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Communiqué n° 1056 : Sur le film "Hors la loi"

Communiqué n° 1056, samedi 22 mai 2010
Sur le film "Hors la loi"

Le parti de l'In-nocence se réjouit que le film "Hors la loi", poussant jusqu'au degré ultime l'entreprise de noircissement unilatéral et systématique de l'histoire de notre pays qu'encourage depuis des lustres le pouvoir idéologique en place, puisse être l'occasion longuement attendue d'une réouverture des dossiers et d'un examen historique enfin équilibré, ou moins déséquilibré, des relations entre la France et l'Algérie depuis soixante-dix ans. Il n'est certes pas question de nier ou d'atténuer les crimes français, ni le massacre de Sétif ni la pratique de la torture pendant la guerre d'Algérie. Mais si d'aucuns tiennent absolument à mettre en pleine lumière les épisodes sinistres et criminels d'une chronique presque toujours douloureuse, qu'ils n'opèrent pas de sélection. L'Algérie va bientôt "fêter" le triste demi-siècle de son indépendance, marqué qu'il est de façon ininterrompue par la dictature, la prévarication, la gabegie, la guerre civile et la misère d'un pays aux abondantes ressources naturelles. Que n'en profite-t-on de part et d'autre pour s'interroger sur les massacres perpétrés à l'aube de cette indépendance, et sur la façon dont un million de Français d'Algérie ont été jetés à la mer en quelques semaines, parce que la jeune nation estimait que leur présence n'était pas compatible avec son identité nouvelle et sa liberté ? Pareil examen serait d'autant plus utile et constructif que les Algériens de France, si prompts à déployer leur drapeau et à soutenir leur équipe nationale même quand ils sont "français", forment avec les autres Nord-Africains une proportion plus grande de la population française que ne l'était les Français en Algérie au temps de la colonisation ; et que cette contre-colonisation paraît n'émouvoir nullement les thuriféraires exaltés des combats pour l'indépendance.
Très bon communiqué.
22 mai 2010, 23:32   Proportions
Une remarque purement technique concernant cet excellent communiqué : si on considère les seuls Algériens de France, alors leur proportion dans la population est très inférieure à celle des Pieds-noirs en Algérie.

Il y a peut-être confusion entre Algériens et Arabes (ou plus exactement les Nord-africains).
"et que cette contre-colonisation paraît n'émouvoir nullement les thuriféraires exaltés des combats pour l'indépendance. "
La France n'est pas indépendante?
Ces gens-là ne sont en effet exaltés que par les combats pour l'indépendance des autres, et cela quelles que soient les méthodes employées par ces autres, même quand ces autres ont recours à ces atroces mutilations de vieillards, de femmes et d'enfants qui, à Sétif, ont provoqué la riposte que l'on sait — indéfendable elle aussi, certes. Ces gens-là ont à jamais l'âme de porteurs de valises.
Il faudrait dire que cette répression sévère n'aurait pas eu lieu si les manifestants "pacifiques" ( autant que l'islam est une religion depaix et d'amour ) ne s'en étaient pris gratuitement, sans que rien ne le justifiât, avec la sauvagerie inouïe dont on n'ose dire qu'elle caractérise certaines populations, à plus de cent paisibles "Européens" en commençant par égorger une fillette de huit ans. Et si ces "pacifiques" se sont arrêtés à 108 personnes massacrées sur leur passage ou ailleurs en quelques heures, c e n'est certes pas par bonté d'âme, mais tout simplement parce qu'on ne leur a pas laissé le temps de faire pire. Et si la répression a été si sévère c'est pour dissuader de recommencer. Le préfet qui l'a ordonnée a dit : je fais en sorte que l'on soit tranquille pour dix ans. Moyennant quoi, presque exactement dix ans plus tard, l'assassinat d'un couple d'instituteur signait avec le sang d'autres innocents le début de la guerre pour l'indépendance.
Ces évènements de Sétif obéissaient bel et bien à un mot d'ordre général. Chose peu connue : à Blida, à la même époque il y eut l'amorce du même mouvement qui, heureusement a tourné court. Et de le même façon, les "pacifiques" manifestants avaient commencé à s'en prendre aux passants. Mon beau-père à fait le coup de poing contre l'un d'eux qui avait commencé à tabasser une vieille femme avec son bâton.
Utilisateur anonyme
23 mai 2010, 10:19   Re : Communiqué n° 1056 : Sur le film "Hors la loi"
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Sans vouloir arriver avec de trop gros sabots je voudrais souligner que
la doctrine de Jésus, c’est la paix par le pardon dans les familles,
l’amnistie au sein de la société et entre les nations – ce pardon
qui s’accompagne de l’oubli des offenses.
Jésus a voulu briser l’enchaînement des haines qui, dans chaque famille,
entretient un devoir de mémoire poussant à des vengeances éternelles.

