Le site du parti de l'In-nocence

Le Pape sur les traces des Beatles

Envoyé par Florentin 
Utilisateur anonyme
05 août 2010, 13:11   Re : Le Pape sur les traces des Beatles
Citation

Toutes les apparitions publiques du pape Benoît XVI au cours de son voyage en Grande-Bretagne du 16 au 19 septembre seront payantes: les pèlerins devront débourser entre 12 et 30 euros pour assister aux messes et concerts, ont rapporté aujourd'hui les médias italiens.

Tiens, je ne savais pas que le pape se produisait également en concert... Du rap biblique peut-être ?
27 millions d'euros ? La BBC parlait de 14, dont la moitié prise en charge par l'Eglise. BBC qu'on ne peut pas taxer d'être papiste, étant donné qu'elle aura l'élégance et le bon goût de diffuser, lors de cette visite, des documentaires sur la pédophilie et les crimes du catholicisme-exclusivement, of course. Deux choses :

-peut-on critiquer le coût de la visite pour le contribuable et se moquer en même temps du fait que l'Eglise fasse payer les pèlerins , qui, entre parenthèses, ne se font pas prier pour mettre la main au porte-monnaie (c'est peut-être ce qui énerve le plus d'ailleurs ces puritains anglicans), mais ils sont fanatiques et lobotomisés, n'est-ce pas ? On est bien dans la grande tradition romaine des taxes religieuses, nous disent les protestants britanniques, bien silencieux quand aux spoliations des biens de l'Eglise, cause majeur de la très sainte apostasie d'Henri VIII. Ah, les histoires de sous et la moralité protestante !

-peut-on critiquer les coûts de sécurité comme le font les militants antipapistes anglais, et promettre de venir manifester avec force son opposition aux messes papales ?

Enfin, bon. Tout cela est tout de même emprunt de nostalgie, limite réchauffé. Notons que la Reine, hôte de Benoit XVI, procède avec plus d'élégance et de diplomatie. On peut la comprendre.
Utilisateur anonyme
06 août 2010, 08:57   Re : Le Pape sur les traces des Beatles
En l'espèce le Pape serait plutôt sur les traces de Pink Floyd ( money....) que sur celles des Beatles (all you need is love , love is all you need ).
Au fond, c'est peut-être plus planant...
Citation
JJSC
En l'espèce le Pape serait plutôt sur les traces de Pink Floyd ( money....) que sur celles des Beatles (all you need is love , love is all you need ).

N'allez tout de même pas dire que les Beatles ne sont pas très catholiques...

When I find myself in times of trouble
Mother Mary comes to me
Speaking words of wisdom, let it be.
And in my hour of darkness
She is standing right in front of me
Speaking words of wisdom, let it be.
Bien cher Félix,

"Mother Mary" était la mère de Paul McCartney...
Et en même temps, Lady Madonna... Paul McCartney est très bathmologique.
07 août 2010, 10:48   "Turn me on, dead man"
Les Beatles, comme Led Zeppelin et tant d'autres à leur époque, fricotèrent avec le satanisme.
N'oublions pas Jayne Mansfield et Szandor La Vey...
Une petite tranche de Polanski pour finir ?
Oui, avec une gousse d'ail.
Les Beatles aussi ? je les voyais davantage attiré par les brahamaneries (surtout Harrisson, à vrai dire). En ce qui concerne Led Zeppelin, c'est essentiellement le guitariste Jimmy Page qui s'est pris, un temps, d'une passion réelle pour l'occultisme - au point d'acheter, je crois, l'ancien manoir d'Alan Kardec et pas mal de ses frusques, ce qui est un fait notable quand on sait à quel point le millionnaire Page est très près de son porte-monnaie...

Mais bon, je n'arrive pas à voir dans le satanisme ou le luciféranisme de telle ou telle star autre chose que du grand guignol d'enfant trop vite gâté par la vie, et je continue de penser que le démoniaque véritable se manifeste de manière beaucoup moins clinquante et bouffonne qu'on ne le croit...
07 août 2010, 15:59   La gousse d'ail
Le père Regimbald dans ses entretiens de 1983:



Jimmy Page acheta la maison d'Aleister Crowley, plus grand mage sataniste du XXe siècle, d'après les experts. Jimmy Hendrix y mourut. Cette maison est en photo sur la couverture du premier disque de Black Sabbath.

