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Communiqué n° 1076 : Sur le "syndrome Domenech"

Communiqué n° 1076, mercredi 23 juin 2010
Sur le "syndrome Domenech"

Le parti de l'In-nocence se félicite de voir l'équipe nationale de football, qu'on nous a longuement dépeinte depuis dix ans comme emblématique de la France "black blanc beur" et de la "diversité" révéler en effet, avec une méritoire exactitude et un louable souci du travail mené à terme dans les moindres détails, la réalité de ce que signifient ces utiles concepts. Il propose, reprenant une expression de M. Alain Finkielkraut, d'appeler "syndrome Domenech" l'attitude dominante et le discours du complexe médiatico-industriel au cours de ces mêmes années et aujourd'hui plus que jamais, attitude et discours selon lesquels il ne se passe rien, tout va très bien, les difficultés sont passagères et c'est le résultat final qui compte seul. Le résultat final de M. Domenech est en pleine lumière, celui des Amis du Désastre ne l'est pas moins mais continue, lui, d'être officiellement couvert par les manifestations quotidiennes du "syndrome Domenech", cette pratique obstinée de l'aveuglement militant.
Il me semble que Domenech est un concept trop flou pour en faire un symbole. Ce bonhomme est insaisissable, on pourrait mieux l'envisager comme quintessence de la tête à claques.
Excellent, et tout à fait pertinent.

On pourrait aussi parler d'un syndrome "équipe de France" pour désigner cet autisme hautain face au réel qui ronge bon nombre de nos concitoyens sur pas mal de sujets politiques et économiques, cet aveuglement par rapport aux enjeux du présent qui se conforte dans l'évocation stérile et sénile des Heures glorieuses de la Nation, cette certitude hybristique d'être les meilleurs et de pouvoir faire au monde entier la leçon sur tout, cet orgueil qui lorsqu'il se heurte au réel agonise affreusement dans la recherche d'un traitre au milieu de nous (j'ai été étonné que Patrice Evra n'ait pas en toute logique attribué les déboires de son équipe à l'action malfaisante de Nicolas Sarkozy, comme il est de coutume depuis quelques années de ce côté-ci des Pyrénées), et qui ne maque jamais d'affirmer en dernier lieu son impuissance boudeuse dans un recours pathétique à la grève.
Il y a plusieurs équipes de France où règne un bon état d'esprit. Le Foot professionnel brasse trop d'argent, la dérive est fatale.
In Le Figaro

Le stade Charléty mis à sac par des supporteurs algériens
Venus voir le match États-Unis-Algérie, hier à Paris, ils ont réagi par la violence à la défaite de leur équipe.

FOOTBALL Dans la chaleur étouffante du RER B, hier soir, vers 19 heures, les usagers ont modérément apprécié de voir leur rame bloquée en pleine station à Denfert-Rochereau avant même la grève, qui devait commencer dès 20 heures. « Le train est arrêté momentanément en raison de la présence de supporteurs sur les voies » , s’excusait le conducteur. Une station plus loin, à Cité universitaire, ce quartier du sud de Paris vivait de spectaculaires scènes d’émeute. Des centaines de jeunes venus voir le match ÉtatsUnis-Algérie sur grand écran au stade Charléty ont réagi par la violence à la défaite de l’équipe qu’ils soutenaient.

Bilan de cette heure d’hystérie collective, qu’un gradé de la préfecture de police de Paris qualifie de « coup de chauffe » : une quinzaine de voitures dégradées ou renversées, dont au moins deux parties en fumée, trois scooters au moins incendiés, mais aussi des vitrines de magasins brisées, des feux rouges cassés, et une indescriptible cohue. La réplique policière a été à la mesure du déchaînement : pas moins de 109 vérifications d’identité en quelques minutes. Cinq émeutiers ont été pris en flagrant délit de destruction et devraient être mis en examen aujourd’hui, tandis que la police se préparait hier soir à de possibles mises en examens pour d’autres fauteurs de troubles, placés en garde à vue. Pour échapper aux forces de l’ordre, certains jeunes n’ont pas hésité à traverser les voies du RER. L’intervention des unités de police a sans doute permis d’éviter que les supporteurs ne s’en prennent à la maison des États-Unis qui accueille des étudiants américains dans la Cité nationale voisine de Charléty.


Jets de canettes et de bouteilles

L’ambassade des États-Unis à Paris a été alertée de ces troubles et en a rendu compte à Washington. On estimait hier entre 200 et 300 le nombre de jeunes qui ont déclenché ces violences, s’en prenant à un bus, mais aussi aux forces de l’ordre avec des projectiles divers.

Le 18 novembre dernier, déjà, après la première qualification de l’Algérie au Mondial de football depuis 1986, des incidents s’étaient produits dans plusieurs grandes villes de France, dont Paris et Marseille, avec des blessés légers et près de 150 véhicules brûlés.

