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Edward Bernays manipulateur et fier de l'etre.

Envoyé par Utilisateur anonyme 
Utilisateur anonyme
19 avril 2010, 11:51   Edward Bernays manipulateur et fier de l'etre.
Edward Bernays (1891-1995) , un des pères fondateurs des "relations publiques". Il a inventé les techniques publicitaires modernes. En associant les nouveaux moyens de communicaton (cinéma, télévision, théatre, associations, partis politiques, magazines, journaux, manifestations etc...) avec de nouvelles techniques de manipulation des masse (il utilise ainsi les travaux des sciences humaines, mais aussi les sondages, l'interrogation d'experts, etc...). Sa propagande a permi à de grands industriels de pouvoir créer (REELLEMENT créer) une clientèle féminine pour la cigarette (en rendant, grace à des actions multiples, acceptable pour la société que des femmes fument). Il a bien sur commis bien d'autres méfaits.
Son action sur le monde est tel qu'il devrait etre la personne la plus connue du vingtième siècle. Il a d'ailleurs écrit un livre qui s'appele "Propaganda, Coment manipuler l'opinion en démocratie." (édité en France dans le label "Zones" des éditions La Découverte en 2007, traduction Oristelle Bonis.)
Citation
Ganesha
"Coment manipuler l'opinion en démocratie"...

Ça c'est ce que j'appelle un truisme. Il ne faut pas sortir de Sciences Po pour savoir que la frontière entre démocratie et démagogie est ténue, et de plus en plus.
Utilisateur anonyme
19 avril 2010, 12:02   Re : Edward Bernays manipulateur et fier de l'etre.
Le problème est que son livre, il l'a écrit en 1928, alors que les gens ne savaient pas encore à quel point on peut etre manipulé.D'ailleurs aujourd'hui encore des opinions sont crées sans l'on s'en rende TOUJOURS compte à premier abord.
Utilisateur anonyme
19 avril 2010, 12:17   Re : Edward Bernays manipulateur et fier de l'etre.
Il est intéressant de noter que c'est le neveu de Sigmund Freud qui fût l'inventeur de la propagande moderne.




Son ouvrage - édifiant - est disponible en version intégrale.
Le génie de nos démocraties actuelles est de proposer, de promettre à ses "clients" un nivellement onirique. On peut atteindre ce nivellement par l'effort et le travail sur soi, mais on l'atteindra plus facilement en flattant les tendances à la paresse et au médiocre, ce qui se réalise actuellement.
Partant de là, les sociétaires, abrutis par une passion du bien-être ne souffrant aucun délai, ne peuvent qu'être cocus d'eux-mêmes. La "manipulation" a bon dos je trouve...
Utilisateur anonyme
19 avril 2010, 13:15   Re : Edward Bernays manipulateur et fier de l'etre.
La manipulation n'a pas bon dos, tout le monde n'a pas les outils intellectuels pour détecter une propagande.
De plus et pour contredire ce que je viens de dire ; selon certains spécialistes de la "propagande" il est plus facile de manipuler par exemple une population sachant lire qu'une population ne sachant pas lire. L'intelligence ne permet pas d'échapper forcément à une campagne de propagande pour la simple raison qu'elle passe pour un phénomène naturelle.
Citation
Ganesha
... tout le monde n'a pas les outils intellectuels pour détecter une propagande.

C'est même pire que ça : tout le monde n'est pas équipé intellectuellement pour se rendre compte à quel point de tels outils sont nécessaires.
N'oubliez pas qu'on assiste aussi actuellement au problème inverse, à savoir la méfiance généralisée, la tentation de céder aux sirènes de la théorie du complot et autres élucubrations fumeuses (pour lesquelles Internet se révèle être un réceptacle particulièrement fécond). Il ne faudrait pas, sous prétexte d'une nécessaire vigilance face aux manipulations éventuelles, tomber dans un délire paranoïaque sans discernement.

Sinon, sur le même thème, un film que je vous recommande (et que j'ai revu dernièrement) : Invasion Los Angeles de John Carpenter.


Je pense que les théories du complot fleurissent elles aussi sur le terreau de l'ignorance.
Étant donné qu'il est toujours difficile de s'imputer à soi-même, à son attitude et à sa propre ignorance les vicissitudes contemporaines, il est tentant d'aller en chercher ailleurs les responsabilités (le grand Capital, Israël, Sarkozy, Bush, Le Pen, l'Islam).
A fortiori lorsque le progrès technique nous offre Internet comme suprême caisse de résonance !

