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Du néonazisme à l'islamisme

Envoyé par Utilisateur anonyme 
Utilisateur anonyme
18 mai 2008, 16:41   Du néonazisme à l'islamisme
J'ai retrouvé le récit de deux personnes illustrant particulièrement bien l'existence de passerelles entre le nazisme et l'islamisme : il s'agit de David Myatt (I) et de Albert Huber (II) :

I - David Myatt



David Myatt, fondateur du très radical Mouvement National Socialiste Britannique, qui fut condamné et emprisonné pour des attaques racistes, a changé son nom en Abdul Aziz ibn Myatt.

Myatt est l’auteur d’un manuel de terrorisme fasciste et un ancien leader d’un groupe d’extrême droite ultra-violent "Combat 18". Mais voilà que le désormais quinquagénère arborant une barbe rousse et brousailleuse souscrit à l’islamisme radical.

Dans un essai publié sur internet et intitulé "Du Neo-nazisme à l’Islam", Myatt se demande : "Comment se fait-il que moi, un occidental qui a derrière lui 25 années d’engagement politique dans des organisations d’extrême-droite, ancien leader de la branche politique du groupe neo-nazi Combat 18, j’en sois venu a me présenter sur le seuil d’une mosquée avec le désir sincère d’y entrer et de me convertir à l’Islam ? Alors qu’il s’agit de ces mêmes gens que j’ai affrontés dans les rues, que j’ai insultés et contre lesquels j’ai usé de moyens violents - j’ai en effet fait de la prison pour avoir été le meneur d’un gang de skinheads lors d’une attaque contre des Pakis’."

Dans une interview ultérieure, Myatt se prononce pour l’assassinat de tout musulman qui enfreindrait son voeu de loyauté à l’Islam, ainsi que pour l’établissement d’un Super-Etat musulman. Il se décrit comme ayant été "staunchly opposé à l’immigration de non-blancs en Angleterre et emprisonné à deux reprises pour violences exercées dans la poursuite de mes objectifs politiques".

Il ajoute : "J’ai passé plusieurs décennies de ma vie à combattre pour ce que je considérais être mon peuple, ma race et ma nation, et j’ai écopé de deux peines de prison à cause de mes activités politiques."

Mais désormais son crédo a changé : "Le pur et authentique Islam du renouveau, qui reconnaît le Jihad pratique (la guerre sainte) comme un devoir, est la seule force qui soit capable de combattre et de détruire le déshonneur, l’arrogance, le matérialisme de l’occident... Pour l’Occident, rien n’est sacré, excepté peut-être les sionistes, le sionisme, le canular du soi-disant holocauste, et les idoles que l’Occident et ses laquais vénèrent, ou prétendent vénérer, comme la démocratie."

"Ils veulent, et exigent, que nous abandonnions la pureté de l’islam authentique et soit que nous nous prosternions devant eux et leurs idoles, soit que nous acceptions le soi-disant Islam sécularisé et docile qu’ils ont créé avec leurs laquais apostats."

"Ce sera peut-être une très longue guerre, des décennies ou plus - et nous devons, nous Musulmans, nous organiser en conséquence. Nous devons affirmer le Jihad pratique (la guerre sainte) - prendre part au combat visant à libérer nos terres des kuffars (incroyants). Le Jihad est notre devoir."

Myatt, après un bref épisode monacal suite à son second séjour en prison, affirme qu’il est devenu musulman alors qu’il travaillait seul pendant de longue heures dans une ferme. Après une enfance en Afrique, il déménagea en Grande-Bretagne en 1967 et vécu dans le Worcestershire. En juillet 2000, Searchlight, le magazine anti-fasciste, le décrivait comme "Le nazi idéologique le plus radical des îles britanniques, préchant la guerre des races et le terrorisme".

Myatt fut le créateur et l’architecte du NSM et fut très engagé dans la direction de Combat 18. Il publia un communiqué suite à l’attentat à la bombe à clous de Soho qui disait : "Ni moi ni personne d’autre lié au NSM ne peut être tenu responsable pour ces bombes de quelques manières que ce soit. Cette responsabilité revient à celui qui les a fabriquées, posées et déclenchées. Seule cette personne, et Dieu, connaissent les motivations cachées derrières les attentats."

Myatt déclara que "toutes les bombes sont abominables et barbares", qu’elles soient déclenchées par une personne isolée, les gouvernements occidentaux en Irak ou les Sionistes en Palestine."

