Le site du parti de l'In-nocence

Dégoût

Envoyé par Antoine de Falveras 
08 avril 2010, 00:07   Dégoût
Les journalistes travaillent pour la police

Piégé par les journalistes de l'émission «Les infiltrés» sur les pédophiles, Maurice Gutman, conseiller municipal UMP du Mesnil-Saint-Denis, chargé d'Internet, comparaîtra vendredi 9 avril devant le tribunal correctionnel de Versailles pour corruption de mineur de 15 ans. Il a été piégé courant février par un journaliste des Infiltrés.
Utilisateur anonyme
08 avril 2010, 00:28   Re : Dégoût
Maurice Gutman (conseiller municipal UMP du Mesnil-Saint-Denis), qui est aussi président du comité local de la Croix Rouge, membre éminent du consistoire...

Autant de fonctions plus prestigieuses les unes que les autres... : maintenant il sera aussi pédophile.
Utilisateur anonyme
08 avril 2010, 08:09   Re : Dégoût
Voilà qui ne va pas plaire à Laurent Joffrin.
08 avril 2010, 09:17   Re : Dégoût
Je parlais des journalistes...
08 avril 2010, 09:55   Re : Dégoût
Ce Gutman est vraiment un con mais il me dégoûte moins que ces journalistes qui utilisent des méthodes abjectes pour prendre ce vieux vicieux en flagrant délit de mauvaise pensée.

Car il faut le dire cette andouille de Gutman n'a en fait commis aucun délit réel. Son seul crime est d'avoir désiré à distance par la pensée cette pseudo-gamine.

Et n'allez pas me dire que la loi sanctionne de tels comportements. Je le sais et c'est la preuve que nous vivons dans un monde qui est sorti de ses gongs. Il y a eu certainement une majorité écrasante de députés (100 % ???) pour voter cette loi.

Entre nous c'est vraiment à éclater de rire quand on voit les centaines de sites pornographiques de toute provenance qui proposent des vidéos, des photos, etc... de jeunes filles entre 10 et 18 ans [teens] sans se cacher le moins du monde. Je n'évoque même pas les vidéothéques que l'on trouve à tous les coins de rue et qui proposent légalement des DVD ou des cassettes de films pornographiques mettant en scéne des adolescentes.

La tartuferie auto-satisfaite de notre monde est stupéfiante.
08 avril 2010, 10:00   Dalaï-lama
Bien cher Rogemi,

Vous avez un message privé.
08 avril 2010, 10:02   Re : Dégoût
Je ne connais pas M. Gutman, je ne sais pas s'il s'agit d'un con (c'est possible, si vous le dites), mais en aucun cas je n'ai posté cette information pour l'accabler. Je suis en revanche accablé, dégoûté, effrayé et scandalisé par le "travail" de ces "journalistes" qui seraient plus à leur place dans un roman de George Orwell ou dans un état totalitaire.
08 avril 2010, 10:08   Re : Dégoût
Qu'est-ce que c'est que cette histoire ? « Dès que la conversation sur Internet a été terminée, les journalistes de France 2 ont dénoncé l'élu à la DCPJ à Nanterre (Hauts-de-Seine) en précisant que, durant l’émission, les ministres de l’intérieur et de la Justice seraient interrogés sur ce cas. » Sans parler du caractère totalement incompréhensible de la seconde moitié de cette phrase, comment la conversation s'est-elle terminée ? Y a-t-il eu rendez-vous pris ? Si l'on tenait réellement à piéger quelqu'un et à supposer que la démarche soit légale, ce qui n'est pas sûr, et que des journalistes plutôt que des policiers doivent ou puissent s'y livrer, ne faudrait-il pas aller jusqu'au bout, provoquer un rendez-vous et que l'homme s'y rende effectivement pour qu'il puisse y avoir ouverture d'une procédure judiciaire ?
Utilisateur anonyme
08 avril 2010, 10:09   Re : Dégoût
"nous vivons dans un monde qui est sorti de ses gongs"

Comme dirait le Dalaï Lama !
Utilisateur anonyme
08 avril 2010, 10:14   Re : Dégoût
Art. 223-6 du code pénal

Quiconque pouvant empêcher par son action immédiate, sans risque pour lui ou pour les tiers, soit un crime, soit un délit contre l'intégrité corporelle de la personne s'abstient volontairement de le faire est puni de cinq ans d'emprisonnement et de 75 000 euros d'amende.
08 avril 2010, 10:20   Re : Dégoût
Citation
Comme dirait le Dalaï Lama !

Youpi !!!!!!!
08 avril 2010, 10:22   Re : Dégoût
Citation
Je ne connais pas M. Gutman, je ne sais pas s'il s'agit d'un con

Cher Antoine,
Lisez attentivement mon billet par pitié !
08 avril 2010, 10:24   Re : Dégoût
Citation
Quiconque pouvant empêcher par son action immédiate, sans risque pour lui ou pour les tiers, soit un crime, soit un délit contre l'intégrité corporelle de la personne s'abstient volontairement de le faire est puni de cinq ans d'emprisonnement et de 75 000 euros d'amende.

Est-ce que phrase est rédigée en francais ?
08 avril 2010, 10:28   Re : Dégoût
Mais y a-t-il eu ici "soit un crime, soit un délit contre l'intégrité corporelle de la personne" ?
Utilisateur anonyme
08 avril 2010, 10:29   Re : Dégoût
Il manquait les virgules.

