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La France subventionne un film anti-France par des aides publiques.

Envoyé par Utilisateur anonyme 
Utilisateur anonyme
30 avril 2010, 16:37   La France subventionne un film anti-France par des aides publiques.
Revenant sur le massacre de Sétif commis en Algérie française en mai 1945, "Hors-la-loi" doit sortir en salles le 22 septembre prochain :


[www.lefigaro.fr]
Pour vendre un navet il faut faire beaucoup de bruit.
Attendons tout de même de voir le film pour le juger.
Pour Bouchareb, une des ambitions du film est de «faire la lumière sur ce pan de l'histoire commune aux deux pays» et de «rétablir une vérité historique confinée dans les coffres».

On imagine assez facilement à quoi ressemblera cette "vérité historique", et à qui elle profitera. Mirabeau avait raison, lui qui pensait que l'oubli vaut toujours mieux que le pardon. La morale officielle proclame aujourd'hui le contraire : on est, et ça n'est pas nouveau, en pleine vague de demandes de pardon. Un jour le statut des Juifs sous l'Occupation en est un prétexte, un autre jour, c'est celui des Algériens sous le joug du pouvoir colonial, et ainsi de suite. J'en suis absolument certain, ce film "militant" ne nous surprendra pas.
Citation
Kostas Mavrakis
[...] l'oubli vaut toujours mieux que le pardon

La formule me frappe et me séduit. Je vais réfléchir pour voir si je peux en penser quelque chose. Je suis sûr que d'autres participants pourraient m'aider à penser.
J'ai fait une spécialité, depuis longtemps, de parler des films que je n'ai pas vus.
Bien cher Kostas,


Vous nous écrivez :

Un jour le statut des Juifs sous l'Occupation en est un prétexte, un autre jour, c'est celui des Algériens sous le joug du pouvoir colonial



Pour ma part, je ne vois aucune objection à ce qu'il y ait des films militants sur les crimes effectivement commis par les Français à Sétif, ou sur la ratonnade d'octobre 1961, car ces faits ont existé. Dans le même temps, je ne vois aucune objection à ce qu'il y ait des films militants sur les attentats du milk-bar et de l'automatic, sur les traques d'Oran et sur le massacre des harkis, car ce sont aussi des faits. Si certains veulent souffler, si j'ose dire, sur les années de braise, ils vont se brûler.

Cela étant dit, et à propos des juifs sous l'occupation, je vois mal le pendant qu'on pourrait trouver à Shoah car, à ma connaissance, les atrocités commises par des juifs, en France, entre 1940 et 1944, ne sont pas très notoires.
» l'oubli vaut toujours mieux que le pardon

Ça dépend pour qui. C'est compter sans la soif de vengeance, inextinguible, qui est une passion.
01 mai 2010, 04:46   Oubli et pardon
C'est une formule, ce sont des mots : l'oubli ne se décrète pas.

On peut demander à une victime de pardonner. On peut lui interdire de se venger. On ne peut pas l'obliger à oublier. C'est la grande ambiguïté des lois d'amnistie.

Une autre ambiguïté tient à la possibilité de rappeler la vérité des faits (la vérité est, en grec ancien, le non-oubli), qui est indépendante de la recherche de responsabilité des personnes.

Pour la guerre d'Algérie, les Accords d'Evian portent sur les personnes, non sur les faits.
"C'est une formule, ce sont des mots : l'oubli ne se décrète pas."

Oui c'est vrai, ça n'est jamais qu'une formule. L'idéal (si cher à Alain Eytan), pour balayer les vieux ressentiments, serait une sorte d'amnésie généralisée.
Voilà une mauvaise nouvelle. Je gage qu'à la sortie de ce film dans les salles, nous devrons emmener nos classes le voir séance tenante, pendant nos heures de cours, sur l'injonction dans réplique du groupe des professeurs d'histoire, les mêmes qui, au moment de l'affaire Guy Môcquet, prétendaient défendre avec un noble acharnement la neutralité scientifique de leur discipline contre les empiètements du pouvoir.

L'oubli vaut-il mieux que le pardon ? J'ai du mal à croire à l'existence même d'un phénomène appelé oubli, et sans beaucoup de preuves, j'ai l'impression qu'il existe aussi peu dans les psychés individuelles que dans la conscience des peuples. Mais je suis peut-être trop influencé par la psychanalyse.
Citation
J'en suis absolument certain, ce film "militant" ne nous surprendra pas.

Il n'y a pas le moindre de doute la dessus.

La prescription est un des éléments fondamentaux du droit et aujourd'hui celle-ci est farouchement niée et remise en question.

Je regrette mais si les peuples veulent vivre ensemble il faut qu'ils oublient et enterrent la hache de guerre et qu'ils ne la déterrent pas à tout propos. C'est la base de la vie sociale.

