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I. Rioufol : "Comment en est-on arrivé là ?"

Envoyé par Utilisateur anonyme 
17 août 2010, 23:08   Re : Remonter
la situation actuelle de la France n'est pas si mauvaise que ça ; quand on sait ce qu'ont vécu nos grand-parents et arrières grand-parents ( la boucherie de la guerre de 14 , les émeutes ouvrières réprimées dans le sang , la guerre de 40 , l' exode, l' occupation , les privations , la guerre d' Algérie et j'en passe ) nous n' avons pas le droit de nous plaindre

Ah mais pardon jeune homme (excusez-moi mais je suis tombé sur votre âge), nous en avons, au contraire, parfaitement le droit... A tout le moins, celui de mettre en balance l'existence qui se menait alors (malgré les horreurs et les tourments que vous énoncez, et qui peuvent aussi forger l'âme d'un peuple) et celle qui nous est infligée aujourd'hui (malgré les grands bonheurs des résidences sécurisées et des vacances dans les îles grecques). Je ne cherche pas à tenir un discours provocateur, non ; je ne suis pas un foudre de guerre ; je ne souhaite le malheur de personne ; mais je refuse qu'on ne place le beau et le bon que dans l'utile, le confortable ou l'indolore. Quand les hommes ne sont plus prêts à se priver, à souffrir, voire à mourir pour quoi que ce soit, ce sont les sociétés qui souffrent et meurent à leur place. C'est exactement ce qui est en train de nous arriver.
Utilisateur anonyme
17 août 2010, 23:21   Re : I. Rioufol : "Comment en est-on arrivé là ?"
Cher Francmoineau , vous n'avez hélas pas tort ; finalement les seuls qui vaillent ce sont les CPF : ils luttent ( contre les flics ) , ils se privent ( cf le ramadan ) , ils sont prêts à mourir ( pour ne pas tomber dans les mains de la police ) . Finalement ils représentent le meilleur de la France d' aujourd'hui !
... et quand vous sortez de votre résidence sécurisée dans les Quartiers Nord, ça se passe comment ?
Je n'aurais pas dû employer le mot "complot", je sentais que certains allaient mordre dessus en ricanant. Des intérêts conspirent à faire advenir une situation quand la conjoncture des événements s'y prête, c'est ce que l'on nomme "la chance pour". Mais à quoi bon: il n'est pas de plus sourd que celui qui ne veut ni entendre, ni voir, dans sa "résidence sécurisée". Qu'on me permette de relever ce "sécurisée" -- si les CPF des Quartiers Nord de Marseille sont si bénins, pourquoi diable vouloir "sécuriser" sa résidence ? -- et de m'en amuser un peu.
18 août 2010, 02:59   Le cas anglais
L'ancien ministre (Labour) Jack Straw, il y a quelques semaines, a confié que l'immigration extra-européenne massive en Angleterre résultait d'un calcul politique délibéré du Labour pour s'acquérir une clientèle électorale obligée, redevable, fidélisée. Encore une fois, à chaque pays son "complot", ses circonstances qui complotent, à chaque nation ses causes internes par le truchement desquelles advient le désastre commun aux formes finales universelles: si pas de Mai 68 en Angleterre alors d'autres fripouilles calculatrices mettant en oeuvre des plans pour un résultat frère du nôtre -- toujours au préjudice du peuple national historique -- , et cela en amont même de leur coordination internationale toujours possible, esquissée, auto-suggérée.

Straw fut secrétaire d’État au département de l’Intérieur durant le premier mandat de Tony Blair, entre 1997 et 2001.
Cher JJSC,

Vous n'ignorez pas l'expression "Plutôt Hitler que le Front le Populaire", n'est-ce pas ? Vous savez qui a prononcé ces paroles, qui a émis cette notion et dans quel désastre celle-ci s'est incarnée en mai-juin 1940. Or qu'a-t-il fait de pire que Mai 68, le Front populaire, pour le bord politique et la classe sociale qui pouvaient se reconnaître dans un tel mot d'ordre ? Les grèves du Front Populaire, ses revendications étaient-elles allées au-delà de celles de Mai 68 ? Comme nous l'avons évoqué en amont de ce fil, la réponse est négative. Les grèves et les manifestations et les revendications et les énormes perturbations sociales et économiques de Mai 68, et ses conséquences et répercussions civilisationnelles (dans l'éducation, l'appareil juridique, etc.) ne le cèdent en rien à celles du Front Populaire. Dès lors, puisque vous semblez être un garçon raisonnable, veuillez nous dire ce qu'il y a de déraisonnable à penser et à affirmer que, en contrecoup, en réaction au traumatisme national que fut Mai 68, certains se seraient dit, en privé, "Plutôt une immigration familiale de masse des pays pauvres qu'un nouveau Mai 68 ?" avant de transcrire ce sentiment dans une action politique concrète qui eut l'heur de ne pas déplaire à la gauche et à l'extrême-gauche comme je l'ai avancé dans ma première intervention. Si "plutôt Hitler que le Front populaire" a pu se traduire par la capitulation et le désastre que vous savez, que voyez-vous d'étrange et de déraisonnable à supposer que le désastre actuel ait lui aussi eu pour origine un calcul parallèle portant lui aussi sur une manoeuvre de substitution (plutôt A que B) arrangeante pour la classe politique dans son ensemble et activement vendue au public par quelques trublions habiles, qui du reste ne furent pas tous juifs (Bernard Tapie, marchand de téléviseurs d'occasion recyclé dans la politique, n'est pas juif) ? Merci de vouloir nous éclairer, ce forum a désespérement besoin de gens raisonnables comme vous.
Utilisateur anonyme
18 août 2010, 07:34   Re : La faute à Grenelle !
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Entièrement d'accord avec Didier Bourjon.
Qui vous dit, cher JSSC, qu'il n'y aura pas d'autres boucheries? Croyez-vous qu' en 19OO où Paris était synonyme de fêtes, de petites femmes, de caf'concs et de french cancan, les gens pressentaient la boucherie de 14 ? En quoi , précisément, l'esprit munichois qui prévaut aujourd'hui et qui nous a valu la dernière boucherie nous préserverait-il de celles à venir?
Comme dirait monsieur de la Palice : ce n'est pas parce qu'un évènement n'a pas encore eu lieu qu'il ne peut pas advenir.
Utilisateur anonyme
18 août 2010, 09:34   Re : I. Rioufol : "Comment en est-on arrivé là ?"
Cher Francis Marche , " résidence sécurisée " est je crois bien le terme consacré en promotion immobilière : il s' agit tout bêtement d' une résidence entourée d'une clôture , avec parking privé , à laquelle on accède par un portail s'ouvrant avec télécommande et dotée d'un système d'interphone avec caméra ; de telles résidences sont assez banales et sont construites un peu partout ; vous voyez que la sécurisation est plutôt légère : rien à voir avec ce que l'on peut voir à Rio de Janeiro ( les fameux " condominios fechados " ) ou à Johannesbourg :maisons protégées par des rangées de barbelés ,des gardiens en armes , et même , j' en ai vu , des miradors .