Quiconque pouvant empêcher par son action immédiate, sans risque pour lui ou pour les tiers, soit un crime, soit un délit contre l'intégrité corporelle de la personne s'abstient volontairement de le faire est puni de cinq ans d'emprisonnement et de 75000 euros d'amende.
Utilisateur anonyme
08 avril 2010, 10:30   Re : Dégoût
Cet article prend place dans une section 3 : De l'entrave aux mesures d'assistance et de l'omission de porter secours.
Utilisateur anonyme
08 avril 2010, 10:33   Re : Dégoût
Citation
Marcel Meyer
Mais y a-t-il eu ici "soit un crime, soit un délit contre l'intégrité corporelle de la personne" ?

Il s'agit d'empêcher, par conséquent, par définition, il n'y en a pas encore eu.
08 avril 2010, 10:34   Re : Dégoût
C'est bien ce que je dis nos élus, en votant une telle loi, ont perdu tout bon sens commun.
08 avril 2010, 10:38   Code pénal
En l'espèce, les journalistes ne peuvent s'appuyer sur cet article, tout simplement parce qu'il n'y avait pas de mineure réellement impliquée, et donc qu'il n'y avait aucun risque d'atteinte corporelle.
Utilisateur anonyme
08 avril 2010, 10:41   Re : Dégoût
Ce débat est à mon avis l'un des plus important qui soit.

Je crois au contraire que cette loi est bonne et profondément juste : toute personne, quelle que soit sa profession, doit empêcher, lorsqu'elle en a la possibilité, un crime ou un délit. Aux autorités de dire ensuite si c'était bien justifié, ou pas.

Voyez par exemple comment le barreau a réussi à contrer l'amendement parlementaire visant à soumettre les avocats à l'obligation de dénoncer les suspicions de blanchiment d'argent. Quel scandale. Les petits dealers de banlieue sont bien minables à côté de ces grands délinquants.
08 avril 2010, 10:43   Re : Dégoût
Citation
Je ne connais pas M. Gutman, je ne sais pas s'il s'agit d'un con (c'est possible, si vous le dites),

Je reviens sur votre remarque. S' il est vrai que dans le chat la gamine s'est présentée à Mr. Gutman en lui signalant qu'elle avait douze ans d' âge le moins que l'on puisse dire c'est que la sonnette d'alarme [Alarmglocken] auraient dû lui faire mal aux oreilles.

Non ?

Vous vous voyez vous flirter dans un chat avec une gamine de 12 ans ?
08 avril 2010, 10:44   Re : Dégoût
Je me suis mal exprimé : y avait-il danger de crime ? En réalité non puisque, comme l'écrit Jean-Marc, il n'y avait pas de mineure réellement impliquée. Mais y avait-il seulement danger virtuel de crime ? L'article ne dit pas qu'un rendez-vous a effectivement été pris.
08 avril 2010, 10:47   Re : Dégoût
Citation
En l'espèce, les journalistes ne peuvent s'appuyer sur cet article, tout simplement parce qu'il n'y avait pas de mineure réellement impliquée, et donc qu'il n'y avait aucun risque d'atteinte corporelle.

Vrai.

Vous remarquerez que l'on revient lentement mais surement à des conceptions juridiques en cours avant l'introduction du code Napoléon. On regresse à la vitesse grand V.
08 avril 2010, 10:52   Re : Dégoût
Ce que je lis sous la plume d'Agrippa me terrifie.

Cher Rogemi, ne vous inquiétez pas pour moi, je n'ai pas de goût pour les gamines de 12 ans, mais je persiste à trouver cette histoire épouvantable et singulièrement effrayante.
08 avril 2010, 10:53   Re : Dégoût
Même quand "la personne", comme ici en l'occurrence, n'existe pas ?
08 avril 2010, 10:55   Re : Dégoût
Citation
Voyez par exemple comment le barreau a réussi à contrer l'amendement parlementaire visant à soumettre les avocats à l'obligation de dénoncer les suspicions de blanchiment d'argent

Je trouve cette évolution fascinante car elle est, en fait, irrésistible.

On voit la fin de toute vie privée, de tout quand-à-soi. C'est déjà le régne absolu de la transparence, de l'étalement sur la place publique de sa vie privée dans ce qu'elle a de plus intime cad de ses amours, de ses échecs, de ses maladies, etc...

Ce monde devient vraiment effrayant !
08 avril 2010, 10:56   Re : Dégoût
Absolument d'accord avec Rogemi, je ne veux pas de ce monde-là.
08 avril 2010, 10:58   Étonnement
Par ailleurs, une chose m'étonne : on fait grand cas de cette histoire, alors qu'aucun prêtre n'est compromis...
08 avril 2010, 10:58   Re : Dégoût
Citation
Cher Rogemi, ne vous inquiétez pas pour moi, je n'ai pas de goût pour les gamines de 12 ans, mais je persiste à trouver cette histoire épouvantable et singulièrement effrayante.

Au-delà de l'imprudence de Gutman cette histoire dévoile, à mes yeux, l'anglo-saxonisation d'une société anciennement latine et je dois dire que cela m'épouvante aussi.
08 avril 2010, 11:01   Re : Étonnement
Un film très intéressant met en scène une histoire approchante : Hard Candy.