Nous voulons un monde où les libertés soient uniment partagées, mais sans jamais en assumer les désagréments.
Les gens refusent la remise en question individuelle ? L'histoire et la nature se chargeront conjointement de la leur imposer, tôt ou tard.
Utilisateur anonyme
19 avril 2010, 15:44   Re : Edward Bernays manipulateur et fier de l'etre.
Le fond de commerce du sinistre Bernays était la manipulation à l'échelle de populations entières et le complot contre l'intérêt général au profit d'intérêts privés. Lui-même s'en vante dans son livre !
Et il s'appelait "Bernays"... c'était pourtant comme le Port-salut !
Utilisateur anonyme
19 avril 2010, 16:16   Re : Edward Bernays manipulateur et fier de l'etre.
Moi je ne crois pas à la version officielle du 11 Septembre pour autant je ne prétend pas savoir le fin fond de l'affaire.Renoncer à douter de certaines versions officielles de peur de passer pour un obscurantiste ne me parait pas très logique ni très rationnel.
Et moi je crois que le "réchauffement climatique" a d'autres visées que celles qui sautent aux yeux. Vous voyez, on a chacun nos doutes. Mais à partir du moment où les sceptiques se fédèrent, on est perdu. Le nombre est toujours ennemi du juste.
19 avril 2010, 16:29   Question
Et Bouvard et Pécuchet, qui les manipule ?
19 avril 2010, 16:30   Re : Question
Citation
Orimont Bolacre
Et Bouvard et Pécuchet, qui les manipule ?


Leur foi en eux-mêmes...
Utilisateur anonyme
19 avril 2010, 16:48   Re : Edward Bernays manipulateur et fier de l'etre.
Décrédibilisé quelqu'un en le traitant de fou ou d'imbécile n'est pas honnète.
Soit vous croyez que les manipulations de masse existent soit non. Si ce sont des musulmans qui l'ont fait il s'agit alors aussi d'un complot.Donc je pourrais dire qu'il s'agit d'une "théorie du complot".
À qui répondez-vous ?
Utilisateur anonyme
19 avril 2010, 16:55   Re : Edward Bernays manipulateur et fier de l'etre.
A ceux qui parlent de Bouvard et Pecuchet. A ceux qui ne veulent pas comprendre que meme si j'ai peut-etre tort sur cette affaire précise , des supercheries à l'échelle mondiale sont possible.
Mais Bouvard et Pécuchet n'étaient ni des fous ni des imbéciles. C'était des puits de science creuse. Ils auraient adoré vivre à notre époque (Flaubert aussi d'ailleurs, quel terrain de jeu !).
Jean-Pierre Marielle et Jean Carmet sont irrésistibles dans Bouvard et Pécuchet.
19 avril 2010, 17:26   Bouvard et Pécuchet
Bien cher Florentin,


J'ai toujours ressenti une gêne à la lecture de « Bouvard et Pécuchet » : c'est une oeuvre inachevée ; vous savez ce que Maupassant nous dit, dans son article du Gaulois, de ce que pensait Flaubert : « J'ai peur que la terminaison de l'homme n'arrive avant celle du livre - ce serait une belle fin de chapitre ».
19 avril 2010, 17:27   Comprendre
Bien cher Ganesha,

Il est piquant que Bouvard et Pécuchet soient appelés dans un débat sur la compréhension !
Je suis d'accord, cher Jean-Marc, je soulignais la performance d'acteurs, de mon point de vue. Pour moi Flaubert c'est Salammbô.
Utilisateur anonyme
19 avril 2010, 17:53   Re : Edward Bernays manipulateur et fier de l'etre.
Je me moque de Bouvard et Pécuchet. Entre les naifs et ceux croient qu'on ne peut pas les duper....je ne suis ni l'un ni l'autre.
Encore une fois je n'affirme pas avoir raison sur cette affaire précise cependant je dit qu'une supercherie à l'échelle mondial est possible.Et je n'ai foi ni dans les Etats-Unis ni en aucune puissance.
À partir du moment où la bêtise et la naïvetés sont mondialement partagées, bien sûr qu'une supercherie à l'échelle mondiale est toujours possible, plutôt deux fois qu'une, même !
Utilisateur anonyme
19 avril 2010, 18:10   Re : Edward Bernays manipulateur et fier de l'etre.
Ce sont parfois les gens qui sont les plus intelligent qui se font berner.
Par exemple ne pas croire que des "groupes d'intéret" pour des raisons géostratégiques sont pret à sacrifier plusieurs millers de personnes en vue d'une guerre nécessaire à leur intérets,ne parait pas probable pour certaines personnes intelligentes.Mon intelligence est autre et je crois qu'au nom d'intèrets immenses certains sont pret au pire.
Ceci n'est pas tant une question d'"intelligence" que de curiosité.
Capitaliser chaque jour sa pensée, la structurer, l'ordonner, la mettre à mal, l'enrichir, échanger, suer de la synapse et tout remiser le lendemain... on ne m'ôtera pas de l'esprit qu'un homme qui vit en philosophe a quand même moins de chance d'être berné que le consommateur de base qui gobe toutes les modes et ne se nourrit que de l'éphémère.
Et si je me trompe, tout est perdu et retournons dans nos grottes à frotter du silex.
Utilisateur anonyme
19 avril 2010, 21:25   Re : Edward Bernays manipulateur et fier de l'etre.
Citation
Gilgamesh
Le génie de nos démocraties actuelles est de proposer, de promettre à ses "clients" un nivellement onirique. On peut atteindre ce nivellement par l'effort et le travail sur soi, mais on l'atteindra plus facilement en flattant les tendances à la paresse et au médiocre, ce qui se réalise actuellement.
Partant de là, les sociétaires, abrutis par une passion du bien-être ne souffrant aucun délai, ne peuvent qu'être cocus d'eux-mêmes. La "manipulation" a bon dos je trouve...