Par ailleurs , cher Francis , qu'il y ait eu une convergence d' intérêts entre la gauche et la droite pour ouvrir grand les portes de la France à l'immigration ,ce n'est pas douteux , sinon on aurait pris bien avant des mesures drastiques pour restreindre l' entrée et le séjour des étrangers en France . Manifestement le capitalisme de droite ( qui a été plus souvent au pouvoir depuis 1945 que les gauchistes ) a trouvé son profit dans la venue d'une main d'oeuvre peu exigeante en salaire et sans tradition syndicale , et cela dans un contexte de plein emploi et d'embourgeoisement de la classe ouvrière , qui délaissait l'industrie et les travaux manuels ; je vous ferais simplement remarquer que ce phénomène a commencé bien avant mai 68 . Ce que je réfute ce n'est pas qu'il y ait eu une politique délibérément immigrationniste en France , c'est l' existence d' un "complot " objectif ( ou disons d'un concours de facteurs ) AYANT POUR BUT DE PUNIR LA FRANCE . Si la Régie Renault a envoyé dans les années 50 et 60 dans les bleds de Kabylie des agents pour recruter des candidats à l'immigration , ce n'était pas pour punir la France mais pour maximiser ses profits ; de même aujourd'hui si le restaurant Hippopotamus ou Buffalo grill de Neuilly sur Seine emploie dans ses cuisines une dizaine de Maliens en situation irrégulière ( et promptement régularisés par le pouvoir politique dès que leur existence est révélée par les médias ) , ce n' est pas pour se venger des étudiants de Mai 68 .
Utilisateur anonyme
18 août 2010, 10:14   Re : I. Rioufol : "Comment en est-on arrivé là ?"
Chère Cassandre , je ne me hasarderais pas à prétendre qu'il n'y aura plus jamais de guerre en France ; j' ai même bien peur que nous nous dirigions tout doucement vers des affrontements ethniques ; j' observais simplement que je fais partie des premières générations de Français à ne pas avoir connu les drames terribles qui ont secoué notre pays , et à vivre dans une contrée globalement pacifiée et épargnée par la violence du monde ; j' en déduisais que tout n' est pas désastreux dans la France d'aujourd'hui ; bien sûr on peut toujours regretter tel ou tel aspect de notre société contemporaine hyperdémocratique ; j' entendais l'autre jour R.C. déplorer , avant le talent qu'on lui connait , dans un " entretien de Plieux " les manières de table ; certes , elles ne sont peut-être plus ce qu'elles ont été ( quoique... j'aurais aimé voir comment les paysans et les ouvriers du début du XXè siècle avalaient leur soupe ...) , mais enfin je préfère déjeuner entouré de gougnafiers dans un restaurant d' aujourd'hui plutôt que partager un dîner mondain entre grands bourgeois à la veille de la boucherie de 1914 ; parce qu'alors le mépris envers le peuple , l'indifférence des élites à ses souffrances a été maximal .
Si la Régie Renault a envoyé dans les années 50 et 60 dans les bleds de Kabylie des agents pour recruter des candidats à l'immigration , ce n'était pas pour punir la France mais pour maximiser ses profits ; de même aujourd'hui si le restaurant Hippopotamus ou Buffalo grill de Neuilly sur Seine emploie dans ses cuisines une dizaine de Maliens en situation irrégulière ( et promptement régularisés par le pouvoir politique dès que leur existence est révélée par les médias ) , ce n' est pas pour se venger des étudiants de Mai 68 .