Grâce à l'oubli les protestants et les catholiques ont pu continuer dans ce pays à vivre ensemble.
"L'oubli vaut toujours mieux que le pardon. C'est compter sans la soif de vengeance, inextinguible, qui est une passion. "

Le pendant européen à cette soif de vengeance ne peut être que... la soif d'expier.
si les peuples veulent vivre ensemble il faut qu'ils oublient et enterrent la hache de guerre et qu'ils ne la deterrent à tout propos

Finkielkraut écrit qu"être démocrate, c'est déposer les armes" (je cite de mémoire).
"Etre démocrate, c'est déposer les armes" : Finkielkraut parlait du débat démocratique interne aux Etats, la politique ne pouvant être, dans l'optique démocrate, la guerre poursuivie par d'autres moyens. Mais, dans le cadre des relations internationales, qu'adviendrait-il du démocrate s'il était, au moment fatidique, le seul à déposer les armes ?
Mais, dans le cadre des relations internationales, qu'adviendrait-il du démocrate s'il était, au moment fatidique, le seul à déposer les armes ?


De toute façon la démocratie petite-bourgeoise a toujours déjà déposé les armes. Les ennemis de son pays n'étant pas ses ennemis, le petit-bourgeois, qui n'a pour seule patrie que son argent, ses placements, ses biens matériels, est donc l'ennemi de son pays (presque mécaniquement).
La société petite- bourgeoise c'est la "dissociété" (Marcel De Corte), laquelle "dissociété" ignore le "moment fatidique" : comment pourrait-elle se battre ?
Vous semblez oublier que la société petite -bourgeoise française a gagné la Grande Guerre, et que la société petite-bourgeoise anglaise a tenu tête aux Allemands pendant la seconde.

Les instituteurs de 14/18 ont fait, sauf votre respect, bouffer leur casque à point aux junkers prussiens, et la middle-class britannique a fourni à maints représentants de la Race des Seigneurs un aller simple (je reste dans les images de Francis) pour le Walhalla.

La petite bourgeoisie française a mis à bas les communards, et la petite bourgeoisie espagnole a réglé leur compte aux anarchistes et autres pernicieux en 1936.

La petite bourgeoisie, c'est tout ce qu'il y a de mieux pour gagner les guerres. Pas forcément pour dire ce qui est bien en matière de goût et d'art, mais pour gagner les guerres, oui.
"La petite bourgeoisie, c'est tout ce qu'il y a de mieux pour gagner les guerres."

Vous nous parlez des instituteurs de 14-18 : mais que sont-ils devenus ? Croyez-vous que tous les mecs cools qu'on appelle "enseignants" et qui ne cessent, dans leur grande majorité, d'encourager, chez les nouveaux arrivants, le mépris du pays d'accueil, ont encore quelque chose à voir avec les instituteurs des années 10 ? Une communauté qui ne s'aime pas elle-même, pour laquelle l'ouverture à l'Autre n'est que le moyen de faire pénitence et d'expier sa propre nature, ne saurait l'emporter sur un ennemi, quel qu'il soit. Il faut voir venir la guerre, pour pouvoir l'emporter. Et cela n'est possible que si l'on n'a pas déjà congédié le concept de guerre, qui repose, à l'inverse de la démocratie petite-bourgeoise, sur la reconnaissance du Dissemblable.
Il faut voir venir la guerre, pour pouvoir l'emporter

... et il faut voir venir l'ennemi, et être capable de le désigner, pour pouvoir le vaincre.
..............................................

"La petite bourgeoisie, c'est tout ce qu'il y a de mieux pour gagner les guerres"


Est-ce une boutade ?
01 mai 2010, 14:16   Historique
Bien cher Kostas,

Si vous avez des exemples contraires à ceux que j'ai donnés, fournissez-les moi, je les étudierai avec intérêt.

D'après vous, à quelle catégorie sociale les sous-officiers qui servent dans les TOE appartiennent-ils ?

Je crois qu'un des problèmes conceptuels, en cette affaire, est qu'on mêle sous le terme petite bourgeoisie des catégories qui ont des points communs (goûts artistiques) et de grands points de différence (attitude par rapport au Grand remplacement).

Pour être concret, la vaste masse des enseignants et éducateurs divers est remplaciste. Elle a par ailleurs une idéologie du "c'est mon choix", "surtout pas de contraintes", "tout pour l'égalité". En revanche, l'importante catégorie de l'encadrement intermédiaire et des personnes "à leur compte" ne pense pas ainsi : elle est assez fortement identitaire, et valorise l'effort individuel.

C'est un sujet à mon sens important, et une réflexion théorique serait intéressante. Le professeur bobo d'un lycée de centre ville et l'ingénieur BTP ont le même niveau de formation. L'un est en adoration devant les prestations des chérubins issus de la diversité quand ils ne sont pas dans son lycée, l'autre commande à leurs parents. Songez-y.
La petite bourgeoisie espagnole, entre 1936 et 1939, a tout de même reçu de très précieux coups de main venus de l'extérieur...

