Communiqué n° 1052 : Sur la libération de Mme Clotilde Reiss

Communiqué n° 1052, lundi 17 mai 2010
Sur la libération de Mme Clotilde Reiss

Le parti de l'In-nocence se réjouit bien sûr de la libération de Mme Clotilde Reiss mais s'interroge sérieusement sur les conditions de cet événement heureux. Il juge dérisoires et indignes de leurs fonctions les déclarations de responsables politiques — à commencer par M. le ministre des Affaires étrangères — selon lesquelles il n'aurait été procédé à aucun échange pour aboutir à ce dénouement de la prise d'otage d'État que constitue l'ensemble de cette affaire. Il tient pour acquis que tractations et échange il y a bel et bien eu, en l'occurrence paiement d'une forte rançon sous couvert d'"amende" et libération simultanée, en France, d'un Iranien ayant du sang sur les mains : l'assassin de l'ancien Premier ministre Chapour Baktiar. Il considère comme particulièrement déplacé dans ces circonstances peu honorables pour notre pays que le président de la République se mette une nouvelle fois en avant en recevant Mme Reiss et sa famille à peine l'otage descendue d'avion, pratique qui de toute façon relève d'une conception cynique et pis que médiocre de la politique, réduite à de grossières opérations de relations publiques et d'autopropagande.

Excellent communiqué ! Un abonné du monde pose une question intéressante au journal Le Monde.

baal
16.05.10 | 10h47
Pourquoi montrez-vous toujours Clotilde Reiss avec un foulard islamique sur la tête? Elle le porte en Iran parce qu'elle ne peut faire autrement, mais pourquoi le lui imposer en France ? Pourquoi l'humilier en image quand elle l'est déjà en réalité ? Vous prolongez symboliquement la violence de la dictature islamiste iranienne.

D'autre part, je suis toujours étonné par le fait suivant : en 1978 le régime du Shah a condamné à mort trois opposants ayant commis des faits graves.
Il y a eu une campagne internationale de grande ampleur pour obtenir leur grâce. Le journal Le Monde y avait participé activement.Si mes souvenirs sont bons, ils avaient été grâciés. Très bien.
Quelques années plus tard, des dizaines de milliers d'innocents ont été assassinés par Khomeiny et son régime sans qu'il y ait eu de campagne internationale pour dénoncer ces meurtres en masse.

D'ailleurs parmi les victimes, il y avait beaucoup de communistes et de gauchistes qui avaient fait alliance avec les intégristes pour renverser le Shah : ils ont été bien récompensés...

La lettre de Simone Weil à Bernanos souligne le fait qu'il fût un temps où les gens de gauche étaient honnêtes et cohérents.