Mirabeau affirmait, lui aussi, que « pardonner, c’est oublier. »

Rappellons -nous le début du texte de l’Édit de Nantes, promulgué par
Henri IV pour mettre fin aux guerres de Religion entre catholiques et protestants :

« Premièrement, que la mémoire de toutes choses passées d’une part et
d’autre, depuis le commencement de mars 1585 jusqu’à notre avènement
à la couronne et durant les autres troubles précédents et à leur occasion,
demeurera éteinte et assoupie, comme de chose non advenue. Et ne sera
loisible ni permis à nos procureurs généraux, ni autres personnes quelconques,
publiques ni privées, en quelque temps, ni pour quelque occasion
que ce soit, en faire mention, procès ou poursuite en aucune cour ni juridiction
que ce soit… Défendons à nos sujets, de quelconque état et qualité
qu’ils soient, d’en renouveler la mémoire... »


Il est quand même incroyable que l'Etat francais finance des projets
cinématographiques susceptibles d'entretenir la haine et le ressentiment
entre des communautés appellées, vaille que vaille, à vivre ensemble
dans l'avenir.

L'Eglise de Gauche a perdu la tête !
Le gouvernement algérien semble avoir opté pour la stratégie du pire : monter le tête des Algériens et des Franco-algériens contre la France, afin de détourner du désastre ubuesque qu'est l'Algérie post-coloniale. A lire les messages de lecteurs algériens ici et là sur les journaux, cette stratégie semble, hélas, admirablement fonctionner. Il ne manque au tableau délirant qu'ils dressent de l'Algérie française que le cannibalisme des Pieds-noirs. On ne les accuse pas encore d'avoir bouffé de l'Arabe à tous les repas, mais on sent que ça ne va pas tarder, un peu comme les Arabes accusent les juifs de sacrifier des enfants chrétiens et musulmans dans leurs cérémonies religieuses. La "millecollinisation" des esprits va bon train. Bouchareb en faisant ce film était en service commandé avec, ce qui dépasse l'entendement, la bénédiction et l'argent des autorités françaises.
Merci pour ce communiqué. Je trouve la voix parfaite, aisée, claire et mettant en valeur le sens du texte. A l'écoute, justement, il me semble (c'est moi qui cause!) que quelque chose accroche dans les verbes de cette partie : «forment avec les autres Nord-Africains une proportion plus grande de la population française que ne l'étaient les Français ». Ce qui ne nuit en rien, bien sûr, à la compréhension et paraît bien dérisoire en regard des évènements évoqués.
Ah oui, en effet, il y a quelque chose qui ne va pas, syntaxiquement... C'est toujours le risque des modificationq... ...que ne l'était celle des Français...
Utilisateur anonyme
23 mai 2010, 21:35   Re : Communiqué n° 1056 : Sur le film "Hors la loi"
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Mais qu'est-ce que vient faire cette notion d'"indépendance" à propos de la "contre-colonisation"? On comprend vaguement l'esprit du message, et que les thuriféraires de la lutte anti-coloniale sont épinglés pour ne guère se soucier de ce que le PI appelle une "contre-colonisation", mais s'il est un concept à propos duquel "colonisation" —au sens où l'Algérie française était une colonie— et "contre-colonisation" —au sens d'immigration massive par les ex-colonisés— sont incommensurables, c'est bien celui d'indépendance.
Utilisateur anonyme
24 mai 2010, 14:17   Re : Communiqué n° 1056 : Sur le film "Hors la loi"
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Bravo ! Je suis enthousisate du résultat.
Utilisateur anonyme
