Le site du parti de l'In-nocence

Dix Marocains contre un Néerlandais

Envoyé par Michel Le Floch 
Les populistes néerlandais veulent annexer la Flandre
LE MONDE | 20.05.08

Le débat sur l'éventuel rattachement à un autre Etat des morceaux d'une Belgique éclatée a franchi la frontière séparant la Flandre des Pays-Bas. Il a été lancé par le populiste néerlandais Geert Wilders, qui a estimé que le premier ministre Jan Peter Balkenende devrait s'entretenir avec son homologue belge, Yves Leterme, d'une fusion entre les Pays-Bas et la Flandre.
M. Wilders a évoqué l'idée de consulter, par référendum, Néerlandais et Flamands sur un tel projet qui, selon lui, présente surtout un intérêt économique. D'après lui, la récente crise politique en Belgique a démontré que "ce pays ferait mieux d'arrêter d'exister".

Cet appel, lancé le 11 mai, n'a séduit, en Flandre, que l'extrême droite du Vlaams Belang (VB) et quelques personnalités. Pour l'extrême droite, l'indépendance de la Flandre est un premier pas vers la constitution d'une "Fédération des Pays-Bas". Le groupe ultranationaliste Voorpost, proche du VB, plaide, lui, pour que la Flandre française soit incluse dans un tel ensemble.

Unis par divers traités, les Pays-Bas et la Flandre collaborent au plan culturel, pour défendre notamment leur langue, parlée par 22 millions de personnes. L'idée d'une fusion ne semble toutefois approuvée que par une minorité de Flamands. Chez les francophones belges, un rattachement à la France ne séduit pas davantage. Côté néerlandais, une récente enquête a démontré que le rapprochement avec les Flamands récoltait des suffrages, mais uniquement en cas d'éclatement de la Belgique.

Le projet de "Grande Néerlande", réunissant des Pays-Bas protestants et des Flamands catholiques, n'a jamais semblé possible pour des raisons historiques et religieuses. Un ex-responsable flamand a estimé un jour que, seul sur une île déserte, il préférerait "se retrouver avec dix Marocains plutôt qu'un seul Néerlandais".

Jean-Pierre Stroobants
Article paru dans l'édition du 21.05.08
Ce n'est pas incompatible.
Dix Marocains contre UN Néerlandais ? Franchement, même en tant qu'hétérosexuel basique, je laisse le Batave sans remords.

D'autant que, en cas de conversion subite, ils sont tout de même dix, n'est-ce pas...
20 mai 2008, 21:20   Re : N'importe quoi!
Voilà l’idée saugrenue qu’a eue,- grand seigneur - de Heer Wilders ! Si, selon un sondage du quotidien néerlandais De Telegraaf, 60 % de la population batave verrait cette fusion d’un œil favorable, (dame, selon Geert Wilders : « Les Pays-Bas y gagneraient le port d’Anvers, un aéroport, et nous avons beaucoup de références culturelles communes. Et puis en Flandre, les impôts sont très bas. »), les Flamands, effectivement, ne trouvent pas cela drôle. D’abord, fait remarquer De Standaard, "il n’y a rien à réunifier puisqu’il n’y a jamais rien eu d’uni. La Belgique a certes un passé commun avec les Pays-Bas, mais pas la Flandre"… En outre, ose le quotidien flamand, " les Flamands et les Belges francophones partagent entre eux davantage de valeurs qu’avec les Pays-Bas et la France "!
Souvenez-vous, j’avais écrit un jour sur l’ancien forum que ces cousins-là ne s’appréciaient pas vraiment. J’avais même conclu, sans l’ombre d’une plaisanterie, que trop de choses les séparaient et, en tout premier lieu … la langue !
Je voudrais vous rapporter des propos tenus par Hugo Claus un jour à la radio. « Quand je suis à Paris, disait-il, je me sens très « Permeke », très « expressionniste flamand » au milieu des petits marquis. Par contre, lorsque je suis aux Pays-Bas, chez ces gens si « grâââves », qui ont une telle conscience d’eux-mêmes et du sérieux du monde, je me sens alors léger et frivole…très petit marquis ».
Dans une interview accordée au dernier numéro de Diapason, Gustav Leonhardt, qui est néerlandais, confiait qu'en travaillant avec Philippe Herreweghe, Gantois si je me souviens bien, il avait été plus sensible à la culture catholique de ce Flamand, qu'à la communauté de langue qui existait entre eux.