"Le NSM considère la création d’une situation révolutionnaire dans notre pays comme nécessaire car nous souhaitons construire une société entièrement nouvelle, basée sur l’honneur personnel, et croyons que cela ne peut se faire que par la destruction de la société actuelle déshonnorante et corrompue."

"Cependant, le NSM n’a jamais prêché, ni cherché à inciter, ce que l’on appelle la ’haine raciale’. Au contraire, nous nous sommes efforcés de propager les valeurs de l’honneur, de la loyauté et du devoir du guerrier, afin de rendre le peuple britannique conscient de ces valeurs, et de le faire revenir à cet ancestral héritage de la culture du guerrier."

Myatt a récemment déclaré qu’il avait abandonné l’espoir d’une percée par l’extrême-droite et croyait désormais que les Musulmans étaient le meilleur espoir dans le combat contre le Sionisme et l’Occident. "Dans les pays occidentaux, il n’y aura aucun soulèvement, ni aucune révolution, provenant des nationalistes, des nationalistes raciaux ou des Nationaux Socialistes - parce que ces groupes manquent du désir, de la motivation et de l’ethos nécessaires à la réalisation de leurs objectifs déclarés et parce qu’ils n’ont pas le soutien de leur propre peuple, ne serait-ce que d’une minorité importante," affirme-t-il.

"Si ces nationalistes, ou certains d’entre eux, désirent nous aider, nous soutenir... ils peuvent faire la seule chose juste et honorable, c’est-à-dire se convertir, revenir, à l’Islam - accepter la supériorité de l’Islam sur toute chose et chaque élément de l’Occident."


II - Albert (Ahmed) Huber



LE MONDE | 03.05.2002

Rachmaninov, Richard Clayderman, les discours de l'ayatollah Khomeiny ou encore les chants du IIIe Reich : on trouve de tout parmi les cassettes empilées dans la voiture d'Ahmed Huber. Au premier abord, l'homme est affable et courtois. Une sorte de grand père à la démarche claudicante, tout en rondeurs et en cheveux blancs. Il reçoit dans son pavillon de banlieue à Muri, près de Berne, à proximité du nouveau siège du ministère public suisse. Ancien administrateur de la société Al-Taqwa Management, Ahmed Huber a été placé, le 7 novembre 2001, sur la "liste noire" américaine du terrorisme. On ne peut pas dire que cela le perturbe. "Vous voulez mon CV ? J'ai des photos, aussi, pour illustrer."

Il fut un temps où Ahmed s'appelait Albert. Fils d'une famille bourgeoise suisse, Albert Huber étudie le droit et rejoint les rangs du Parti socialiste de son pays dans les années 1950. "On m'a dit : camarade Huber, on a besoin de toi comme rédacteur pour notre journal. Tu travailleras auprès du gouvernement et du Parlement." En novembre 1959, Albert Huber héberge trois Algériens du FLN, poursuivis par la police pour avoir acheté des armes. "C'était un ordre du parti. Ces trois hommes brillants m'ont éclairé. De leur bouche, j'ai entendu pour la première fois parler des Frères musulmans." Dès lors, Albert Huber lit, s'instruit, écoute. En 1962, il se convertit au Centre islamique de Genève, créé par Saïd Ramadan, dont le fils Hani a pris la succession. Le poste d'observation du journaliste Huber, au sommet du pouvoir suisse, est privilégié. Sa conversion intéresse fortement les autorités égyptiennes. Il est invité à l'ambassade, puis au Caire, haut lieu du panarabisme. "J'ai été reçu par Nasser, un homme formidable. Il m'a dit qu'un seul autre pays avait lutté contre nos trois ennemis que sont la décadence occidentale, le marxisme et le judaïsme sioniste : l'Allemagne." L'Allemagne nazie. C'est alors qu'Albert devient "Ahmed" et que le socialiste se transforme en un militant de synthèse, mélange d'islamisme, de panarabisme et d'antisionisme. "Vous connaissez ce livre ? Il est passionnant ", sourit Ahmed Huber, en brandissant "Le Croissant et la croix gammée", de Roger Faligot et Rémi Kauffer, ouvrage consacré aux "secrets de l'alliance entre l'islam et le nazisme de Hitler à nos jours". Ahmed Huber ne cache rien de ses opinions : il les étale comme les cartes d'un jeu gagnant. A 74 ans, il jubile et revendique ses accointances sulfureuses, comme celle avec Johannes von Leers, adjoint de ses anciens compagnons le banquier suisse François Genoud, sympathisant nazi ami de l'Egypte et créateur de la Banque commerciale arabe à Lausanne.

