chère Ostinato
Je ne voudrais pas que l'on me prenne pour plus savante que je ne suis. Je tente une explication mais ce n'est pas parole d'Evangile.
En Algérie contrairement à ce qu'en disent aujourd'hui les autorités algériennes et les tiermondains , la France , consciente de s'être installée dans un pays d'identé musulmane n'a pas cherché à bousculer les croyances ni les moeurs des autochtones. Elle a composé avec ces moeurs et ces croyances , mais c'est elle qui a imposé le modus vivendi. Elle a laissé les Algériens totalement libres de pratiquer leur religion de se vêtir comme ils l'entendaient, voilées on non pour les femmes, de manger et de boire ce qu'ils voulaient ou que leur imposait leur foi, mais à condition que cela ne genât pas la population d'origine non musulmane. Ainsi il n'était pas question que les musulmans prient dans la rue ou sur leur lieu de travail, il n'était pas question de tolérer leurs absences dans les écoles ou les administrations pendant le ramadan; il n'était pas question d'imposer l'interdiction du porc ni la viande hallal dans les cantines scolaires , il n'était pas question d'assourdir le voisinage par les appels bruyants à la prière, etc. En somme elle a imposé,, tout en tenant compte au maximum des traditions locales, plutôt que l'ordre colonial, l'ordre républicain, ce qu'elle n'est plus capable de faire chez elle en France où ce sont les musulmans qui lui dictent leur modus vivendi, De même elle n'a jamais cherché à faire abandonner aux Algériens leur religion. D'ailleurs certains tiers-mondistes de l'époque reprochaient beaucoup à la France ce respect de l'islam et de ses traditions, car selon eux, c'était pour la puissance colonisatrice un moyen de mieux conserver son pouvoir sur une population ainsi abrutie par l'obscurantisme ! Comme quoi vérité d'aujourd'hui ... Et les Algériens , modérés dans leur grande majorité, s'en sont trouvé fort bien. Ils n'éprouvent pas d'amertume, d'ailleurs, à se soumettre à plus forts qu'eux et la France était à l'époque une très grande puissance. Il suffit d'écouter ou de lire ce que disait ou écrivait l'universitaire professeur d'arabe Bencheikh et surtout de lire le livre de RAchid Mimouni "Le fleuve détourné" qui tous les deux évoquent avec une nostalgie poignante la douceur des ramadans de leur enfance, pour s'en persuader. Et puis, la France a commencé à perdre de son prestige après la défaite de 40 et la défaite en Indochine, et le modus vivendi a été moins bien supporté. Là dessus, une fois l'indépendance de l'Algérie acquise, les autorités du pays se sont lancées dans la surenchère identitaire pour se démarquer d'une période coloniale qui, précisément avait peu altéré cette identité. Ajoutez à ça, le réveil en Iran d'un islam revanchard contagieux qui a réveillé, partout, les démons inhérents à cette religion, la complaisance des responsables politiques de tous bords en leur faveur et l'échec abominable d'un pays aussi riche que l'Algérie et vous avez la situation actuelle en France où les immigrés d'origine musulmane, cultivent un ressentiment que l'islam, alimente, lequel entretient leur situation d'échec qui à son tour entretient le ressentiment qui pousse à se réfugier dans l'islam qui à son tour ...et ainsi de suite...
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