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Communiqué n° 1084 : Sur la création de zones de silence

Communiqué n° 1084, dimanche 18 juillet 2010
Sur la création de zones de silence

Le parti de l'In-nocence, considérant que le bruit omniprésent constitue une des plus graves nocences s'exerçant sur notre société, juge souhaitable la création — afin que puissent y trouver refuge au moins de temps en temps ceux qui n'en peuvent plus de l'agression sonore permanente — de zones de silence, où serait strictement interdite toute sonorisation artificielle et sévèrement sanctionnée par la loi tout bruit inutile. Il va sans dire que l'existence de ces zones spéciales ne signifierait en aucune façon un abandon à la nocence sonore du reste du territoire. Toute émission sonore abusive devrait y faire l'objet d'amende, au contraire, au même titre que l'abandon de détritus dans l'espace public. Il serait souhaitable que le gouvernement s'entende avec la corporation hôtelière, par exemple, pour examiner les moyens d'une diminution de la nocence sonore dans les hôtels, qui, décivilisation générale aidant, rend leur séjour presque toujours insupportable désormais, à quelque catégorie qu'ils appartiennent.

La parti de l'In-nocence rappelle à cet égard la nécessité à ses yeux (et à ses oreilles) de leçons d'in-nocence, en tant qu'élément fondamental de l'enseignement au sein d'une société de plus en plus passivement soumise au contraire à la nocence généralisée, et le plus souvent gratuite.
Je suis extrêmement sensible à cette sage proposition, qui rejoint par hasard une expérience sensorielle directe et récente : arrivé hier soir dans un joli village, point trop bichonné, du Trièves, j'ai dû écourter ma promenade ce matin, car l'unique rue de l'endroit sert de route à d'énormes camions qui tuent les conversations de terrasse , assourdissent les passants, mettent la vie des enfants en péril et obligent à aller respirer de l'air ailleurs, celui de la rue demeurant longtemps empuanti ( on pense à la Place d'Italie, un lundi matin à la même heure). Deux hôtels donnent sur cette rue. On se demande ce que doivent être les réveils au matin calme. Les camionneurs, j'imagine, n'ont pas d'autre route disponible. Les habitants sont résignés et supportent cela comme on se fait au mauvais temps. L'éducation consisterait dans ce cas à éveiller la faculté d'indignation. Il arrive parfois que des habitants se révoltent, d'ailleurs, quand la sauvagerie industrielle en fait vraiment trop. Leurs combats sont héroïques et désespérés : non loin de là, la première chose que l'on voit de la vallée de Pellafol, ce sont deux éoliennes plantées au beau milieu, au mépris de toutes les démarches, procès gagnés et relancés en appel, pétitions etc, des habitants. Mieux vaut ne plus sortir de chez soi : lire les descriptions de la hideur du monde comme des satires, et de ce qu'il reste de sa beauté comme des rêves de ce qui ne sera plus.
"L'éducation consisterait dans ce cas à réveiller la faculté d'indignation"...

Cette formule me semble profondément juste, pourvu que l'indignation débouche ensuite
sur la riposte et la révolte.

Une source de nocence sonore non négligeable, ce sont ces enfants en bas âge piaillant
et vociférant avec l'assentiment de leurs "parents", qu'on rencontre désormais partout :
les transports en commun, les lieux publics, les bibliothèques...

Il faut absolument, dans ce cas de figure, que l'ami du silence sorte de celui-ci, se manifeste
et dise sa réprobation, y compris et surtout quand un nouveau-né est l'auteur de la nocence,
car l'enfant n'est pas plus sacré que le bruit.
Vains espoirs, selon moi. Champion toute catégorie de la nocence, directe et indirecte, tant que le moteur à explosion règnera sur terre, on se sera jamais tranquille.
Pour ce qui est des hôtels, je tiens à signaler que les établissements de chaîne (qui n'ont certes pas un charme fou) sont maintenant fort bien insonorisés, notamment dans les catégories supérieures (double porte, doubles vitrages, cloisons épaisses, moquettes, plafond double).

J'ai récemment passé une nuit au Sofitel de l'aéroport Charles-de-Gaulle, et je n'ai entendu ni avions, ni voisins.

Nous sommes dans la situation où une véritable forteresse "phonique" peut être construite, au prix hélas d'une forme de bunker et d'une standardisation totale.
Bien cher Buena Vista,


Pour ce qui est des bébés, c'est, je pense, une question d'usage et de mesure.