Mais la manipulation est bien là, puisque Bernays en personne vous le démontre !
Citation
PhiX
Mais la manipulation est bien là, puisque Bernays en personne vous le démontre !

Le génie de nos démocraties actuelles...
Utilisateur anonyme
19 avril 2010, 21:50   Re : Edward Bernays manipulateur et fier de l'etre.
Cher Gilgamesh, nos démocraties actuelles ont une histoire, qui commence avec le travail de gens sans moralité comme E. Bernays.
M. Ganesha, vous devriez consacrer une partie de votre intelligence autre à vous relire.
L'aliénation consumériste, elle, n'a ni gourou, ni promoteur singulier, et c'est de loin le plus grand complot de l'Histoire.
Ce sont parfois les gens qui sont les plus intelligents qui se font berner.

Bien sûr. Voilà une vérité que l'humanité n'a pas encore commencé d'explorer. Il y a une bêtise propre à l'intelligent. L'imbécile est sauf, il mord moins à l'hameçon de l'intelligence, il n'offre au calcul qui le réifie aucune prise, il est opaque, protégé; tandis que l'intelligent se fait attraper par d'autres intelligents, qui le sont souvent moins que lui mais suffisamment cependant pour le piéger, le leurrer car le connaissant comme frère. L'intelligent est pris parce que son intelligence offre prise à ceux qui lui ressemblent et qui anticipent son comportement, ses réactions. L'intelligent est habité de toute l'intelligence du monde et qui vient à passer par là, toute l'intelligence du monde passe par lui, l'enrichit, certes, mais le dépouille tout autant, le récure et le rince comme un verre à bière. Les gens bien informés font de piètres anticipateurs. Les futurologues par exemples, gens informés sur le présent et le passé, se font dépouiller par le futur comme des gogos. L'intelligent est le cocu du futur, il n'est toujours que moyennement intelligent, futur cocu, jamais assez bête pour se connaître comme proie. Pour être génial, il faut être immunisé contre ce piège de l'intelligence. L'épaisse couche de bêtise, brillante, glycéro, vous offre un passage sûr vers le futur.
A ce propos, n'est-il pas plus difficile, en théorie, de créer de la bêtise artificielle que de l'intelligence artificielle ?
Si.

L'intelligent, comme je le disais, ne l'est toujours que relativement, que moyennement, que modestement, tandis que le sot, le bête, lui, peut atteindre, dans sa spécialité, l'absolu.

Les gens intelligents, en général, sont de pauvres gens, des cocus de l'histoire, je ne sais pas le dire mieux. L'histoire les méprise copieusement.

Einstein, qui est resté dans l'histoire comme un génie, avait su conserver un fond de bêtise, et même une belle couche, en ne croyant, pas, par exemple, à l'avenir des lasers ou même de ses équations sur la masse et l'énergie.
Utilisateur anonyme
19 avril 2010, 23:56   Re : Edward Bernays manipulateur et fier de l'etre.
Citation
Gilgamesh
L'aliénation consumériste, elle, n'a ni gourou, ni promoteur singulier, et c'est de loin le plus grand complot de l'Histoire.

L'aliénation consumériste ne s'est pas développée par hasard. Elle a aussi une histoire et des acteurs multiples et plus ou moins influents. E. Bernays est un des hommes qui a incontestablement influencé de façon majeure le XXe siècle, théorisant et édifiant les bases de l'aliénation consumériste et démocratique moderne.
20 avril 2010, 00:11   Mais encore
Le bête parfait est peut-être le soi-mêmiste accompli ; cela semble moins difficile à reproduire que celui qui ménage une marge dans laquelle fait irruption de l'imprévisibilité.
20 avril 2010, 00:19   Re : Mais encore
Je ne sais trop, cher Alain. Regardez autour de vous, dans le jeu politique général (celui du gouvernement, de l'entreprise, du collectif humain, de l'équipe), qui survit ? Le monde commence à fonctionner comme un jeu de téléréalité: les ministres qui survivent sont, comme les "héros" de Koh Lanta, les pots de fleur les plus endurants, dans l'entreprise, même chose. La nullité paye, elle est un ticket pour la pérennité, la postérité. L'effacement de la condition animale chez les humains a abouti à ce que ce soit le plus taré qui traverse les mutations sans périr.