D'ailleurs, c'est à se demander si rien n'oppose et ne divise plus hommes et peuples entre eux, que les ressemblances. Eric Werner a étudié cette question dans son analyse de l'idéologie antiraciste, qui pose que la seule différence est génératrice de haine et de discrimination, ce que la réalité paraît démentir fréquemment.
21 mai 2008, 16:12   Derby
Bien cher Henri,


Pour m'occuper de football depuis plus de trente ans, je puis vous affirmer que les matchs les plus durs sont les derbys.
21 mai 2008, 16:49   Derby théologique
Merci de votre remarque, cher Jmarc. Entre deux travaux scolaires, je fais mon chemin à travers la remarquable Naissance du hassidisme, de Jean Baumgarten (passé dimanche matin à la télévision, mais l'inlassable rabbin qui anime l'émission ne lui en a pas laissé placer une... Même rabbin, un homme de télévision doit savoir empêcher ses "invités" de parler). Bref, les polémiques et combats entre les Hassidim et leurs opposants juifs en Pologne et Lituanie au XVIII°s, furent d'une effrayante violence, alors qu'avec la distance de l'histoire, on observe qu'il n'y avait finalement pas de quoi polémiquer. Mais c'est que justement...
C'est vrai que le Gaon de Vilna il était pas très sympa avec les malheureux hassid.
Utilisateur anonyme
21 mai 2008, 17:32   Re : Dix Marocains contre un Néerlandais
C'est vrai que ? Monsieur Petit-Détour a un gage.
Utilisateur anonyme
21 mai 2008, 17:32   Re : Dix Marocains contre un Néerlandais
Seulement un gagage, je pense.
21 mai 2008, 17:36   68tard ?
Et pour le redoublement du sujet ?
Et pour "sympa" ?
Vous êtes laxiste Obi Wan.
21 mai 2008, 17:39   Re : 68tard ?
Ah, je vois que nos amis belges sont aussi en délicatesse avec l'humour Petit-Détourien !
Utilisateur anonyme
21 mai 2008, 17:45   Re : Dix Marocains contre un Néerlandais
Je note seulement. Il ne m'appartient pas de décider de la teneur du gage. Je note aussi : porte des accusations mensongères, ineptes, donc : manque de fair-play et perte du contrôle de soi.
Canonnez. Salvez. Hosannah !
Utilisateur anonyme
21 mai 2008, 21:05   Re : Dix Marocains contre un Néerlandais
Woarf Aline.
« La Belgique va-t-elle demander le divorce ?

Personne ne se souvient plus de la vieille histoire soviétique où un secrétaire de cellule du parti demande à l'une de ses ouailles pourquoi elle n'était pas présente à la dernière réunion. Et la réponse de fuser : « Si j'avais su qu'il s'agissait de la dernière réunion, je serais venue. » Cette histoire a disparu avec la défunte Union soviétique et voici qu'on peut se la poser très sérieusement avec la Belgique. Pourquoi ne fait-on pas attention à l'ultime crise ministérielle qui a amené le roi, pour l'instant, à renoncer à installer un nouveau gouvernement de centre droit ? Tout simplement parce que l'on ne sait pas encore qu'il pourrait bien s'agir de la dernière crise de ce type.
Dans ce long et interminable divorce belge, on en a pourtant fini avec le stade des invectives et des tentatives de réconciliation, la parole est à présent aux avocats des deux bords. Car le véritable ultimatum qu'adressent, unanimes, les partis flamands au Sud français du pays (et non francophone du pays), n'est déjà plus celui d'un partenaire excédé, mais le mandement par huissier d'un adversaire résolu : cette fois-ci, la Flandre demande que l'on coupe les dernières amarres qui faisaient l'État belge, que ce soit en matière de Sécurité sociale, où les Français de Belgique devront rembourser au Nord plus austère leur excès de dépenses de santé, que ce soit en matière de politique étrangère, y compris de Code de la nationalité, que ce soit, bien sûr, en matière de politique économique, où les deux entités devraient se débrouiller essentiellement avec elles-mêmes, sans redistribution véritable. À cette véritable dépêche d'Ems, les partis français ont répondu en décidant de se concerter unanimement entre eux. Lorsque deux entités qui sont censées former un seul État en sont à ce que leurs partis politiques aient sans aucune exception décidé de se réaligner sur des réalités nationales, la Yougoslavie - les optimistes diront la Tchécoslovaquie - n'est en effet pas très loin. Malheureusement, la Belgique ne se situe pas sur une marche frontière quelque peu exotique de l'Europe, mais en son coeur, là où s'édifie tant bien que mal un embryon d'État continental, à Bruxelles.
Dans cette situation, on peut - ce qui fait l'unanimité actuelle des gouvernements voisins incrédules - chercher à tergiverser aussi longtemps que possible afin de conjurer le cauchemar. Même si l'Espagne, en proie à l'affirmation croissante de l'identité catalane, et la Grande-Bretagne, qui craint un peu, sans trop le dire, pour l'Écosse, seront en flèche pour essayer de préserver un paravent quelconque d'État belge, il n'est pas évident que ce soit, au point où nous en sommes parvenus, la moins mauvaise des solutions. Et pour commencer, il faut cesser de diaboliser le nationalisme flamand dont beaucoup de Français ont fini par croire que Jacques Brel avait tout dit sur lui, il y a vingt ans de cela : « Nazi pendant les guerres et catholique entre. » Ce n'est évidemment pas faire justice à l'immense émancipation culturelle flamande qui s'est produite dans les quarante dernières années et nous a donné des artistes exemplaires de langue néerlandaise : le romancier Hugo Claus, les frères Delvaux, le peintre et le cinéaste, et bien entendu, dans le domaine de l'opéra, Gérard Mortier.

