Emission "Répliques" pérturbée

[paris.indymedia.org]

Serait-il possible d'avoir l'émission entière ?
Merci d'avance.

On peut écouter l'émission entière sur le site de France-culture.
Je ne serais pas étonné que les perturbateurs aient bénéficiés de complicités parmi les organisateurs de cette journée spéciale Mai 68 de France-culture à l'Odéon. Comment se fait-il qu'ils obtiennent l'accès à un micro aussi facilement ? Manifestement, un agent technique leur en a prêté un, AF ayant au contraire explicitement refusé qu'on les laisse parler.

L'émission entière ici : [www.radiofrance.fr]

"Comment se fait-il qu'ils obtiennent l'accès à un micro aussi facilement ? "

Très juste, cher EP, et puis tous ces charmants perturbateurs perturbent "comme il faut", si j'ose dire : ils disent et font ce qu'on attend toujours des "vrais" perturbateurs.

Je viens d'écouter l'émission entière. Une chose me frappe de plus en plus à l'écoute des derniers numéros de Répliques : Alain Finkielkraut parle trop. Évidemment, on peut très facilement lui trouver toutes sortes d'excuses, de raisons, mais je trouve qu'il n'est pas normal qu'une meneur de jeu parle deux à trois fois plus que ses invités.

J'aimerais beaucoup avoir l'avis du grand spécialiste des Répliques, William.

On peut certes s'indigner de l'intervention grotesque de ces rebelles en peau de lapin, on peut blâmer leurs procédés qui balancent entre le risible et le détestable, vomir leur propos qui sentent la langue de bois progressiste à mille lieues; personnellement, tel a été mon premier mouvement à l'écoute, hier, de cette émission. Néanmoins, une fois l'émotion retombée, on en viendrait presque à se demander si ce genre d'incident n'est pas plutôt bénéfique pour la cause qu'Alain Finkielkraut incarne avec panache et passion : tant la prestation de tels jaquemarts de la bienpensance se donne pour ce qu'elle est, en toute candeur, prévisible, rituelle, inconsciente d'elle-même, enfermée dans ses gestes pré-écrits, uniquement animée par les ressorts de l'heure qu'il est, mimant la vie et offrant aux passants que nous sommes le divertissant (quoiqu'un peu lassant à la longue) spectacle d'une ronde sans cesse recommencée.
Qui cela peut-il convaincre, si ce n'est d'autres acharnés convaincus du même métal?
En revanche, je rejoindrais M. Joyce pour dire - et cela me coûte- qu'Alain Finkielkraut parle trop, effectivement; et c'est là, peut-être, une attitude tout aussi contre-productive, pour le coup!

» jaquemarts de la bienpensance

Très joli, ça...

Mais, c'est drôle tout de même, je ne lis ici que des intervenants qui partent du principe qu'Alain Finkielkraut, "le héros et le héraut", a une "tribune" sur France-Culture qu'il lui est loisible d'utiliser pour "défendre une cause" ! Personne pour se demander si c'est bien légitime…

Et Dieu sait que cette cause je l'épouse ! Mais enfin, il s'agit bien d'une émission de radio, où un "producteur" invite deux personnes à une conversation autour d'un livre, d'un événement, d'une œuvre, non ? Évidemment, je comprends tout à fait qu'il s'agit plus d'une conversation en trio (les Goldberg, toujours) que d'un de ces sempiternels duels où le meneur de jeu n'est là que pour relancer ou calmer l'affrontement, seul véritable objet de l'émission, mais tout de même, depuis une année environ, ce ne sont plus des sonates en trio, mais des lieder accompagnés. Et j'ai très souvent l'impression de deviner à l'avance ce que va dire "notre champion" (comme dirait Rogemi), signe que la machine tourne à vide.

Et puis, et peut-être surtout, Alain Finkielkraut n'est pas là, ou ne devrait pas être là, pour nous faire plaisir, et nous conforter dans nos positions, c'est un rôle bien peu reluisant, et je crois qu'Alain Finkielkraut vaut bien mieux que cela. J'écoute Répliques depuis de très nombreuses années. Il me semble qu'auparavant, il s'agissait plus d'une sorte de laboratoire où une certaine pensée s'élaborait, se construisait sous nos yeux, prenait des risques, alors que je sens cette pensée comme cristallisée, comme une mayonnaise qui a trop pris, aujourd'hui.

