Le site du parti de l'In-nocence

Communiqué n° 1062 : Sur l'idée d'un référendum à propos de la burqa

Communiqué n° 1062, samedi 29 mai 2010
Sur l'idée d'un référendum à propos de la burqa

Le parti de l'In-nocence salue avec enthousiasme l'idée de Mme Rama Yade, secrétaire d'État chargée des Sports, qui suggère d'organiser un référendum à propos de l'interdiction en France de la burqa. Il espère vivement que cette proposition sera mise à exécution. Outre que pareil référendum, par le caractère dérisoire même de son sujet, et le seul fait que d'aucuns aient pu le juger nécessaire et souhaitable, aurait le mérite de montrer à nu la situation d'impasse et de paralysie de la volonté nationale face au carcan juridique dans lequel elle s'est laissée enfermer, il permettrait au peuple français, dépassant son minuscule sujet officiel, de s'exprimer enfin sur le Grand Remplacement, sur la contre-colonisation et sur le sort qui lui est fait sous le joug immigrationniste et antiracististe du complexe médiatico-industriel.
Excellent le "complexe médiatico-industriel". Quelle trouvaille percutante !
Je me demande s'il s'agit d'une plaisanterie.
Je crains ce qui ouvrirait la voie à la «démocratie participative», chère à Madame Royal.
J'avoue que ce communiqué du Parti me laisse dubitatif. D'abord parce qu'il me semble s'inscrire en porte-à-faux avec le principe d'un communiqué précédent s'opposant à l'inscription dans la Constitution de la maîtrise des déficits, arguant, tout en étant d'accord avec le principe de retour rapide à l'équilibre budgétaire, qu'il fallait cesser de considérer la Constitution comme un réceptacle opportun pour tout et pour n'importe quoi.

Ici, tout en étant évidemment d'accord avec l'idée d'interdire et la burqa (et plus généralement avec celle de ralentir l'islamisation du pays et le Grand Remplacement), on peut avancer que ce n'est pas le rôle d'un référendum de faire promulger n'importe quelle loi sous prétexte qu'elle n'aurait pu l'être par les chemins habituels. Primo, parce que cela entérinerait l'absurdité législative faisant qu'une loi manifestement souhaitée par l'ensemble des citoyens et de la classe politique ne puisse pas être validée comme n'importe quelle autre. Secondo, parce que le référendum doit être réservé aux vraies grandes questions de société et que celui-ci, pour qu'il permette réellement au peuple de s'exprimer enfin de façon claire sur le Grand Remplacement et la contre-colonisation, ne devrait pas seulement se limiter à la prohibition de la burqa mais également à toutes les autres invasions de l'espace public par le religieux.

De deux choses l'une : soit on est dans un système de démocratie directe à la suisse dans lequel n'importe quelle question peut régulièrement être soumise au peuple par référendum (et dans ce cas, le référendum sur la burqa aurait un sens, comme l'a eu en Suisse celui sur les minarets), soit on est dans un système comme le nôtre dans lequel, quitte à demander son avis au peuple, autant lui proposer de juger un projet vraiment fort (par exemple un ensemble de lois redéfinissant de façon stricte la laïcité pour faire reculer l'islamisme, ou visant à décourager l'immigration de peuplement) sur lesquels les parlementaires seuls ne pourraient s'accorder de façon claire et nécessitant donc la décision non négociable du peuple.

Un référendum sur la burqa ne pourrait être qu'un aveux d'impuissance doublé d'une disproportion. La loi sur la burqa en elle-même est problématique car elle cible un seul des innombrables problèmes posés par l'islamisation au lieu d'attaquer le mal à la racine. Cet arbre cachant la forêt témoigne en ce sens de la frilosité des politiciens d'une part, et d'une gestion des problèmes sociétaux dépourvue de toute vision d'ensemble d'autre part (cela me rappelle ce que disait le criminologue Xavier Raufer à propos de la délinquance : au lieu d'appliquer les lois existantes et de voir le problème dans son ensemble, on rajoute au mille-feuilles législatif une loi de circonstance à chaque nouveau fait divers).
Un référendum sur la burka n'est pas, à mon avis, une bonne idée, c'est donner trop d'importance à cet objet insignifiant. Une circulaire de police, pour des raisons évidentes de sécurité, devait suffire. En faire tout un fromage est une perte de temps.
Pas du tout selon moi, ce serait montrer ce que pense le peuple de la burqa et des moeurs islamiques par la même occasion. Ce serait notre minaret en quelque sorte.
Il y a, je crois, dans ce communiqué favorable à un tel référendum, une sorte de désir d'en "avoir le coeur net", à la fin. Je pense que les instances du P.I. perçoivent très bien la "futilité" de cette question de la bâche mais aussi, à travers elle, une occasion à saisir pour interroger le pays sur le "Grand Remplacement", ce qui ne manquerait pas d'être la tournure que prendrait très vite ce référendum, sachant qu'en France cette forme d'expression populaire déborde inmmanquablement de la question posée.