La réalité, c'est que la société flamande, cette petite Bavière maritime, est en proie à un dynamisme économique et social remarquable, ayant réussi sa mutation linguistique, et dispose d'une population exactement équivalente à celles du Danemark ou de la Norvège. Méfiante à l'égard de la Hollande voisine, la Flandre indépendante serait en fait, assez vite, le plus francophile et le plus latin des États germaniques de l'Europe du Nord. Le dogme de la diplomatie française consistant à tout faire pour maintenir la Flandre en Belgique doit donc être révisé d'autant plus vite et radicalement qu'en prenant en main la revendication nationale, les chrétiens sociaux et leurs alliés libéraux et socialistes ont fait reculer l'extrême droite locale aussi efficacement que Sarkozy, en France.
Mais voilà, les Wallons et les Bruxellois n'auront aucune envie de former un État croupion symétrique. Comme chacun devrait le savoir, c'est le 14 Juillet que l'on fête à Liège, c'est à Paris que l'on a sacré Michaux, Marguerite Yourcenar, Simenon et même le prix Nobel de littérature belge, Maurice Maeterlinck, qui jugeait sa langue natale flamande impropre à la littérature. En se choisissant une non-capitale à Namur, en intitulant sa représentation à Paris « communauté française » et non « communauté francophone », nos compatriotes d'outre-Quiévrain nous ont déjà tout dit. Comme Helmut Kohl en 1990, Nicolas Sarkozy a donc toutes les chances de devoir gouverner une France plus grande, un peu appauvrie par la crise industrielle chronique de ses nouvelles régions irrédentistes, et un Parti socialiste certes écrêté de ses élites les plus parisiennes, mais recentré sur la vieille base populaire du Borinage et de la vallée de la Meuse, pour ne pas parler des bobos bruxellois qui valent bien les nôtres.
Qui disait que l'histoire ne nous réservera pas quelques grosses surprises, surtout là où on ne les attendait pas. »
Alexandre Adler, Le Figaro du 19 mai


Si ce ne sont pas là des avances un peu mieux déguisées que celles de Geert Wilders ! (Alexandre Adler ne parle déjà plus de Francophones mais du Sud français du pays et de partis français, on croit rêver). Heureusement que Nicolas Sarkozy, si interventionniste d’habitude, a la sagesse de se taire dans toutes les langues en cette affaire car ses propositions d’aide ou de rattachement risqueraient d’être aussi malvenues que celle de Geert Wilder. Nos voisins voudraient réconcilier le vieux couple infernal Wallons-Flamands qu’ils ne s’y prendraient pas autrement, je vous le dis.
Utilisateur anonyme
24 mai 2008, 13:01   Re : Dix Marocains contre un Néerlandais
Nos voisins voudraient réconcilier le vieux couple infernal Wallons-Flamands qu’ils ne s’y prendraient pas autrement, je vous le dis.
C'est un point de vue que l'on peut mettre en doute quand on lit par exemple ceci :