Jean-Marc, ne faites pas l'étonné, la focalisation sur "la pédophilie" n'est pas nouvelle !
Utilisateur anonyme
08 avril 2010, 11:02   Whistleblowing
Il s'agit de traiter la notion de doute raisonable.

Prenons un exemple dans le champ financier.

Comme chacun sait, au lendemain du scandale de l'entreprise Enron, la section 301 de la loi américaine « Sarbanes-Oxley » du 30 juillet 2002 a imposé aux entreprises cotées à la bourse de New York de mettre en place des procédures d'alertes pour les questions de comptabilité, de contrôles comptables internes ou d'audit. Les filiales françaises de sociétés américaines cotées sur ces marchés ont instauré chez nous les mêmes dispositifs. Ainsi elles appliquent l'article 301de la loi Sarbanes-Oxley qui exige la mise en place de procédures de transmission confidentielle et anonyme par les salariés de leurs préoccupations relatives à des problèmes de comptabilité ou d'audit douteux.

Il ne s'agit pas de révéler des faits réels ou tangibles mais des doutes sérieux.

Le terme utilisé pour désigner ce système de dénonciation est le terme whistleblowing. Il provient de l'expression « to blow the whistle », littéralement donner un coup de sifflet, c'est-à-dire, tirer la sonnette d'alarme, dénoncer quelqu'un.

Philippe Vivien dans un rapport remis au ministre du Travail le 6 mars 2007 (Chartes d'éthique, alerte professionnelle et droit du travail français : état des lieux et perspectives) prône l'adoption de ces comportements à caractère éthique et la mise en place de dispositifs d’alerte professionnelle (ensemble de règles organisant la possibilité pour un salarié ou toute autre personne exerçant une activité dans une entreprise de signaler aux autorités des actes contraires à la loi).

Allons-nous être plus exigeants pour notre argent que pour nos enfants ?
08 avril 2010, 11:10   Fantasme et réalité
Bien cher Agrippa,

Je comprends ce que vous nous dites à propos du whistleblowing. Cela étant, dans ma conception, on ne peut dénoncer que des crimes ou délits réels (cela est d'ailleurs, à mon sens, le devoir de tout citoyen, et je n'hésiterais pas à dénoncer des faits si j'en avais connaissance) et non simplement formuler des doutes.

Ce que vous nous rapportez de ce qu'écrit M. Vivien me convient (ensemble de règles organisant la possibilité pour un salarié ou toute autre personne exerçant une activité dans une entreprise de signaler aux autorités des actes contraires à la loi). Or, dans le cas d'espèce, il n'y a pas d'acte.

Il me semble par ailleurs évident que la formulation de doutes devrait être assortie d'une clause reconventionnelle : si une personne est l'objet d'une enquête à la suite de "doutes" formulés, et que cette enquête révèle l'inanité de ces doutes, alors le secret sur le dénonciateur doit être levé, et le whistleblower doit se faire couper le sifflet (c'est à dire qu'il doit être condamné pour dénonciation calomnieuse).

Qu'en pensez-vous ?
08 avril 2010, 11:13   Re : Fantasme et réalité
Citation
Allons-nous être plus exigeants pour notre argent que pour nos enfants ?

C'est bien ce que je dis: l'évolution est irrésistible car tout trempe dans la moraline la plus gluante.
Utilisateur anonyme
08 avril 2010, 11:28   Re : Fantasme et réalité
D'accord avec vous, cher Jean-Marc, s'il s'agit bien de dénonciation calomnieuse et puisque c'est un délit :

Art. 226-10 du code pénal

"La dénonciation, effectuée par tout moyen et dirigée contre une personne déterminée, d'un fait qui est de nature à entraîner des sanctions judiciaires, administratives ou disciplinaires et que l'on sait totalement ou partiellement inexact, lorsqu'elle est adressée soit à un officier de justice ou de police administrative ou judiciaire, soit à une autorité ayant le pouvoir d'y donner suite ou de saisir l'autorité compétente, soit aux supérieurs hiérarchiques ou à l'employeur de la personne dénoncée, est punie de cinq ans d'emprisonnement et de 45000 euros d'amende."
Si "le travail" de ces journalistes de vous choque pas, je ne sais plus quoi dire... On ne cesse de se plaindre que le journalisme est devenu le rendez-vous de toutes les bassesses et de toutes les manipulations de la réalité, voilà que des gugus s'amusent à piéger un pauvre type, et vous allez les féliciter de leur travail citoyen ???
Bien cher Agrippa,

Je m'étonne que vous ne voyiez pas le problème : je ne parle de la dénonciation à l'évidence infondée, mais de la dénonciation téméraire.

Pensez-vous que celui qui a des doutes et cause des ennuis infondés à un autre ne doive pas assumer ses actes, même s'il est de bonne foi ? quel recours aura l'innocent objet de doutes ?
Utilisateur anonyme
08 avril 2010, 11:46   Re : Fantasme et réalité
Je suis pas sûr qu'on puisse le qualifier de "pauvre type" mais de manipulateur de la réalité, ça oui.

Il est certes moins coupable que s'il y avait une victime, mais il peut néanmoins tomber (sous réserve de l'instruction) sous le coup de la loi.

Le fait que ce soit un journaliste et non un policier qui l'ait piégé ne change pas fondamentalement le débat.

