, je cite une phrase de Napoléon à Caulaincourt auquel il dit que l’Angleterre sacrifie l’Europe à son besoin d’endettement. C’est exactement notre situation deux siècles plus tard avec les Etats-Unis qui ont remplacé l’Angleterre. Le modèle mis en place par la mondialisation anglaise puis celle que nous connaissons aujourd’hui n’a rien à voir avec les rêves français. Ce modèle anglo-saxon fondé sur la dette et les inégalités s’est imposé jusqu’à nos jours. Nous le suivons en traînant des pieds, en étant soumis et c’est pour cela que nous sommes malheureux.

On parle souvent de «modèle français», d’«exception française». Quelles réalités recouvrent ces termes aujourd’hui ?

Le modèle français est d’abord et, dès le début, un modèle de fabrication de la nation par la culture. Notre deuxième modèle est un modèle social à la fois protectionniste et égalitaire qui a besoin d’un grand espace pour survivre. Ensuite, nous avons un rapport à l’Etat très particulier. Nous sommes sortis des guerres de religion, de façon originale, par l’Etat absolu. On a alors sanctifié le politique et minoré le religieux tandis que les anglo-saxons sont sortis de la querelle religieuse par le marché. On le voit bien aujourd’hui avec «In God we trust» : le marché est là-bas béni par le religieux. De notre côté, nous rabaissons le religieux et nous sacralisons le politique. Le paradoxe est que chez nous la tolérance a été le produit de l’Etat absolu.

Vous citez l’ancien commissaire européen Bolkestein, devenu célèbre lors du référendum sur la Constitution européenne : «Les rapports entre les Etats-nations européens, leurs immigrés musulmans et le monde islamique est en fait aujourd’hui le problème n°1 de l’Europe».

Evidemment et d’ailleurs, si j’ose dire, la France est en avance sur la question. L’immigration massive de populations musulmanes depuis trente ans va transformer complètement la face de l’Europe et de la France. Cette immigration nous renvoie à nos deux fondamentaux. Tout d’abord la domination démographique en Europe car c’est à travers l’immigration arabo-musulmane et africaine, puis leurs enfants, que nous allons redevenir la première puissance démographique européenne comme au XVIIIème siècle. Nous serons 80 millions dans vingt ou trente ans. Par ailleurs, cela nous ramène aux risques d’affrontements car nous avons deux modèles qui s’opposent. Les gens sont en train de se séparer bien que l’ode au métissage dissimule cette séparation. Quand on n’exaltait pas ce métissage, les populations se mélangeaient. Maintenant, c’est l’inverse. On a refusé d’imposer notre modèle et du coup les gens ne veulent plus cohabiter avec ceux qui ne vivent pas comme eux. Cette séparation géographique prépare, selon moi, des lendemains qui déchantent. Il y aura des revendications ethniques, politico-religieuses, autonomistes… On en revient à la chute de l’empire romain quand des régions entières ont fait sécession car elles ne se reconnaissaient pas dans le pouvoir central. Cela ressemble aussi à la tentative des protestants de se fédérer en république autonome au XVIIème siècle…

Vos dernières pages sont assez sombres. Les conflits récents en Yougoslavie ne furent peut-être pas une exception, mais une prémonition, dites-vous. Vous citez le cas de la Belgique. Nous aurions oublié que la paix est une exception…

Bien sûr, la paix est fragile et l’histoire est tragique. Surtout, la chute du mur de Berlin a détruit l’Europe de 1945, mais aussi celle de 1918 avec la disparition de la Yougoslavie ou de la Tchécoslovaquie. Je pense que l’on va revenir à l’Europe d’avant. Ce qui explique les troubles en Italie, en Grande-Bretagne, en Espagne, en Belgique… Toutes ces constructions-là sont en train de vaciller car elles n’ont jamais été des nations. L’élément national qui a fait l’histoire depuis 1789 continue d’exister, mais au niveau régional ou ethnique. Nous revenons aux micro-nations. Cela va entraîner des tensions ou des violences. On le voit bien avec la Belgique.

Mélancolie française,
Fayard / Denoël, 251 p.
Dossier réalisé par Christian Authier
L'Italie, la Grande-Bretagne, l'Espagne, la Belgique n'ont jamais été des nations ?
13 mars 2010, 10:08   Nations
Bien cher Olivier,

Au sens français, ces pays ne sont pas des nations, c'est exact.

Prenez le Royaume-Uni (indiqué à tort : Grande-Bretagne). Il y une reine, une réelle notion de Royaume-Uni, mais une Ecosse et une Angleterre. Il y a soixante ans, on a bien créé le Tournoi des cinq nations !

La situation est analogue en Espagne.
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