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Conversation avec Cassandre, Introduction - I

Chers amis In-nocents, c'est avec un grand plaisir que Canal PI vous propose, parallèlement à la nouvelle série d'entretiens en cours avec Renaud Camus, de suivre une "conversation avec Cassandre", qui sera elle aussi diffusée en une suite d'épisodes publiés progressivement. Une des voix les plus remarquables de ce forum aborde sans détours les principaux sujets qui motivent ses interventions ici, de l'islam au "cinémonde". L'expérience de l'Algérie étant au cœur de ce dialogue, comme chacun peut l'imaginer, il a paru souhaitable de commencer par une introduction biographique afin de mieux saisir les fondements et raisons de ce qui suivra, à travers la richesse et l'intérêt exceptionnel d'une vie particulière.

Conversation avec Cassandre, Introduction, première partie.




Cassandre, vous êtes splendide !
Passionnant. Merci !
Et c'est fort bien filmé...

Compte-tenu des immenses souvenirs de Cassandre, je suggère que des discussions ultérieures soient accompagnées de documents iconographiques : on aimerait voir ces lieux si bien décrits.

Bien chère Cassandre (l'émotion de vous voir enfin a fait que j'ai perdu mon "bien cher" dans le message précédent, c'est dire !), une question : connaissez-vous Bachir Ridouh, qui a co-réalisé un petit film à propos de Fanon, film que j'ai vu à la Martinique ?
Quelle femme et en plus elle est belle.
Et la musique d'ouverture, c'est le tic toc choc de Couperin ? Splendide !
La suite, la suite !
Utilisateur anonyme
04 juillet 2010, 09:58   Re : Conversation avec Cassandre, Introduction - I
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Magnifique !

Comme nombre de personnes sur ce forum j'imagine, je suis ravie de découvrir la voix et le visage de Cassandre.
Et même la verdure et les fleurs qui entourent Cassandre ajoutent au plaisir. Un très grand merci pour tous ces efforts communs !
C'est formidable, un grand plaisir merci beaucoup !
Merveilleux, passionnant ! Et l'image est digne du propos. Vous avez bien fait d'engager cette jeune et jolie actrice pour tenir le rôle de Cassandre. Elle s'en tire d'ailleurs à merveille. N'était l'impossibilité que cette jeune femme ait été mariée en Algérie avant l'indépendance, on finirait par se convaincre que c'est vraiment elle. Et le titre est superbe. Mieux encore que Conversation dans le Loir-&-Cher.
Pour avoir vécu en Algérie en 1969 et 1970, je ne peux que confirmer ce que dit Cassandre, à propos de la non hostilité des Algériens envers les Français. Je n'avais que 14 ans, mais mes parents me laissaient sans problème prendre le car pour aller passer l'après-midi à me promener dans les rues d'Oran, ce que ma mère m'aurait absolument refusé si elle avait eu vent de problèmes possibles.
Un souvenir personnel, pardonnez-moi, mais c'est pour aller dans le même sens.
Nous habitions Rabat, rue de Tadla, et j'allais toute seule au cours de danse, ( chez Mme Matzneff, qui habitait dans le quartier arabe ).
J'avais huit ans, ou un peu moins, l'an 55 du siècle précédent. Un jour que je croisais quelques garçonnets ( ils étaient quatre ), je passe entre eux, confiante mais timide, je baisse la tête, et à ma surprise, je sens une bouche déposer un baiser sur ma nuque, sans parole... Voilà tout.
C'était bien ça la grande surprise ? Un triomphe !
Merci à tous.
L'actrice, comme d'hab, n'a aucun mérite : sosie parfait du personnage, elle a le physique de l'emploi et a été totalement mise en confiance par le réalisateur .
Permettez-moi, chère Cassandre, de joindre ma voix au chœur des louanges et ma personne au cercle des admirateurs enamourés.
Il est pertinent de "tordre le cou" à quelques idées reçues, tout idéologiques, sur l'Algérie française, en particulier celle qui voudrait que les Français d'Algérie aient tous été "de droite", "fascistes", "racistes" (évidemment), "privilégiés", "nantis", grands propriétaires terriens faisant suer le burnous. Il suffit de consulter les résultats des élections législatives et autres entre 1910 et 1956. Les Pieds noirs à + de 60 % votaient à gauche : SFIO, radicaux, SFIC et dans les années 1920-30, c'est en Algérie que le pari communiste obtenait, hors de la banlieue rouge et du Pas de Calais ses meilleurs résultats. Cela, en soi, ne doit pas nous étonner : l'Algérie a été en partie peuplée par des républicains éloignés de France après le coup d'Etat de Louis-Napoléon B, par des communards exilés, par des Alsaciens et Lorrains qui, après la défaite de 1870, ne voulaient pas subir la férule prussienne. A ce vieux peuple de gauche se sont agrégés des Andalous, des Siciliens et des Italiens du sud fuyant la misère, des républicains espagnols. Et si les partis de gauche (radicaux, SFIO et pendant un temps, le PC algérien) ont été hostiles à l'indépendance, c'est parce qu'ils tenaient à conserver leur électorat d'Algérie.