Belgique : un État
en voie de disparition
Par Thierry Portes, envoyé spécial à Bruxelles
22/05/2008 | Mise à jour : 21:53 | Commentaires 66
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Depuis les années 1970, les communautés culturelles sont instituées et figent un peu plus le face-à-face entre le nord du plat pays, néerlandophone (à gauche, le Lion des Flandres), et le sud, francophone (à droite, le coq wallon).
Depuis les années 1970, les communautés culturelles sont instituées et figent un peu plus le face-à-face entre le nord du plat pays, néerlandophone (à gauche, le Lion des Flandres), et le sud, francophone (à droite, le coq wallon). Crédits photo : Pascal BROZE/REPORTERS-REA
Le premier ministre, Yves Leterme, est sommé par ses électeurs flamands de renforcer les pouvoirs de la Flandre au détriment de la fédération.

L'histoire belge n'a pas encore trouvé sa fin. Mais à moins d'un rebondissement inattendu, elle est annoncée. Elle risque d'être lente et pas franchement drôle. Les tensions entre Flamands et Wallons sont de plus en plus âpres. Les crises, sans solution immédiate, se succèdent. La prochaine est déjà programmée. Le premier ministre, Yves Leterme, est sommé par sa coalition flamande de présenter une réforme institutionnelle renforçant les pouvoirs de la région néerlandophone avant le 15 juillet. Il a peu de chances de surmonter l'obstacle.

Le député Gérard Deprez le dit sans ambages : «Leterme n'a ni l'autorité, ni la créativité pour entraîner une équipe.» De surcroît, ajoute le président de la commission des libertés civiles au Parlement européen, entre les responsables wallons et flamands, «la confiance est au niveau zéro. Personne ne se découvre. Personne n'est décidé à passer un deal». Dans ces conditions, comment la commission d'élus que le premier ministre entend former pourrait-elle en quelques semaines sortir l'État fédéral belge de l'étau linguistique qui, depuis des décennies, le broie inexorablement ?

Le conflit communautaire ne date pas d'hier. Les Flamands, dont le ressentiment envers les francophones remonte à la création de la Belgique en 1830, ont de haute lutte imposé l'égalité entre les deux langues. Ce combat a abouti à la fixation d'une frontière linguistique en 1962. Une décennie plus tard, des communautés culturelles sont instituées et figent un peu plus le face-à-face entre le nord du plat pays, néerlandophone, et le sud, francophone. Tous les partis se scindent socialistes, libéraux, sociaux-chrétiens entre représentants des deux groupes linguistiques. Puis, dans les années 1980, la régionalisation une demande des élus wallons soucieux de combattre la crise de la sidérurgie qui frappe le sud finit de diviser la Belgique.

Chaque réforme institutionnelle s'est traduite par de nouveaux transferts de compétences. Et, une des curiosités belges étant l'absence de toute «hiérarchie des normes», chaque échelon est désormais pleinement responsable dans son domaine, contrairement aux autres fédérations où régions, Länder et États vivent sous la tutelle de l'exécutif fédéral. Le but de la région flamande, plus peuplée, plus riche et plus dynamique que sa voisine wallonne, est d'obtenir de nouveaux pouvoirs économiques et sociaux. Elle vise aussi la fin du régime dérogatoire permettant à des communes francophones de la banlieue bruxelloise d'être rattachées à la capitale, qui est située en région Flandre, et où le français et le néerlandais sont acceptés comme langue officielle.

«Le bon sens démocratique»

En principe, un échec d'Yves Leterme sur ce dossier devrait le contraindre à la démission. Mais à la mi-juillet, et après les difficultés qu'il a eues à former son gouvernement neuf mois de gestation ! , les partis belges lui accorderont peut-être un sursis. Il sera bien assez tôt pour convoquer des élections législatives anticipées en septembre. À moins de laisser traîner les choses, jusqu'en 2009, année du grand rendez-vous électoral, celui des scrutins régional et européen.