Vous raisonnez comme si le mal n'existait pas, un peu comme le font les gens raisonnables qui prêtent à tous la même qualité de raison aux actes de certains hommes politiques, bref, vous raisonnez louablement comme ceux qui disaient en 1943 que l'Holocauste ne pouvait pas avoir lieu car cela ne rapporterait rien à leurs auteurs, aucun gain pécuniaire, etc. Hanna Arendt expliquait cela très bien dans un entretien mis en ligne ici récemment.

D'abord, je ne vous parle pas du tout du recrutement de travailleurs (qui eurent bien lieu dans les années 50 et 60) outre-Méditerranée comme vous le soulignez, mais de la décision d'accepter une immigration de peuplement dans les années qui suivirent Mai 68, autrement dit de se laisser envahir. Ensuite je ne vous parle pas complot mais conjonction d'intérêts politiques.

Savez-vous bien, mesurez-vous bien que pour certains Français, l'offensive d'Hitler était, en 1940, une chance pour la France ? Comprenez-vous bien que lorsque je vous rappelle cela je ne suis pas en train de vous dire que ces Français avaient ourdi cette offensive hitlérienne avec son chef, qu'ils en furent les co-instigateurs ou même qu'ils s'étaient avec lui et ses conseillers, concertés. Pas du tout. D'autres pays furent envahis dans le même mouvement (Belgique, Hollande, etc.) qui réagirent autrement ou pareillement à la France lorsqu'il s'y trouva des courants d'opinion ou des forces qui, dans la configuration interne à ces pays, étaient disposés à accueillir cette offensive comme un bienfait.

A vrai dire le parallèle entre l'offensive militaire allemande, le spectacle du déferlement de ses troupes sur le territoire français et le déferlement de populations exogènes et majoritairement mahométanes déclenché par cette ouverture des frontières à la colonisation de peuplement dans les années 70, est fort pertinent. Pour ces mêmes "certains Français", il y eut dans cette offensive militaire et le spectacle sinistre du déguerpissement du peuple historique, matière à délectation, à douce contemplation de la juste rétribution infligée à ce peuple pour tout le mal que les grèves de 1936 avaient, de leur point de vue, fait au pays. Et nous voyons et nous lisons et nous entendons le même contentement sadique du résultat de l'invasion, désormais acquis, dans la bouche ou sous la plume des Plenel, Cohn-Bendit, Hirsch, ou Attali, chantres du désastre en tous points identiques aux infâmes collabos de l'époque. Les raisons qui poussèrent à la collaboration certains français furent en vérité fort diverses, mais les formes qu'elle prit le furent assez peu; et de même à notre époque, qu'ils aient été soixante-huitards ou UDR dans les années 70 où se décida le Désastre, le discours de "chance pour la France" dans lequel ont convergé et continuent de s'agiter nos collabos modernes, ne varie guère.
Citation
"C'est la raison pour laquelle , il me semble , les logiques nationalistes et patriotiques ont été abandonnées car désormais nuisibles ."

Je regrette les logiques nationalistes et patriotiques n'ont pas été abandonnées parce que désormais nuisibles mais parce que tous les pays d'Europe étaient dévastés, exangues, endettés jusqu'au cou, et occupés soit par les USA soit par l'URSS. L'Europe continentale n'a eu aucun choix. Avec la défaite le destin du continent était définitivement scellé et reposait dorénavant entre les mains de puissances extérieures.

Citation
En quoi , précisément, l'esprit munichois qui prévaut aujourd'hui et qui nous a valu la dernière boucherie nous préserverait-il de celles à venir?

Il suffit de voir ce qui s'est passé dans les Balkans pour en être convaincu. En ex Yougoslavie on a pu voir des voisins qui s'étaient cotoyés pendant décennies se massacrer.

Qui aurait pu croire dans les années quatre-vingt par exemple que l'OTAN allait bombarder Belgrade et tuer indistinctement femmes, enfants, vieillards ?
Francis,


Vous oubliez ma bête noire, laquelle porte une responsabilité écrasante : M. Giscard d'Estaing.
Utilisateur anonyme
18 août 2010, 10:39   Re : I. Rioufol : "Comment en est-on arrivé là ?"
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Utilisateur anonyme
18 août 2010, 10:49   Re : I. Rioufol : "Comment en est-on arrivé là ?"
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Citation

la suite de la "conversation avec Cassandre", dont la prochaine publication

Impatient...
Utilisateur anonyme
18 août 2010, 11:13   Re : I. Rioufol : "Comment en est-on arrivé là ?"
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Je suis bien entendu entièrement d'accord avec Francis et Rogemi : les collabos d'hier voulaient , entre autres, punir la cigale font-popu , la régénérer et la transformer en fourmi disciplinée au contact du génie germanique; les Amis du Désastre d'aujourd'hui veulent punir l'ennuyeuse fourmi " de souche" prétendument de la race des "collabos" et la régénérer au contact de la chaleureuse cigale festive africaine. Comme on le voit, à chacun son idée de "la fourmi. Mais le comble est que les Amis du Désastre ont réussi à persuader le peuple "de souche" qui , pourtant, en 40, a bien moins démérité que les élites, de payer pour les fautes et les crimes de celles-ci !
Citation
Certes, certes, Jean-Marc, mais... "De quoi Giscard d'Estaing est-il le nom ?"... P.S. Chirac n'a-t-il pas confirmé et même aggravé la politique de son "ennemi juré" dès qu'il a été au pouvoir ?

Pourquoi, les amis, s'acharner à mettre des noms sur les responsables du désastre ?
Le faisceau des responsabilités est multiforme.

