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Niveau du lycée.

Envoyé par Philippe Versini 
14 mars 2010, 07:28   Niveau du lycée.
Excellent article du journal " Le Point " sur le niveau du lycée. En quelque années, alors que le niveau des élèves a plutôt baissé, le taux de réussite au bac S est passé de 80% à 90%. Ce nouveau record, salué par tous les médias, a été rendu possible par l' introduction d'une épreuve pratique en SVT et physique-chimie qui a eu pour conséquence d'augmenter la moyenne générale à ces deux épreuves de deux points.
Chaque année, nous avons droit au laïus des médias s'extasiant sur le nouveau cru, encore meilleur que l'année précédente : c'est digne de la " Pravda "...


Société Publié le 10/03/2010 à 18:10 - Modifié le 10/03/2010 à 18:26 Le Point.fr

ÉDUCATION

Les grandes écoles jugent sévèrement le niveau du lycée
Par Marie-Sandrine Sgherri



Le président de la Conférence des grandes écoles Pierre Tapie a dit tout le mal qu'il pensait des élèves qui sortent actuellement du secondaire.

La Conférence des grandes écoles (CGE), qui regroupe plus de deux cents institutions académiques, a été très critiquée en début d'année pour avoir récusé l'idée de quotas de boursiers dans les grandes écoles. L'encre de cette polémique à peine sèche, la CGE contre-attaque aujourd'hui sur son terrain de prédilection : l'excellence.

Interrogé hier sur la réforme du lycée, lors d'une conférence de presse, le président de la CGE, Pierre Tapie, a dit tout le mal qu'il pensait des élèves qui sortent actuellement du secondaire, et le peu de crédit qu'il accordait aux évolutions en cours. Citant des professeurs de prépa, Pierre Tapie a ainsi estimé : "Un bac S mention très bien ne veut plus rien dire", assimilant les mentions à un "phénomène aléatoire". Le message est limpide. Selon la CGE, les jeunes Français, y compris les meilleurs, font de plus en plus pâle figure face à leurs homologues étrangers : "Un étudiant qui a obtenu la note maximale à son A-Level en Grande-Bretagne a un niveau plus solide que le bachelier S, même avec mention TB." La preuve ? Des parents français bien informés boycottent le lycée français et envoient leurs enfants finir leur scolarité secondaire en Grande-Bretagne.

Aucune cohérence en matière de politique éducative

Le nouveau lycée que prépare Luc Chatel a-t-il une chance d'enrayer cette déréliction ? Hervé Biausser, directeur de Centrale Paris, en doute. Il concède du bout des lèvres que les dispositifs de soutien individualisé peuvent être intéressants. Mais il ne se fait aucune illusion sur une réforme qui avait pour objectif officiel de "mieux préparer les élèves aux études supérieures", mais qui s'est employée, selon lui, à diminuer le nombre d'heures des disciplines fondamentales de chaque série. Ainsi, la série S est-elle encore allégée en maths et, horresco referens, "ressemble à l'ancienne série D". Cela ne fait guère l'affaire de tous ceux qui, au sein des grandes écoles, n'ont jamais fait leur deuil de la glorieuse série C.

La virulence de ces propos, fort peu politiquement corrects, a surpris les journalistes présents. Xavier Cornu, responsable du pôle formation à la chambre de commerce de Paris (CCIP), s'est donc employé à arrondir les angles. "Il nous appartient, dans nos écoles, de nous adapter à ces évolutions." Des propos plus présentables, mais qui n'engagent pas à grand-chose : HEC, vaisseau amiral de la CCIP, dont un tiers des étudiants de 1re année viennent de seulement cinq prépas, n'a pas trop à s'inquiéter sur la baisse du niveau. Comme le rappelait justement Hervé Biausser, "quand les exigences de l'Éducation nationale baissent, ce sont les bons élèves des classes populaires, qui ne peuvent compter que sur l'école publique, qui en pâtissent."