Pour une fois qu'un journaliste fait fonction de collaborateur occasionnel du service public.
Utilisateur anonyme
08 avril 2010, 11:49   Re : Fantasme et réalité
BC JMarc,
Si le dénonciateur est de bonne foi et qu'il se trompe, il aura toujours la ressource de se dire qu'il a fait ce qu'il devait faire et de présenter ses excuses à la personne concernée (qui les acceptera volontiers en disant : "J'aurais fait la même chose, vous êtes un bon citoyen").
"J'aurais fait la même chose, vous êtes un bon citoyen"

Sans moi.
08 avril 2010, 12:01   Re : Fantasme et réalité
Je le répéte cette évolution est effrayante car on applique ici le bon vieil adage léniniste: "la fin justifie les moyens" ou on ne fait pas d'omelette sans casser des oeufs.

Aggripa a avec lui la majorité des gens.
Utilisateur anonyme
08 avril 2010, 13:06   Re : Fantasme et réalité
J'ai surtout avec moi la vertu, la morale, la justice et le bon sens.

Et accessoirement le droit français.

Tentons de conserver cette voie médiane entre la société des femmes voilées et celle des femmes violées.
08 avril 2010, 13:19   Bon sens
Pour moi, bien cher Agrippa, le bon sens me dicte ceci :

- je suis témoin d'un fait, je dénonce ;

- j'ai un doute, je me tais.
Utilisateur anonyme
08 avril 2010, 13:20   Re : Bon sens
Attendons donc de rencontrer le mur pour constater qu'il n'est pas mou.
08 avril 2010, 13:23   Re : Bon sens
Mais ce n'est pas une voie médiane, justement, ce que vous proposez ! C'est une voie terrible, terrifiante.
Utilisateur anonyme
08 avril 2010, 13:35   Re : Bon sens
Appliquer la loi est terrifiant, en effet, si elle est mauvaise.
08 avril 2010, 14:19   Re : Bon sens
J'ai du mal à vous suivre, cher Agrippa. La loi que vous citez parle d'empêcher par une action immédiate soit un crime, soit un délit contre l'intégrité corporelle de la personne. Le sens me paraît clair : vous voyez ou vous savez qu'un crime va être commis, vous avez le devoir de tout mettre en œuvre pour l'empêcher. Tout le monde est d'accord là-dessus. Ce qui est en question ici, c'est le droit d'organiser, de provoquer une situation incitant au crime, de tendre un piège : même la police n'a pas le droit de le faire. Il y a eu plusieurs affaires de drogue où des policiers déguisés avaient piégé des consommateurs mais aussi des dealers ; ils ont systématiquement été relaxés, l'argument, si je me souviens bien, étant que rien ne prouvait que ces gens auraient commis le délit si les policiers déguisés ne les y avaient pas incités. Ce qui serait interdit à la police serait permis à des journalistes ? Et je continue obstinément à poser ma question à laquelle vous ne voulez ou ne pouvez répondre : y a-t-il eu ébauche de passage à l'acte par prise de rendez-vous ou bien le seul crime réside-t-il dans l'échange de messages électroniques licencieux ?
Utilisateur anonyme
08 avril 2010, 14:49   Re : Bon sens
Résumons.

On sait que le fait pour un majeur de faire des propositions sexuelles à un mineur de quinze ans en utilisant un moyen de communication électronique est puni de deux ans d'emprisonnement et de 30 000 Euros d'amende (art. 227-22-1 du CP).

Ici, pas de mineur (mais un journaliste majeur) donc pas d'atteinte à mineur.

Très bien.

Néanmoins nous nous souvenons aussi que l'article 223-6 du code pénal prévoit que quiconque pouvant empêcher par son action immédiate, sans risque pour lui ou pour les tiers, soit un crime, soit un délit contre l'intégrité corporelle de la personne s'abstient volontairement de le faire est puni de cinq ans d'emprisonnement et de 75 000 euros d'amende.

Notre journaliste estime qu'il peut empêcher par son action immédiate une atteinte à mineur et par conséquent s'estime devoir faire un signalement aux autorités (pour ne pas tomber sous le coup de la loi).

Notons que peut-être bien que, en faisant son signalement, le journaliste a évité (ou retardé) la commission d'un délit (nous n'en savons rien en réalité).

Venons-en à l'essentiel : on pourrait penser que la personne mise en cause n'ayant pas fait de propositions sexuelles à un mineur (mais à un journaliste) n'encourt qu'un rappel à la loi et l'opprobre générale.

On aurait tort de penser ainsi, même si cette interprétation sera sans doute retenue car il s'agit d'un notable, élu UMP etc.

En réalité, il y a déjà de quoi coffrer notre zélé webmestre, en effet, l'article 227-22-1 du code pénal est ainsi rédigé : "Le fait pour un majeur de faire des propositions sexuelles à un mineur de quinze ans ou à une personne se présentant comme telle en utilisant un moyen de communication électronique est puni de deux ans d'emprisonnement et de 30 000 euros d'amende."

Le délit est donc constitué.

