Bien sûr, bien sûr, mais ce qui était vrai du temps de Montherlant (1930, 1950, 1960...) l'est beaucoup moins.
Paris ne se vide plus au mois d'août dans les mêmes proportions.
Et j'ai bien le sentiment que si les moins nocents s'en vont toujours, les plus nocents, eux, ne bougent pas.
De sorte que ce qu'on voit à Paris depuis quelques jours n'est pas pour démentir la certitude renaud-camusienne
qu'il n'y a plus de vide, de silence, de possibilité de solitude, jamais, nulle part, et que la banlocalisation du monde
se poursuit à marche forcée, sans la moindre pause en été.
Dans les transports en commun, à Paris, vous avez encore durant l'année quelques employés moyens ou même
"cadres" qui parlent entre eux en français : bien ou mal, mais entendre encore l'idiome national à Parie réchauffe le
coeur. Au mois d'août, ces gens sont en vacances. J'ai pris l'autobus hier pour aller et revenir de mon travail. Je ne
traverse pas spécialement de quartiers dits "populaires". Pourtant je n'ai pas entendu autour de moi un mot de
français. Et entendons-nous bien : je n'étais pas entouré de touristes allemands ou japonais s'en allant voir la Tour
Eiffel.
Non, le Paris du mois d'août, quand on ouvre les yeux et les oreilles, sans se laisser abuser par des citations littéraires belles mais périmées, est encore plus accablant.
Et nous ne sommes que le 3. Tiendrai-je jusqu'au 31 ?
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PS : Bien entendu j'exagère un peu, à peine. Comme dit et écrit le Président du Parti de l'In-nocence, il n'est pas de
déclaration, opinion, affirmation, entièrement vraies. Ce qui ne les discrédite en rien. Il suffit que la part de vérité
soit plus significative que la part d'erreur ou d'approximation.