La nostalgie de ces gardiens du temple élitiste peut agacer, elle a pourtant le mérite de rappeler que les pouvoirs publics ont renoncé à toute cohérence en ce qui concerne la politique éducative. Depuis 1989, des objectifs purement quantitatifs tiennent lieu de feuille de route au système scolaire : 80 % d'une classe d'âge doit parvenir au bac et 50 % à une licence. Depuis 2007 s'y est ajouté le non-remplacement d'un départ en retraite sur deux. Faire mieux avec moins, pourquoi pas ? Mais comment ? c'est peu de dire que cette question attend sa réponse.
Il se trouve que je me faisais en partie la même réflexion quant au baccalauréat scientifique (le fils de mon adjoint passe ledit examen cette année).

J'avais été surpris du grand nombre de matières, alors que, pour moi, un baccalauréat scientifique suppose :

- qu'on ait un niveau acceptable en français et en philosophie (c'est à dire qu'on n'y soit pas nul), donc avec un coefficient réduit ;

- idem pour une langue étrangère ;

- qu'on ait un bon niveau en mathématiques et en sciences physiques, donc avec un coefficient fort.

La biologie (je pense que c'est ainsi qu'on nommait les SVT), l'histoire, la seconde langue, etc... ne peuvent avoir qu'une place tout à fait marginale, à la rigueur à l'occasion d'une épreuve de rattrapage. Quant aux épreuves de travaux pratiques, j'en pense le plus grand mal (des travaux pratiques sont nécessaires, mais je ne vois pas comment on peut les juger dans le cadre d'un examen).

A vouloir faire tout étudier à tout le monde, je conçois qu'à la fin on fasse des ratés complets.

Cela étant dit, il est dommage que Pierre Tapie aille un peu loin. Pour décrocher une mention très bien, il faut tout de même 16 de moyenne. Même un 20 en histoire ou en biologie ou en philosophie ne permet pas d'obtenir 16 en moyenne si on n'a pas de bonnes notes en mathématiques et en physique.
Utilisateur anonyme
19 mars 2010, 18:45   Re : Niveau du lycée.
Article de Laurent Lafforgue et Micher Segal intitulé Comment on empêche les enfants de pauvres d'accéder à l'élite paru dans Les Échos du 12 février dernier :

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«Choquées, indignées, écoeurées sont les belles âmes par la déclaration de Pierre Tapie mettant en garde contre la baisse de niveau qu'entraînerait un quota de 30 % de boursiers à l'entrée des grandes écoles.

Boursiers ou non, cela fait déjà des années que se profile le spectre de la baisse du niveau d'exigence dans nos grandes écoles. Celles-ci étant soumises à une concurrence mondiale, s‘inquiéter de la qualité du recrutement est une préoccupation pour le moins légitime, surtout si l'on souhaite que la France continue de compter parmi les pays les plus riches.

Hormis cela, la question est de savoir pourquoi les enfants de pauvres ne parviennent plus à se hisser vers un enseignement supérieur d'excellence, alors que c‘était le cas jusque dans les années 1970, où il n‘était nul besoin de quotas pour obtenir des statistiques incomparablement meilleures qu'aujourd'hui. La réponse a trois versants : collège unique, réussite de tous et objectifs de réussite au baccalauréat.

