Le site du parti de l'In-nocence

Régis Debray enlève le bas

Envoyé par Gérard Rogemi 
Le 19 mai, Debray enlève le bas!

"Issu d’une lutte de décolonisation, symbole du colonialisme ?, « Etat colonial », coloniser, exproprier, déraciner, bétail humain, maisons palestiniennes détruites, Palestiniens détenus, barrages, vexations et brutalités gratuites, loi du retour permettant à un coreligionnaire étranger tombé de la planète Mars, New York ou Odessa de traiter l’autochtone en étranger, fierté retrouvée, dégradation, morcellement méthodique du voisin, “réprimer, faire peur et humilier”, 43 % des Palestiniens au-dessous du seuil de pauvreté), guerre coloniale vieille école, mousqueton et sagaie, bombardier et molotov, dont enfants et femmes, barbare avec les faibles, dignitaires de la communauté pa assez gallicans, singularité d’existence, supériorité d’espèce, rue juive aveuglée par la Shoah, talismans rhétoriques, fausses analogies, présent psychotique, abus de mémoire, tellement victimes que plus responsables, peur qui fait de plus en plus peur aux voisins, hantises de survie, tradition juive qui déborde et dépasse le fait culturel israélien né qu’au dernier quart du XIXe siècle, diplomatie calibrée pour la vidéosphère, tempère le bulldozer par la flûte enchantée. Quand on a saisi qu’une fausse impression répandue est un fait vrai qui dispense d’aller au fait, on ne peut plus parler de rideau de fumée parce que c’est la chose même qui part en fumée. Ainsi le « processus de paix », formule géniale. C’est le processus qui compte, non son résultat. L’annonce et le commentaire, le bruit suscité, l’interminable clapotis d’éditoriaux, chroniques, colloques, et non son application matérielle et concrète, colons et anticolons, ambiguïté, ambivalence., “Etat juif et démocratique, spécialité, esprit maison , tantôt Job tantôt Josué, Hamlet un soir et Siegfried au matin …"

Quelle meilleure controverse pour lancer un livre et relancer une carrière un peu flageolante?

Après les coups de sang éditoriaux annuels contre les m’as-tu-vu du Festival d’Avignon, l’obscénité démocratique, Venise, les Lumières, la dictature du jeunisme, les dérives de la presse écrite, les intellectuels, la religion…

Après les petits coups de main occasionnels à ses compères en fausses écritures …

Voici, de l’ex-guevariste et sherpa mitterrandien revenu de tout (enlèvement du nazi Klaus Barbie compris?) et dénonciateur patenté de la médiocrité des autres,… le contre Israël (créneau ô combien porteur)!

Avec tous les mots et les allusions (lettrées ou bibliques) qu’il faut distillés comme il se doit dans Le Point de la semaine dernière (il manque “apartheid”, mais il doit bien être quelque part dans le reste du bouquin) …

Et naturellement les points d’interrogation ou les guillemets de rigueur (on vous dit “colonialisme”?, pas colonialisme !) …

Et surtout, derrière les appels du pied et les clins d’œil compréhensifs à nos pauvres Maghrébins, les cautions qu’il faut (le “refus de la novlangue”, “l’ami juif”)…

Bien sûr, alors que “l’icône noire du terrorisme préislamiste” (dixit Le Point) “fait l’évènement à Cannes” avec une série sur Canal + et un film (sans compter l’interview “exclusif” du même numéro du Point), il se trouvera toujours des esprits chagrins pour s’étonner de l’absence des mots qui fâchent comme “irrédentisme arabe“, “terrorisme” ou “jihad” …

Source i c i
Non, cher Rogemi, Régis Debray est une dorure.

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Le philosophe Régis Debray et l'ancien ambassadeur d'Israël en France Élie Barnavi, débattent de la situation en Israël, des religions et du rôel de l'Europe.

LE FIGARO. Régis Debray, vous évoquez dans la préface de votre livre un «voyage au bout de la haine» . Faut-il penser que vous êtes revenu de Terre sainte encore plus désabusé sur les capacitésde tolérance des religions ?