Ce désir lancinant parce que frustré d'en "avoir le coeur net" une fois pour toutes, on en trouve trace, me semble-t-il, dans les écrits de Renaud Camus qui, assez fréquemment, s'interroge sur le degré réel d'acceptation des choses telles qu'elles vont, par une majorité de Français. Elles ne sont pas rares, les occasions où il se demande ce qu'il en est, au fond, de l'état d'esprit de nos concitoyens (et pas seulement à l'égard de la "contre-colonisation") et ce référendum pourrait apparaître comme un moyen d'en savoir plus.
Plus j'y pense, plus je crois qu'ils s'agit vraiment d'une plaisanterie. On s'insurge contre la mode de légiférer à tire-larigot au gré des circonstances, et voilà que propose une mesure qui serait dix fois pire. De plus, l'on néglige l'importance et la puissance des médias et des bons sentiments, comme si l'on ne connaissait pas Muray. Pure folie !
Je ne crois pas à une plaisanterie. En revanche, je suis de l'avis de Bernard Lombart quant aux dangers d'une telle consultation. Cependant, je ne crois pas qu'elle aura lieu.
Cher Orimont, de croire à une plaisanterie est pour ma part un acte de volonté et d'imagination !
Il me semble que la violente altercation entre Marc BenHamou et Eric Zemmour chez Ruquier, hier soir, montre que, même le public des émissions de télévision jusque là acquis à la Bien pensance, commence peut-être à changer de camp. Quand Benhamou a traité Zemmour de fasciste le public la hué et a applaudi Zemmour chaque fois qu'il s'est défendu.
D'accord avec vous, Cassandre, Dans le fil que je propose sur l'émission de débat Ferry/Julliard, l'évolution de la pensée est très importante.
Je suis surpris de constater que certains semblent douter de l’importance de cette affaire. Cette loi revêt pourtant un fort enjeu politique. Un naufrage sur ce projet de loi (d’un esprit « anti Grand Remplacement ») nous ferait basculer beaucoup plus vite dans l’Eurabia.

Le gouvernement a pris un risque avec ce projet anti-voile intégral et il a bien fait. Cela n'interdit pas de tout faire pour éviter que ce risque juridique ne débouche sur une catastrophe politique. Peut-être y avait-il moyen de traiter le problème de la burqa autrement que par la loi (je ne le pense pas mais peu importe). Quoi qu'il en soit, ce débat est à présent clos puisque décision a été prise de procéder par la loi. A présent un nouvel obstacle surgit, potentiellement plus lourd de conséquences : la possible invalidation d'une loi d'interdiction générale.

Une censure est possible, tant du fait du Conseil constitutionnel que de la Cour européenne des droits de l'homme. Le premier peut prétendre chercher à concilier la prévention d'atteintes à l'ordre public et l'exercice des libertés. La seconde peut estimer, comme elle l'a fait en février dernier (cf arrêt Ahmet Arslan / c. Turquie) que les tenues religieuses dans l’espace public ne peuvent être interdites que si elles s’accompagnent d’un prosélytisme abusif, entendu comme des « pressions effectives sur les passants », utilisant, ce faisant, la notion de raison proportionnée .

Par une simple formule telle que « Dès lors, la Cour estime qu'en l'espèce la nécessité de la restriction litigieuse ne se trouve pas établie de manière convaincante », la CEDH peut très bien administrer à la France un soufflet monumental et donner le signal de revendications nouvelles et débridées d'accommodements raisonnables. Toutefois la censure de la loi anti-burqa n'est pas non plus certaine, la jurisprudence européenne accordant une place importante à la marge d'appréciation des États, mais le risque est bien réel.

En résumé, le recours à la norme suprême (référendum constitutionnel) apparaît comme une mesure juridique indispensable pour éviter une possible et grave déconvenue politique. Il pourrait aussi être une occasion d'inscrire clairement dans la Constitution un support juridique clair (sous une forme à trouver) contre certaines prétentions de l'islam radical. Une consultation référendaire, si elle devait avoir lieu, serait un peu notre référendum anti-minarets à nous.
Il me semble qu'Elisabeth Lévy pose bien la question du referendum :

[www.causeur.fr]