A la différence de celui des grandes écoles, le problème du collège unique intéresse peu d'intellectuels parce que c'est surtout un problème pour les pauvres. Faut-il rappeler cette évidence, il y a dans les quartiers difficiles beaucoup plus d'élèves en difficulté de travail, de compréhension et de comportement que dans les quartiers où vivent les belles âmes qui s‘indignent que cette réalité soit énoncée. Dans tous ces quartiers difficiles, les bons élèves sont laminés par les plus faibles, qui, submergés par leurs difficultés, font sans cesse reculer le niveau des attentes des enseignants, et tirent en arrière des classes entières, des établissements entiers. Mais c'est sur ceux-là que se règlent les programmes car le souci du ministère est d'obtenir coûte que coûte un certain taux de réussite au baccalauréat. Il y a quelques décennies, les bons élèves pauvres étaient entraînés à l'exigence et accédaient en bon nombre à des enseignements d'excellence qu'ils étaient parfaitement capables de suivre. Ils s'en voient aujourd'hui structurellement empêchés par le principe d'un enseignement unique pour tous : par nécessité, l‘exigence est alors bannie des programmes et interdite dans les pratiques de classe. Les élèves doués et travailleurs issus de milieux modestes, que nous voyons tous les jours dans les classes, n'auraient besoin, pour réussir selon leur mérite, ni de quotas ni de concours adaptés à leur origine sociale, mais seulement d‘un peu d‘ambition de la part de l‘école. Hélas ! Le ministère et ses belles âmes ne l'entendent pas de cette oreille et imposent la « réussite de tous », c'est-à-dire de personne. Chaque année, les programmes sont allégés et le niveau n'en finit pas de baisser, entraînant dans sa chute tous les enfants pauvres doués pour les études, en ne les éduquant pas dans le désir de perfection, d'effort, de travail et d'exigence vis-à-vis de soi. N'ayant rien appris de tout cela pendant leur enfance et leur adolescence, ceux-là, qui auraient pu devenir des étudiants brillants, sont détruits par cette école qui les laisse stagner dans la facilité, la passivité et l'ennui. Comme si cela ne suffisait pas, pour enraciner le collège unique, le gouvernement vient d'en créer son prolongement : le lycée unique. (Le candidat Sarkozy n'avait-il pas promis de mettre fin au collège unique ?) Comme pour afficher son irresponsabilité, le gouvernement se vante d'avoir imaginé sa réforme en écoutant les préconisations des enfants. Il tente un rééquilibrage en cherchant à supprimer la réputation d'excellence de la filière S. C'est vouloir éliminer la dernière petite chance que les pauvres pouvaient encore saisir pour échapper au massacre, car le regroupement des bons élèves est la meilleure façon de parvenir à un renouvellement des élites, à un rééquilibrage des classes sociales. Il faut s'attendre à ce que la situation empire et il n'y aura bientôt plus que des relèvements du seuil des revenus pour augmenter le nombre de boursiers. Que des filières sélectives dès le collège représentent la seule chance de justice sociale, les gouvernements refusent obstinément de l'admettre. Mais c'est justement dans de telles filières que les enfants pauvres dotés de bonnes capacités scolaires peuvent améliorer encore ces capacités, être stimulés, se cultiver davantage, chercher au fond d'eux-mêmes de nouvelles ressources et parvenir à l'excellence. Tout cela, contrairement aux autres, ils ne peuvent l'acquérir qu'à l'école. L'enseignement secondaire est devenu un tel havre d'oisiveté et de médiocrité que l'exigence et l'ambition ne peuvent plus être transmises que dans le milieu familial, ce qui explique pourquoi aujourd'hui, seuls les enfants de classes socioculturellement élevées peuvent parvenir aux grandes écoles.

C'est parce que toutes les réformes, du collège unique de 1975 au lycée unique de 2009, ont été programmées pour éradiquer toute exigence à l'école, que les enfants de familles défavorisées ont été chassés de l'enseignement supérieur d'excellence.

Nos princes ont beau jeu de s'indigner de l'idée que la mise en place de quotas ferait encore baisser le niveau des grandes écoles. Non seulement c'est une réalité, mais ils en sont les artisans.»
19 mars 2010, 19:25   Re : Niveau du lycée.
Merci Agrippa pour cet excellent article qui explique bien pourquoi les élèves des classes populaires n'accédent plus aux grandes écoles.
La réforme du lycée a deux objectifs : détruire la section S qui reste le dernier îlot d'élitisme de l'enseignement secondaire et réduire les coûts.
C'est une réforme inspirée par Philippe Meirieu, et qui est contraire aux promesses du candidat Sarkozy.
D' autre part , il est question d'aide personnalisée dans cette réforme démagogique : tout le monde pensait que cette aide serait dispensée en petits groupes.
Eh bien non ! Elle se fera en classe entière...
Notre président est le roi du pipeau !
Utilisateur anonyme
19 mars 2010, 19:35   Re : Niveau du lycée.
L'intervention de Michel Segal au colloque "Vers un renouveau du collège unique ?" qui a pour titre L'élève Mohammed est-il coupable ? est un réquisitoire implacable sur le collège unique en même temps qu'un bonheur de lecture (autant que l'autre intervention, celle de L. Lafforgue, mise en ligne sur un autre fil).