Dura lex...
08 avril 2010, 14:54   Re : Bon sens
« Notre journaliste estime qu'il peut empêcher par son action immédiate une atteinte à mineur et par conséquent s'estime devoir faire un signalement aux autorités (pour ne pas tomber sous le coup de la loi). »

Pardon, mais qu'est-ce que vous racontez ? c'est incompréhensible pour moi. Tendre un traquenard devient empêcher un délit ?
Utilisateur anonyme
08 avril 2010, 15:02   Re : Bon sens
La loi est muette sur les modalités qui peuvent amener à estimer qu'on peut "empêcher par son action etc."

Attention à ne pas ajouter à la loi.

Or, seul le juge peut estimer qu'on pouvait, ou pas, "empêcher par son action etc."

Qui vous prouve que ce journaliste n'aurait pas été poursuivi, si notre coquin avait commis un crime ?
08 avril 2010, 15:22   Re : Bon sens
Citation

La loi est muette sur les modalités qui peuvent amener à estimer qu'on peut "empêcher par son action etc."

Attention à ne pas ajouter à la loi.

Ah ça c'est extraordinaire ! C'est moi qui ajoute à la loi ?

Non mais vous avez raison, c'est très joliment dit « les modalités qui peuvent amener à estimer qu'on peut "empêcher par son action etc." »

Vous vous rendez compte, vraiment, de ce que vous écrivez ? C'est vraiment la porte ouverte à n'importe quoi !

Je suis un bon citoyen, je hais les armes à feu et ceux qui les utilisent. Je vais m'acheter un fusil à pompe, me poster dans la rue, et mettre en joue les passants. Si jamais l'un de ceux-là, mû par la peur et la volonté citoyenne de ne pas me laisser tirer sur la foule, va chercher sa carabine 22 long rifle et me tire dessus, je ferai valoir que je voulais précisément voir qui allait se servir d'une arme à feu, sans bonne raison (puisque je n'avais pas l'intention de tirer, au final). En fait, je voulais démasquer les assassins potentiels, faire le bien, être un bon citoyen, selon vos critères. Je n'ajoute rien à la loi... S'il se trouve dans les parages une jeune fille mineure qui est séduite par le héros qui me tire dessus, je le poursuivrai en outre pour tentative de viol sur mineure.
Utilisateur anonyme
08 avril 2010, 15:37   Re : Bon sens
Votre exemple serait pertinent si le journaliste en cause :
- était une femme de 18 ans ;
- en paraîssait douze-treize ;
- était, allé à moitié nue, émoustiller notre drôle par webcam interposée.

Et encore, ce faisant, cette journaliste n'aurait rien fait d'interdit.

Si vous voulez comprendre l'esprit du législateur concernant cet article : allez ICI

Je crois que vous vous faites beaucoup d'illusion sur la réalité juridique dans laquelle nous sommes, il vaut mieux en effet n'y être jamais confronté car elle est très dure.

Pour répondre à Marcel : la mention de la personne "se présentant comme" étant mineure de quinze ans vise à permettre aux officiers et agents de police judiciaire de participer aux échanges électroniques en prenant une fausse identité sans être pénalement responsable et tout en permettant la poursuite des auteurs des sollicitations qu’ils recevraient.
08 avril 2010, 15:42   Re : Bon sens
Citation
J'ai surtout avec moi la vertu, la morale, la justice et le bon sens.

Je regrette vous n'avez ni la vertu, ni la morale, ni la justice et encore moins le bon sens de votre côté. Ce que vous avez de votre côté c'est la logique de la foule qui lynche. Vous devriez avoir honte d'écrire ces 4 mots que vous profanez.

Il ne peut y avoir ni vertu, ni morale, ni justice si les moyens utilisés pour leur obtention sont injustes, immoraux ou vicieux.

Devrais-je dire que vous êtes un pharisien et un tartuffe comme tous ceux qui ont voté ces lois sans réflechir une demi-seconde à leur retombées ?

Mais le plus honteux c'est que toutes ces lois soi-disants de prévention ne fonctionnent en aucune facon puisque tous les jours, en Europe, il y a des femmes qui sont assassinées ou vitriolées par leur ex-conjoint ou ex-compagnon parce que la police n'a aucunement les moyens juridiques de mettre en prison une personne qui profére des menaces de mort à leurs égards.

Il y a des dizaines de cas chaque année !
Bien cher Agrippa,


Pour ma part, le rôle d'un citoyen n'est pas celui d'un policier, il serait anormal qu'il se substituât à l'autorité publique en agissant, comme on dit, "sur initiative", c'est à dire sur la base d'un soupçon.

Dès lors, les choses sont claires dans mon esprit : soit on est témoin d'un fait réprimé par le Code pénal, et on doit dire tout ce qu'on sait, même si d'ailleurs il n'est pas question de l'intégrité des personnes (si je vois Untel voler une voiture, j'irai le dire au commissariat). En revanche, si on a un doute ou un soupçon, on doit le garder pour soi.

Je vais prendre un exemple, qui reprend vos précédents messages.

J'ai, pendant longtemps, été acheteur public, c'est à dire que j'ai passé des marchés au nom de l'Etat. Imaginez maintenant que, pour me nuire, A dise à B que j'aurais magouillé avec des entreprises.

B, dès lors, a des soupçons, mais aucun fait. Si B va voir la brigade financière et la lance dans ma direction, et que la brigade en question vienne m'ennuyer, soyez certain que je demanderai qui a dit quoi à qui, et que je ne lui dirai pas "J'aurais fait la même chose, vous êtes un bon citoyen" mais "vous avez agi avec imprudence" et je vous mets au tribunal.