Lennon et McCartney furent des initiés. Lennon s'en sortit, avant qu'on ne le sorte. McCartney reste une énigme, toujours selon les spécialistes.
"Etonnante jocrisserie des occultes (!) qui ont besoin de rites et de grimoires pour sentir la présence du Démon, et qui ne voient pas le Satanisme - à crever les yeux - de leur épicier, par exemple."

Léon Bloy - Le mendiant ingrat
Hendrix en mort dans sa chambre d'hôtel (Samarkand Hotel), à Londres, probablement étouffé dans son vomi, à plusieurs centaines de kilomètres du manoir de Crowley, le Boleskine House, situé près du Loch Ness. Nulle diablerie, juste une fin pathétique et bête...

Très belle citation, Orimont...
oh on dit ça... on dit ça...
Vous savez, un prêtre n'est pas infaillible...
Certes. Mais entre une gousse d'ail et un prêtre de cette tenue, je n'hésite pas. Satan existe, et la seule certitude de cette existence n'est pas loin, en ce qui me concerne, certains soirs, de lever tout doute sur celle de Dieu. Satan ainsi, avec ses simagrées, se dévore la queue et s'autodigère. C'est tout le bien qu'on lui souhaite.
J'aime beaucoup l'emprunt de nostalgie. Je crois que je vais en lancer un.
Gros intérêts à la clé.
Exonérés d'un pot !
Quelques «Visions infernales» (1924) de Max Jacob, quelques petits bijoux ... aussi littérairement que catholiquement efficaces :

L'ENFER OÙ ON NE L'ATTENDAIT PAS
Dans une chapelle on a oublié entre l'autel et le mur de marbre, on a oublié un joli corsage en velours garni d'hermine. C'est du XVème, vous dis-je! Le corsage est monté sur un buste de mannequin, il y a la toque en pareil. Sur l'autel on a oublié un candélabre en sucre et différentes friandises de couleurs charmantes. Ah! l'Église s'oublie! Si l'Église s'oublie, le diable ne l'oublie pas.

APERÇU DE L'ENFER SUR LES HOMMES
Leurs entrailles font un bruit d'or remué, de sacs lourds de rires sarcastiques, de gros rires. Tout ce qui tombe là-dedans! c'est déjà l'enfer que leur ventre. Si tu veux entendre Satan écoute ce qui se passe dans leur ventre. Si tu veux voir Satan regarde leurs faces. Non! les démons ne sont pas ce que vous croyez, ils ont de calmes figures féroces! et le bruit de l'enfer c'est un silence plus épouvantable que le bruit.

L'ENFER EST GRADUÉ
Quand j'étais employé à la Coopértive des Modes, j'avais essayé de voler malgré l'œil de la laide vieille demoiselle brune des jarretelles. On me poursuivit non pour le vol dans les escaliers superbes mais pour ma paresse d'employé et pour ma haine des ignorantes parures. Descends, on te poursuit. Les escaliers sont moins beaux du côté bureaux que du côté public. Les escaliers sont moins beaux du côté «manipulation» que du côté bureaux. Les escaliers sont encore moins beaux du côté cave! mais que dire du marais où j'arrivais, que dire des rires, des animaux que je frôlais et des chuchotements d'êtres invisibles? A l'eau fait place le feu, à la peur, l'évanouisement, quand je revins à moi j'étais aux mains de chirurgiens silencieux et innommables.


DÉMONS DANS LES FORMES NATURELLES
Les cercles se prennent par la taille, les cercles s'entourent, les cercles me prennent par en bas, les cercles m'entourent, les racines des arbres bougent, quelque chose est ébranlé. Il y a des hommes comme des fagots.

EXHORTATION
Vous, si beaux, qui passez! vous si bons qui m'aimez! vous si grands qu'on admire! Je pleure à vous. Oh! oui! mes yeux se rempliront de larmes et quand vous aurez passé, mes larmes ne cesseront pas car je sais vers quels trous vous marchez! je connais, mieux que personne, celui qui vous guette au détour!

DANS LE BROUHAHA DE LA FOIRE
Sous les arcades, deux hommes arrivèrent qui n'étaient pas de la ville. « C'est la police de Paris», dit-on. S'ils étaient de Paris ils seraient mieux habillés, s'ils étaient de la police ils le seraient plus mal. Leurs yeux étaient comme une injure à la joie. Le lendemain à un mariage Jacques et moi, nous nous tenions par la main, c'était dimanche, la foule défilait, il y avait des savants mais quand on jeta de l'eau bénite, les deux hommes s'enfuirent et des flammes sortirent du pavé où ils se tenaient.