Quelques jours plus tôt, lors du match Algérie-Égypte, le 14 novembre, des heurts avaient eu lieu à Marseille, avec notamment des jets de canettes et de bouteilles sur les forces de l’ordre. De légers incidents s’étaient également produits à Marseille et dans d’autres villes françaises le 28 janvier, après la défaite de l’Algérie contre l’Égypte en demi-finale de la Coupe d’Afrique des nations.
Il faut souhaiter pour les Etats-Unis que ces jeunes remplis d'énergie seront sensibles à leur opération de lobbying dans les banlieues françaises.
Citation

L’ambassade des États-Unis à Paris a été alertée de ces troubles et en a rendu compte à Washington.

C'est vrai que l'ambassade américaine cherche ardemment à se constituer des réseaux de jeunes "de la diversité" comme interlocuteurs privilégiés de la France d'après... (Voir ici.) Les voilà servis !
Le NYT fait un parallèle entre Finkielkraut et Le Pen (au sujet de "l'ethnicisation" du débat sur l'équipe de France). C'est dire que le bobo américain est incapable de faire dans la nuance (le NYT, il y a quelques mois, publiait un éditorial renvoyant dos à dos la France et le Taliban à propos de la loi anti-burqa).
Utilisateur anonyme
24 juin 2010, 13:11   Re : Communiqué n° 1076 : Sur le "syndrome Domenech"
Pouvez-vous nous donner un lien vers cet article, cher Bruno Chaouat ?
Utilisateur anonyme
24 juin 2010, 13:40   Re : Communiqué n° 1076 : Sur le "syndrome Domenech"
Merci, cher Marcel Meyer.

On imagine la psychée progressiste américaine, si fortement structurée par la lutte des "Civil Rights", tout à fait impuissante à distinguer l'originalité de la situation française.
24 juin 2010, 13:45   Anosognosie
Intéressant article dans la même édition du NYT sur le thème qui nous occupait hier sur un autre fil: le déni de réel. L'article conclut comme nous le faisions: une partie du cerveau recule face à la conscience de la mortalité pendant que l'autre partie lui vient en aide par des "confabulations" (des explications abracadabrantes et d'apparence rationnelles qui doivent servir d'arc-boutant à la cathédrale des mythes). L'impréparation à la mort ainsi, s'organise, par une fallacieuse préservation de soi face au désastre et aux perspectives croissantes de l'anéantissement du réel tel que le sujet s'en est fait le familier, en a acquis une maîtrise relative, où logent ses espoirs d'une suite à sa vie, etc.
I C I

Anosognosie

....the idea of trying to devise a set of experiments to determine whether someone is pretending to not-know something. Are they feigning a lack of awareness? Are they truly oblivious? Or is that knowledge buried somewhere in the brain? Do we live in a cloud of belief that is separate from the reality of our circumstances?

V.S. RAMACHANDRAN: Absolutely, and overall, fortunately, it’s a positive cloud in most of us. If we knew about the real facts and statistics of mortality, we’d be terrified.

Pardonnez cette question de béotien mais pourquoi pas Agnosonosie ?
de "nosos", maladie et "gnosis" connaissance, avec un "a" privatif, non ?
Peut-être parce qu'il s'agit d'un syndrome qui, à l'origine, fut décrit par un neurologue comme "méconnaissance de la maladie" (anosognosie), cependant qu'au plan politique nous la transposons comme "maladie de la méconnaissance" (de la mort, du Désastre socio-politique, etc.), ce qui devrait se dire, comme vous le suggérez agnosonosie. Mais c'est là de ma part spéculation d'amateur. Jean-Marc devrait vous éclairer mieux que moi sur cette question d'étymologie et de morpho-phonologie gréco-latine.
Citation
bruno chaouat
Le NYT fait un parallèle entre Finkielkraut et Le Pen (au sujet de "l'ethnicisation" du débat sur l'équipe de France). C'est dire que le bobo américain est incapable de faire dans la nuance (le NYT, il y a quelques mois, publiait un éditorial renvoyant dos à dos la France et le Taliban à propos de la loi anti-burqa).

Je n'ai pas touvé que le NYT tombait ici dans ce travers.
Cher Bernard, pour la burqa, je vous l'assure. Pour Finkielkraut/Le Pen, vous avez raison, c'est beaucoup moins clair.
"Le syndrome Domenech?" Une variante perfide (ou perverse), ou une ingénieuse ( ou inconsciente) adaptation de la méthode Coué.
Le syndrome Domenech ou la méthode Coué blessures.
Le "message" ci-dessous a été envoyé à mille ou deux mille destinataires (qui n'en peuvent mais) par un """"universitaire"""" (avec des milliers de guillemets), dit aussi """""enseignant-chercheur""""" depuis les lois Jospin.



NICOLAS SARKOZY VIENT DE S'AUTO-PROCLAMER ENTRAINEUR DE L'EQUIPE DE FRANCE DE FOOT.