La question que pose Orimont est celle de l'inconnaissable. L'inconnaissable est un fort, il est singulier et inégalable et en ce sens difficilement concevable par l'artificialisation ou guère sujet au repiquage de ses processus cognitifs. En vérité, le bête met notre intelligence en échec. A cet égard, on doit pouvoir considérer que d'elle, il triomphe supérieurement. Et si, de surcroît, il survit, perdure (comme Ronald Reagan, imbécile fameux) alors oui, cette forme de singularité est préférable à l'intelligence, elle est plus opérante sur le long terme. Pour traverser le temps où l'intelligence (qui comprend "le renseignement") est reine, il est bon, il est parfaitement souhaitable, d'être refermé sur soi, opaque, illisible, de conserver ses processus cognitifs verrouillés, non partagés.

Après tout, le bête est un grand discret. Celui qui est assez bête pour ne pas savoir se mettre sur Facebook, ne pas avoir été capable d'apprendre à faire cela, prend une longueur d'avance sur ses contemporains qui s'y font griller. Simple.
Ne perdons pas de vue que "les pots de fleur les plus endurants" sont les pots de fleurs artificiels.
J'y viens Orimont, j'y viens: sur cette forme d'artificialité, ontologique pourrait-on dire, la fausse artificialité de la combine humaine s'avère impuissante.
20 avril 2010, 00:34   Re : Mais encore
De ce point de vue je vous donnerais plutôt raison, cher Francis, et ce que vous dites fait écho à une réflexion un peu dérangeante que j'avais eue, qui est que l'intelligence est trop pointue, trop subtile et délicate pour pouvoir épouser fidèlement les contours d'un réel essentiellement informe et grossier. Il y a tout simplement incompatibilité de la finesse des matériaux considérés. Pour se colleter avec l'épaisseur du réel il faut avoir le derme pareillement constitué. En effet...
Citation
Orimont Bolacre
Ne perdons pas de vue que "les pots de fleur les plus endurants" sont les pots de fleurs artificiels.

Justement...

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20 avril 2010, 00:53   Re : Mais encore
Je commence à être convaincu, ce 19 avril 2010, qu'il n'y a plus d'intelligence autre qu'hybride, que l'intelligence humaine n'existe plus sans sa greffe artificielle. Ce n'était pas le cas il y a seulement trois ou quatre ans. Dès lors, cette nouvelle intelligence se trouve affectée de tous les vices de sa greffe qui l'a contaminée: elle ne sait ni se voir (se voir, par exemple, comme proie où comme terrain d'un parasitage) ni où s'arrêter de courir - elle ne connaît pas le terme de ses processus: elle est contaminée par le mode robotique de fonctionnement qui ne connaît pas la mort - la mort pure qui est la non-coïncidence de la fin et de la finalité des processus.
Citation
PhiX
Citation
Gilgamesh
L'aliénation consumériste, elle, n'a ni gourou, ni promoteur singulier, et c'est de loin le plus grand complot de l'Histoire.

L'aliénation consumériste ne s'est pas développée par hasard. Elle a aussi une histoire et des acteurs multiples et plus ou moins influents. E. Bernays est un des hommes qui a incontestablement influencé de façon majeure le XXe siècle, théorisant et édifiant les bases de l'aliénation consumériste et démocratique moderne.

Ce que je veux dire, c'est qu'en l'occurrence, rien a été imposé, il aura suffi de surfer sur la vague d'une dictature molle, celle qui porte chaque sociétaire à céder uniquement à ses penchants les plus communs, les plus terre-à-terre, à son besoin de confort insatiable, à sa répugnance pour l'effort au quotidien et à ses tendances grégaires. Les Bernays et consorts n'ont plus alors qu'à profiter du sabordage sociétal.
Il me semble que jadis, les gens bêtes étaient sauvés de la bêtise crasse par une sorte de patrimone héréditaire constitué à travers les âges par ce que l'on nomme le bon sens populaire. Aujourd'hui ce patrimoine disparaît, l'idéologie dominante a réussi à la discréditer. Désormais les gens bêtes sont eux-mêmes, seulement eux-mêmes et fiers de l'être.
D'autre part les critères de la bêtise et de l'intelligence ne sont pas évidents. Il y a différentes sortes de bêtises comme il y a différentes sortes d'intelligence. Combien de personnes instruites, diplômées passent pour intelligentes alors qu'elles ne le sont pas et combien de gens passent pour indécrottablement bêtes alors qu'en les connaissant mieux on s'aperçoit qu'ils ne le sont pas tant que çà ?
Un personnage qui a disparu du paysage culturel et cinématographique français, par exemple, est celui du bêta, du simplet, qui finit par triompher des malins. Il était incarné par des acteurs comme Bourvil.
Oui, c'est ça Cassandre, la figure du bêta, du grand bête, à la Bourvil -- l'homme qui enjambe les pièges sans les voir et parce qu'il ne sait les voir. Le bête est un réservé: il ne va pas sur Facebook (parce qu'il ne sait pas comment faire pour y aller), et laisse les intelligents, ceux qui ont compris qu'il fallait y aller et savent comme ce faire, y bêtifier pour l'éternité.

