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« Comme le note Renaud Camus... »

Envoyé par Félix 
Ivan Rioufol cite le Maître dans son dernier billet.

Citation

Le PS, toujours aveuglé par son antisarkozysme

Il fallait s'y attendre : le parti socialiste a pilonné Nicolas Sarkozy, tout au long de son Université d'été qui s'est déroulée ce week-end à La Rochelle. Normal : il ne sait faire que cela, depuis trois ans. Au point qu'il n'a toujours pas écrit une ligne sur ce que pourrait être une nouvelle politique pouvant répondre au surendettement de l'Etat et à l'ébranlement du pacte social, ces deux défis nés de plus de trente ans de démissions de la gauche et de la droite. "Une autre France est possible", a dit Martine Aubry à la tribune, tandis que le téléspectateur pouvait lire, en décors d'arrière fond, ce slogan particulièrement disgracieux : "La France qu'on veut". La paresse intellectuelle du PS, qui fait croire qu'il est devenu crédible, illustre le vide du débat d'idées qui ne sait plus raisonner que par slogans. Le mythe Obama qui (sans surprise pour ce qui me concerne) s'effondre chaque jour davantage, est le dernier symptôme d'une sottise collective, qui aura prêté un talent à une couleur de peau.

Le PS, lié à l'extrême gauche rétrograde, se montre incapable de prendre la mesure des bouleversements que ses idéologies étatistes et immigrationnistes ont produits, puisqu'il défend encore l'Etat-providence et l'ouverture extensible de la nationalité. Comme le note Renaud Camus dans son dernier Journal (Au nom de Vancouver, Journal 2008, Fayard), "la France s'est perdue par une coquetterie qu'elle a eue un moment de poser, pour faire la maligne, que n'importe quel citoyen du monde pouvait très bien devenir un Français comme un autre" (page 134). Cette vue de l'esprit ne tient évidemment pas la route. Elle explique qu'aujourd'hui de nouveaux Français administratifs se sentent, comment dire ? Plus Franciens, plus Hexagonaux, plus icissiens (d'ici) que Français. Le gouvernement commence à comprendre ce dramatique écueil, en voulant élargir les déchéances de nationalité. Le PS, lui, reste aveuglé par son antisarkozysme.

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Riouffol a de bonnes lectures...
Maligne, vraiment, c'est ce qui est écrit ?
Les citations, toujours...
Le mot me choqua aussi... n'ayant pas (encore) acheté ce volume, je n'ai pu aller vérifier !
J'avais entendu derrière le mot, le passage célèbre de Péguy, au début de «Notre Jeunesse». Je le recopie pour le plaisir, si je puis dire, car je ne le relis jamais impassiblement :
    « Nous sommes les derniers. Presque les après-derniers. Aussitôt après nous commence un autre âge, un tout autre monde, le monde de ceux qui ne croient plus à rien, qui s'en font gloire et orgueil .
     Aussitôt après nous commence le monde que nous avons nommé, que nous ne cesserons pas de nommer le monde moderne. Le monde qui fait le malin. Le monde des intelligents, des avancés, de ceux qui savent, de ceux à qui on n'en remontre pas, de ceux à qui on n'en fait pas accroire. Le monde de ceux à qui on n'a plus rien à apprendre. Le monde de ceux qui font le malin. Le monde de ceux qui ne sont pas des dupes, des imbéciles. Comme nous. C'est-à-dire : le monde de ceux qui ne croient à rien, pas même à l'athéisme, qui ne se dévouent, qui ne se sacrifient à rien. Exactement : le monde de ceux qui n'ont pas de mystique. Et qui s'en vantent.» Cahiers, XI, XII, 17.7.1910 (Pléiade III, page 10).
31 août 2010, 17:43   Les bouffons
"Le monde qui fait le malin. Le monde des intelligents, des avancés, de ceux qui savent, de ceux à qui on n'en remontre pas, de ceux à qui on n'en fait pas accroire. Le monde de ceux à qui on n'a plus rien à apprendre. Le monde de ceux qui font le malin."

Tout à fait exactement cela, les gros bouffons.
Je ne comprends pas bien pourquoi maligne choque.
Vous avez apparemment raison de ne pas comprendre pourquoi maligne choque. Mais il est vrai que dans le texte, Renaud Camus a écrit maline, ce que ne semblent admettre (dans cette acception) ni le Tlf, ni Robert : mais le correcteur de Fayard a laissé passer.
J'assume parfaitement le féminin maline pour malin au sens d'intelligent, rusé, ingénieux. Maligne me semble à réserver comme féminin de malin au sens de méchant, mauvais, nocif, nocent (la fameuse fièvre maligne). On ne peut pas dire d'une femme ingénieuse : elle est maligne...
C'est bien ainsi que je l'avais compris et le distinguo me paraît logique. Mais je n'avais pas compris qu'il s'agissait d'un mot nouveau, d'une création langagière.
Une femme maline ne pourrait-elle pas être maligne de surcroît ?
Bien sûr que si mais ce sont deux choses différentes.
Tout à fait d'accord, d'où mon "de surcroît" !
Merci, cher Johannus Marcus, pour votre bonne citation.
Le féminin traditionnel de malin est maligne, comme celui de bénin est bénigne.

Malin a, d'après Littré, deux sens principaux : qui se plait au mal, qui est mauvais ; qui est fin, rusé.

Le fait de dire "maline" pour maligne est de mon point de vue très fréquent pour le second sens, et permet de lever le caractère très connoté de "maligne", qui, pour la très grande majorité, signifie "mauvais".
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