Amener un bébé dans une bibliothèque, c'est un nocence pour les lecteurs, et cela ne devrait pas se produire.

En revanche, que des parents se déplacent avec un bébé, en train par exemple, cela s'est toujours fait, et l'usage veut qu'on supporte les cris du bébé sans rien dire.

La nocence n'est pas le bruit : un bruit qui, si je puis dire, a sa raison d'être et est à sa place, n'est pas une nocence (une chaudronnerie n'est pas nocente, taper sur des bidons est nocent).
Utilisateur anonyme
19 juillet 2010, 12:14   Re : Communiqué n° 1084 : Sur la création de zones de silence
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Tout à fait d'accord avec vous, Orimont. J'ai du reste davantage d'espoir immédiat dans ce domaine, les récents progrès des accumulateurs aidant, que dans celui de la robotique anthropomorphe.
Une nouvelle m'avait accablé, il y a quelques années. On s'était aperçu que les voitures électriques posaient un sérieux problème de sécurité : elles étaient trop silencieuses ! On les a donc équipées de "bruits" artificiels...
Il me semble que de telles zones de silence existent déjà dans certains TGV (les modalités exactes restent à confirmer).


On pourra aussi méditer cette citation de Claude Lévi-Strauss, extraite de De près et de loin :

Si mon travail requiert le silence et qu'une communauté ethnique s'accommode du bruit ou même s'y complaît, je ne la blâmerai pas et n'incriminerai pas son patrimoine génétique. Je préférerai toutefois ne pas vivre trop près, et apprécierai peu que sous ce méchant prétexte, on cherche à me culpabiliser.
Utilisateur anonyme
19 juillet 2010, 13:44   Re : Communiqué n° 1084 : Sur la création de zones de silence
Call baby call



Nous amis du silence et de la volupté

Nous voulions pénétrer le secret de la vie

Nous voilà bien meurtris sur la montagne bleue

En imper de plastique,

Oh baby call baby call, on entend ça n'importe où

Call baby call

Oh baby call baby call, on entend ça n'importe où

Call baby call



Sonne le glas du temps pour nos aurores brèves

Coeur s'éprend dans les airs en cierge solitaire

Quelque soit le mystère tout entraîne vers l'ombre

Sitôt franchi la Dore, les loups ne sont plus loin

Baby call baby call, on entend ça n'importe où

Call baby call

Oh baby call baby call, à toute heure, n'importe où

Call baby call



Plutôt mourir de trouille on ne sait pas refuser

Dans l'occident blafard, l'haleine pue

Voilà nos coeurs de femmes pris dans l'essaim maudit

Crache fontaine, crache : allô, c'est moi !

Call baby call, on entend ça n'importe où

Call baby call

Oh baby call baby call, à toute heure, n'importe où

Call baby call



Nous voilà pèlerins à la chair périssable

La poussière de nos guêtres tombe au moindre mot

Vous qui mettez l'esprit à la place du coeur

Voilà le chaos rocheux : allô, c'est moi !

Oh baby call baby call, on entend ça n'importe où

Call baby call

Oh baby call baby call, à toute heure, n'importe où

Call baby call



Jean-Louis Murat - Sur l'album Parfum d'acacia au jardin.
Utilisateur anonyme
19 juillet 2010, 13:46   Re : Le silence selon le Maître.
Philosophons un peu : le "faire-silence" reste un mode de la parole, il n'implique pas nécessairement le silence complet, l'absence de toute parole. "Faire-silence" ne veut pas dire être muet."Faire-silence" ne veut pas dire s'abstenir de toute parole. Selon Heidegger, ne peut "faire-silence" que celui qui parle véritablement : "C'est seulement dans le parler véritable qu'un faire-silence authentique devient possible." (SuZ, §34, p. 165).
On m'a dit récemment que Jules César avait été le premier homme à lire silencieusement, ce qui ne manquait pas d'impressionner, voire d'effrayer, l'entourage. Est-ce vrai ?
Utilisateur anonyme
19 juillet 2010, 16:10   Re : Le silence selon le Maître.
lire silencieusement... Au yeux de Pascal Quignard la lecture est la contemplation même (in Le lecteur), c'est de la lecture que naît la contemplation, et donc le silence.
Ces zones de silence pourraient être aussi des zones où la pollution lumineuse serait absente...
L'éducation consisterait dans ce cas à éveiller la faculté d'indignation.