Le Grand Bête est celui aux pieds de qui l'intelligence vient déposer les armes -- disparu du paysage, voici l'intelligence, indéfiniment gonflée et armée, qui court en s'épuisant vers sa perte et dans son contraire: la bêtise honteuse où s'empalent ses adeptes les plus aptes.

L'intelligent ne peut que l'être relativement, pour demeurer accessible à la reconnaissance de ses pairs. Dès lors, l'intelligence se trouve offerte aux voies de la perversion, de l'interprétation, de la mécompréhension; tandis que le sot singulier, assis dans son épaisseur, demeure préservé et ne périt jamais empalé dans les pièges vers lesquels l'intelligent se trouve facilement détourné par d'autres, tout aussi relatifs que lui.

S'interrogeant sur ce qu'a bien pu devenir le personnage du Grand Bête, timide et aux manières empruntées, et qui attendrissait naturellement les femmes, on se dit que la modernité a dû finir par avoir sa peau et qu'il a définitivement disparu puis on se ravise, et on se dit que, sans le faire disparaître, la modernité l'a réveillé, l'a révélé à lui-même et aux autres et que sous son avatar contemporain il est ainsi devenu ... Francis Heaulme !!!
20 avril 2010, 10:25   Bourvil
L'exemple cité par Cassandre est très pertinent : on confond l'agilité intellectuelle (et la culture) avec le bon sens (tout simplement le sens des réalités).

Un Gouvernement de savants et de philosophes serait sans doute un vrai désastre ; ce n'est pas pour rien que des hommes comme Churchill adressaient leurs discours à la classe moyenne, qui est en fait la seule apte à tirer un pays de l'ornière dans les situations difficiles (voir aussi les théories de Wellington sur l'importance des sous-officiers, qu'il tint à nommer explicitement "Noncommissioned Officers" et "Warrant Officers", les distinguant ainsi des hommes de troupe, et rabattant le caquet des officiers "de naissance" qui se croyaient supérieurs à tous et en tout).

En France, Fontenelle nous démontra qu'il faillait d'abord vérifier le fait (démarche du "technicien") avant de s'interroger sur les causes (démarche de "l'intellectuel"), voir "La dent d'or".
Chère Cassandre, je suis d'accord avec vous, et j'irai même jusqu'à dire qu'aujourd'hui, une France de "Bourvils" nous épargnerait au moins présomption et autosatisfaction.

Je me suis intéressé dernièrement aux grandes lignes de la pensée de Guillaume d'Occam, franciscain du XIVe siècle. Leo Strauss voyait en lui l'un des fondateurs du monde moderne comme étant le chantre, dans ses écrits, du nominalisme, du relativisme, d'un genre de solipsisme en gestation pendant des siècles et qui aurait fini par tout investir à force de combats pour la reconnaissance universelle des droits humains. D'où un éclatement du corps social en atomes narcissiques que nous sommes devenus.

La pensée est un gruyère. Le jour où j'ai découvert Leo Strauss, j'ai comblé pas mal de trous en ce qui me concerne.
La démocratie semble devenue une vieille fille, lourde et veule, qui se pomponne tous les cinq ans, qui bâfre et chie le reste du temps.
Utilisateur anonyme
20 avril 2010, 12:43   Re : Edward Bernays manipulateur et fier de l'etre.
Citation
Gilgamesh
Citation
PhiX
Citation
Gilgamesh
L'aliénation consumériste, elle, n'a ni gourou, ni promoteur singulier, et c'est de loin le plus grand complot de l'Histoire.

L'aliénation consumériste ne s'est pas développée par hasard. Elle a aussi une histoire et des acteurs multiples et plus ou moins influents. E. Bernays est un des hommes qui a incontestablement influencé de façon majeure le XXe siècle, théorisant et édifiant les bases de l'aliénation consumériste et démocratique moderne.

Ce que je veux dire, c'est qu'en l'occurrence, rien a été imposé, il aura suffi de surfer sur la vague d'une dictature molle, celle qui porte chaque sociétaire à céder uniquement à ses penchants les plus communs, les plus terre-à-terre, à son besoin de confort insatiable, à sa répugnance pour l'effort au quotidien et à ses tendances grégaires. Les Bernays et consorts n'ont plus alors qu'à profiter du sabordage sociétal.