Les adversaires du collège unique disent, quand ils se laissent aller à l’excès, qu’il est un système contre-productif, néfaste ou pervers. Ce n’est pas ma position. Pour ma part, je dis que le collège unique est la bête immonde de notre société contemporaine. La seule chose à espérer est donc sa disparition soudaine et totale et ce qu’il faut redouter le plus au monde, c’est précisément l’entreprise de sa modernisation.
19 mars 2010, 22:15   Re : Niveau du lycée.
Ah! cher Agrippa, quel bonheur de lecture en effet. Et ce bonheur, je crois, ne tient pas tant au style qu'à l'aspect incontestable, inexorable et pourtant calme du procès-verbal qui débouche sur des conclusions terribles.
20 mars 2010, 00:04   Collège unique
On ne dira jamais assez qu'il est la source de bien des maux.
20 mars 2010, 06:11   Re : Collège unique
Citation
Jean-Marc
On ne dira jamais assez qu'il est la source de bien des maux.

Mais il y a des raisons pour lesquelles, personne n'ose y toucher.
Il faut se rappeler que le collège unique a été une revendication de la gauche pendant de longues années, et que sa création fut le résultat d'une négociation entre la gauche et la droite.
Il est difficile de le supprimer car il répond à une aspiration fondamentale de l'homme d'aujourd'hui : l' EGALITE !
Si vous tentez de le remplacer par deux stuctures, comme c'était le cas avant 1975, vous allez avoir droit aux cris d'orfraie des médias, de la gauche, enfin de toute la planète politiquement correcte : " système à deux vitesses ", "apartheid " ...
On connaît la litanie, et pour couronner le tout, la jeunesse manipulée par les troskystes va descendre dans la rue pour défendre le collège unique : résultat des courses, la réforme sera jetée aux oubliettes.
20 mars 2010, 10:31   Giscard
Bien cher Geronimo,

La chose est la créature du couple maléfique Haby (mort, donc impossible à critiquer) Giscard (toujours néfaste et se pavanant à l'Académie française).

On doit rendre justice à la gauche : elle n'y est pour rien.
Utilisateur anonyme
20 mars 2010, 10:45   Re : Giscard
" Haby (mort, donc impossible à critiquer) "

Et Hitler ?
20 mars 2010, 10:46   Parlons des morts
Agrippa, vous m'ouvrez des horizons nouveaux.
20 mars 2010, 11:10   Re : Niveau du lycée.
Il est tout de même fâcheux qu'un article en défense de l'Ècole s'ouvre sur une phrase telle que : « Boursiers ou non, cela fait déjà des années que se profile le spectre de la baisse du niveau d'exigence dans nos grandes écoles », qui, même indépendamment de l'affreux mais, je suppose, irrésistible, "cela fait des années", n'a aucune espèce de structure syntaxique.
Effectivement, la syntaxe de cette phrase est incompréhensible.

Cela me fait penser à une rupture syntaxique que j'ai entendue, sur France-Culture, et que je reproduis à peu près :

Personne A : "le coût de l'heure de travail est de vingt euros, et il travaille pendant six heures..."

Journaliste : "combien cela fait-il au total ?"

Personne A : " au total, cela fait deux fois... donc cent-vingt".

La "personne A" calcule juste mais, pour des raisons mystérieuses, introduit une opération parasite...

Ce genre de construction a-t-il un nom en linguistique ?
Puisque le titre est « le niveau du lycée », nous ne sortons pas du sujet. Il s'agit d'une ellipse :
« au total, cela fait deux fois... (mentalement : ...six, égale douze, fois dix...) donc cent-vingt » !
20 mars 2010, 15:21   Calcul mental
Je m'engage à revenir au fil initial, mais je n'avais pas pensé à l'ellipse, j'avais entrevu un "deux fois... non six fois vingt...", c'est à dire un lapsus non complètement formulé.
J'en viens à me demander si un des problèmes majeurs, qui transforme l'éducation nationale en monstre et conduit au niveau qu'on sait, n'est pas le fantasme syndical de la Communauté éducative et de la gestion nationale centralisée : au nom de l'égalité, tout doit être identique, alors que les collèges et lycées ne sont pas identiques.
20 mars 2010, 16:55   Re : Niveau du lycée.
Citation
Jean-Marc
[...] Giscard (toujours néfaste et se pavanant à l'Académie française)