Pour le cas d'espèce, j'ignorais totalement que le fait de faire des propositions sexuelles à quelqu'un se faisant passer pour un mineur de quinze ans était répréhensible (j'aurais très bien vu la répression dans le cas où le mineur se serait fait passer pour âgé de plus de quinze ans et où l'interlocuteur n'aurait pas vérifié).

A la réflexion, je ne comprends cet article que d'une façon : permettre aux forces de l'ordre, composées effectivement de majeurs et agissant sous le contrôle de l'autorité judiciaire, de se faire passer, sans provocation, pour des mineurs.
Utilisateur anonyme
08 avril 2010, 16:01   Re : Nécessité des limites
Cher Rogemi, la loi doit être respectée, sauf si elle est grossièrement contraire à nos valeurs à notre morale.

Or, celle-ci, dans le domaine qui nous occupe, ne l'est pas du tout (je n'ai pas le temps, mais je pourrais même vous démontrer en quoi elle est même très laxiste contrairement à ce que vous pensez).

Allez donc lyncher les parlementaires et les juges si elle ne vous plaît pas et si vous avez envie de lyncher quelqu'un.
08 avril 2010, 16:04   Re : Bon sens
Citation
Agrippa
Si vous voulez comprendre l'esprit du législateur concernant cet article : allez ICI

Je crois que vous vous faites beaucoup d'illusion sur la réalité juridique dans laquelle nous sommes, il vaut mieux en effet n'y être jamais confronté car elle est très dure.

Pour répondre à Marcel : la mention de la personne "se présentant comme" étant mineure de quinze ans vise à permettre aux officiers et agents de police judiciaire de participer aux échanges électroniques en prenant une fausse identité sans être pénalement responsable et tout en permettant la poursuite des auteurs des sollicitations qu’ils recevraient.

Je ne suis pas pénaliste, mais je ne comprends pas ces explications de la même façon que vous : ce texte ne permet pas de poursuivre une personne qui aurait sollicité un agent de police se faisant passer pour un mineur de quinze ans, mais uniquement à la repérer et, le cas échéant, la surveiller :

extraire et conserver des contenus illicites en vue de rassembler les preuves et rechercher et déferrer à la justice les auteurs d’infractions de mise en péril de mineurs

Il faut donc bien qu'il y ait une infraction qui n'est pas constituée en l'état de la discussion avec un agent de police se faisant passer pour un mineur de quinze ans.
Utilisateur anonyme
08 avril 2010, 16:05   Re : Nécessité des limites
Oui cher Jean-Marc, vous avez raison, c'est cela que je comprends aussi.

Il va de soi que personne (même les journalistes) n'est censé jouer au policier en lieu et place de la police.

Il reste que ce journaliste a pu estimer que la commission d'un délit ou d'un crime était proche.

Il a aussi pu avoir peur d'être mis en cause à son tour.
Utilisateur anonyme
08 avril 2010, 16:11   Re : Nécessité des limites
Cher Billy, lisez l'intégralité de ce court article du code pénal, il me semble clair.
08 avril 2010, 16:19   Re : Nécessité des limites
Citation
Agrippa
Cher Billy, lisez l'intégralité de ce court article du code pénal, il me semble clair.

Exact.

Il est clair et ... effrayant.
Je jette l'éponge... Vous me faites peur.
Utilisateur anonyme
08 avril 2010, 16:38   Re : Nécessité des limites
Ce qui m'inquiète pour ma part, n'est pas tant l'état de nos lois qui après tout sont votées démocratiquement et publiées, que les ressorts de l'exercice du pouvoir exécutif règnant. Mais les murs ont de fines oreilles...
Quand même j'y reviens un instant, après avoir lu Rogemi. Je ne vois vraiment pas les choses comme vous, Agrippa. Quand vous parlez de vertu (!), j'entends plutôt cet insupportable appel à la chasse de tous contre tous, la recherche effrénée de la faute, du dérapage, des entorses à la morale dans ce qu'elle peut avoir de plus étriquée et mauvaise. Que n'appliquez-vous cette prudence des limites à votre soif pénale !

Que l'In-nocence puisse parler cette langue là me paraît très inquiétant.
08 avril 2010, 17:47   Re : Dégoût
Citation
Agrippa
Mais les murs ont de fines oreilles...

N'en dites pas trop, cher Agrippa.
Utilisateur anonyme
08 avril 2010, 19:24   Re : Dégoût
Comme l'a montré Agrippa, la moralité des journalistes est en accord avec celle de l'esprit de la loi contre la délinquance sexuelle. Quant à la moralité de quelqu'un qui entreprend d'avoir des rapports sexuels avec une fille de 12 ans, elle est proprement dégoûtante.
Utilisateur anonyme
08 avril 2010, 19:25   Re : Dégoût
Je ne suis pas le porte-langue de l'In-nocence...
Ceux qui tiendraient à recueillir un exemple pour ainsi dire pur du black-out mis sur une question dans un débat, n'auraient qu'à écouter l'émission Du grain à moudre d'aujourd'hui, consacrée au sujet qui occupe ce fil.