Las ! Ces élections ne devraient pas plus charrier de solutions. Comment Yves Leterme, qui a indexé sa carrière politique sur des revendications flamandes toujours plus affirmées, pourrait-il engager une négociation sérieuse avec les francophones en une période électorale par définition peu propice aux compromis ? D'autant que chaque élu belge, quel que soit son mandat, est désigné par sa communauté linguistique. Les médias, francophones ou néerlandophones, soulignent les clivages. La défense des «siens» et la surenchère deviennent ainsi les meilleurs programmes électoraux.

Selon le scénario le plus plausible, l'État fédéral finira par perdre encore de ses prérogatives et «la Belgique deviendra de plus en plus une coquille vide», note le politologue Jean Faniel. D'un côté, l'Union européenne, sa monnaie et ses normes. De l'autre, les assemblées régionales flamande, wallonne et bruxelloise, au sein desquelles se concentrera le pouvoir politique.

Plus qu'aucun autre pays, la Belgique se sera dissoute dans cette Europe à laquelle elle a offert une capitale. Longtemps, elle lui apporta aussi un supplément d'âme fédérale. Elle fut montrée en exemple aux Espagnols, aux Tchécoslovaques, aux différentes nationalités de l'ancienne Yougoslavie : si Wallons et Flamands peuvent vivre ensemble, des communautés, de cultures et de langues différentes, peuvent demeurer au sein du même pays ; au pire, elles viendront cohabiter dans la vaste maison européenne. Longtemps, le discours a porté. Et puis le rêve s'est brisé. L'Europe fédérale est mal en point, la Belgique aussi. C'est un double traumatisme pour ce pays qui ne peut plus se raccrocher, ne serait-ce que symboliquement, à un modèle national.

Comble du ridicule, sinon du déshonneur, la Belgique, au vrai surtout la Flandre, est aujourd'hui vilipendée par l'Europe. Conduite par deux élus locaux, un Français et un Serbe, la récente visite d'enquêteurs du Conseil de l'Europe, inquiets des décisions des autorités flamandes à l'endroit de maires francophones de la périphérie de Bruxelles, a suscité plusieurs réactions acrimonieuses. Celle du ministre bruxellois Guy Vanhegel. «J'ai dit au Serbe : “Ne vous en faites pas ! En Belgique, on crie beaucoup, on s'excite, mais on n'est toujours pas prêts de voir une guerre civile !”»

C'est évident : la Belgique n'est pas la Yougoslavie. La concorde chez les «vraies gens» a même permis d'atténuer la violence des propos de certains politiques. Cela étant, le Serbe en question n'a guère goûté l'humour belge. «Nous qui avons connu beaucoup de missions étrangères, nous croyions que ce genre de malentendus communautaires n'existait que chez nous», a persiflé Dobrica Milovanovic.

D'autres réflexions, émanant de cercles flamands, ont visé l'élu français, par avance suspecté par les néerlandophones de partia­lité. C'est ainsi en Belgique : ­chacun est jugé en fonction de son appartenance linguistique. Le breton Michel Guégan, édile de La Chapelle-Caro, s'en est pourtant tenu à d'insignifiantes réflexions. Le «bon sens démocratique », a-t-il indiqué, veut que citoyens et élus «parlent la même langue». De nombreux francophones ont exulté. À commencer par ceux vivant à Linkebeek, Krainem et Wezembeek-Oppem. Dans ces trois communes de la banlieue bruxelloise, les maires continuent de s'exprimer en français, ce que leur reproche le ministre de l'Intérieur de la région flamande qui, au nom d'une lecture rigide de la loi linguistique, se refuse à valider leur élection acquise en 2006.

En avril dernier, la Cour de ­justice européenne avait précédemment jugé «contraire au droit communautaire» le système d'assurance-santé réservé aux seuls habitants de la région néerlandophone et dont sont exclus les Wallons, même ceux travaillant en Flandre. La Commission européenne a promis de demander des explications à cette même région, qui a mis en place une politique d'apprentissage du néerlandais, fortement incitative, puisqu'elle risque un jour de concourir au choix des bénéficiaires de logements sociaux.

«Appliquer la loi»

Ministre de l'Intérieur et du Logement de la Flandre, Marino Keulen a fini par se sentir visé. Dans un effort de relations publiques, qui le conduit à échanger quelques mots en français avec son visiteur, M. Keulen n'en martèle pas moins ses certitudes : «la loi interdit» en Flandre à un maire d'adresser des convocations électorales en français et de s'exprimer en français en conseil municipal ; et «un bourgmestre doit appliquer la loi». Quant à sa politique linguistique du logement qui, assure-t-il, n'a écarté à ce jour aucun candidat ne parlant pas le flamand, il ne s'agit nullement d'une «politique d'exclusion, mais d'intégration». Les locataires doivent pouvoir comprendre les bailleurs et l'administration.