Très belle formule en effet... On notera toutefois que la faculté d'indignation existe toujours bel et bien, et qu'elle a été totalement dévoyée pour ne s'exercer plus que sous la forme hautement grotesque des gesticulations citoyennes des tenants de l'Empire du Bien. Le problème serait moins de l'éveiller (elle ne l'est peut-être que trop) que de la ramener dans son ancien lit.
La question de la lecture silencieuse et de la sorcellerie, du chamanisme mériterait qu'on s'y attarde. Le signe écrit, qui pénètre l'esprit sans que le corps s'en fasse l'écho phonatoire, est perçu par certaines sociétés (je pense évidemment à la Chine ancienne et aux croyances populaires qui subsistent dans la moderne) comme une sorte de siphon de l'âme et de la psyché. L'esprit se vide dans le signe muet, le mantra. Le livre, en Chine, on s'en méfie beaucoup, son nom qui est shu, se prononce comme la perte, la dérive sans retour. (C'est notre "vice impuni de la lecture", si vous voulez).

Je connais maintenant assez la profession des linguistes internationaux, qui se subdivisent en deux groupes: les interprètes et les traducteurs, les premiers, artistes de la phonation, sont des gens heureux, légers, à qui la vie sourit toujours, des esprits sains et vides, des êtres bénins, de joyeux petits pinsons jamais fatigués de l'existence; les seconds, qui oeuvrent dans l'écrit muet, dans le signe qui ne s'articule par aucun organe, sont des ombrageux, des ours, des paranos, des possédés, des asociaux, des profonds, des avares. La phonation ne les a pas vidés, ou plutôt, elle ne les a pas libérés de la pompe, de la ventouse psychique qu'est le signe muet, qui appelle et qui encombre en même temps qu'il évide l'esprit; ils sont pleins de mémoire et de doutes, ils en sont pleins comme des outres. Ce sont souvent des êtres déçus, précocement défaits par "la vie", qui ne les aime point.
Utilisateur anonyme
19 juillet 2010, 19:51   Re : Le silence selon le Maître.
Le signe écrit, qui pénètre l'esprit sans que le corps s'en fasse l'écho phonatoire, est perçu par certaines sociétés (je pense évidemment à la Chine ancienne et aux croyances populaires qui subsistent dans la moderne) comme une sorte de siphon de l'âme et de la psyché. L'esprit se vide dans le signe muet, le mantra. Le livre, en Chine, on s'en méfie beaucoup, son nom qui est shu, se prononce comme la perte, la dérive sans retour. (C'est notre "vice impuni de la lecture", si vous voulez).

A conserver (enfin je parle pour moi...).
19 juillet 2010, 22:07   書 et 輸
shu (書), l'écrit et shu (輸) la perte ou le transport.

Celui qui lit silencieusement est en-allé et il est perdu pour la vie. Ainsi le perçoit le monde chinois.

Hormis les étudiants et ceux qui lisent pour quelque cause, professionnelle, politique, etc. seuls lisent en silence les voyageurs et les malades, les alités. Ce n'est sans doute pas un hasard.
19 juillet 2010, 22:17   Parenthèse bidon
Qu'il me soit permis d'observer que si l'on entreprend de taper sur des bébés comme sur des bidons, c'est pour obtenir l'effet inverse.
"Si la parole caractérise l'homme, c'est le silence qui le définit, parce que la parole ne prend de sens qu'en fonction de ce silence. Silence et parole forment un tout et cette unité pourrait bien révéler l'essence de l'homme."
Joseph Rassam, Le Silence comme introduction à la Métaphysique, Toulouse, 1980.

Je crains que des lieux de silence ne cristallisent un surcroît de nocence.
Bien cher Francis, vous nous ouvrez toujours des perspectives nouvelles : avec vous, on apprend des choses, c'est de ma part un grand compliment.
Bien cher Florentin,


Je connaissais un monsieur, haut fonctionnaire, très pratiquant et vraie peau de vache, qui avait souhaité entrer à la Trappe, vers la soixantaine. Il y fit des retraites et, au moment du discernement, l'abbé lui dit qu'il vaudrait mieux qu'il restât dans le Monde, car c'est là qu'il expierait, puisqu' expier était son voeu, et que le Monde était plus difficile que la clôture.
Ce que vous dites, cher Jean-Marc, est très juste. Pour avoir cherché le silence à En Calcat, à plusieurs reprises, je considère le Monde comme une épreuve.
20 juillet 2010, 13:42   Re : Le silence selon le Maître.
Citation
Francis Marche
On m'a dit récemment que Jules César avait été le premier homme à lire silencieusement, ce qui ne manquait pas d'impressionner, voire d'effrayer, l'entourage. Est-ce vrai ?