Régis DEBRAY. Disons plus lucide, et encore plus inquiet. Le drame réside en ceci que les religions révélées sont autant meurtrières que vivifiantes. La cohésion collective qu'elles assurent implique une démarcation par rapport à l'identité voisine. Autrement dit les religions, et plus largement les cultures, construisent des murs en même temps que des rassemblements. Et je ne vois pas comment on peut unir sans séparer. Cette dimension tragique est inhérente non au spirituel mais au fait collectif du religieux.

Vous évoquez longuement vos rencontres avec les chrétiens d'Orient. Le moins qu'on puisse dire est que vous êtes pessimiste quant à leur avenir.

R. D. J'ai trouvé des minorités chrétiennes assaillies par la violence, par l'exode, la dénatalité, le chômage. Entre l'étau israélien et l'hostilité islamique, ils sont suspects pour tout le monde. L'Occident les lâche : trop arabes pour la droite et trop chrétiens pour la gauche. Ce sont pourtant eux qui ont modernisé le monde arabe. Au Xe siècle, ils ont traduit en arabe la culture grecque et au XXe, ils ont été à la pointe de la laïcisation. Ils ont joué un peu le même rôle que les Juifs en Occident au XIXe et subissent un antichristianisme qui rappelle l'antisémitisme d'antan. Et l'invasion américaine en Irak a empiré la donne, en provoquant l'exode massif des chrétiens assimilés à une cinquième colonne. M. Bush a pour ainsi dire islamisé à mort toute la région.

E. B. D'accord pour le constat. J'ajouterais que vu d'Israël le dialogue est d'autant plus difficile que les chrétiens se veulent encore plus arabes que les autres Arabes. Certains d'entre eux, comme les Grecs orthodoxes, sont violemment antisionistes. Sans compter qu'une dimension antisémite reste vive. Les Églises d'Orient, hostiles à Vatican II, n'ont pas admis que le pape aille à la synagogue de Rome ni à Jérusalem pour nouer des relations avec Israël. Si on ajoute à cela que Bethléem n'est plus une ville chrétienne on comprend leur désarroi. Finalement, c'est en Israël que les Églises se portent le mieux puisque la liberté de conscience y est garantie et qu'elles ont moins à y subir qu'ailleurs la pression islamiste.

Au fil de vos rencontres, on a parfois l'impression que vous faites preuve de compréhension à l'égard des islamistes, notamment ceux du Hezbollah…

R. D. Attention, oui, fascination, non. Il est grotesque et contre-productif de couper les ponts avec ces forces-là. Nous entretenons leur expansion. Les Américains bien sûr, mais aussi les Européens qui se cachent derrière eux. La religion prend la relève d'une faillite des mouvements laïcs, à laquelle nous avons contribué.

E. B. Régis Debray sous-estime les responsabilités du monde musulman dans ses propres déboires. Il y a une crise de l'islam comme civilisation. Tous les ismes, socialisme, nationalisme etc. que la modernité occidentale a proposés au monde arabe se sont écroulés. Et il ne reste plus en lice que l'islam politique. On nous invite à distinguer différents types d'islamisme, entre d'une part celui qui accepterait la règle du jeu et d'autre part un fondamentalisme de type al-Qaida. Il y a des nuances entre eux, mais tous les islamistes, il suffit de voir leurs 6 000 sites sur Internet, partagent une même lecture dogmatique de l'islam qui constitue un danger non seulement pour nous Occidentaux, mais aussi pour les musulmans qui en sont les premières victimes.

Cette radicalisation n'était-elle pas l'intérêt d'Israël ?

R. D. De fait, Israël a favorisé l'éclosion du Hamas, pour faire pièce au Fatah. Même s'il vaut mieux, pour la propagande, avoir un ennemi outrancier que raisonnable, je crains que les événements lui donnent tort…

Régis Debray, votre évocation d'Israël, qualifié de «démocratie ethnique», est équivoque. On sent que vous êtes déchiré entre admiration et réprobation…

R. D. Je reconnais mon ambivalence. Israël de 1948 n'est pas celui de 2008. Je suis partagé entre mon admiration éthico-intellectuelle pour un formidable exploit de modernité laïque et suis rebuté par la remontée d'un nationalisme théologique qui fait revenir au premier plan l'archaïque et le tribal. Quand je vois des colons, francophones ou américains, arborer devant le mur des Lamentations I am a superjew et faire les fiers-à-bras en tee-shirt devant les Arabes, je suis consterné.

