On trouvera dans le dernier numéro de
Diapason, juillet-août 2010, p. 10, troisième colonne, un écho de cet éditorial de l'In-nocence. Plus loin, Ivan A. Alexandre consacre sa chronique à la chanteuse Lady Gaga et écrit : « Le monde ancien transmettait de génération en génération des "valeurs" plus ou moins immuables. Tandis que, pour reprendre le vieil aphorisme de Tocqueville, "dans les démocraties, chaque génération est un peuple nouveau". Au modèle paternaliste qui prétendait transmettre aux masses l'art de l'élite succède le modèle participatif dont le programme est d'inculquer à l'élite l'art des masses. Or la musique du peuple nouveau n'est pas Dusapin, pas même Phil Glass, mais Lady Gaga. » (p. 40)
Il conclut en ces termes : « Si vous êtes arrivés jusqu'ici, vous vous demandez depuis un moment : (...) que vient faire Lady Gaga chez Mozart et Pablo Casals ? Qu'importe au fidèle de
Diapason le succès ou l'insuccès de ce qui n'est finalement rien d'autre que le dernier emballage de la pompe à dollars ? Finissons donc par où le
Mainstream de M. Martel finit aussi : " Nous sommes dans l'effarement face à ce que nous voyons disparaître sous nos yeux, assis au milieu des ruines du monde passé. " L'effarement, donc autant que possible, aussi longtemps que possible, la résistance. Nous avons grandi avec et par la certitude que l'universel s'incarnait dans
La Passion selon Saint Matthieu. On nous prie désormais de croire que ce n'était qu'un leurre, un hochet secoué entre snobs, et que l'universel appartient au vaste monde mondialisé, son seul juge, son seul garant. Or quelque chose dans ce marché nous écœure. Une loi peut-être arbitraire et désuète nous interdit de souscrire entièrement à ce que M. Martel nomme la "diversité standardisée". Bach me force à résister. Pourtant, le ciel m'est témoin, je suis un démocrate ordinaire. J'adore Lady Gaga. »
Ce Martel est-il le ridicule speaker de France-Culture qui faisait la leçon à Alain Finkielkraut recevant Renaud Camus ? Que les In-nocents me pardonnent de citer la prose journalistique de M. Alexandre : une certaine coïncidence d'idées n'excuse pas les fautes de langue et de raisonnement que la copie de son article me fait voir.
On remarquera peut-être avec intérêt que les idées défendues ici finissent par percer dans des journaux où on ne les attendait pas.