LE PIED DU DÉMON
Une demoiselle de la ville qui a des prétentions a cloué sa mule au cadre de la glace. Je sais que les démons ont de très petits pieds.

LE MONDE EST AU DIABLE
Il y eut un rire dans les boiseries quand le vieux député dit que sa vie était finie : sa vie de sénateur commençait. Il y eut un rire qui fit retourner les convives effrayés. En bas dans la boutique le coupeur d'étoffes croyait s'être trompé de pièce de drap. Il regardait une pièce de bleu, une pièce de blanc! un morceau chiffonné de soie brochée, de velours d'arlequinades blanches et rouges. Le ciseau allait malgré lui. Qui guide la main du coupeur? qui donc coupe malgré le coupeur. Il y eut un rire dans les boiseries! il y eut ...

PATIENCE D'ANGE
Tu peux me battre, me battre! me battre, disait le démon qui se tient près du bénitier, mais tu ne peux m'abattre. Je suis l'ange rebelle mais je suis l'ange et ma face que tu injuries si souvent porte au moins la trace d'une vertu : la patience. Tu peux me battre! me battre! j'attends mon heure.

Rééd. Gallimard, 1970, avec cinq autres recueils, sous le titre « Ballades».
J'avais toujours pensé que Crawley était dans le Sussex, mais j'ai dû prendre mes désirs pour des réalités.
Je me demande ce que son épicier a pu faire à Léon Bloy...
Merci à vous Johannus. Ces courts textes sont d'une résonante pertinence. La bouffonnerie du satanisme n'ôte rien à son efficacité. Mille modernités sont de très lourdes bouffonneries qui mènent l'humanité par le bout du nez et qui auraient depuis longtemps cesse d’exister si elles étaient sans rendement diabolique - la publicité et ses milles grossièretés subliminales en fournit un excellent exemple.

(pardon pour les accents que Lucifer a aspirés)

(on lui a fait rendre gorge)
Comment, Francis, Marcel Meyer, c'est vous ?
08 août 2010, 14:59   Diablerie au cube
Comment ? Mais vous en doutiez encore Jean-Marc ?
Citation
Jean-Marc
Je me demande ce que son épicier a pu faire à Léon Bloy...

Vous ne croyez pas si bien rire dire :

« NOVEMBRE 1903
5. Un épicier dont le nom est ridicule m'envoie un relevé inexact, insolemment inexact. En vain, je lui fais observer, je lui prouve même que je suis roulé de 20 francs. Sa comptabilité est infaillible. Je sens [ ... ] que je suis vaincu d'avance et qu'il faudra, pour avoir la paix! - que je me laisse, encore une fois, dépouiller. Rien à faire. Les livres de commerce font foi en justice!... Je vomis dans un abîme.
17. L'épicier au nom ridicule, dont il est parlé plus haut, refuse définitivement et comminatoirement de modifier son addition. Une fois de plus, cet imbécile entreprend de me prouver, - par ses livres - que son compte est exact. Je lui ai déjà répondu : « Je lirai vos livres quand vous aurez lu les miens. » Mais il ne goûte pas le conseil.
Il est dit et même écrit, je crois, que les livres des commerçants « font foi en justice». Pourquoi? C'est ce qu'on ne saura jamais. J'ai déjà exprimé cette idée. Qui empêche un épicier d'inscrire ce qui lui plaît sur son livre, puis de mettre sur ses factures de fantastiques reports et, si on réclame, de répondre: - Vous avez perdu une ou plusieurs factures intercalaires. Voici mon livre qui prouve que je vous ai fait les livraisons que vous niez avoir reçues?
Il est bien certain que les livres d'un commerçant me condamneraient toujours, étant beaucoup plus dignes de foi que la Bible. Un doute exprimé sur leur inexactitide m'attirerait la colère de tous les juges.
18. A l'épicier au nom ridicule:
Monsieur, je vous expédie par mandat postal la somme de 128fr. 30 dont vous voulez bien m'envoyer quittance pour solde de tout compte. Mon temps est précieux et je ne peux pas le perdre en réclamations ou contestations inutiles. Vos livres ne sont rien pour moi et vous savez parfaitement que j'ai raison de me plaindre. J'aime mieux payer ce que je ne dois pas que de discuter avec un épicier sur une ignoble question d'argent. Je vous conseille seulement de soigner un peu plus votre comptabilité. Tout le monde ne serait pas aussi accommodant que moi ...
Trois heures plus tard, arrivée de l'épicière, m'apportant la quittance et le châtiment. - Monsieur, me dit-elle, les épiciers valent bien les écrivains!
J'ai reçu ce coup terrible avec l'humilité convenable. J'ai même été forcé de reconnaître, en saluant jusqu'à terre cette Némésis, que les épiciers valent beaucoup plus, ce qui a paru « lui en boucher un coin », comme dit avec tant d'autorité mon vieux camarade Alphonse.»
          Quatre ans de captivité à Cochons-sur-Marne.