Dans La Révolution européenne,Elie Barnavi et Krzysztof Pomianfont l'éloge de l'Europe comme la meilleure du monde possible. Que peut-elle faire pour cette régiondu monde ?
R. D. L'Europe paie largement l'Autorité palestinienne et ses 150 000 fonctionnaires. Elle finance aussi les infrastructures des Territoires, routes, écoles, hôpitaux. Israël les démolit régulièrement. L'Europe paie et se tait ! Elle aurait pu conditionner son aide à l'Autorité, qui soulage l'occupant, au respect des accords et du calendrier en Cisjordanie, où la colonisation continue de plus belle. L'Europe s'offre une bonne conscience avec de l'humanitaire. Pourtant, sortir de sa passivité serait servir les intérêts à long terme d'Israël. Mais l'Europe ne peut pas se distinguer de l'Amérique pour des raisons historiques : elle craint de se faire taxer d'antisémitisme.
"trop arabes pour la droite"

Quel sot !
Citation
Quand je vois des colons, francophones ou américains, arborer devant le mur des Lamentations I am a superjew et faire les fiers-à-bras en tee-shirt devant les Arabes, je suis consterné.

Mais qu'est-ce qu'il croit ce Debray que les juifs seraient moins cons que d'autres ? A-t-il oublié que la connerie est universelle et qu'est-ce que prouve quelques bouffons paradants devant le mur des lamentations.

A ce ca-niveau on pourrait en raconter de bien pires sur les arabes ...

Je rappelle ce texte d' Eric Marty:

«ce n’est pas un acte qui relève d’une conscience populaire moderne et autonome – une révolte populaire – mais un acte qui n’est que la perpétuation d’une tradition archaïque d’arraisonnement à un espace sacré, dont la possession suppose la soumission de tout Autre (…) L’une des raisons pour lesquelles l’Europe parvient si difficilement à imaginer que l’Intifada ne fut pas, dans sa mise à feu, la révolte spontanée de démunis et d’humiliés aux mains nues, mais un acte de pure domination, un acte de violence pure, un ACTE DE MAITRE, c’est que l’Europe, dans le positivisme social qui lui tient lieu de clef universelle, est incapable d’imaginer qu’une communauté dominée économiquement et politiquement soit capable, à un autre niveau, de maintenir des prétentions d’assujettissement et d’exercer des fantasmes de domination, et cela de toute la force et de toute la violence que son apparente faiblesse lui permet de concentrer et de préserver.»
Oui Marty oui. Et puis cette volonté de revenir chez soi... Typique du fanatisme musulman.

Israël : les chrétiens de Biram espèrent recevoir l'appui de Benoît XVI lors de sa visite en mai

Le 02 mai 2009 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde -
Les chrétiens expulsés en 1948 de la localité de Biram espèrent recevoir l'appui du pape lors de sa visite en mai. Situé au nord de la Galilée, non loin de la frontière libanaise, Biram est une localité maronite qui a été démolie de la même façon que son "jumeau", le village grec-catholique melkite d’Ikrit. Détruits par l'armée israélienne alors que la guerre était terminée, les villages chrétiens d’Ikrit et de Biram ne peuvent ni récupérer leurs terres ni reconstruire leurs maisons dynamitées.

L’armée israélienne leur avait annoncé une "évacuation temporaire" de 15 jours en 1948, et les survivants de Biram et d’Ikrit attendent toujours, malgré leurs multiples recours devant la Cour suprême israélienne.
Cette dernière avait été d'accord de les laisser rentrer chez eux… dès 1952.
En 1953, l'aviation israélienne a bombardé le village, afin que les habitants ne puissent y retourner.

Les autorités israéliennes refusent le retour des villageois, sous prétexte d'arguments de sécurité. Elles craignent surtout de créer un précédent, plus de 400 villages palestiniens ayant été effacés de la carte après l'indépendance d'Israël dans le cadre d'une politique d'épuration ethnique, rappellent les chrétiens locaux.