De toutes facons le fait que le désastre s'étend au continent entier, pour ne pas dire à tout l'occident suppose que les causes de la déroute actuelle sont civilisationnelles et s'enfoncent profondément dans les tréfonds de notre histoire.

Je vous rappelle que Spengler avait prophétisé dans les années vingt que la France serait le premier pays d'Europe à s'africaniser.

Donc déjà à l'époque les secousses avant-coureuses de la catastrophe à venir étaient perceptibles.
Utilisateur anonyme
18 août 2010, 11:46   Re : I. Rioufol : "Comment en est-on arrivé là ?"
(Message supprimé à la demande de son auteur)
L'amiral d'Estaing, ou le Giscard naval...
Rogemi,


Je suis d'accord avec vous : que ces problèmes se posent dans les mêmes termes en Allemagne, en France, au Royaume-uni, en Suisse et en Suède nous montre bien que ce n'est lié ni à la belligérance, ni au fait d'avoir été une puissance coloniale, ni d'avoir été vainqueur ou vaincu, ni d'être une nation homogène ou diverse.

C'est donc sans doute un problème général de la civilisation européenne, et je pense la théologie droitdelhommiste largement responsable de cela.
Utilisateur anonyme
18 août 2010, 12:45   Re : I. Rioufol : "Comment en est-on arrivé là ?"
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Que voulez-vous dire, Didier ?
Utilisateur anonyme
18 août 2010, 12:47   Re : I. Rioufol : "Comment en est-on arrivé là ?"
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Utilisateur anonyme
18 août 2010, 12:51   Re : I. Rioufol : "Comment en est-on arrivé là ?"
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Citation
C'est qu'on ne se débarrasse si facilement de la religion...

Bien sûr que non ...

Quand Marcel dit de maniére des plus pertinentes il y a quelques jours que c'est la disparition du père qui entraine les dysfonctionnements actuels je lui ai retorqué sans Dieu il ne plus y avoir de Père.

On voit aujourd'hui ce que la mort du pére a pu avoir de mortifère.

C'est la disparition du pére qui a permis le drame de Colombine et d'autres massacres perpétués par des jeunes gens ces derniéres années. Dans les années soixante ou soixante-dix de telles tueries auraient été impossibles car à l'époque Dieu trônait encore dans notre ciel.
Et voici le résultat (en illustration du communiqué)

[lci.tf1.fr]


Citation
TF1
Par affection pour leur compagnon ou par solidarité envers les collègues, ces non-musulmans qui s'essayent au jeûne ont tous l'impression de se surpasser au pays de la bonne bouffe. Une culture de l'effort sur soi qu'ils n'envisagent pas le reste de l'année. Sauf "Le mercredi des Cendres avant carême et après les fêtes du réveillon pour assainir le corps", affirme Simon, "c'est mieux quand on a une raison, un calendrier ". Il jeûne donc à tous les râteliers.

Zut, je me suis trompée de fil, je croyais écrire à la suite du communiqué sur le ramadan. Mille-z-excuses...
Utilisateur anonyme
18 août 2010, 13:15   Re : I. Rioufol : "Comment en est-on arrivé là ?"
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Utilisateur anonyme
18 août 2010, 13:17   Re : I. Rioufol : "Comment en est-on arrivé là ?"
Cher Rogemi : sur le lien entre la tuerie de Colombine et la déchristianisation : êtes-vous sérieux ?
Je découvre que les fêtes "du réveillon" durent jusqu'au mercredi des Cendres... et que le Vendredi saint est passé à la trappe...
Columbine, bien chers amis, Columbine.
A-t-on déjà les fichiers mp3, cher Didier (et où sont passés, d'ailleurs, les anciens fichiers mp3 ?)
Suggestion : sur le canal PI, l'on trouve les derniers enregistrements : à la bonne heure. Mais ensuite, une simple liste à puce des ressources disponibles serait, à mon avis, beaucoup plus lisible et plus maniable qu'une liste en format de titre, où il faut jouer de l'ascenseur plus que nécessaire...
Utilisateur anonyme
18 août 2010, 13:34   Re : I. Rioufol : "Comment en est-on arrivé là ?"
" Il [Son compagnon musulman ] trouvait ça un peu ridicule que je jeûne sans croire en Dieu " : ils trahissent tellement leur pays avec leur complaisance collaborationniste qu'ils en deviennent méprisables aux yeux mêmes des musulmans , sidérés par tant de veulerie ...
Utilisateur anonyme
18 août 2010, 13:36   Re : I. Rioufol : "Comment en est-on arrivé là ?"
(Message supprimé à la demande de son auteur)
A défaut de pouvoir dresser la liste des anciens présumés coupables de la situation, voici celle de notre temps...

Sécurité : 49 organisations appellent à manifester le 4 septembre

[tempsreel.nouvelobs.com]

Citation

"Nous appelons l'ensemble des citoyens de ce pays à manifester publiquement leur opposition aux stratégies de stigmatisation et de discrimination et aux logiques de 'guerre' qui menacent le vivre ensemble", écrivent les signataires dans un communiqué commun.
Utilisateur anonyme
18 août 2010, 13:53   Re : I. Rioufol : "Comment en est-on arrivé là ?"
Parmi les signataires figurent la Ligue des droits de l'Homme (LDH), ATTAC, la Cimade, le Cran, le MRAP, Droit au Logement (DAL), Emmaüs France, la CFDT et la CGT, le NPA, le PCF, le Parti de Gauche, le PS, les Verts, le Syndicat de la Magistrature (SM) et le Syndicat des Avocats de France (SAF).