Bien sûr, bien sûr, je sais bien; et le regroupement familial et les diaments, je sais bien. Mais personne n'est tout à fait mauvais et il sera beaucoup pardonner à Giscard pour avoir travailler à son rachat sur ses vieux jours en emmenant la croisade contre le monstre éolien. Je souhaite un bon wek-end à l'ami Francis.
« Boursiers ou non, cela fait déjà des années que se profile le spectre de la baisse du niveau d'exigence dans nos grandes écoles »

Pensez-vous que dire "boursiers ou pas" aurait pu sauver cette structure en péril ?
Bien sûr, bien sûr, je sais bien; et le regroupement familial et les diaments, je sais bien. Mais personne n'est tout à fait mauvais et il sera beaucoup pardonner à Giscard pour avoir travailler à son rachat sur ses vieux jours en emmenant la croisade contre le monstre éolien. Je souhaite un bon wek-end à l'ami Francis.

Bon, cher Eric, deux dolipranes, un bouillon, et au lit, hein !
20 mars 2010, 19:38   Re : Niveau du lycée.
Alors ! cher Francmoineau, on aime bien picorer quelques perles, par ci par là ?
20 mars 2010, 20:04   Re : Niveau du lycée.
Vous avez bien raison, cher Francmoineau! Voilà ce que c'est de vouloir forcer la cadence personnelle et jouer les malins. Puis-je remplacer le bouillon par un rhum pour avaler les dolipranes? Merci en tout cas et bon wik-end.
20 mars 2010, 20:21   Re : Niveau du lycée.
Sans vouloir vous marcher sur les pieds cher Francmoineau je crois que c'est aux administrateurs du forum de modérer les erreurs de grammaire et de syntaxe.

Venant de la part d'un autre forumiste ce type de rappel à l'ordre manque singulièrement d'élégance.
20 mars 2010, 21:11   bouillon
Eh bé !
21 mars 2010, 08:36   Re : bouillon
Je ne modère rien du tout, mon bon Rogemi... je m'amuse avec (et non aux dépens de) Eric Veron, qui me paraît avoir fort mieux compris que vous la teneur de mon message !

D'autre part, je ne crois pas avoir jamais aperçu sur ce forum l'ombre d'une "modération" (?) des erreurs de grammaire et de syntaxe...
Utilisateur anonyme
21 mars 2010, 08:45   Re : bouillon
(Message supprimé à la demande de son auteur)
21 mars 2010, 10:08   Re : Niveau du lycée.
Citation

et bon wik-end.

Vous voulez dire "weak", je crois...
21 mars 2010, 10:20   Re : Niveau du lycée.
Citation
qui me paraît avoir fort mieux compris que vous la teneur de mon message !

Cher Francmoineau,
Pensez plutôt à ceux qui débarquent sur ce forum pour la première fois et qui lisent ce type de billet. Le genre "private joke" me semble ici complétement déplacé.

Qui fait l'ange fait la bête.
Oui, vous avez raison, cher Rogemi, je ne pense probablement pas assez aux lecteurs de passage, qui risqueraient de s'horrifier de mon inélégance ou, pire, de l'obscurité de mes propos...
A tous ceux-là, passés, présents et à venir, je présente mes excuses les plus démagogiques.