Ministre des Relations extérieures de la Flandre, Geert Bourgeois appuie les propos de son collègue, car lui aussi veut «beaucoup plus d'autonomie pour les régions». Il explique que la Belgique est constituée de «deux opinions et deux cultures publiques différentes». Il parle de «confédéralisme». Mais on comprend soudain qu'il pense «indépendance» quand, pour dédramatiser, il note, benoîtement : «La Tchéquie et la Slovaquie, c'est fini.»



La scission de BHV sera votée par les Flamands en juillet, en doutez-vous une seconde ?
Cet encerclement de Bruxelles consacrera la fin d'une envie commune de vivre ensemble, le minimum pour constituer un pays. Ici à Liège, et même à Bruxelles, les drapeaux belges ont presque disparus. On se fait doucement une raison, on pense autonomie, association en certaines matières avec la France; chassez le naturel...
"La scission de BHV sera votée par les Flamands en juillet, en doutez-vous une seconde ?"


C’est fort possible. Et nous retournerons aux urnes. Et naturellement, tout sera encore plus difficile….
Il y a des inexactitudes dans cet article (voir un exemple ci-dessous) et comme d’habitude, les Flamands ont tout faux et les Wallons tout bon. J’ai horreur des positions extrémistes, je lai déjà écrit. Chacun y va de ses lamentations auprès des voisins, c’est d’un ridicule achevé et je me garderai pour ma part de tomber dans celui-là. Les Flamands feraient bien de s’inspirer du Sud en matière démocratique et les Wallons gagneraient à imiter le Nord en matière de rigueur et de bonne gestion. Mais, ainsi que l’indique votre article (source ?), il suffit qu’un mandataire flamand prenne une décision,- même si elle est intéressante pour tous les Belges - et les Wallons s’y opposent et vice-versa bien entendu. Les citoyens ne se reconnaissent pas (plus) forcément dans leurs représentants qui « tournent à vide » dans leur folie chicanière, les querelles s’enveniment et instaurent un climat de haine là où les anciennes et éternelles dissensions se réglaient, - dans la classe politique précédente - par notre fameux consensus. Évidemment, en échangeant des tronçons d’autoroute contre des infirmiers, des facilités contre des allocations de chômage ou des fraises de Wépion, on finit par tout bloquer et on en arrive à la situation de la toile d’araignée assez bien explicitée par votre journaliste et ses comparaisons avec les Länder heureusement placés sous la tutelle de l’Exécutif fédéral.
Les drapeaux ont progressivement disparu des façades, c’est juste mais vous semblez négliger le sens donnés par les Belges à ces drapeaux. Les citoyens par ce geste demandaient un gouvernement et la plupart des drapeaux ont disparu le jour de la formation du gouvernement Leterme. Veillez tout de même à ne pas tout fausser, cher Obi Wan. Je comprends votre impatience de vous unir à la France mais n’oubliez tout de même pas que vos rattachistes ont fait 0,38 % aux dernières élections.

Un petit exemple d’inexactitude chez votre journaliste :

"Les Flamands, dont le ressentiment envers les francophones remonte à la création de la Belgique en 1830, ont de haute lutte imposé l'égalité entre les deux langues":

Les premières pétitions flamandes (années 1840) ne remettaient pas en cause l’usage du français comme langue nationale. Les Flamands avaient choisi (du moins l’élite, aristocratie, grande bourgeoisie, haut clergé) le français comme langue nationale. Simplement, le petit peuple, qui n’avait pas le droit de vote (et qui parlait une multitude de dialectes - ce qui n'a guère changé) aurait souhaité utiliser le flamand, à l’école, à l’armée, au tribunal etc. Faute d’avoir été écoutés dans leurs récriminations feutrées, les Flamingants sont devenus de plus en plus agressifs et radicaux.
Utilisateur anonyme
27 mai 2008, 14:31   Re : Dix Marocains contre un Néerlandais
Tout est souvent une question de point de vue, et par exemple il est indéniable que dans cette Proposition de résolution à la Chambre du Vlaams Belang (30 % des voix en Flandre) il y a des vérités que l'on doit honnêtement prendre en compte pour chercher la vérité : ICI

Comme c'en est une que les francophones escamotent systématiquement les problèmes causés par l'immigration et qui motivent en bonne partie et sans nul doute l'existence de ce parti "noir" en Flandre. Comme une grande partie des francophones s'attachent une clientèle de gauche (et d'ailleurs) en distribuant des cadeaux payés avec l'argent flamand des transferts inter-régionaux.