Marié à une Egyptienne, père d'un avocat et d'un informaticien ayant combattu les Soviétiques en Afghanistan pendant quelques mois, Ahmed Huber entretient son carnet d'adresses depuis trente ans, dans le monde arabe, en participant à des conférences sur l'islamisme. C'est au cours d'une de ces conférences, organisée en Iran en 1988, qu'il aurait rencontré Youssef Nada. "Il m'a proposé de devenir conseiller d'Al-Taqwa Management. Il avait besoin d'un Suisse, spécialiste des médias, pouvant faire face en cas de problème." C'est également à l'occasion de conférences à l'étranger, il y a six ans,qu'Ahmed Huber fait la connaissance de proches d'Oussama Ben Laden. "Deux ou trois fois, la famille Ben Laden a été le sponsor d'Al-Taqwa. C'est normal : il s'agit de la plus grande compagnie de construction du monde musulman. Mais ils se sont désolidarisés d'Oussama." Ahmed Huber ne se fait aucun souci pour la suite de l'enquête conduite par les autorités suisses. "Au parquet fédéral, ce sont des gens bien", dit-il. Ahmed Huber parie sur une issue favorable, jurant qu'aucun lien ne peut être établi entre Al- Taqwa et des organisations terroristes. Heureux de ses effets, Ahmed Huber disserte sur les bons et les mauvais juifs, la disparition "nécessaire" de l'Etat d'Israël et assure que ses idées comptent des partisans dans toutes les sphères de la société suisse. "Bush et ses conseillers sionistes ont commis une grave erreur en s'attaquant aux financiers arabes, liés aux grandes familles d'Arabie saoudite, de Jordanie, du Maroc ou des émirats du Golfe. Ils désavouent ainsi leurs propres alliés. On dirait vraiment un éléphant dans un magasin de porcelaine."

C'est peu dire que la présence du candidat d'extrême droite au second tour de l'élection présidentielle française réjouit l'ancien administrateur d'Al-Taqwa. "C'est formidable comme résultat ! Il n'y a plus qu'à surmonter les manifestations de rue marxistes !" Ahmed Huber connaît le leader du Front national depuis des années. Il dit lui avoir rendu visite dans sa résidence de Saint-Cloud et avoir eu avec lui bien des discussions sur l'islam et les Arabes. "Son programme n'a rien de choquant, explique M. Huber. Il veut pratiquer la même politique que celle des pays musulmans : aucun étranger ne peut entrer dans le pays sauf s'il est touriste ou diplomate, ou alors s'il a un contrat de travail et qu'on l'invite. Mais, pour cela, il faut remplir des conditions : pas d'implication syndicale, pas de relations avec les femmes indigènes..."
Utilisateur anonyme
18 mai 2008, 17:01   Re : Du néonazisme à l'islamisme
« Rachmaninov, Richard Clayderman, les discours de l'ayatollah Khomeiny ou encore les chants du IIIe Reich »

Sympa…
Cherchez l'intrus!
En tout cas merci à Stephane de nous éclairer ainsi sur ce que nous pressentions déjà depuis un certain temps.
L'alliance bruns verts rouges et la carrière de ces deux sinistres loustics ont été analysées dans le détail il y a cinq ou six ans par Alexandre Del Valle.
Utilisateur anonyme
18 mai 2008, 20:44   Re : Du néonazisme à l'islamisme
Ces deux-là font penser à Jacques Vergès. Que pensez-vous du film qui a été réalisé à son sujet ?
Utilisateur anonyme
18 mai 2008, 23:55   Re : Du néonazisme à l'islamisme
Sans vouloir prendre la défense de M. Abdul Aziz ibn Myatt (non, vraiment aucune envie) il apparaît clairement, et c'est indéniable, que nos sociétés entièrement désacralisées ne répondent plus, ou très imparfaitement, à ce besoin qu'ont les individus d'appartenir à une communauté de destin (P. Sloterdijk parle du "besoin de communauté chaude"); appartenance valorisante qui vaut en proportion de ce que les membres d'une communauté se doivent les uns aux autres, et à personne d'autre, et la première chose qu'ils se doivent consiste à s'assurer de leur sécurité et de leur bien-être en commun.
Si nous n'avons rien à apporter aux autres, si nous ne faisons pas la différence entre membres et non-membres, nous n'avons plus aucune raison de constituer une communauté.

Si l'homme moderne est aujourd'hui sans cesse à la recherche de lui-même, c'est précisément parce que son identité n'est plus constituée par rien, et ce rien, l'islam, lui, se propose de le remplir.

Voilà qui devrait nous interroger !
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