Vers la fin, Brice Couturier a cru bon d'élargir le débat en posant la question de notre perception de la pédophilie en général. Il a pour cela évoqué le cas de cette enfant yéménite mariée à 8 ans, divorcée à 10 (au Yémen), puis évoqué un très récent fait divers survenu, lui, en Belgique : la mort d'une enfant de 12 ou 13 ans, des suites de la consommation de son mariage à un homme de trente ans. M. Couturier concluait en se demandant si, dans notre perception de la pédophilie, on ne tenait pas des discours à géométrie variable, si on ne choisissait pas ses coupables (ou quelque chose dans ce goût.)

Non seulement le débat n'a pas été infléchi dans la direction proposée par l'animateur, mais sa question n'a même pas eu l'honneur d'un, "c'est un autre problème", "ne mélangeons pas tout", non, même pas, rien, le parleur suivant a enchaîné comme si de rien n'était, de vraiment rien, comme si, au lieu d'une question, on venait d'entendre un de ces "jiggle" qui servent à "marquer une pause". Brice Couturier n'est pas revenu à la charge. C'est exactement comme s'il n'avait pas parlé. Belle performance !
08 avril 2010, 20:06   Re : Dégoût
Citation

Citation
Agrippa
Mais les murs ont de fines oreilles...

N'en dites pas trop, cher Agrippa.

Mais que voulez-vous dire, à la fin ???
08 avril 2010, 20:12   Re : Dégoût
Ne vous énervez pas pour si peu, cher Antoine. Je crois avoir compris qu'Agrippa exerce un emploi qui lui permet d'avoir une certaine pratique, certaines connaissances et certains renseignements dont il nous fait profiter de façon marginale. Je craignais que la marge s'élargissant, notre ami puisse s'attirer quelques désagréments.
Utilisateur anonyme
08 avril 2010, 20:19   Re : Dégoût
Oui c'est cela. Par les temps qui courent, il y a certaines opinions qu'il est risqué d'émettre sur les sujets liés à l'ordre public ou à la défense. On lit parfois dans la presse ce qui peut en coûter à ceux qui ont cru pouvoir le faire librement (sans enfreindre leur devoir de réserve) et qui se sont lourdement trompés.
Obi
08 avril 2010, 20:21   Re : Dégoût
Pour ceux qui ne le savaient pas, Marine Le Pen a pu longuement parler dans l'émission l'Objet du scandale hier.
Bien cher Agrippa et bien cher PhiX,


Il y a bien sûr des évidences : qu'un monsieur qui propose des choses à des fillettes de douze ans doive être poursuivi, je pense que tout le monde sera d'accord là dessus.

Si en plus ce monsieur use de tromperie (par exemple en se faisant passer pour un "petit jeune" afin de débusquer ses proies), la sanction devra être plus forte, c'est pour moi évident.

Ceci dit, c'est une affaire de police et de justice, pas une affaire de journalistes.

D'autre part, et je souhaiterais avoir votre avis là dessus, la question de ce qui se passe après la majorité sexuelle se pose : on est majeur de ce point de vue à quinze ans. A quinze ans, il me semble en effet qu'on n'est plus un enfant. Comment expliquer dans ces conditions qu'il y ait certains délits imputés à des personnes sur dénonciation de "jeunes majeurs", pour des faits commis alors que le mineur avait seize ou dix-sept ans (je pense notamment à la situation de deux prêtres poursuivis pour avoir serré de près de jeunes paroissiens de ces âges-là) ?
Utilisateur anonyme
08 avril 2010, 21:01   Re : Dégoût
Au-delà de la majorité sexuelle, je considère qu'il n'y a que des cas particuliers et donc pas de règle générale. À titre personnel, je serais favorable à un relèvement de la majorité sexuelle, comme de la majorité tout court d'ailleurs.
09 avril 2010, 08:01   La loi
Certes, bien cher PhiX, votre attitude est compréhensible.

De mon côté, je persiste à penser qu'une différence des deux majorités n'a pas de sens.
09 avril 2010, 08:14   Un exemple
Bien chers PhiX et Agrippa,


Lisant la Dépêche de ce jour, voici sur quoi je tombe :

[www.ladepeche.fr]

Je trouve qu'il y a là exagération, et qu'on perd tout bon sens. Qu'à la limite ce monsieur fasse l'objet d'un rappel à la loi, d'une amende, oui, mais que la fille en question apparaisse comme la victime sacrée, non. Elle a sa place en maison de correction, comme on disait autrefois.

Il me semble que l'article aurait dû être intitulé : "le prince charmant était un pervers et la mineure une salope".
09 avril 2010, 08:27   Re : Un exemple
Oui cette histoire est typique de notre monde devenu fou.

Tout l'acquis (le peu) du freudisme a été dissous par la post-modernité qui a décrété que la jeunesse était constitutivement innoncente donc sacrée.

On chasse les tabous par la porte d'entrée et ils nous reviennent encore plus brutaux par la fenêtre.
09 avril 2010, 13:00   Re : Un exemple
Voici un extrait d'un article de Christian Authier sur notre débat.