La première mention de lecture silencieuse dont je dispose, est faite par Saint Augustin dans ses Confessions (et non ses Aveux) : il y rapporte l'étonnement où Saint Ambroise, évêque de Milan, plongeait son entourage, car il lisait en silence. J'imagine que d'autres l'ont fait avant lui, mais ne sais où trouver les références : peut-être dans Suétone, pour César.

Pour rester dans la culture chrétienne, tous les témoignages anciens (et modernes) s'accordent à signaler que le postulant à la vie monastique et à son silence, comme le moine chevronné, se rendent vite compte que le silence extérieur de la règle et de la cellule est une horrible caisse de résonance pour le tintamarre intérieur des "pensées". Autrement dit, l'expiation du trappiste ou de l'ermite consiste à transporter en soi, pendant de longues années, le bruit du monde qu'il est à lui-même, jusqu'à ce qu'il en soit délivré par sa patience et sa prière obstinées. Pour les hommes communs, ce bruit intérieur qui ne s'entend qu'au désert est couvert par celui du monde extérieur.

Enfin, les remarques de Francis Marche émanées de la culture chinoise, me rappellent de façon frappante certaines techniques de méditation des premiers cabalistes espagnols sur le signe écrit, qui ravit l'âme loin des sphères terrestres vers l'Auteur de toute écriture. Comme, selon le Midrash, Dieu s'est servi de la Tora comme texte pré-existant afin de créer le monde, l'homme peut se pencher sur les lettres de ce même texte incréé pour remonter vers l'Auteur dans ses sphères propres.
Voici, bien cher Henri, ce que nous dit Quintilien :

1.8.1 Superest lectio: in qua puer ut sciat ubi suspendere spiritum debeat, quo loco uersum distinguere, ubi cludatur sensus, unde incipiat, quando attollenda uel summittenda sit uox, quid quoque flexu, quid lentius celerius concitatius lenius dicendum, demonstrari nisi in opere ipso non potest.
1.8.2 Vnum est igitur quod in hac parte praecipiam, ut omnia ista facere possit : intellegat. Sit autem in primis lectio uirilis et cum sanctitate quadam grauis, et non quidem prorsae similis, quia et carmen est et se poetae canere testantur, non tamen in canticum dissoluta nec plasmate, ut nunc a plerisque fit, effeminata: de quo genere optime C. Caesarem praetextatum adhuc accepimus dixisse :
1.8.3 'si cantas, male cantas : si legis, cantas'. Nec prosopopoeias, ut quibusdam placet, ad comicum morem pronuntiari uelim, esse tamen flexum quendam quo distinguantur ab iis in quibus poeta persona sua utetur.


Reste la lecture. Elle a pour objet d'apprendre à l'enfant quand il doit s'arrêter pour reprendre haleine, où le vers se partage, où le sens finit, où il commence, quand il faut élever ou abaisser la voix, ce qui doit être prononcé avec une inflexion lente ou rapide, douce ou animée: ce qui ne peut guère se démontrer que dans la pratique.

Or, je n'ai qu'une chose à recommander à cet égard: pour bien faire tout cela, qu'il comprenne bien ce qu'il lit. Qu'il s'accoutume surtout à lire d'un ton mâle, qui ait à la fois de la gravité et de la douceur. Et puisque ce sont des vers, et que les poètes disent eux-mêmes qu'ils chantent, le ton ne doit pas être le même que pour la prose, sans dégénérer pourtant en une modulation languissante et efféminée; défaut presque général aujourd'hui, et qui donna occasion à un bon mot de C. César, lorsqu'il portait encore la robe prétexte: Si vous chantez, disait-il, vous chantez mal; si vous prétendez lire, vous chantez.

Je ne suis pas non plus de l'avis de certaines personnes qui veulent qu'on lise les prosopopées sur le ton d'un comédien; seulement, une certaine inflexion est nécessaire pour les distinguer des endroits où le poète parle lui-même.