La burqa est la partie émergée d'un iceberg noir et apparaît bien comme cela à beaucoup;.
J'ai toujours pensé que le projet de loi français en la matière était mal emmanché et mal défendu. Défaut d'analyse. Si un projet est mal fait, on le refait mieux. Un référendum en France n'est pas une petite "votation" comme en Suisse. Ce serait ici vraiment ridicule, à mon sens. Je crois que pour le défendre, il faut être obnubilé par le comptage qu'il occasionnerait, mais en l'occurrence, ce comptage ne signifierait rien du tout. Pourquoi les Français ne prennent-ils pas ici exemple sur les Belges ?
Même mal fait, le projet de loi anti-burqa est désormais notre bateau, s'il coule nos valeurs couleront avec.
Le Grand Remplacement s'est opéré par le droit et non par la force. C'est là que se situe le front et non dans les urnes, pour les raisons que chacun connait (diabolisation du sujet monopolisé par un parti en particulier etc.).

Qui aurait osé parier il y a seulement un an que nous aurions un projet de loi d'interdiction générale de la burqa ? Qui aurait cru qu'un simple député communiste aurait le courage de relever ce défi, avec l'appui de Jean-François Copé ? Ce projet est un OVNI politique de première importance et le débat qu'il a suscité fait apparaître que les contours de deux camps ne recouvrent pas du tout ceux de la droite et de la gauche, mais un nouveau clivage que l’avenir devrait mieux nous aider à préciser (un peu comme pour le dossier de la finance islamique).

Si la loi anti-burqa parvient à prendre place dans notre ordre juridique, elle ne traitera qu'une toute petite partie du vaste problème auquel nous sommes confrontés, mais la voie sera tracée, il suffira de persévérer dans la même direction. Si au contraire elle sombre dans les sables du débat politicien ou de la censure juridique, quel gouvernement osera revenir à la charge ?

En revanche, nous pouvons être sûr que ceux d'en face sauront en profiter. Voulez-vous voir un grand nombre de jeunes femmes aussi voilées qu'intelligentes ? Inscrivez-vous aux prochains colloques organisés par la Cour de Cassation ou le Conseil d'Etat et contemplez-y les étudiantes les plus assidues, qui sont les professeurs, les juges et les élues de demain. Elles sont là à gratter sous leur fichu fichu et ne semblent pas porter la laïcité dans leur cœur.
Citation
Agrippa
Même mal fait, le projet de loi anti-burqa est désormais notre bateau, s'il coule nos valeurs couleront avec.

Mais non. Si l'on évitait déjà le mot "burqa", un fameux progrès serait fait. Mais j'ai déjà donné mes arguments sur ce forum, je me tais.
La loi interdit déjà de se promener masqué ; elle n'est pas appliquée et elle n'est pas applicable parce que les Autorités ont peur. Il s'agit de leur donner l'aval du peuple français, l'élan démocratique manifeste qui rendra l'État fort et opérationnel. De plus la loi n'aura pas de visage, celui du Président, celui d'un groupe parlementaire, il sera celui du peuple français dans toutes ses composantes. Personne ne sera désigné à la vindicte des islamistes, celle-ci sera diluée dans la nation. La plaisanterie c'est à mon sens de ne pas considérer cette loi comme le pivot nécessaire (et si opportun, si caricatural) à une réaction fondamentale qui ne fera que commencer pour que la France se retourne enfin contre les débordements religieux, tout comme elle le faisait en réalité la loi de 1905. Comment le Conseil d'État s'opposerait-il à un référendum populaire, et comment l'Europe ferait-elle pour nier la volonté du peuple français ?
Entièrement d'accord avec ce communiqué, et avec Ostinato : au delà de la burqua (j'insiste pour cette orthographe, conforme à ce qu'est la langue française, mais j'admettrais aussi burka...), il s'agit de rendre la parole au peuple, n'ayons pas peur d'une certaine grandiloquence. Après tout, les minarets suisses n'avaient pas non plus, en eux-mêmes, une grande importance, mais...
Il est tout simplement faux de dire que la loi interdit déjà de se promener masqué.

En revanche, il existe un décret n°2009-724 du 19 juin 2009 relatif à l'incrimination de dissimulation illicite du visage à l'occasion de manifestations sur la voie publique.

Il s'agit par là de réprimer le fait au sein ou aux abords immédiats d’une manifestation sur la voie publique, de dissimuler volontairement son visage afin de ne pas être identifiée dans des circonstances faisant craindre des atteintes à l’ordre public.