Je pense que c'est inverser la cause et la conséquence. Il suffit pour s'en convaincre d'observer que l'émergence de cette dictature molle date seulement du début du XXe siècle et est née en Amérique, alors que les penchants naturels que vous décrivez sont éternels et universels. Le métier de Bernays était bel et bien d'imposer, contre leurs volontés et leurs intérêts l'achat de marchandise inutile ou même dangereuse à des populations, et plus tard, de fabriquer du consentement public et de la servilité politique à l'échelle d'un pays entier.
L'originalité de ce système d'oppression est qu'il agit par la séduction et le plaisir plutôt que par la matraque. Il n'en reste pas moins que la patiente et active déconstruction de sociétés déjà faites est la cause et non pas la conséquence de la décadence.
En disant ceci, vous retirez toute responsabilité au pékin de base sur son sort.
Je pense pour ma part que depuis des siècles, le processus de nivellement à l'œuvre dans les sociétés occidentales (et le reste de la planète qui se plait à les singer) a considérablement réduit le champ des possibles et la façon d'appréhender la vie en général.
Je veux dire que nous sommes passés du confort comme moyen au confort en tant que seul et unique but à atteindre, et ce bien avant que Monsieur Bernays ne soit même qu'une idée de spermatozoïde.
Par conséquent, si l'on accepte sciemment de n'être plus conjointement que des estomacs sur pattes, il faut assumer le monde qui se profile, si cyniquement capitaliste qu'il soit. On ne peut avoir le beurre, l'argent du beurre et les fesses roses de la crémière.
Cher Ganesha, vous devriez ajouter un accent circonflexe sur l'être de votre titre (comme vous êtes le créateur du fil et que ce titre apparaît, de ce fait, dans la liste des messages, cela me fait mal à chaque fois...) Et, dans la foulée, enlevez donc le point final, car il s'agit d'un titre...
Utilisateur anonyme
20 avril 2010, 13:23   Re : Edward Bernays manipulateur et fier de l'etre.
En disant cela, cher Gilgamesh, vous retirez la responsabilité d'E. Bernays sur ses actes malfaisants et vous ignorez les rapports de force en jeu. Je n'ignore pas la responsabilité de chaque individu dans le système, mais je dis simplement que ceux qui ont œuvré pour la mise en place de ce système ont logiquement une plus grande responsabilité et sont donc plus coupables que ceux qui n'ont pas eu la force ou les moyens de lui résister tout à fait.
Mon cher PhiX, non que je néglige le crime de cet homme - le fameux Bernays -, mais je dis que ce crime consiste avant tout à exploiter la misère culturelle.
Certes, c'est totalement répréhensible, mais c'est parce qu'il y a bêtise qu'il y a exploitation de cette bêtise.
Condamner Barnays, c'est bien. Lutter pour amender le sol sur lequel fleurissent de telles mauvaises herbes, c'est mieux.
Il me semble qu'il est grand temps de replacer les responsabilités individuelles au cœur de la cité.
Ou alors on admet que c'est peine perdue, et on place tout ce petit monde sous curatelle étatique...
Utilisateur anonyme
20 avril 2010, 15:23   Re : Edward Bernays manipulateur et fier de l'être.
Citation
Condamner Barnays, c'est bien. Lutter pour amender le sol sur lequel fleurissent de telles mauvaises herbes, c'est mieux.

Oui, mais il est nécessaire d'identifier le mal et sa généalogie pour être capable de le combattre ou simplement d'y résister, tant au niveau individuel que collectif. Le danger pour nos concitoyens est de croire que le malaise dont ils soufrent de façon plus ou moins consciente n'a pas d'autre déterminisme que psychologique et individuel.
Citation
PhiX
Le danger pour nos concitoyens est de croire que le malaise dont ils soufrent de façon plus ou moins consciente n'a pas d'autre déterminisme que psychologique et individuel.

Alors là, soyez sans aucune crainte, nous sommes dans une société procédurière qui se plaît à montrer du doigt des coupables bien plus qu'elle ne se remet en question. Regardez tout autour de vous, nous vivons dans une immense nurserie... croyez-vous réellement que tout soit fait pour que le vulgum pecus batte sa coulpe (hors les sempiternels combats "mémoriels" ?)
L'empire du droit est incommensurable.
Utilisateur anonyme
20 avril 2010, 19:46   Re : Edward Bernays manipulateur et fier de l'être.
Nous ne parlons pas des mêmes choses. Vous parlez de comportements procéduriers, je vous parle du psychologisme dont les médias de masse sont remplis et qui conduit à chercher les causes de son mal-être en soi plutôt que dans le fonctionnement d'un système global, le capitalisme de la séduction, ayant des causes politico-économiques objectives, une histoire, des acteurs, dont le vulgum pecus n'a pas la moindre connaissance. Par exemple personne n'a lu ni ne connaît l'œuvre d'Edward Bernays, dont les principes de manipulation des masses sont pourtant toujours tristement d'actualité.