En attendant, les habitants dispersés de ces villages rasés au sol (à l'exception de l'église et du cimetière) s'y rendent régulièrement pour y célébrer les fêtes de Pâques, pour des mariages ou des enterrements. Mais ils ne peuvent reconstruire leurs demeures détruites ni récupérer leurs terres. Les habitants de Biram et leurs descendants sont aujourd'hui quelque 3'000.

A la veille de la visite du pape Benoît XVI en Terre Sainte, ils se sont adressés au nonce apostolique à Jérusalem, Mgr Antonio Franco. "Le pape doit dire la vérité", affirme Edmond Rawis, un paroissien de Biram âgé de 79 ans, en pointant vers ce qui fut une fois sa maison. Les villageois assurent avoir écrit au nonce afin que le pape connaisse leur situation.
Biram a été rebaptisé Baram, les ruines de sa synagogue du IIIe siècle restaurées, et la zone transformée en parc national! A l'entrée du parc, un panneau donne des informations sur la synagogue mais ne fait aucune mention de l'existence d'un village chrétien ou de l'histoire moderne de cette zone.

Par deux fois, en 1951 et en 1952, la Cour Suprême autorise les habitants de Biram à rentrer. En vain. Les injonctions de la Cour Suprême n’y font rien: les 16 et 17 septembre 1953, le village est dynamité puis bombardé par l’aviation israélienne. Entre-temps, les terres ont été transférées au Ministère du Développement d’Israël. Elles sont actuellement cultivées, mais pas par leurs propriétaires légitimes. En Israël, les prétextes de sécurité sont souvent invoqués pour confisquer les terres arabes, aujourd’hui encore. A l’époque, la spoliation des terres des "absents" fut d’autant plus facile que les citoyens arabes d’Israël étaient soumis à un régime militaire d’exception draconien, qui ne fut levé qu’en 1966.
Citation
Rogemi

Mais qu'est-ce qu'il croit ce Debray que les juifs seraient moins cons que d'autres ? A-t-il oublié que la connerie est universelle et qu'est-ce que prouve quelques bouffons paradants devant le mur des lamentations.

Excellent.
Debray, comme tout vieillard sénile, devient nostalgique de ses jeunes années d'aventures.
Je ne vois pas où est le mal, les bons souvenirs conservent.
Citation
En Israël, les prétextes de sécurité sont souvent invoqués pour confisquer les terres arabes, aujourd’hui encore.

Bien sûr et il serait idiot d'attendre des israéliens qu'ils se comportent en toute circonstance comme de vrais chrétiens.
Tout dépend des aventures en question...
Monsieur Fournas : est-il besoin de traiter Régis Debray de “vieillard sénile”, ce qu'il n'est pas, à l'évidence ? Et n'est-ce pas fournir des armes à ce “racisme” accepté, encouragé et ô combien agissant qu'est le racisme anti-vieux ? Vous viendrait-il à l'idée de traiter tel ou tel imbécile de jeunard infantile, afin de renforcer votre démonstration ?
19 mai 2010, 00:10   Vipère lubrique
Cela aurait été mieux...
Citation
Oui Marty oui. Et puis cette volonté de revenir chez soi... Typique du fanatisme musulman.


Dites-moi, cher Petit-Détour, que fait-on avec le million de juifs chassés des pays musulmans après 1948 ?
Allons-nous exiger pour les millions de grecs chassés par la République turque d'Asie Mineure le droit de revenir chez eux ?
Ne parlons pas des 15 millions d'allemands expulsés de chez eux entre 1944 et 1946 ?

La liste des nettoyages ethniques au cours du 20 ème siècle est tellement longue que cela donne le tournis sans même évoquer les déportations de peuples entiers perpétrées par Staline et consorts.

Je trouve fort de café que depuis 62 ans l'existence d'israel soit du point de vue diplomatique en permanence remise en question.

Le plus grand gag pour moi réside dans le fait qu'un état palestinien existe déjà il s'appelle la Jordanie. Il suffirait d'y ajouter la westbank et le tour serait joué.