Maintenant, si vous le voulez bien, laissez-moi vous exposer mon point de vue, en ce qui concerne cette sempiternelle question de savoir s'il convient ou non de faire remarquer à l'un ou à l'autre les fautes que l'on peut relever à l'occasion dans les messages qu'ils déposent sur le forum. D'aucuns ici, et ils sont probablement majoritaires, estiment qu'il est malséant de se livrer à un tel exercice, qui relèverait simplement de la cuistrerie et de la grossièreté. Bien. Il se trouve cependant que certains autres, dont je suis (vous l'aviez deviné), considèrent que la forme d'un message revêt une certaine importance, tout de même - et en disant cela, je modère l'expression de ma pensée, car je serais plutôt enclin, en vérité, à lui accorder une importance égale à celle du fond de ce message ; ou, pour le dire plus précisément encore, à ne pas même dissocier l'une de l'autre, et à prendre chaque texte pour ce qu'il est en réalité, c'est-à-dire un tout - non pas indécomposable, c'est entendu -, figure d'une entité vivante qui tombe si elle se voit amputée de l'une de ses parties.
Le contenu, tout le contenu, rien que le contenu, voilà quelque chose à quoi je ne puis me résoudre ; pas plus que je ne saurais me contenter d'une forme parfaite et lisse, creuse coquille enfermant le vide conceptuel. Je vous fais grâce des antiennes du genre "La forme, c'est le fond qui remonte à la surface", ou "Le style est l'homme même". Vous ne vous offensez pas de ce que vos interlocuteurs critiquent les idées que vous exposez, qu'ils s'élèvent contre certains de vos arguments, qu'ils s'opposent à ce que vous exprimez, n'est-ce pas ? Mieux, vous le souhaitez, de façon à ce que le débat s'en enrichisse, et que le frottement des discours et des opinions fasse jaillir ces bonnes étincelles qui éclairent le ciel, parfois un peu sombre, de nos méditations. Eh bien, souffrez qu'ils puissent, de même, vous faire savoir (quand je dis "vous", ce n'est pas vous, naturellement...) que les pieds sur la table, la chemise déchirée ou la tignasse en bataille ne sont pas forcément les bienvenus toujours et en tout lieu.
Evidemment, avec un tel point de vue, j'ai déjà eu affaire, sur ce même forum, à des reproches, parfois beaucoup plus virulents que les vôtres (je me souviens ainsi d'une colère noire de l'ami Francis, que j'avais un peu titillé naguère... colère dont il est revenu, et je lui en sais gré). La place de "petit prof'", de pion, de sous-correcteur, de prote au rabais, j'en passe, est si facile à attribuer que ce serait pécher de ne pas sacrifier à ce petit rituel. Cependant, il s'est également trouvé des personnes, parmi les habitués de ces lieux, pour considérer qu'une telle conception n'est peut-être pas totalement aberrante, et qu'il pourrait bien être tout aussi légitime de se voir opposer des remarques sur la forme que sur le fond de ce que l'on écrit. D'autres m'ont fait savoir, aussi, qu'elles étaient bien aises de quelques-unes des observations que j'avais cru pouvoir leur adresser.
Je sais bien que ce que je dis là s'éloigne un peu du simple domaine de la faute de syntaxe, et a fortiori de la faute d'orthographe. Je sais bien, également, que nul n'est à l'abri de coquilles, de maladresses, de faiblesses d'expression. Je le sais d'autant mieux que, m'aventurant à formuler des reproches (parfois affectueux) de ce genre, je m'expose à ce que l'on me renvoie mes propres manquements à la figure. Tant pis ! Si vous estimez (et ce sera à juste titre, pas de doute) que vous êtes en droit de faire remarquer à quiconque qu'il "pense mal", si je puis dire, j'estime à mon tour être en droit de faire remarquer à chacun qu'il "dit mal". Ce qui n'entraîne pas que je le fasse systématiquement, Dieu merci, ni que je m'en obsède, ni surtout que je me considère comme l'arbitre des élégances, rôle que je ne peux ni ne veux en aucun cas endosser. Mais il est vrai que les questions de langue me sont chères, et que j'éprouve une réelle souffrance - non, c'est trop fort-, une gêne persistante lorsque je suis confronté à des exactions un peu trop voyantes en ce registre.
Pour en finir avec ces propos un peu longuets (pour moi qui suis peu disert en règle générale), je rappellerai que certaines des préoccupations que je viens d'évoquer sont en adéquation étroite avec quelques-uns des centres d'intérêt du parti de l'In-nocence (du moins j'aime à le croire) et que, par conséquent, je n'ai pas le sentiment de déroger à son esprit quand je me penche sur ses lettres.

