Le site du parti de l'In-nocence

Le monde merveilleux de l'open space.

Envoyé par Félix 
Citation

Bienvenue dans l'univers merveilleux de l'open space !
C'est convivial, c'est cool, ici tout le monde est heureux. Bienvenue dans la comédie du bonheur et de la bonne humeur.
Ici même le chef ne ressemble pas à un chef.
Fini les costards, cravate, c'est ringard, le chef n'a plus de bureau, il est au milieu de l'open space, le chef n'a plus de secrétaire mais un Black-berry.
Et d'ailleurs ce n'est même plus un chef mais un n +1. Heureux lui aussi. Cool, on l'appelle par son prénom, convivial, on le tutoie. Sympa, le n +1 est sympa.
On en oublierait presque que l'entreprise est un lieu d'exercice du pouvoir et d'abus de pouvoir.
Bienvenue dans le monde impitoyable du néomanagement.
Ils sont jeunes, diplômés, plutôt bien payés. On dit qu'ils sont les enfants gâtés de l'entreprise, ils travaillent dans la pub, le conseil, l'audit, la communication ou l'informatique. Ils sont cadres, ils sont l'élite de notre nation et ils pètent les plombs. Ils le disent au risque de passer pour des loosers - quelle horreur - où des révolutionnaires, pire encore. Dans l'univers merveilleux de l'open space, on n'aime pas les grincheux. On veut des impliqués pas des compliqués. C'est ça, la positive attitude.

(Ré)entendu hier, sur France Inter. Un portrait des méthodes de "néomanagement" qui en dit long sur notre société moderne et l'idéologie qui la sous-tend.
"... ils sont l'élite de notre nation " :

Nation ? Nation ? Qu'est-ce que c'est que ce truc ? Never heard of it...
"Dans l'univers merveilleux de l'open space, on n'aime pas les grincheux."

Je travaille dans la fonction publique, dans un milieu que l'on pourrait croire protégé de toute intrusion du "neomanagement" (les bibliothèques), mais je peux vous assurer que cette haine du grincheux y est très présente. Les cadres de la fonction publique sont totalement imprégnés de l'esprit managérial, surtout les jeunes recrues bien évidemment, et la plupart font tout ce qu'ils peuvent pour s'éloigner du modèle ancien. Le complexe d'infériorité qu'ils ressentent face aux employés du secteur privé, aux agents contractuels (le précaire, sous-marin du privé dans les structures de l'Etat, est l'objet d'un véritable culte) et à tout ce qui n'est pas honteusement privilégié, les rend paradoxalement plus agressifs vis-à-vis des "grincheux" que dans certaines entreprises (où, par exemple, des actions syndicales dures se renouvellent par endroits, sans complexes).
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