Bien sûr, objectivement, moi aussi je me réjouis que ces positions-là soient un tant soit peu représentées à France-Culture, alors que les positions de "l'adversaire" sont omniprésentes. Mais AF n'est pas une machine, ni un pion, ni un faire-valoir, et, au risque de me répéter, je trouve qu'il devrait plus penser à lui. J'ai vraiment l'impression, assez désagréable, qu'on n'aime finalement Finkielkraut, ici, qu'en tant de porte-parole…

Cher Monsieur Joyce,
J'ignore si votre dernier message venait en réponse au dernier mien, mais si c'est le cas, je me permets d'attirer votre attention sur les mots que j'ai employés : en effet, j'ai écrit "la cause qu'Alain Finkielkraut incarne" et non "la cause qu'Alain Finkielkraut défend". Ce qui me paraît faire une assez notable différence, tout de même.

» et, au risque de me répéter, je trouve qu'il devrait plus penser à lui

Je crois en effet que c'est le point : il est altruiste, et je crois qu'il s'impose certains plateaux désagréables par devoir. Mais cela n'empêche pas qu'il poursuive par ailleurs sa réflexion. Il faut dire aussi que les positions respectives sont de plus en plus claires, et que les analyses hypothétiques qui ne datent que de quelques années sont devenues des évidences...

A.F. n'est pas un porte-parole, et le parti de l'In-nocence n'est pas le lieu où tous doivent s'exprimer ans d'une seule voix, Boris.
L'affrontement, quand il survient n'est pas le but recherché, c'est le débat d'idées qui l'est.

Excusez-moi, Anna, mais je ne comprends à peu près rien à votre message. Et j'ai l'impression que c'est réciproque, d'ailleurs.
Dire que c'est le débat d'idées qui est le but recherché… Mon Dieu, que répondre à ça ???

M. Francmoineau, je ne parle pas que de vous, je parle de positions très répandues sur ce forum, quant à Finkielkraut et son émission.

Cher Boris, la pertinence de vos remarques me pétrifie.

Ah ben tu parles d'une réponse !

Devant les plus récentes émissions, je partage avec vous une légère déception , ou du moins une certaine lassitude.
Le facteur prégnant serait selon moi la qualité des invités (et donc de leurs interventions), laquelle semble avoir lourdement chuté (quelle idée par exemple d'avoir invité Cohn-bendit ?).
L'autre problème est que Finkielkraut se répète tellement (pas dans une même émission j'entends) que l'on sait à l'avance ce qu'il va être dit. L'effet de surprise disparait, on s'enthousiasme donc moins. Votre impression qu'une certaine pensée s'élaborait, se construisait sous nos yeux, prenait des risques venait selon moi simplement de son caractère insolite, de son inadéquation avec la pensée ambiante.

Bien sûr, la qualité des invités, bien sûr. On peut facilement leur mettre tout sur le dos, et il est évident que plus l'adversaire (ou l'interlocuteur) est fort plus on joue bien. Néanmoins, cette explication me semble trop courte.

Il me semble à moi tout à fait normal que Finkielkraut invite un Cohn-Bendit, même s'il m'est tout à fait antipathique. Et un Jean Daniel, et bien d'autres qui ne sont sans doute pas à la hauteur, mais qui ont une place notable dans l'espace public. Finkielkraut fait très attention (j'en ai l'impression) à ne pas donner dans le cercle privé, et il a bien raison, à mon sens ; France-Culture est tout de même une radio nationale.

Je suis bien d'accord avec vous quand vous dites qu'il se répète, et qu'on est à chaque fois un peu déçu de savoir à l'avance à peu près ce qu'il va répondre. Peut-être est-ce dû au fait que quelque chose s'est durci en lui, à force de devoir "passer", face à toutes sortes de contradicteurs. Il a peut-être un peu simplifié sa pensée, pour la rendre plus "efficace"… C'est sans doute aussi la contrepartie inévitable de celui qui est souvent invité, et qui prend de coups.

Ce n'est pas le fait qu'il y ait des intervenants de gauche ou d'extrême-gauche qui me déplait, au contraire. Mais entre un Badiou et un cohn-bendit (pauvre Cohn ! comme disait Desproges) je préfère cent fois écouter le premier, qui même s'il est plus extrême dans ses idées, les exprime au moins de façon clair et intelligente au lieu de vociférer à tout va comme le second.

Ah, dommage, si l'ancien forum n'avait pas coulé, je vous aurais ressorti un des brillants messages de Francis sur Badiou…

J'aurais dû remplacer intelligente par intelligible, je sens qu'on va se moquer !

Oh, dans le cas de Badiou, il me semble qu'on peut hésiter…