Une nation jordanienne n'a jamais existé et la Jordanie est une idée de génie de plus du foreign office/Chatham House.
Décidément, les titres déplaisants de fil se multiplient. Les visiteurs sont priés de se rappeler que nous concevons ce forum comme une revue. Que penserait-on d'une revue qui afficherait dans son sommaire "Régis Debray est-il une ordure" ? Je n'ai pas de passion particulière pour Régis Debray mais le traiter d'ordure, même sous forme interrogative, n'est pas digne de ce site.
Je m'étais justement fait la même remarque, bien cher Maître, au sujet du titre de ce fil.

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« [...] l’Europe, dans le positivisme social qui lui tient lieu de clef universelle, est incapable d’imaginer qu’une communauté dominée économiquement et politiquement soit capable, à un autre niveau, de maintenir des prétentions d’assujettissement et d’exercer des fantasmes de domination, et cela de toute la force et de toute la violence que son apparente faiblesse lui permet de concentrer et de préserver.»

L'énoncé de cette phrase s'applique également à la situation des banlieues françaises dites "sensibles" : c'est la même mentalité qui y est à l'œuvre d'un côté, et le même aveuglement de l'autre.
Citation
je n'ai pas de passion particulière pour Régis Debray mais le traiter d'ordure, même sous forme interrogative, n'est pas digne de ce site.

Vous avez absolument raison, cher Maître, et c'est pour cela que j'ai modifié l'intitulé de ce fil.
Je remercie Didier Goux et Renaud Camus pour leur intervention.
Vous avez raison cher Rogemi. Comme beaucoup d'Etats de par le monde, Etats-Unis (élimination des indiens), Australie (extermination des aborigènes), Algérie (expulsion des Européens), Turquie (massacre des Grecs et des Arméniens), Pologne et Tchéquie (élimination des Allemands), Israël, la prétendue terre sans peuple, est fondée sur une épuration ethnique (plutôt moins sanglante qu'ailleurs, il est vrai). D'ailleurs, vous rejoignez sur ce point Régis Debray, qui, au vu de sa Lettre à un ami israélien, n'est nullement antisioniste. Je vois aussi que vous êtes proche du médiologue par votre souci de restituer au peuple paestinien ce que vous appelez la westbank, c'est-à-dire la Cisjordanie. C'est la voie de la sagesse, le processus colonial en cours par le développement des implantations et le "tracé scandaleux du mur" (selon l'expression de Finkielkraut) devant s'arrêter pour préserver l'avenir, c'est-à-dire la possibilité d'un Etat palestinien viable.
Quant aux centaines de milliers d'expulsés de 1948, vous ne pouvez bien évidemment les empêcher d'aspirer au retour. C'est humain. Regardez, en Allemagne, la puissance politique des organisations des Allemands expulsés des Sudètes (je crois d'ailleurs qu'Havel s'est excusé du traitement qui leur a été infligé en 1945), de Silésie ou de Prusse orientale.
Citation
Regardez, en Allemagne, la puissance politique des organisations des Allemands expulsés des Sudètes (je crois d'ailleurs qu'Havel s'est excusé du traitement qu'il leur a été infligé en 1945), de Silésie ou de Prusse orientale.

Tout à fait mais changeons un peu de sujet:
Il est étrange qu'on ait eu besoin d'utiliser le néologisme de Sudétes pour ne pas dire ce qu'ils étaient vraiment cad des autrichiens habitants depuis plus de 1000 ans en Bohème et en Moravie.

J'ai été en Bohéme au mois de mars dernier et je dois dire que les dévastations laissées par le communisme dans cette région anciennement prospére seront difficiles à réparer. Cela prendra des décennies si ce n'est pas plus.

Par contre Prague vaut absolument le détour et je crois que c'est certainement une des villes les plus belles d'Europe immédiatement après Rome.

Ce qui est incroyable mais en fait compréhensible c'est de constater que si Prague fut pendant 800 ans une ville allemande il ne reste rien ou presque rien de ce passé prestigieux.

Dans les musées pas une seule note en langue allemande même pas au musée Kafka.
19 mai 2010, 11:38   Graben
Je pense que Prague est restée à majorité de langue allemande jusqu'au début du XXème siècle, mais qu'en 1914 elle était déjà à majorité tchèque.