Je suis sûrement coupable de vous avoir donné l'impression d'être un jusqu'au-boutiste, car ce n'est vraiment pas le cas. Quand on me montre un décor il me faut irrépressiblement aller voir derrière, et dans la cour et le jardin. Et ne pouvant me résoudre à n'être que d'un parti je suis souvent mal vu de tous.


Les citoyens par ce geste demandaient un gouvernement et la plupart des drapeaux ont disparu le jour de la formation du gouvernement Leterme. Veillez tout de même à ne pas tout fausser, cher Obi Wan. Je comprends votre impatience de vous unir à la France mais n’oubliez tout de même pas que vos rattachistes ont fait 0,38 % aux dernières élections.

A propos des drapeaux, vous devez avoir en partie raison mais franchement je pense qu'ils ont été maintenus aussi par l'effet d'une envie protestation vis-à-vis des politiques en général, puis enlevés par la perte progressive de la croyance en la Belgique sous les exigences flamandes, encore et toujours réaffirmées, et qui conduisent à une séparation de fait.

A propos des Rattachistes justement, j'estime qu'ils sont actuellement largement dépassés par les faits, que leur rôle est en train de se terminer dans une sorte de basculement que leur faible score électoral ne pouvait laisser prévoir (car ce qui comptait c'était la présence de l'idée), et que cette idée incontournable d'une union avec la France sera fatalement reprise par les grands partis francophones qui en prennent déjà le relais et le feront d'une manière ou d'une autre, à un degré ou à un autre progressivement, au fil du temps, sous la pression de la séparation et des nécessités économiques.

Pour ma part vous savez que ce qui m'importe c'est de rejoindre mon foyer culturel, quoique je sois extrêmement perturbé, malheureux, découragé par son évolution actuelle comme tellement et cruellement bien décrite et dénoncée sur ce site, et me rendant à la logique implacable qu'en prédit pour la suite Renaud Camus dans la Grande Déculturation.

Evidemment, tout ceci n'engage que moi, chère Aline, et je ne doute pas que nous nous retrouvions finalement sur la ligne de défense de notre belle culture.
L'article vient du Figaro

Puis-je en profiter pour dire ma désolation à Monsieur Petit-Détour pour ma réaction d'un plus plus haut ? C'est un ami qui m'a fait remarquer qu'en réalité il s'en prenait à lui-même (ce que je n'ai absolument pas vu) avec un humour tel qu'on en attend du possesseur d'un si bel alias.
À part transcrire des berceuses, je n’ai pas trop de courage ce soir cher Obi Wan et ne vous répondrai que très brièvement. Je n’ai pas vérifié les statistiques exactes mais le pourcentage du VB est, je pense, plus proche des 20% que des 30. Tout dépend des villes, je parle d’une moyenne. Je n’ai pas non plus (et je ne l’aurai pas plus demain) le courage de lire le salmigondis signé par ce parti que vous mettez en ligne mais il me semble que la discussion de cette proposition de référendum pour l'indépendance de la Flandre a été rejetée par le parlement flamand en 2007. De grâce, soyez précis, circonstancié quand vous mettez en ligne des textes fracassants.
Quant à « notre » culture, - je ne sais pas pour vous, Liégeois (votre aventure fut un peu différente de celle des autres villes belges) - mais la mienne me vient de cette ancienne Lotharingie dont parle si bien Jean Clair et dont je tenterai de m’expliquer un de ces jours.
27 mai 2008, 21:50   Re : Sois belge et tais-toi!
La discussion de la proposition a été rejetée.