Pour ce qui est de l'absence d'hostilité à la France et aux Français, avérée avant et après 1962 en dehors des milieux islamiques, de nombreux témoins peuvent attester que la situation s'est dégradée à partir du début des années 1980, dans les pays au sud de la Méditerranée et en Afrique noire, comme si l'hostilité latente et ouverte à la France et aux Français, ayant débouché en Algérie et au Maroc sur des meurtres gratuits ou des assassinats ciblés et en Afrique sur des pogroms, touchait ceux et celles qui, nés après 1960, avaient été nourris à la haine idéologique fabriquée dans des officines d'Etat ou dans les partis uniques.
À quoi il faut sans doute ajouter la lente prise de conscience de l'échec des indépendances.
Utilisateur anonyme
05 juillet 2010, 10:46   Re : Conversation avec Cassandre, Introduction - I
Cassandre, vous rayonnez. Quelle belle lumière ! Bravissimo.
Très belle idée, merci aux vidéastes de l'In-nocence, et surtout à Cassandre qui a accepté, pour notre plus grande émotion, de découvrir sa voix et son visage. Le propos est passionnant, vivement la suite !
Je me joins au concert du fan club. Ce cadre de jardin estival est parfait. Cassandre possède un talent de conteuse manifeste: absence de tic de parole, transparence et vérité de la langue, message exempt d'emphase; tordre le cou aux mensonges par un verbe clair et nu d'emphase, voilà ce que nous ne savons plus guère faire. Que ça continue surtout!
Une question à Cassandre :

Vous dites qu'il y avait une bonne entente entre les algériens "français" et les allogènes européens. Quid alors de l'idée que les musulmans ne peuvent être intégrés en France, au motif que l'islam les en empêche ? S'agit-il du devenir actuel de l'islam ou de la nature même de cette religion ? Ou bien alors les populations étaient-elles moins musulmanes que celles issues de l'immigration en France. Qu'en pensez-vous, chère Cassandre ?
Chère Cassandre, mais vous faites un tabac ! Je viens de finir de regarder l'entretien, et permettez-moi de dire que c'est plus que justifié...
Ah ouais, mais c'est d'la triche : d'jà son papa et sa maman faisaient acteurs, alors c'est facile...
Cassandre rend justice au verbe s'exposer.
Bien cher Maître, soyez beau joueur : vous êtes très bien, mais Cassandre est hors concours !
Autant pour mon hypothèse que Cassandre, comme les autres intervenants du forum, c'est Renaud Camus...
chère Ostinato

Je ne voudrais pas que l'on me prenne pour plus savante que je ne suis. Je tente une explication mais ce n'est pas parole d'Evangile.