D'un autre côté, beaucoup de viennois sont d'origine tchèque et ont été, si j'ose dire, germanisés : le patronyme Schwartz, très fréquent à Vienne, est la transcription de Cerny, je crois.

Par ailleurs, la notion d'Autrichiens appliquée aux habitants des Sudètes me semble inopérante : je pense qu'il se définissaient comme Allemands, même au temps de l'Autriche-Hongrie. Voyez plutôt, même à Vienne : les régiments symboliques de la ville se nommaient Deutschmeister.

De même, voici la composition nationale d'un des principaux régiments de Prague, en 1914 :

Böhmisches Infanterie Regiment Johann Georg Prinz von Sachsen Nr. 11

Errichtet: 1629 - VIII. Armeekorps - 19. Infanterie Truppendivision
Nationalitäten: 20% Deutsche - 79% Tschechen - 1% Andere
Ergänzungsbezirk: Pisek
Garnison: Stab, I.,III.IV. Baon: Prag - II. Baon: Prachatitz
Kommandant: Oberst Walter Ritter Schreitter von Schwarzenfeld
Deutsche Uniform - Egalisierungsfarbe: aschgrau - Knöpfe: Gold
19 mai 2010, 12:16   Re : Graben
Citation
Par ailleurs, la notion d'Autrichiens appliquée aux habitants des Sudètes me semble inopérante : je pense qu'il se définissaient comme Allemands

Vous me faites rire tous les autrichiens de langue allemande - tiroliens, sudtiroliens, carynthiens, j'en passe et des meilleurs, se définissent comme allemands. Ce n'est en aucun cas un critère.

La Bohème et la Moravie étaient autrichiennes et en aucunement allemande et cela d'autant moins que l'Allemagne n'existait pas.
19 mai 2010, 13:15   Autrichiens
Bien cher Rogemi,

Je crois que je me suis mal fait comprendre : je n'ai jamais dit que les Sudètes étaient allemandes, je disais simplement que la notion d'Autrichien pour les habitants des Sudètes me semblait anachronique. L'Autriche, c'est Linz et Vienne ; Klagenfurt, Graz, ne sont pas en Autriche (historiquement parlant, je veux dire) : ce sont des terres de tout temps allemandes, au sens de la communauté culturelle, certes très liées à Vienne (je ne sais pas si je suis très clair).

Avant 1914, la dénomination officielle de la Cisleithanie était "Die im Reichsrat vertretenen Königreiche und Länder".


Pour le reste, je suis en total accord pour dire que la notion de Sudètes est stupide, et qu' effectivement la seule pertinente est celle de populations de langue et culture allemande de Bohême-Moravie.

De façon parallèle, il y a le cas des Magyars de l'actuelle Roumanie.
19 mai 2010, 14:15   Re : Autrichiens
Dans l'Empire Austro-hongrois, les germanophones d'ascendance germanique étaient appelés les Allemands et non les Autrichiens et ce, à ma connaissance, aussi bien à Vienne qu'à Prague. Aux yeux de tous c'étaient des Allemands qui n'avaient été exclus de l'unification allemande que par leur défaite face à la Prusse et à leur volonté de conserver leur empire peuplé en majorité de non-allemands. C'est pourquoi, lorsqu'en 1918 leur empire vola en éclats, l'aspiration à la réunion à l'Allemagne (Anschluss) devint immédiatement très majoritaire.
19 mai 2010, 14:41   Re : Autrichiens
Citation
à ma connaissance, aussi bien à Vienne qu'à Prague.

Mais Marcel c'est bien ce que je dis. Mon seul problème est le néologisme de Sudétes qui est totalement artificiel et qui voulait avant tout faire oublier l'appartenance de la Bohème et de la Moravie à l'empire austro-hongrois.

Si en 1945 et 46 la plupart des "sudétes" ont choisi de s'installer dans la zone américano-anglo-francaise c'est parce qu'ils y furent relativement bien accueillis et surtout parce que la pauvre Autriche était nullement en mesure d'accueillir autant de gens; plus de 5 millions.

Il n'en reste pas moins que tout bohémien ou moravien qui demandait la citoyenneté autrichienne l'obtenait immédiatement .
Pour les personnes intéressées par le sujet, cette carte :

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