Le must, comme d'hab. Ils étaient quand même plus drôles et surtout mieux inspirés avant. Me souviens de la "grande quinzaine anti-Le Pen" - ça, c'était qu'ek chose !
A propos du 4 Septembre, on notera que la IIIème République, née de la défaite et dans la confusion, mourut de la défaite et dans la confusion.
Citation
Cher Rogemi : sur le lien entre la tuerie de Colombine et la déchristianisation : êtes-vous sérieux ?

Très sérieux mais il faudrait creuser et donner de plus amples explications mais c'est l'évidence même que la perte d'autorité du père, la disparition de la verticalité - on parle ici de symbole - qui a eu lieu de maniére accélérée depuis 1945 et qui s'ést répercutée dans la loi (par exemple interdiction aux parents de gifler leurs enfants) ne pouvait pas ne pas avoir de répercussions sur le comportement des enfants et adolescents.

Il y a 40 ans un garcon de 17 ans n'aurait eu en aucun cas le courage de prendre une arme à feu pour aller dans son lycée tuer toutes les personnes qui venait à sa rencontre. C'était impensable et unfaisable.

Pourquoi ?
"La religion comme tourisme..."

Exactement.
... Et vice-versa, d'ailleurs.
18 août 2010, 15:58   Etonnement
"(...) que ces problèmes se posent dans les mêmes termes en Allemagne, en France, au Royaume-uni, en Suisse et en Suède nous montre bien que ce n'est lié ni à la belligérance, ni au fait d'avoir été une puissance coloniale, ni d'avoir été vainqueur ou vaincu, ni d'être une nation homogène ou diverse."

Je m'étonne que l'on se creuse la tête pour savoir par quel mystère se posent les mêmes problèmes qu'en France, dans des pays n'ayant pas connu exactement les mêmes circonstance historiques. Comme si ce qui se passe, ou s'est passé en France, n'avait pas toujours donné le la à l'Europe, comme si le Danemark, la Suède ou la Norvège pouvaient se passer de l'histoire de France. Je ne crains pas de dire que ces pays ne le peuvent pas.
18 août 2010, 16:10   Re : Etonnement
"Comme si ce qui se passe, ou s'est passé en France, n'avait pas toujours donné le la à l'Europe, comme si le Danemark, la Suède ou la Norvège pouvaient se passer de l'histoire de France. Je ne crains pas de dire que ces pays ne le peuvent pas. "

Exactement.
18 août 2010, 17:15   Re : Etonnement
Oui. Exactement. La France n'est pas un petit pays, contrairement à ce que les grandes puissances aujourd'hui chancelantes voudraient nous faire admettre pour se rassurer. Au Brésil, en Inde, en Chine, la France n'est nullement un pays ordinaire ou insignifiant. A propos des pays nordiques si, comme disait l'autre, "Descartes, c'est la France", voyez un peu où Descartes trouvait son audience la plus attentive...
Je ne sais pas s'il faut encore parler au présent, et s'il ne serait pas plus conforme à la réalité d'employer l'imparfait, (comme le soutiennent d'ailleurs les "déclinologues").
C'est bien la logique islamiste biaisée - votre refus de vous fondre à nous est une provocation, un manque de respect caractérisé, une offense, un acte de guerre - que nous avons tenté d'épinglé sur l'autre fil: on nous dit désormais "si votre choix est de tourner le dos au vivre-ensemble de la méta-révolution en marche, alors c'est que vous voulez la guerre.

"Devenez ce que nous sommes, ou bien c'est la guerre" voilà ce que les porte-parole collabos de l'Islam de France, qui ont désormais nom la Ligue des Droits de l'Homme, le NPA et consort, nous adressent comme message annonciateur des temps nouveaux, à l'heure où des coups de feu commencent à retentir dans "les cités".
Utilisateur anonyme
18 août 2010, 18:29   Re : I. Rioufol : "Comment en est-on arrivé là ?"
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Evidemment, ce que vous dites de la France est vrai : prenons alors simplement le cas de l'Angleterre, qui s'est trouvé, pour ce qui est de la guerre de 40, dans une situation diamétralement opposée, et qui en sortit avec une grande fierté.

Je ne pense pas, sérieusement, que la France donne le ton à l'Angleterre. Je crois donc qu'il s'agit d'une crise globale de la civilisation européenne, bâtie sur le respect des Droits à tout crin.
Présent ou imparfait, peu importe, du moment que ce n'est pas le passé simple. Prenons garde à ne pas accréditer l'idée du "tout est foutu".
Vialatte parlait du " droit des peuples à disposer de la France " ( ou d e l'Europe ). C'est exactement ça.
Mais qui a parlé de petit pays ?
18 août 2010, 23:29   Eloge de la bignole
"(...) il s' agit tout bêtement d' une résidence entourée d'une clôture , avec parking privé , à laquelle on accède par un portail s'ouvrant avec télécommande et dotée d'un système d'interphone avec caméra ; de telles résidences sont assez banales et sont construites un peu partout ; vous voyez que la sécurisation est plutôt légère : rien à voir avec ce que l'on peut voir à Rio de Janeiro (...)