ENCOLLONS TOUT CE JOLI MONDE GAIEMENT DANS LES MANIFS.
Oui et non, il y a aussi l'aveuglement pathologique bobo classique qui fonctionne à plein, chez ces éditorialistes, alors même que ce journal publie une série d'articles sur l'anosognosie ! Leur déni de réel est un miroir du nôtre: dans 20 ans, l'anglais (enfin, l'anglo-américain) sera contesté comme première langue du pays et les personnes et familles états-uniennes se revendiquant des origines récentes ou des provenances extérieures aux Etats fédéraux seront majoritaires, véritablement majoritaires, comme cela n'est pas encore envisageable en France. Le terme ghetto nous vient d'outre-atlantique et il est autrement plus prégnant dans nos sociétés urbaines d'Europe que le mot "droits civiques"; nous sommes, en matière de Grand Remplacement, à la remorque des Etats-Unis, comme pour à peu près tout; la différence entre eux et nous tient au fait que leurs bobos-dénégateurs sont moins offuscatoires et agressifs que les nôtres, quite simply parce que la société américaine est plus plastique, moins ancienne que les sociétés européennes, que l'espace nord-américain est plus vaste, l'esprit de ses habitants plus mol que le nôtre à réagir aux "accommodements raisonnables", lesquels, avant de nuire dans la sphère politique, ont chez eux un immense territoire fédéral à s'asservir.
Il y a remplacement et remplacement. L'hispanisation des US ne menace en rien les valeurs libérales et la culture politique de ce pays. On ne peut pas en dire autant de l'Europe.
L'Amérique hispanique ne paraît pourtant guère cultiver les valeurs libérales...
26 juin 2010, 12:18   Amérique hispanique
Bien cher Marcel, je ne comprends pas votre message.

Des pays comme le Mexique ont pris le chemin du libéralisme. Des pays comme la Colombie ou le Chili ne l'ont jamais quitté.
26 juin 2010, 14:09   Re : Amérique hispanique
Le libéralisme, que j'employais ici dans son sens classique, c'est-à-dire avant tout politique, n'était pas vraiment la caractéristique du Chili de Pinochet.
Je comprends mieux. Cela tient au caractère de mot "libéral", qui a vraiment beaucoup d'acceptions...
Utilisateur anonyme
26 juin 2010, 16:05   Re : Eclipses du libéralisme
Le libéralisme politique a aussi connu de nombreuses éclipses en Europe. Sans remonter trop loin, on peut mentionner l'Espagne de Franco, le Portugal de Salazar (puis de Caetano), sans compter les nombreux pays européens sous la férule communiste, comme l'Allemagne de l'Est il y a un peu plus de 20 ans seulement. Au demeurant les émigrés hispaniques sont de religion catholique et j'imagine qu'ils adhèrent aisément aux valeurs libérales du système américain. Je doute donc que l'on puisse parler de "Grand remplacement" dans ce cas. Simplement, la carnation du WASP foncera quelque peu. Ce qui, d'un point de vue esthétique, n'est pas déplaisant.
Concernant l'Europe : bien sûr, bien sûr, notamment au Sud et à l'Est. Mais c'est tout de même elle qui l'a inventé, le libéralisme, n'est-ce pas ?

Quant aux conséquences de l'hispanisation des États-Unis, je vous trouve bien optimiste. les "Hispaniques" qui s'y installent sont très rarement des descendants des colons espagnols (dans le genre de Nicolás Gómez Dávila) et les so-called ghettos hispaniques des grandes villes américaines n'ont, en matière de sensibilité, rien à envier aux quartiers populaires de la France d'après.
Vous devez avoir largement raison, cher Côme, ne serait-ce que parce que ces immigrés hispaniques américains, même illégaux -- ce qui les fait un peu ressembler à nos Chinois de Belleville --, revendiquent leur le drapeau de l'Union, ne conchient pas les Etats-Unis d'Amérique où ils ont toute leur vie rêvé de s'installer, à la différence de ce que font nos racailles chéries et leurs amis remplacistes de la télévision française.

Pour le reste, carnation dorée, etc.: tous les goûts sont dans la culture.
Bien cher Marcel,

Cela dépend. Il y a certes des ghettos, comme on dit. Il y a aussi une immigration hispanique qualifiée, et une immigration hispanique blanche, actuellement fortement vénézuélienne, après avoir été cubaine.

Par ailleurs, les Américains d'origine hispanique sont connus pour leur nationalisme "Américain". Je crois avoir déjà raconté ici l'anecdote suivante : étant entré dans un petit restaurant du Spanish Harlem, j'ai noté que tout était écrit en espagnol, sauf une grande affiche, à la meilleure place, et sur laquelle on voyait un drapeau américain et le fameux serment I pledge allegiance to the Flag of the United States of America, and to the Republic for which it stands, one Nation under God, indivisible, with Liberty and Justice for all.

Vous pouvez chercher loin en France ce genre de chose.
J'espèreque vous avez raison, très sincèrement.
Cette image a le même contenu de réalité que le plein empoi.
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