En l'occurrence, il ne s'agit pas de faire un procès posthume à Bernays, ce qui n'aurait aucun sens, mais il s'agit de savoir comment on peut manipuler l'opinion en démocratie. Je cite le début du premier chapitre, intitulé Organiser le chaos, suffisamment éloquent :

Citation
« La manipulation consciente, intelligente, des opinions et des habitudes organisées des masses joue un rôle important dans une société démocratique. Ceux qui manipulent ce mécanisme social imperceptible forment un gouvernement invisible qui dirige véritablement le pays.

Nous sommes pour une large part gouvernés par des hommes dont nous ignorons tout, qui modèlent nos esprits, forgent nos goûts, nous soufflent nos idées. C'est là une conséquence logique de l'organisation de notre société démocratique. Cette forme de coopération du plus grand nombre est une nécessité pour que nous puissions vivre ensemble au sein d'une société au fonctionnement bien huilé.

Le plus souvent, nos chefs invisibles ne connaissent pas l'identité des autres membres du cabinet très fermé auquel ils appartiennent. Ils nous gouvernent en vertu de leur autorité naturelle, de leur capacité à formuler les idées dont nous avons besoin, de la position qu'ils occupent dans la structure sociale. Peu importe comment nous réagissons individuellement à cette situation puisque dans la vie quotidienne, que l'on pense à la politique ou aux affaires, à notre comportement social ou à nos valeurs morales, de fait nous sommes dominés par ce nombre relativement restreint de gens – une infime fraction des cent vingt millions d'habitants du pays – en mesure de comprendre les processus mentaux et les modèles sociaux des masses. Ce sont eux qui tirent les ficelles : ils contrôlent l'opinion publique, exploitent les vieilles forces sociales existantes, inventent d'autres façons de relier le monde et de le guider. »

Il me semble qu'il y a une grande différence entre la vente de savonnettes (cela n'est pas péjoratif, les "proctériens", formés à l'école de Bernays, sont redoutables, et la manipulation politique.

La manipulation politique, règne des "spin doctors", peut parfois tourner fort mal pour ses auteurs, les exemples sont très nombreux.
Monsieur PhiX, notre discussion me rappelle fort promptement un débat que j'avais eu en d'autres lieux avec Jean Robin au sujet de l'antériorité de l'offre ou de la demande, ce qui constitue en fin de compte une aporie à la manière du débat sur l'antériorité de l'œuf ou de la poule (les rois du jeu de mots vont pouvoir se défouler).

De fait, en minimisant l'importance de la demande, vous faites des masses de pauvres victimes, à la fois innocentes et naïves. Ce faisant, vous êtes encore plus cynique que moi, car je leur reconnais au moins un minimum de libre arbitre !

Je fais partie du vulgum pecus. Croyez-vous qu'il me soit personnellement impossible de ne pas me laisser berner par TF1, par la publicité, par les émissions débiles, les people, l'aura technologique d'un iPad ou d'autres gadgets ridicules, le rutilant d'un moteur V6, l'affriolant d'un décolleté, les couleurs d'un nouveau vêtement, les promesses du Loto ou les saveurs d'un gros gâteau ?

Je pense sincèrement que la véritable misère est culturelle, vis-à-vis du but que chacun s'assigne dans la vie, et que chacun ne dispose pas des moyens de s'en rendre compte, pour notre malheur à tous, et pour le bonheur de gens comme ce Monsieur Bernays.

Le drame démocratique, c'est l'atomisation des responsabilités, doublée d'un refus quasi systématique de l'assomption d'un tel état de fait.
Utilisateur anonyme
20 avril 2010, 20:43   Re : Manipulation de l'opinion
L'originalité de Bernays est, après avoir révolutionné les réclames en se servant des concepts freudiens, d'avoir été le premier à avoir appliqué les mêmes préceptes à la manipulation de l'opinion publique dans des buts politiques.
20 avril 2010, 20:43   Lisez Babbitt
Une nouvelle fois je recommande cet excellent ouvrage, paru en 1922, et dans lequel il apparaît que le marketing est antérieur à son invention, et que les manipulateurs sont antérieurs à Bernays.

Le monde de Babbitt est un monde gouverné par le marketing, à ceci près que le V6 est remplacé par une voiture plus ancienne, et l'i-pad par un allume cigare.
20 avril 2010, 20:48   Buts politiques
Vous noterez que le seul président américain à faire appel à Bernays fut Coolidge, et que tant Hoover que Roosevelt et Truman s'en tinrent prudemment à l'écart.
Utilisateur anonyme
20 avril 2010, 21:18   Re : Buts politiques
Citation
Gilgamesh
Monsieur PhiX, notre discussion me rappelle fort promptement un débat que j'avais eu en d'autres lieux avec Jean Robin au sujet de l'antériorité de l'offre ou de la demande, ce qui constitue en fin de compte une aporie à la manière du débat sur l'antériorité de l'œuf ou de la poule (les rois du jeu de mots vont pouvoir se défouler).