Et quand vos petits-neveux verront ici ce que l'on peut voir à Rio de Janeiro, ils pourront continuer à dire qu'ils vivent mieux que leurs ancêtres. Sur le papier, personne ne pourra raisonnablement les contredire, hormis les habituels shootés du déconomètre. Ils auront tout aussi raison que vous, et même flanqués de body gards.

Cher JJSC, nous sommes à deux ans près contemporains et, à moi, votre "assez banale" résidence est très précisément un endroit où je n'aimerais pas habiter et ce n'est pas le rappel de la réalité certainement gênante et parfois odieuse des anciennes bignoles qui me donnera le goût des interphones avec caméras.
Utilisateur anonyme
19 août 2010, 00:08   Re : I. Rioufol : "Comment en est-on arrivé là ?"
Détrompez vous cher Orimont , ma résidence est une " bastide " au sens marseillais du terme , construite en 1820 , entourée d'un parc avec des platanes centenaires ; de ma terrasse de 25 m2, où poussent orangers , citronniers , clémentiniers, bougainvillées rouges et oranges, strelizias, on voit au loin les lumières de Marseille et N.D. de la Garde ; c'est pour moi un grand plaisir d' habiter là ; le mois prochain je quitte Marseille et m' en vais vivre à Perpignan ; je n' arrive pas à me faire à l'idée de devoir quitter tout cela .
Cela peut être très beau, confortable, etc. Il n'empêche : je suis né dans un monde qui comportait infiniment moins de clôtures et de cerbères, et point du tout de surveillance électronique ; il était inconcevable d'entourer écoles et lycées de hautes barrières, on entrait comme on voulait à la Sorbonne, les églises étaient toujours ouvertes, etc. etc.
Les Américains. C'est leur mot.
Giscard D'Estaing fut une sorte de Margaret Thatcher ratée (sa façon de tenir tête à la grève des postiers dans l'automne 1974 préfigurait la manière thatchérienne de faire front aux mineurs anglais six ans plus tard). Valéry Giscard d'Estaing est un esprit grossier. L'homme se donnait de l'allure, dégingandé, le pas long, le verbe court mais hautain, la coupe vestimentaire moderne, jeune: analysé chez Lacan, Valéry a failli porter des rouflaquettes et des pat' d'éph'. Son calcul politique fut simple, épais, dix-neuviémiste: dans les années 60, on disait des travailleurs Nord'Af': ça bosse, ça bosse et ça ferme sa gueule. Les grands garçons parmi nous qui avaient déjà du poil au menton, et celles qui pouvaient déjà s'enorgueillir d'avantages naissants sur leur poitrine ferme et fière quand Pompidou trépassa, s'en souviennent; c'était ainsi que se caractérisait, se distinguait, le travailleur tunisien, algérien, marocain. Voilà qui plaisait à Valéry et à ses sponsors; aussi, Valéry, le verbe court, basiquement articulé mais hautain, avait manié suffisamment de philosophie analytique pour penser et déduire ceci: mais alors, si on fait venir leurs familles, c'est gagné, ça bossera encore plus et ça fermera sa gueule encore plus ferme, et plus jamais, jamais jamais, Mai 68, et ce peuple français insupportable, ne reviendra de toute l'Histoire nous perturber l'Histoire et nous prendre au col et nous faire cracher au bassinet. Le calcul giscardien, qui connut sans doute d'autres calculs frères dans la classe des gouvernants regroupés aujourd'hui sous la coupe bruxelloise fut classiquement épais, classiquement traitre à la nation, classiquement bas, comme l'est le calcul de tout maquereau qui se sait chanceux parce que l'élu de ses esclaves. Et en avant. Giscard, ainsi, homme simple, épais, calculateur primaire dépourvu de toute vision, ouvrit les vannes. Il fallut bien plus tard des Attali et tout l'aréopage mitterandien sophisticateur pour donner à cet acte bas un semblant d'élévation visionnaire (le "vivre-ensemble", et toute la soupe LDH qui l'accompagne).
Francis,