Bon dimanche ! comme dirait notre cher Eric...
21 mars 2010, 14:20   Re : Niveau du lycée.
Cher Francmoineau, je lis votre message avec intérêt et émotion. Pour le coup, je ne plaisante ni ne fais le malin, il faut me croire. Je tiens vraiment à faire comprendre que je souscris point par point, ligne à ligne, à chacune des considérations de votre message. Croyez bien que je tiens, peut-être plus encore que vous-même, à cette correction dont vous dites si bien les tenants et les aboutissants. Il se trouve que je n’en suis pas bien capable pour le moment, voilà tout. Cela ne m’empêche pas d’en comprendre l’intérêt, l’importance et d’avoir un réel plaisir à m’y efforcer à ma mesure. Et quand j’ai parlé de correction fraternelle (ce qui est tout un art et que vous possédez à merveille), je savais à quoi je faisais référence ; celui qui ne me reprend pas, aussi délicates soient ses intentions, n’est pas mon frère. Comptez sur moi pour reprendre sans vergogne une prose dans laquelle je croirais voir un relâchement. Ce label revue revendiqué par notre forum, aussi éloigné que j’en sois, me parait être un partage des eaux [avant j’aurais dit me parait un partage des eaux et je me serais fait taxer de Marchisation par Renaud Camus]. Je n’en dis pas plus long, ma plaquette de dolipranes étant bien entamée et ma bouteille de rhum à moitié vide. By the way, cher Francmoineau, et au risque de tomber dans la private joke, vous avez un message qui vous a été envoyé avant ma superbe toile.
21 mars 2010, 15:46   Re : Niveau du lycée.
Citation
Croyez bien que je tiens, peut-être plus encore que vous-même, à cette correction dont vous dites si bien les tenants et les aboutissants.

C'est pourquoi l'utilisation de la fonction Alerte d'un modérateur ou l'envoi d'un message privé devrait être le vecteur à favoriser pour signaler à un liseur une incorrection.
Cher Rogemi, vous vous obstinez : la raison d'être du forum public est ...d'être public. Il n'y a pas plus de sens à vouloir signaler une "incorrection" au modérateur ou à l'intéressé par le biais d'un message privé qu'il n'y en aurait à argumenter et à débattre de la sorte ! (Pour la bonne raison que l'intéressé n'est évidemment pas seul en lice : cela concerne tout le monde, du moins tous ceux qui se sentent concernés.)
Vous nous imaginez en train "d'alerter un modérateur" (rien que ça, déjà...) pour corriger une faute d'orthographe ou rectifier un cuir ? Quelle drôle d'idée !
21 mars 2010, 19:21   Re : Niveau du lycée.
Citation

vous vous obstinez

!...
21 mars 2010, 20:17   Re : Niveau du lycée.
Au fond, il n'y a pas plus de mérite à être intelligent qu'athlète.
21 mars 2010, 21:19   Re : Niveau du lycée.
Citation
Alain Eytan
Au fond, il n'y a pas plus de mérite à être intelligent qu'athlète.

Je dirais même que notre société tend à nous convaincre par tous les moyens qu'il est même bien plus honorable d'être athlète qu'intelligent.
On tolèrera sans vergogne qu'une équipe écrase l'adversaire, alors qu'un philosophe intelligent paraîtra à coup sûr retors et suspect. Le sport est le dernier bastion de la hiérarchie.
Citation
Bernard Lombart
Citation

vous vous obstinez

!...
("C'est curieux, chez les marins, ce besoin de faire des phrases...")

Ben oui, quoi, Bernard, Monsieur s'obstine ! Il veut absolument fourguer le boulot aux modérateurs, alors...
Rien de nouveau sous le soleil, les Grecs avaient les Jeux olympiques.

Je ne pense pas que Sparte, exemple de la cité non démocratique, ait placé très haut les philosophes.
Citation
Jean-Marc
Rien de nouveau sous le soleil, les Grecs avaient les Jeux olympiques.

Je ne pense pas que Sparte, exemple de la cité non démocratique, ait placé très haut les philosophes.


Et pourtant Sparte faisait l'admiration de Platon et d'Aristote !
Citation

Et pourtant Sparte faisait l'admiration de Platon et d'Aristote !

... Et on viendra critiquer Heidegger !
Citation
Bernard Lombart
Citation

Et pourtant Sparte faisait l'admiration de Platon et d'Aristote !

... Et on viendra critiquer Heidegger !


Par certains côtés, Sparte était au contraire éminemment égalitaire (isonomie, système des éphores).
22 mars 2010, 23:12   Re : Niveau du lycée.
Au lycée Louis le Grand, il y avait, il y a dix ans, 10% de mention très bien, il y a cinq ans 20% et l'année dernière presque 50%. Le niveau monte! Bientôt les 100%?
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