Sans parler du coup de main “en creux” que lui a donné Léon Blum en laissant tomber la République espagnole comme une vieille muleta.
01 mai 2010, 14:51   Coups de main
Bien cher Didier,


La République comme vous dites, et les rouges comme je dis, reçurent l'appui du Komintern et des brigades internationales, sans compter le choeur des belles âmes.

M. Blum ne laissa rien tomber du tout : la population française était divisée sur le sujet, et il n'avait aucune raison de se mêler plus qu'il ne fit des affaires d'un pays étranger.

Etudiez la Guerre d'Espagne, et vous verrez le rôle des alféreces provisionales, issus de la petite bourgeoisie.

[es.wikipedia.org]
Cher Jean-Marc,

il se trouve que je me suis beaucoup intéressé à la Guerre d'Espagne (même si mes lectures ne datent pas d'hier matin...) : vous ne pouvez pas considérer comme équivalentes les aides russes et allemandes tout de même ! Quant aux Brigades, elles n'ont pas servi à grand-chose, vous le savez bien.

Pour revenir à Blum : il a été appelé à l'aide par un gouvernement légal (dont on peut par ailleurs penser ce que l'on veut, bien entendu), en but à une rébellion visant à le renverser, soit à détruire cette légalité. Comme d'autre part Hitler n'a pas fait grand effort pour camoufler l'aide massive qu'il apportait à Franco, venir parler de neutralité dans ces conditions me paraît un peu “juste”. Tout cela sans même insister sur le fait qu'il s'agissait de deux “Fronts populaires”...
Utilisateur anonyme
01 mai 2010, 16:55   Re : Vieille muleta.
M. Blum ne laissa rien tomber du tout : la population française était divisée sur le sujet, et il n'avait aucune raison de se mêler plus qu'il ne fit des affaires d'un pays étranger

Enfin disons que Léon Blum fit preuve d'une grande prudence, d'aucuns diront d'une grande lâcheté. Quant à oser dire qu'"il n'avait aucune raison de se mêler plus qu'il ne fit des affaires d'un pays étranger"... là, permettez-moi de vous laisser l'entière responsabilité de vos propos.

Pour le dire vite : Blum était bien conscient que sa décision de faire parvenir du matériel de guerre aux républicains risquait de signifier ou bien la guerre extérieure ou bien la révolution intérieure, ou bien les deux ensemble, et c'est le 25 Juillet 1936 que la décision est prise en Conseil des Ministres de refuser officiellement toute livraison d'armes vers l'Espagne.
Par ailleurs il est important de noter que dès l'apparition des aides en hommes et matériels allemandes et italiennes, Blum ne veut toujours pas que la France intervienne militairement dans le conflit.
01 mai 2010, 17:07   Non-intervention
Je ne vois pas en quoi les éléments factuels de votre second paragraphe, avec lesquels je suis d'accord, contredisent ce que j'ai dit et que vous semblez critiquer dans le premier.

N'oubliez pas que Blum laissa le libre passage pour les personnes qui voulaient s'engager dans les brigades internationales, et que la France n'interna pas l'armée basque.
Utilisateur anonyme
01 mai 2010, 17:20   Re : Non-intervention
Je ne vois pas en quoi les éléments factuels de votre second paragraphe, avec lesquels je suis d'accord, contredisent ce que j'ai dit et que vous semblez critiquer dans le premier.

C'est certainement parce que je suis plutôt assez d'accord avec vous (sans vraiment le savoir, ce qui ajoute à la confusion...). N'empêche que Blum ne veut toujours pas...
01 mai 2010, 17:52   Neutralité
Bien cher Didier,

J'ai eu la chance de pouvoir acquérir dans les années 70 les monographies du service historique militaire (franquiste) aujourd'hui épuisées. Elles relatent, jour après jour, l'avancement de la guerre.

La guerre d'Espagne ne ressemble à nulle autre : au tout début, deux armées (est-ce le mot ?) très mal équipées s'affrontent quand elles arrivent à se rencontrer. Les combats sont d'une très grande intensité.
A partir de la fin de 1936, la situation devient plus conventionnelle.

Pour ce qui est des forces étrangères, les brigades ont eu effectivement un rôle magnifié, dans la mémoire collective. Elles furent surtout efficaces dans la défense de Madrid, et dans la guerre aérienne.

Les Italiens furent d'un faible appui, en revanche le rôle de la Légion Condor fut sans doute déterminant.

Il ne faut pas, enfin, minimiser l'appui communiste dans l'appareil de la République : de très nombreux conseillers organisèrent autant que faire se peut l'armée républicaine, et surtout encadrèrent l'appareil répressif.


Pour ce qui est du gouvernement Blum, il faut noter qu'à cette époque un pays n'intervenait pas dans les affaires d'un autre, quand il n'y avait pas de traité. Au reste, Blum n'aurait jamais eu la majorité au Sénat pour une intervention.
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