C'est cela même.
Je ne puis m'empêcher de comparer le parent de Bokassa 1er, Empereur de Centre-Afrique, exemple de la nullité sous l'apparence de la distinction, avec ces deux hommes intelligents et fins sous des dehors populaires, Pompidou qui fut cacique de l'agrégation, et Herriot à propos duquel l'Académie nous rapporte ce texte de Mauriac : « En vérité, Édouard Herriot était un gros homme charmant. Son charme naissait de ce contraste entre la culture, tous les dons d’une intelligence royale et la ruse, disons la finesse, politicienne ».
Je l'ai déjà cité, mais il est des plaisirs qu'on aime partager, l'édition de Pompidou du Britannicus de Racine, Hachette 1944, couverture bleue. D'occasion naturellement.
Autre forfaiture de Giscard : Faire préférer aux ouvriers le chômage au travail. Il institua le maintien intégral du salaire pendant 2 ans en cas de licenciement. Ceci contribua grandement à la destruction du tissu industriel.bHabitués à une situation de plein emploi, les ouvriers ne menèrent pour ainsi dire pas de combats pour le maintien des entreprises. Et on licencia à tour de bras. Beaucoup au début n'y virent que des vacances inespérées...
Utilisateur anonyme
19 août 2010, 22:50   Re : I. Rioufol : "Comment en est-on arrivé là ?"
Je ne partage pas votre détestation de VGE , je crois que c'est un président qui a oeuvré à la modernisation de la France ; quant à la politique du regroupement familial que vous lui imputez , les choses sont beaucoup plus complexes que cela : Giscard n'était pas un chaud partisan de l'immigration , la preuve en est que l' une des premières lois qu'il ait fait adopter en conseil des ministres ( le 3 juillet 1974 ) était de ...suspendre l'immigration des travailleurs et des membres de leur famille . Quand on étudie le droit des étrangers, on se rend compte que la période allant de 1974 à 1981 se caractérise par une série impressionnante de restrictions à l' immigration .
A la fin de son mandat, il avait même mis en place une politique de retour au pays et d'interruption du regroupement familial. Cette politique fut interrompue définitivement par Mitterrand dès son accession au pouvoir. Il encouragea au contraire le maintient en France des travailleurs, la venue de leurs familles et la venue d'autres travailleurs alors que le chômage grimpait déjà. Il accéléra les choses après 1983, trahissant doublement le peuple des travailleurs qui l'avait élu !
En effet Virgil, tout le travail des soixante-huitards réabsorbés dans la mitterrandie (n'est-ce pas mon petit Geismar, qui dois nous lire aujourd'hui ?), de changer-la-vie au vivre-ensemble en passant par touche-pas-à-mon-pote a consisté à assurer le service après-vente de ce coup de génie de Giscard. Ils l'on fait avec toute la rage organisée, obstinée, riche en ressources mentales et publicitaires, que l'on avait vu déployer par les ardents Collabos un demi-siècle plus tôt. De toute façon, la mitterrandie et ses ramifications actuelles, par ses origines, sa nature, ses méthodes, son ontologie, sa manière d'être et de paraître, sue la collaboration, le toutou hargneux de ses nouveaux-maîtres, par tous ses pores.
« De toute façon, la mitterrandie et ses ramifications actuelles, par ses origines, sa nature, ses méthodes, son ontologie, sa manière d'être et de paraître, sue la collaboration (...) »

Oui, sans doute, en grande partie en tout cas. Mais enfin, du coup, nous avons un peu perdu les Juifs en cours de route.
Si Attali est juif, son patron, Mitterrand, ne l'était pas, pas davantage que ne l'est le petit facteur du NPA qui s'agite comme un beau diable en nous parlant de "logique de guerre". Dans le sans-papiérisme actuel, dans ses formes les plus virulentes, je ne vois pas (mais il est vrai que je suis un peu loin de la scène) de juif remarquable. Je crois que pour le coup, il serait bon d'arrêter de se laisser distraire par "les juifs" et de leur lâcher un peu les basques, on gagnerait du temps. Je suis presque gêné de devoir le préciser.
Utilisateur anonyme
20 août 2010, 13:35   Re : I. Rioufol : "Comment en est-on arrivé là ?"
Ni Mitterrand ni Besancenot ne sont juifs mais tout leur entourage immédiat l'est à 99 %. Ils ont d'ailleurs fait chacun de beaux mariages.
A quel mariage de M. Mitterrand pouvez-vous bien faire allusion ?

A propos de ses proches, Michel Charasse serait juif ?
Je pense que le problème n'est pas LES juifs mais une partie d'entre eux : les juifs d'origine pied-noir et parmi ceux-ci, une minorité d'entre eux : les juifs ayant accès aux responsabilités politiques et médiatiques. A leur sujet il y a effectivement un mystère. En effet, on pouvait espérer que ces juifs, connaissant parfaitement l'islam, à une époque où quasiment personne en France ne le connaissait, eussent profité de leur situation privilégiée pour alerter la France, les Français et leurs responsables. sur la menace que constituait cette religion. Or, c'est exactement l'inverse qui s'est passé . Ils ont toujours défendu becs et ongles "leurs frères en Abraham" selon l'expression de Jean Daniel, laissant entendre que seuls les "goys" vrais racistes, étaient à craindre. Je n'ai pas d'explication à ce comportement.
"Il encouragea au contraire le maintient en France des travailleurs, la venue de leurs familles et la venue d'autres travailleurs alors que le chômage grimpait déjà. Il accéléra les choses après 1983, trahissant doublement le peuple des travailleurs qui l'avait élu !"