24 mai 2010, 18:04   Re : Communiqué n° 1056 : Sur le film "Hors la loi"
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Utilisateur anonyme
25 mai 2010, 07:47   Re : Communiqué n° 1056 : Sur le film "Hors la loi"
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Je m'excuse mais je ne comprends pas. Lors de quel festival Rachid Bouchareb a-t-il été membre du jury du festival de Cannes ?
Utilisateur anonyme
25 mai 2010, 09:14   Re : Communiqué n° 1056 : Sur le film "Hors la loi"
(Message supprimé à la demande de son auteur)
A la liste des douceurs indigènes rapportées par Cassandre, je rajouterais volontiers les avant-bras sectionnés à la hâche du responsable de la section sétifoise du Parti communiste. Cela a dû énerver Charles Tillon à l'époque.
Sinon, on suggèrera à M. Bouchareb de nous faire un beau film sur les quatre mille militants du MNA massacrés en France métropolitaine par le FLN ou sur les nuits rouges de Mélouza et de la vallée de la Soumane.
Sur les massacres bestiaux du Constantinois commis contre les Européens en août 1955, il faut voir le film de Lledo, sorti en 2008, Algérie, des histoires à ne pas dire, documentaire au ton modéré qui fit l'objet en 2008 de dénonciations indignés des Indigènes, des Aounitiens et des Diplomates.
Citation
Sinon, on suggèrera à M. Bouchareb de nous faire un beau film sur les quatre mille militants du MNA massacrés en France métropolitaine par le FLN ou sur les nuits rouges de Mélouza et de la vallée de la Soumane.

Ce qui me fascine dans toutes ces discussions c'est que l'on ne parle jamais de l'importance en terre musulmane du poids du sang versé qui seul permet d'instaurer un pouvoir solide susceptible de défier le temps.

Regardons ce qui s'est passé sous Saddam Hussein ou bien les inombrables éxécutions d'opposants ou de supposés opposants à l'arrivée de Khomeini ou la manière avec laquelle tout pouvoir en place en pays musulman réprime avec cruauté la moindre révolte.

Le souvenir des massacres et des horreurs commis par les Turcs en Grèce, Serbie, Roumanie, Bulgarie et dans toutes les régions chrétiennes qu'ils occupèrent pendant des siècles, est encore trés vivace.
A "C dans l"air" hier soir était invité sur ce sujet, Benjamin Stora, qui a donné les chiffres des historiens sur le nombre de victimes des massacres de Sétif et déploré un peu que les études historiques algériennes sur les actions sanglantes du FLN soient inexistantes. On avait l'impression à l'entendre que seuls les historiens algériens seraient légitimes et que les historiens français ne seraient légitimes que pour les crimes français. A chacun sa spécialité, et pas touche à l'histoire du FLN. A part ça il critiquait fortement l'usage politique des questions mémorielles et la repentance. Mais n'est-ce pas ce qu'il propose lui-même d'appliquer dans la science historique en développant cette idée d'attendre les historiens algériens pour vraiment traiter du sujet ?
Je ne savais pas qu'il existait des historiens algériens.
Il n'y en n'a pas ? Même pour présenter l'histoire officielle ?
Il existe, à ma connaissnce, un historien algérien, ou franco-algérien, relativement objectif : Mohamed Harbi ( je ne connais pas l'orthographe exacte de son nom ) . Il me semble avoir entendu Stora le citer.
Article sur Mohammed Harbi et conférence audio de l'historien algérien, qui est aussi professeur à Paris VII, sur le bilan de la guerre d'indépendance.

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