En Algérie contrairement à ce qu'en disent aujourd'hui les autorités algériennes et les tiermondains , la France , consciente de s'être installée dans un pays d'identé musulmane n'a pas cherché à bousculer les croyances ni les moeurs des autochtones. Elle a composé avec ces moeurs et ces croyances , mais c'est elle qui a imposé le modus vivendi. Elle a laissé les Algériens totalement libres de pratiquer leur religion de se vêtir comme ils l'entendaient, voilées on non pour les femmes, de manger et de boire ce qu'ils voulaient ou que leur imposait leur foi, mais à condition que cela ne genât pas la population d'origine non musulmane. Ainsi il n'était pas question que les musulmans prient dans la rue ou sur leur lieu de travail, il n'était pas question de tolérer leurs absences dans les écoles ou les administrations pendant le ramadan; il n'était pas question d'imposer l'interdiction du porc ni la viande hallal dans les cantines scolaires , il n'était pas question d'assourdir le voisinage par les appels bruyants à la prière, etc. En somme elle a imposé,, tout en tenant compte au maximum des traditions locales, plutôt que l'ordre colonial, l'ordre républicain, ce qu'elle n'est plus capable de faire chez elle en France où ce sont les musulmans qui lui dictent leur modus vivendi, De même elle n'a jamais cherché à faire abandonner aux Algériens leur religion. D'ailleurs certains tiers-mondistes de l'époque reprochaient beaucoup à la France ce respect de l'islam et de ses traditions, car selon eux, c'était pour la puissance colonisatrice un moyen de mieux conserver son pouvoir sur une population ainsi abrutie par l'obscurantisme ! Comme quoi vérité d'aujourd'hui ... Et les Algériens , modérés dans leur grande majorité, s'en sont trouvé fort bien. Ils n'éprouvent pas d'amertume, d'ailleurs, à se soumettre à plus forts qu'eux et la France était à l'époque une très grande puissance. Il suffit d'écouter ou de lire ce que disait ou écrivait l'universitaire professeur d'arabe Bencheikh et surtout de lire le livre de RAchid Mimouni "Le fleuve détourné" qui tous les deux évoquent avec une nostalgie poignante la douceur des ramadans de leur enfance, pour s'en persuader. Et puis, la France a commencé à perdre de son prestige après la défaite de 40 et la défaite en Indochine, et le modus vivendi a été moins bien supporté. Là dessus, une fois l'indépendance de l'Algérie acquise, les autorités du pays se sont lancées dans la surenchère identitaire pour se démarquer d'une période coloniale qui, précisément avait peu altéré cette identité. Ajoutez à ça, le réveil en Iran d'un islam revanchard contagieux qui a réveillé, partout, les démons inhérents à cette religion, la complaisance des responsables politiques de tous bords en leur faveur et l'échec abominable d'un pays aussi riche que l'Algérie et vous avez la situation actuelle en France où les immigrés d'origine musulmane, cultivent un ressentiment que l'islam, alimente, lequel entretient leur situation d'échec qui à son tour entretient le ressentiment qui pousse à se réfugier dans l'islam qui à son tour ...et ainsi de suite...
..
Cher Bruno, vous voulez dire que nous ne serions tous que des avatars de Renaud Camus ?
Une blague que j'avais faite il y a quelques mois... pas très malin.
En tout cas, j'attends, comme nous tous, la suite avec impatience.
C'est très clair, chère Cassandre. Cela tend à montrer qu'une politique ferme en France (plus ferme qu'en Algérie piuisqu'ils sont "chez nous") pourrait intégrer les musulmans. Mais sans doute est-il trop tard compte tenu de ce qu'est devenu l'islam, du cercle vicieux que vous décrivez et du nombre de fidèles de cette religion sur le territoire français.. En outre, si je comprends bien, les potentialités de cette religion sont selon vous de toutes façons dangereuses, de sorte qu'une politique ferme ne garantit pas une intégration réelle sur le long terme pour une majorité d'immigrés musulmans. Il faudrait donc inciter le plus grand nombre possible à aller vivre en terre d'Islam ?
Les Algériens les plus remuants devraient être reconduits chez eux, ça calmerait les autres.
J'ai beaucoup apprécié votre "blague" Bruno Chouat.
Il faudrait aussi collationner vos réponses chère Cassandre, avec les vidéos cela fait un tout.
Être ferme est notre dernier espoir, il n'y a pas, à moins que je sois un avatar du Prés..., d'autre choix.
Ai-je manqué quelque chose, ou est-ce qu'il n'y a qu'une vidéo pour le moment ? je veux dire, qu'une séquence...
Utilisateur anonyme
06 juillet 2010, 19:02   Re : Conversation avec Cassandre, Introduction - I
(Message supprimé à la demande de son auteur)
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