Mais Mitterrand était un héritier qui a joué sous les couleurs du socialisme par pur opportunisme ! Les gros bourgeois qui en mai 68 ont pris peur pour leur magot, n'ont pas compris qu'en vérité ils n'avaient rien à craindre : ceux qui avaient lancé le mouvement étaient, en réalité, de leur bord et l'auraient , de toutes façons, vite rejoint après quelques gesticulations, et c'est au contraire ceux qui appartenaient à la classe que ces gros bourgeois craignaient le plus : la classe ouvrière. qui ont stoppé la prétendue "révolution" des premiers.
Cela est bien résumé par une scène très amusante de "Moi y'en a vouloir des sous" de Jean Yanne, où la nièce d'un ami de Benoît Lepape (patron joué par Jean Yanne), est une terrible passionaria. Elle harangue les travailleurs sur de nombreux thèmes. Benoît Lepape sort et annonce qu'il double les salaires. Alors, elle explique que la classe ouvrière s'en moque de l'argent, qu'on ne l'endort pas ainsi, qu'elle veut abattre le pouvoir et d'autres sornettes politiques d'enfants de bourgeois. Les ouvriers présents la regardent et lui disent qu'au contraire, ils veulent des sous et que la révolution, ils s'en moquent.
Cela résume le malentendu de 68. Les étudiants (bourgeois) voulaient la révolution, les ouvriers des avantages sociaux. Un travailleur est un bourgeois en puissance, en devenir. Les années 1980 ont tué l'esprit travailleur français qui faisait la qualité France, que vantait Péguy. Désormais, tout le monde voulait des avantages, des places, des symboles, des satisfactions narcissiques. Plus personne n'a plus voulu travailler vraiment.
Nos jeunes de banlieue ne veulent pas travailler : ils veulent faire carrière. N'importe où : télé, chanson, cinéma, sport... Ils veulent faire carrière, pas travailler.
Levez le doigt, ceux qui veulent "travailler" en ce sens-là...
Vous avez presque raison, cher Virgil. Il y eut en effet au moins deux Mai 68. Celui des gosses ambitieux, compliqués, malins, impétrant visionnaires de l'après 68, et il y eut, ce qu'il faut bien appeler pour une dernière fois, une toute dernière fois historique, la classe ouvrière, acteur-partenaire à son insu du Mai 68 petit-bourgeois, du Mai 68 petit-cochon recyclable façon Cohn-Bendit. Cette "classe ouvrière", un moment, deux semaines au moins, y a cru. Pendant les deux semaines qui ont encadré le vingt mai mil neuf cent soixante huit, QUATRE CENTS usines furent tenues occupées par des travailleurs! Je ne sais pas si la jeune génération, sage et sûrement avisée que vous représentez sans doute, se représente bien la chose. En mil neuf cent soixante-huit, la délocalisation industrielle n'existait pas, n'était pas un recours pour l'industriel, grand, petit ou moyen coincé dans cet étranglement; en cette année, un bon tiers de l'humanité, de Prague à Vladivostok, à Shanghaï, était rouge; un bon tiers de l'Afrique l'était tout autant. L'Inde était "socialiste", l'Egypte et la Libye aussi. Quatre cents usines occupées sur le territoire de la France métropolitaine, au coeur de l'Europe d'Occident, les drapeaux rouges claquant au vent, le slogan victorieux, voulaient dire, tout simplement, LA FIN DU MONDE! Je vous assure que pendant quelques journées, tout le monde y a cru: les grévistes, les non-grévistes, le personnel politique de la 5ème république pris au collet: l'univers allait basculer.

La trouille, vous le savez peut-être, lorsqu'elle atteint ce point d'intensité, offre cette particularité de s'oublier vite, sur le moment, lorsque l'abîme a bien voulu accorder quelques mètres de répi. Mais les effets profonds de la perspective de gouffre qu'elle a ouverte, son traumatisme, s'incrustent, convoquent des ressorts stratégiques tout aussi profonds qui lui feront répons, et dans la paix et dans la reprise des esprits et des rôles se repenseront et se recomposeront un destin, un second souffle politique. Giscard alors, vint, Giscard dut venir, Giscard, homme long et bas, plaisant aux dames, rassereneur, faux comme un pingouin, convaincant parce que non pompidolien, non gaullien; son verbe chuitant, béquillé de n'est-ce-pas, fut plébiscité: il allait pondre, de sa tête d'oeuf, un oeuf; et il pondit. Il pondit, probablement au sortir de quelque sieste crapuleuse et étudiée, le regroupement familial, qui allait nous sauver de nos peurs dix-neuviémistes. Le rénovateur, le moderniseur de la cinquième, Giscard, fut une sorte de petit Thiers, de petit appelant de l'homme maghrébin, qui viendrait, avec bonheur, avec smala, nous délivrer de 1936, de 1968. Tels furent Mai 68; tel fut Giscard.
Le Pouvoir a pris la chose très au sérieux, je confirme. J'ai passé le mois de mai 1968 au QG de la 7ème Région Militaire à Marseille. Les téléscripteurs crépitaient 24h sur 24 donnant des infos de tout le territoire en temps réel. Les estafettes apportaient des messages toutes les heures. Beaucoup de concentration mais pas de panique. Le soir du 30 l'ordinaire fut nettement amélioré et l'aide de camp du général s'est pris une cuite historique.
Vous écrivant cela sur Giscard je me dis que décidément, les hommes politiques, enfin certains d'entre eux, en période de crise intense comme le furent Mai 68 et ses séquelles, réagissent comme les hommes ordinaires le font ordinairement dans les crises existentielles: la recherche d'une remise en scène, remise en selle, de solutions amoureuses anciennes et perdues, anciennement opérantes que l'on veut réactiver --- jeune homme de dix-sept ans, Giscard, à l'automne 44 avait suivi l'armée de Delattre, alors gonflée de tous ceux qui la rejoignaient sur le territoire métropolitain; elle était devenue une sorte de Grande Armée qui avait débutée, cette 1er Division Française Libre, donc, comme armée d'Afrique, qui remontait alors vers le nord après son débarquement en Provence. Le jeune Giscard avait ainsi vu comment, en mobilisant l'Afrique l'on pouvait, sinon "sauver la France", du moins assurer une situation fragile, mettre fin à un conflit et stabiliser les acquis. Voilà. Lacan disait que la quête amoureuse est la recherche d'une répétition...
Vous étiez à la caserne Audéoud, avenue de la Corse, Florentin ?
Non au Quartier Général, rue du commandant Rolland.
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