[www.lalibre.be]
Utilisateur anonyme
27 mai 2008, 23:06   C'est du belge
Lalibre.be
Cher Orimont, votre lien ne fonctionne pas, l'avez-vous remarqué?
Utilisateur anonyme
28 mai 2008, 18:19   Re : Dix Marocains contre un Néerlandais
Aline, c'était 19 % pour le Vlaams Belang et près de 6 % pour la liste De Deker qui est encore plus à droite et absolument pour la fin de la Belgique : ICI
Nous en étions donc à 25 % de voix en Flandre.
Tout le monde sait que cette proposition a été rejetée puisqu'elle date du 10 septembre 2007. Alors pourquoi l'annoncez-vous comme une révélation ?

Je retrouve malheureusement la même manière de détourner la vérité que celle que vous aviez eue dans l'ancien site à propos d'un éditorial du Soir diabolisant Monsieur Sarkozy et qui n'en n'était pas un d'après vous, seulement un articulet sous la responsabilité d'une seule journaliste en dernière page du journal.

La proposition du Vlaams Belang est intéressante en ce qu'elle montre l'interprétation historique de la Belgique qu'en fait une bonne partie des flamands, pour tous ceux qui aiment comprendre avec des informations complètes et donc en toute objectivité.

Quant au dernier paragraphe de votre message, je laisse à chacun le soin d'en peser le ridicule.
« Tout le monde sait que cette proposition a été rejetée puisqu'elle date du 10 septembre 2007. Alors pourquoi l'annoncez-vous comme une révélation ? »

Oui, tous les Français sont au courant que la discussion de cette proposition et non la proposition a été rejetée par le parlement flamand (ce détail est d'une grande importance). Tous les membres et liseurs du PI en connaissaient le contenu et la date et le rejet, c‘est sûr, suis-je bête.
Je persiste à dire que de tels articles doivent être remis dans leur contexte sans que les intervenants soient obligés de faire de longues recherches. Nous ne sommes pas ici dans un « journal à sensation ».

« Je retrouve malheureusement la même manière de détourner la vérité que celle que vous aviez eue dans l'ancien site à propos d'un éditorial du Soir diabolisant Monsieur Sarkozy et qui n'en n'était pas un d'après vous, seulement un articulet sous la responsabilité d'une seule journaliste en dernière page du journal. »

Je n’ai pas parlé d’un articulet, j’ai simplement contesté qu’il s’est trouvé en première page, c’est tout. La page des éditoriaux est en général la dernière page du premier cahier, je n'y puis rien.

« Quant au dernier paragraphe de votre message, je laisse à chacun le soin d'en peser le ridicule. »

Je compte bien sur vous pour m’en expliquer le ridicule
Utilisateur anonyme
29 mai 2008, 10:11   Re : Dix Marocains contre un Néerlandais
Mais si cette PROPOSITION DE RÉSOLUTION relative au démembrement de l’État belge en vue d’accorder l’indépendance au peuple flamand et au peuple wallon souverain avait été acceptée par le parlement flamand, cela se saurait, même par ceux qui ne lisent jamais rien, puisqu'il n'y aurait plus de Belgique Aline !
Croyez-vous vraiment que si ce forum n'entendait que votre son de cloche il serait bien informé ? Cette question, c'est à vous à vous la poser.

Pour le reste je m'avoue vaincu, je ne peux, malgré toute ma bonne volonté, et aussi à cause d'elle, arriver à avoir une discussion constructive avec vous; les faits le démontrent à chaque occasion.
Désolé, croyez-le bien, et à plus tard peut-être !
Vous avez raison, restons-en là, pour ma part, mon reproche à votre égard est que vous ne lisez pas ce que je vous écris et surtout votre manque de nuance en général.
Naturellement cela se saurait si cette résolution, suivant les étapes normales d’une résolution - soit : la prise en considération, l’envoi en commission, et la discussion au Parlement - avait été votée et à l’avantage des demandeurs, me prenez-vous pour une imbécile ?
Pour les quelques rares intervenants qui ont encore la patience de nous lire, je précise que ma remarque, dès la mise en ligne du texte d'Obi Wan était destinée à mettre en évidence qu’en Belgique, en ces temps houleux des derniers mois de l'année dernière, le fait que la proposition fracassante de ces quelques Flamands n’ait pas été prise en considération par la Chambre était importante à signaler puisque deux ans auparavant, dans un contexte beaucoup moins tendu, cette proposition avait alors été prise en considération (et, naturellement n’avait pas été approuvée par la suite). C’était tout ce que je voulais dire en réponse à un texte brut déposé sans date et sans mise en perspective.
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