[www.lopinion.com]

Cas de conscience (professionnelle)

Parallèlement à cette offensive, la chasse aux pédophiles s’est étendue en France sur le front d’Internet où ils séviraient. Dans le cadre d’un numéro du magazine «Les Infiltrés» consacré aux «prédateurs sexuels», produit par l’agence Capa et diffusé sur France 2 ce mardi 6 avril, un journaliste a mené plusieurs mois d’enquête en se faisant passer sur Internet pour une adolescente de douze ans avant de rencontrer des présumés pédophiles en dissimulant son identité de journaliste afin de les filmer en caméra cachée… Son reportage terminé, le journaliste a dénoncé ses interlocuteurs. D’habitude, les journalistes avancent à juste titre la «protection de leurs sources» lorsque le pouvoir judiciaire serait tenté de leur soutirer de précieuses informations. Quelques affaires, où des journalistes furent brièvement entendus par la police ou des journaux perquisitionnés, défrayèrent ainsi la chronique et suscitèrent légitimement l’émoi de la corporation. A l’agence Capa et sur France 2 qui a diffusé ce reportage, la délation et la métamorphose du journaliste en auxiliaire de police ont paru naturelles.
Face à cette mutation déontologique et aux débats qu’elle a suscités, le journaliste de Capa, Laurent Richard, a justifié sa conduite en précisant que la décision de se confier à la police «a été prise au cours de l’enquête dans un souci de protection des enfants. Moralement, il était impossible d’agir autrement. Si j’étais rentré chez moi sans rien dire, je n’aurais plus jamais dormi de ma vie.» La réaction peut sembler civique et même naturelle, mais pourquoi avoir attendu les longs mois d’enquête et la fin du reportage avant d’avertir la police ? Ces présumés coupables n’étaient-ils pas déjà dangereux ? La conscience professionnelle passerait-elle avant la conscience ?
Vingt-deux hommes ont ainsi été interpellés et l’un d’eux incarcéré, a-t-on appris dans la presse. Cela signifie-t-il que les autres n’ont pas été considérés comme dangereux ? «Certains pédophiles avaient l’intention d’abuser d’enfants ; d’autres étaient déjà passés à l’acte», a également déclaré le journaliste. Dans le premier cas, la «pédophilie» était-elle au stade de l’intention ? Faut-il alors dénoncer et interpeller des hypothétiques délinquants, comme dans Minority Report, le roman de Philip K. Dick ? Pourquoi, dans la logique de ce journaliste, ne pas avoir dénoncé immédiatement ceux qui «étaient déjà passés à l’acte» ?

Journaliste de droit divin

De son côté, David Pujadas, présentateur de l’émission, a précisé : «On ne va pas s’empêcher de dénoncer un violeur de mineurs parce qu’on a notre carte de presse». Peut-être, mais la carte de presse n’est pas une carte de police et qui fixera la limite entre les délinquants qu’il est bon de dénoncer et les autres ? Un gangster ayant du sang sur les mains, un criminel de guerre, un terroriste, un trafiquant d’armes ou de drogue devraient-ils être couverts par la loi du silence ? Est-ce à chaque journaliste de fixer le degré de son rôle d’indic ? Les journalistes auront-ils encore le droit de brandir le principe gravé dans la loi de la non révélation des sources (policiers, magistrats, avocats, voyous, politiques ou simples citoyens) dès lors que certains se seront affranchis de cette protection ? L’article 109 du code de procédure pénale ne prête pas à la confusion («Tout journaliste entendu comme témoin sur des informations recueillies dans l’exercice de son activité, est libre de ne pas en révéler l’origine») tandis que la récente loi du 4 janvier 2010 stipule même qu’«il ne peut être porté atteinte directement ou indirectement au secret des sources que si un impératif prépondérant d’intérêt public le justifie» et que «cette atteinte ne peut en aucun cas consister en une obligation pour le journaliste de révéler ses sources».

Par ailleurs, les délits sexuels pédophiles furent ces dernières années la cause de terribles emballements médiatiques, politiques et judiciaires. Il y eut la «mode» de la mise en cause d’enseignants (corporation touchée par ce fléau, mais qui ne mérite – pas plus que les prêtres – d’être désignés à la vindicte populaire quand on sait que la majorité des abus sexuels sur mineurs ont lieu dans le cadre familial au sens large). Des noms furent jetés en pâture, des affaires se dégonflèrent, mais des innocents se suicidèrent. Est-il besoin de rappeler l’affaire d’Outreau où, là encore, sous la pression de certains journalistes transformés en «justiciers», l’institution judiciaire broya l’existence de pauvres gens diffamés confrontés au déshonneur, à l’humiliation, à la prison et aussi pour certains au suicide… A-t-on vraiment envie qu’une nouvelle race de journalistes – en particulier ceux d’un média télévisuel prospérant sur le voyeurisme, la violence, la vulgarité – qui pratiquent la caméra cachée, l’usurpation d’identité et la délation s’érigent en policier et en juge ? Les Tartuffes ont changé de costume. Ils portent le micro-cravate et la caméra cachée.
Christian Authier
09 avril 2010, 13:35   Re : Un exemple
Merci Geronimo pour cet article très intéressant.
09 avril 2010, 19:20   Re : Un tableau
Le Suzanne et les vieillards de Giovanni Giacomo Sementi me plaît beaucoup. Si une âme charitable pouvait le rendre visible... (je ne sais me débrouiller qu'avec les vidéos de Youtube et encore, pas toujours)
Utilisateur anonyme
09 avril 2010, 19:25   Re : Un tableau
(Message supprimé à la demande de son auteur)
09 avril 2010, 20:46   Re : Un tableau
Merci beaucoup !
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