L'anecdote est postérieure au Mendiant ingrat, mais s'agissant de Bloy qui, en toute rigueur catholique, écrit ailleurs des prophètes qu'ils se souviennent de l'avenir, elle peut être lue comme une prémonition.

Autre pique contre un autre épicier, ou le même, le 17 mai 1901.

Cochons-sur-Marne, ie Lagny, ie Eurodisney. On imagine ce que Bloy aurait dit sur le sujet.
Je voyais, Francis, dans votre départ vers Saint-Gapour, simultané de celui de Marcel vers Phon Triệu, une allusion à "Vent d'est, vent d'ouest"...
C'est excellent... où avez-vous trouvé cela ? j'ignorais que Lagny était en cause.
Dame-naide, je suis pris, moi qui croyais pouvoir faire les luciférocides luciféricides dans le plus parfait anonymat... Mais que fait Didier Bourjon ?
"Lucifericide" ne serait-il pas davantage conforme aux canons de beauté de l'In-nocence ?

On dit bien parricide pour qui tue son père, uxoricide pour qui tue sa femme, fratricide pour qui tue son frère, et insecticide pour qui tue les poux de sa soeur...


(Satanas, c'est vous le responsable de ce problème de "e" que je rencontre ?)
Il fait pareil (hé hé) que Gilbert : il laisse le cochon gambader dans le maïs...
Utilisateur anonyme
08 août 2010, 15:37   Re : Le Pape sur les traces des Beatles
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Ah oui, je corrige (mais laisse l'accent).
Quand les Bourjon dorment les cochons gambadent.
Citation
Jean-Marc
Où avez-vous trouvé cela ? j'ignorais que Lagny était en cause.

Cher Jean-Marc, je me suis contenté de lire les notes de mon édition du Journal de Bloy : Quatre tomes, Mercure de France, 1958, notes de Joseph Bollery.
En voici le début:
« Cochons-sur- Marne, c'est Lagny, localité de Seine-et-Marne, à vingt-huit kilomètres de Paris, sur la ligne de Meaux, où, à son retour du Danemark, Léon Bloy résida du 25 juin 1900 au 12 avril 1904, successivement : Villa Beauregard, à Pomponne (25 juin 1900- 5 avril 1901), 9, rue Saint-Laurent (5 avril 1901-24 septembre 1903) et 27, rue de Noisiel. En réalité, Cochons-sur-Marne désigne l'agglomération formée par Lagny-Pomponne-Thorigny et, au cours de ce troisième tome de son Journal, Léon Bloy baptise Pomponne Ceux d'En-Bas et Thorigny, Ceux d'En-Haut.
[ ...]
Depuis le 30 mai 1949, grâce à l'initiative de M. Balland, adjoint au Maire, une des rues de Lagny porte le nom de Léon Bloy. Et le 1er mai 1955, les autorités départementales et municipales inauguraient solennellement, à la mairie de la petite ville, un musée archéologique et historique, dont plusieurs vitrines, pieusement organisées par un jeune enthousiaste, M. Pierre Eberhart, sont consacrées au souvenir de l'historien de Cochons-sur-Marne.
En dépit de toutes les apparences, la violence de Léon Bloy procède invariablement de l'Amour et, malgré tout et tous, elle est génératrice de reconnaissance et d'admiration.»
Seuls les utilisateurs enregistrés peuvent poster des messages dans ce forum.

Cliquer ici pour vous connecter