Je pense que chacun peut facilement percevoir qu'il existe un peu plus qu'une nuance entre cette mesure et l'interdiction générale et absolue du voile intégral sur la voie publique, ou alors c'est à se taper le cul par terre.
Je suis moi aussi entièrement d'accord avec ce communiqué.
À présent que Cassandre a juré de me plaire
Et de m'aimer mieux que devant
Je despite le Sort et crains moins sa colère
Que le soleil ne craint le vent.
J'exprimais quelque nuance, je souhaite maintenant que la loi soit votée et appliquée.
Il est tout simplement faux de dire que la loi interdit déjà de se promener masqué.
Ach, il ne faut décidément pas croire ce que dit Le Pen !
Quelle est la marche à suivre pour imposer légalement un référendum d'initiative populaire ?
Wikipédia qui a (presque) réponse à tout indique :

Un cinquième des parlementaires (soit 184 parlementaires sur 920[1]), soutenus par un dixième des électeurs (soit environ 4,4 millions de Français), peuvent demander la tenue du référendum (procédure créée par la modification constitutionnelle de 2008). Dans ce cas, la demande prend la forme d'une proposition de loi. Cette nouvelle procédure résulte d'un amendement adopté par l'Assemblée nationale en première lecture et a été présentée comme un « référendum d'initiative populaire » en raison de l'accord nécessaire d'une fraction des électeurs, mais l'initiative relève techniquement des parlementaires[2].
Absolument d'accord avec le commentaire de Didier Goux, et avec le communiqué.
Je note que Rioufol rapproche la proposition de référendum concernant le port de la burqua émanant de Rama Yade de celle concernant les régimes de retraite émanant de Ségolène Royal. Cette dernière n’a jamais caché que, pour elle, chaque citoyen était expert des choses le concernant, Rioufol pensent que « les gens » auront raisons contre « l’oligarchie et ses technocrates ». Je sens comme une effluve de démagogie ou de populisme auxquels je préfère la démocratie représentative.
En général oui pour la démocratie représentative, mais il me semble que Rioufol propose le référendum à partir d'une analyse qui lui fait estimer la situation comme exceptionnelle : les différences seraient trop grandes entre ce que croient ou veulent croire les politiques de l'état d'esprit des Français, et ce qu'il est en réalité. Pour la burqa (je ne la francise pas pour lui conserver, y compris dans le langage, sa nature totalement étrangère (!)), ce serait la solution en cas de décision d'inconstitutionnalité. Rioufol rêve peut-être du bon vieux temps où de Gaulle utilisait beaucoup le referendum ce qui a été parfois contesté comme anti-républicain.
Populisme, populisme, c'est facilement dit. Moi j'aimerais bien que l'on donne la parole au peuple un peu plus souvent, et pas seulement pour désigner des représentants.
Je vous comprends bien, cher Marcel mais voyez-vous, j’ai trop souvent l’impression que dans l’état d’abandon moral, de déculturation et de manque d’éducation où se trouvent aujourd'hui les masses, le suffrage universel en vient à se confondre de plus en plus avec l’audimat et vous connaissez peut-être mieux que moi quels sont les ressorts des émissions à succès.
"En revanche, là où Ségolène Royal se trompe probablement, c'est de croire que les Français refuseraient, s'ils étaient consultés, de toucher à la retraite à 60 ans."

Pour sûr ! Les Français sont mûrs pour le roller jusqu'à soixante-dix ans, la calvitie dans le vent et la pommade anti-ride dans le sac à dos à motif de mangas, en route pour la pride de leur choix. Yvan le Chronique ne manque pas de foi dans l'efficacité de son inlassable propagande. Les chroniqueurs ne sont pas les payeurs, c'est bien connu.

Là où les partisans d'un référendum sur la bâche (mot français immédiatement compréhensible), se trompent peut-être c'est de croire que les Français accepteraient, s'ils étaient consultés, de l'interdire. Rien n'est moins sûr. Car les mêmes qui veulent s'accrocher aux branches et continuer à bosser, à faire un effort (alors qu'on vient de leur faire le portefeuille) pourraient bien être les mêmes qui voudraient se rengorger de leur ouverture d'esprit et refuser de stigmatiser certaines populations.

De façon générale, on a tendance à ne pas assez tenir compte de tous ceux qui veulent faire les beaux.
Citation

Là où les partisans d'un référendum sur la bâche (mot français immédiatement compréhensible), se trompent peut-être c'est de croire que les Français accepteraient, s'ils étaient consultés, de l'interdire. Rien n'est moins sûr.

Bien d'accord avec vous, et c'est là que je trouve le communiqué fort léger. C'est sous-estimer la puissance des médias et du lavage de cerveau. Et puis, les chiffres ne signifieraient rien quant aux statistiques de population.

Voyez ce qui se passe dans les médias à propos du raid israélien... D'ailleurs, va-t-on faire un communiqué sur ce faux convoi humanitaire mis en musique par la Turquie ?
Seuls les utilisateurs enregistrés peuvent poster des messages dans ce forum.

Cliquer ici pour vous connecter