Traduction de la collection Nisard
22 juillet 2010, 12:25   Auto-portrait ?
"(...) les seconds, qui oeuvrent dans l'écrit muet, dans le signe qui ne s'articule par aucun organe, sont des ombrageux, des ours, des paranos, des possédés, des asociaux, des profonds, des avares. La phonation ne les a pas vidés, ou plutôt, elle ne les a pas libérés de la pompe, de la ventouse psychique qu'est le signe muet, qui appelle et qui encombre en même temps qu'il évide l'esprit; ils sont pleins de mémoire et de doutes, ils en sont pleins comme des outres. Ce sont souvent des êtres déçus, précocement défaits par "la vie", qui ne les aime point."

Him self.
22 juillet 2010, 22:53   Re : Auto-portrait ?
Auto-portrait provisoire, dissout, vaincu, mais hélas toujours aussi provisoirement, sysiphiquement. Il est faux de dire que l'on ne se refait pas: l'on se refait, l'on peut se vaincre mais hélas, on ne le peut qu'indéfiniment.
Ces Allemands qui ne supportent pas les bambins


Mon avis est partagé.

Certes, il semble reconnu à l'unanimité que les enfants du 21e siècle sont généralement très bruyants, bien trop bruyants, en tous cas beaucoup plus qu'autrefois où ils étaient mieux tenus, enfin disons plus simplement : éduqués, en somme...
Sans doute est-ce une raison suffisante pour considérer l'aspect intolérable de la nocence.

Évidemment, en arriver à devoir adopter «une loi locale "tolérant" les bruits des enfants au nom de leur "épanouissement"» fait frémir, et ne peut qu'être le sujet d'une totale et profonde remise en cause de la place de l'enfant (tout aussi bien que de l'adulte) dans nos sociétés modernes.

Toutefois je m'interroge : le vagissement des nourrissons, tout comme les voix particulièrement perçantes (surtout pour des oreilles sensibles...) et non contrôlées des enfants en bas âge ont toujours existé. Pourquoi semblent-elles de plus en plus intolérables aux anciennes (ou moins anciennes d'ailleurs) générations ?

Est-ce dû à l'éclatement du modèle familial, et par conséquent, à la perte de lien entre les générations ?

Est-ce dû au bruit omniprésent dont parle le communiqué ci-dessus, bruit constant devenant si assourdissant qu'il ne laisse plus aucune place possible aux bruits, qui, autrefois, étaient acceptables, voire pour certaines personnes : source de bonheur ?

Est-ce dû à la perte d'habitude d'avoir des enfants dans son entourage direct ? Ou pire encore : l'enfant n'est-il plus désirable ? (Étant envisagé uniquement sous l'aspect négatif de l'enfant-tyran, l'enfant-contraignant, l'enfant... qui oblige à devenir adulte, celui aussi qui change le statut de toutes les générations précédentes, poussant ainsi inexorablement ses aînés vers la vieillesse... Vieillesse dont plus personne ne veut entendre parler, surtout pas les nouveaux retraités !)

En effet je cite : «Dans les grandes villes, seul un foyer sur sept compte encore des enfants. La moitié seulement des Allemands juge qu'avoir des enfants est "enrichissant"».

Je sais bien que le Parti de l'in-nocence encourage le fléchissement général de la natalité, pour plusieurs excellentes raisons d'ailleurs, mais tout de même, entre fléchissement de la natalité et disparition possible (à terme) d'un peuple, n'est-ce pas là regrettable, et infiniment triste, pour tout dire ?
Utilisateur anonyme
17 septembre 2010, 22:24   Re : Communiqué n° 1084 : Sur la création de zones de silence
Il semblerait que les perspectives de croissance du P.I. outre-Rhin soient assez encourageantes (Rogemi à la manœuvre ?).
Il me semble, chère Phénarète, que plusieurs aspects sont envisageables. Je crois que je parle en connaissance de cause; trois enfants, sept neveux et nièces, deux petits enfants, mélomane, etc.
Le niveau de bruit a augmenté à proportion du laxisme des éducateurs. Les enfants ne font pas obligatoirement du bruit. tout ça peut se gérer facilement. Je dirai que ceux qui ne supportent pas le bruit excessif des enfants sont les mêmes qui par manque de rigueur les laissent dériver vers la crise de nerf voire l'hystérie. D'un côté comme de l'autre, ça se soigne.
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