De fait, en minimisant l'importance de la demande, vous faites des masses de pauvres victimes, à la fois innocentes et naïves. Ce faisant, vous êtes encore plus cynique que moi, car je leur reconnais au moins un minimum de libre arbitre !

Le libre arbitre de l'homme a toujours existé. La question n'est pas là. Quant à votre problème d'œuf et de poule, il n'a pas lieu d'être puisque l'apparition et le développement du capitalisme de la séduction est un phénomène chronologiquement repéré.

Citation
Gilgamesh
Je fais partie du vulgum pecus. Croyez-vous qu'il me soit personnellement impossible de ne pas me laisser berner par TF1, par la publicité, par les émissions débiles, les people, l'aura technologique d'un iPad ou d'autres gadgets ridicules, le rutilant d'un moteur V6, l'affriolant d'un décolleté, les couleurs d'un nouveau vêtement, les promesses du Loto ou les saveurs d'un gros gâteau ?

Il est possible de ne pas se laisser manipuler, et pourtant le fait est que la manipulation fonctionne de manière générale. Comme tout le monde peut le constater, la publicité fait vendre.

Citation
Gilgamesh
Je pense sincèrement que la véritable misère est culturelle, vis-à-vis du but que chacun s'assigne dans la vie, et que chacun ne dispose pas des moyens de s'en rendre compte, pour notre malheur à tous, et pour le bonheur de gens comme ce Monsieur Bernays.

Le drame démocratique, c'est l'atomisation des responsabilités, doublée d'un refus quasi systématique de l'assomption d'un tel état de fait.

Vous avez raison, mais cette misère culturelle est aussi créée et entretenue par le système capitaliste qui a intérêt à avoir des citoyens-consommateurs dociles et écervelés.

Citation
Vous noterez que le seul président américain à faire appel à Bernays fut Coolidge, et que tant Hoover que Roosevelt et Truman s'en tinrent prudemment à l'écart.

Les agences de relation publique n'ont jamais cessé d'être au service des gouvernements et des entreprises depuis que Bernays a créé cette industrie.
20 avril 2010, 21:21   Relations publiques
C'est exact, mais je vous parlais de Bernays, qui était fort contesté dans sa profession.

En fait, le problème se pose quand le communiquant prend le pas sur le politicien, c'est à dire quand la forme du message (ou plutôt ce qu'il enrobe et ce qu'il cache) se substitue au débat d'idées. De là, on va vite au mensonge, et lorsque l'opinion publique se découvre bernée, c'est une catastrophe politique. Je peux vous citer des exemples.
20 avril 2010, 21:52   Re : Buts politiques
Citation
PhiX
Vous avez raison, mais cette misère culturelle est aussi créée et entretenue par le système capitaliste qui a intérêt à avoir des citoyens-consommateurs dociles et écervelés.

Ah ça, je ne l'ai absolument pas nié !
Utilisateur anonyme
20 avril 2010, 22:39   Re : Relations publiques
À quelle catastrophe politique pensez-vous, cher Jean-Marc ? N'est-il pas toujours préférable pour un peuple de prendre conscience qu'il est manipulé quand c'est effectivement le cas ?
20 avril 2010, 23:11   Manipulation
Par exemple lorsque les "Spin doctors" de M. Aznar manipulèrent l'opinion publique espagnole lors des attentats de Madrid, avec le résultat qu'on sait.
21 avril 2010, 00:00   Le sens de l'équilibre
» du nominalisme, du relativisme, d'un genre de solipsisme en gestation pendant des siècles et qui aurait fini par tout investir à force de combats pour la reconnaissance universelle des droits humains

J'admire l'agilité intellectuelle du funambule, cher Gilgamesh, qui tient par dessus l'abîme la perche lestée des particularismes relativisés d'un côté et de l'universalisme revendiqué de leur reconnaissance de l'autre.
Voilà un champion intellectuel de la plus pure eau, et qui avance !
C'est un paradoxe qui s'explique de la façon suivante :

1. La nature, c'est le déterminisme absolu, l'inégalité totale, mais c'est aussi l'universalisme ;
2. La culture, elle, est bien plus égalitaire et c'est même l'un de ses credo, mais elle est aussi relative, ancrée en un lieu, au sein d'un peuple particulier ;
3. Les Droits de l'Homme ont la prétention de faire leur marché et de combiner les bons côtés de l'une et l'autre, l'égalitarisme culturel, et l'universalisme naturel.

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