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De La Tenue

Envoyé par Gérard Rogemi 
31 août 2010, 17:52   De La Tenue
DE LA TENUE

Alors que l’heure de la rentrée des classes approche, il n’est pas inutile de relire ce texte de Jean Raspail. C’est, en effet, en respectant les autres que l’on se fait respecter et pour respecter il faut suivre certaines normes. Une chose que la quasi-totalité des enseignants ont oublié, avec les résultats que l’on sait.

S’il existe en français, pour s’adresser à autrui, deux pronoms personnels de la deuxième personne, l’un au singulier, tu, l’autre où pluriel, vous, appelé pluriel de politesse, c’est que notre langue se plaît à certaines nuances qui sont les bases de la civilité. Il ne s’agit pas là de code, de formalisme de classe, de snobisme, de règles mondaines, mais simplement d’usages naturels, qui se perdent et qui faisaient, entre autres, le charme et l’équilibre de la France et le plaisir d’être Français.

Ce plaisir-là s’émousse. On me dira que d’autres motifs plus graves et plus irritants y concourent, d’autres lésions de civilisation, et que c’est considérer les choses par le petit bout de la lorgnette, mais dans ce seul domaine de la civilité, de petites causes peuvent entraîner de grands effets dévastateurs.

La Révolution française, jusqu’à l’avènement du Directoire, savait ce qu’elle faisait en imposant le tutoiement général et en interdisant l’emploi des vocables Monsieur et Madame qui marquaient au moins une déférence réciproque : elle égalisait au plus bas niveau, celui du plus grand dénominateur commun de la familiarité.

Aujourd’hui, ce sont d’abord nos enfants que nous voyons condamnés à être partout tutoyés, comme sous la Révolution. Je ne m’en prends point au tutoiement naturel d’affection et d’intimité (la famille, les amis), ou de solidarité (les copains, les camarades,), mais à celui que leur infligent systématiquement les adultes, comme si l’enfant n’avait pas droit au respect et à la liberté de choisir selon son cœur et ses humeurs qui a, ou qui n’a pas, le loisir de le tutoyer.

D’une façon significative, et qui ne doit rien au hasard, cela commence dès l’école, où plus un instituteur ne prend la peine de vouvoyer un enfant. Au premier jour de classe, l’ex-maître devenu enseignant par banalisation de la fonction et refus de cette sorte de sacerdoce qu’elle représentait autrefois, ne demande plus à l’enfant dont il fait connaissance : « Comment vous appelez-vous ? », ce qui serait au moins du bon français, mais : « C’est quoi, ton nom ? »

Sans que l’enfant en ait conscience, le voilà déjà rabaissé, marqué comme un élément de troupeau. On lui eût dit « vous » d’emblée, ainsi qu’à ses camarades, qu’ils en auraient retiré, tous ensemble, l’impression d’être considérés et appelés à de grands destins, ce qui est faux, naturellement, pour la plus grande partie d’entre eux, mais représente quand même un meilleur départ dans la vie que d’être ravalés dès l’enfance au matricule du tutoiement.

Le jeune élève va être vite conditionné. Dès qu’il saura lire et écrire, ses premiers livres « d’éveil » lui poseront leurs premières questions sous la forme autoritaire du tutoiement : « Dessine ici un arbre, une vache…. » ou encore : « Ecris les noms des fleurs que tu connais… » Ce n’est pas bien méchant, mais c’est ainsi que le pli se prend.

Au catéchisme, devenu catéchèse, l’accueil en tu n’es pas différent, mais ses effets en sont plus marquants, car il s’agit de choses plus graves : c’est l’âme qui se fait tutoyer d’entrée. L’ouvrage « Pierres vivantes » qui fit couler tant d’encre à cause de certaines énormités qu’il contient, distille son enseignement par le biais d’une complicité, et non d’un magistère, que le tutoiement impose à l’enfant.

Tout cela semble si bien admis, que c’est un aspect des choses que personne, à ma connaissance n’a jusqu’à présent souligné. On pose pour principe que l’enfant s’y trouve plus à l’aise. C’est sans doute vrai au premier degré. Cette pente-là est facile et semble toute naturelle C’est justement pourquoi l’on devrait s’en méfier…

Car dans cet immense combat de société qui divise le pays depuis déjà longtemps, et qui est loin d’être terminé, quelles que soient ses péripéties politiques, nos enfants sont un enjeu formidable : ils représentent l’avenir. Tout se tient et c’est au nom de l’égalitarisme et de l’uniformité larvée qu’on prive ainsi l’enfant de la déférence élémentaire et du respect qu’on lui doit.

Le tutoiement qui sort de la bouche d’un instituteur, fût-il de l’enseignement privé, et de la plupart de ceux qui font profession de s’occuper des enfants, est d’abord un acte politique, même s’il est inconscient. Cela fait partie du dressage, et cela donne des résultats. Déjà, une bonne partie de la France adulte, et toute la France juvénile, se tutoient, dans un grand dégoulinement de familiarité, qu’on appelle aujourd’hui la convivialité, mot de cuistre, alibi de cuistre, camouflage de cuistre. De la convivialité à la vulgarité, le pas est vite franchi.

Dans de nombreux milieux du travail, le tutoiement devient un passeport obligatoire, dont on ne saurait se passer sous peine de déviationnisme bourgeois, alors que, chez les compagnons d’autrefois, c’était le vouvoiement qui marquait l’esprit de caste. De caste, pas de classe.

Au sein du Parti communiste, comme du Parti socialiste, dans la « République des camarades », le tutoiement est de rigueur. Seul François Mitterrand y faisait exception lorsqu’il était premier secrétaire de son parti. Il détestait qu’on le tutoie, et allait jusqu’à l’interdire, ce qui montre assez bien, à mon sens, que son socialisme était seulement d’ambition et non de conviction…

Mais, pour le commun des Français, aujourd’hui, il importe de ne pas être fier, car ce mot-là, justement, par ce qu’il entraîne de dignité et de sentiment élevés, est devenu l’un des nouveaux parias de notre vocabulaire.

Cela peut paraître sympathique, amical, empreint de simplicité. En réalité, ce n’est qu’un piège. Quand les convenances du langage tombent, l’individu perd ses défenses naturelles, rabaissé au plus bas niveau de la civilité. N’a pas d’autre but non plus la destruction de la langue française préparée dans les laboratoires subversifs de l’Education nationale, et dont on mesure déjà les effets…

Pour ma part, j’ai été dressé autrement. Je me souviens de la voix du maître qui tombait de l’estrade : « Raspail ! Vous me copierez cent fois… » ou : « Raspail ! Sortez ! »

J’avais neuf ans. C’était juste avant la guerre, dans une école laïque de village. Plus tard, au lycée (et ce n’est pas pour rien qu’on a cassé certaines façons, là aussi), les professeurs nous donnaient naturellement du monsieur sans la moindre dérision : « Monsieur Raspail, au tableau ! » On se vouvoyait entre condisciples, réservant le tutoiement à un nombre restreint de camarades choisis.

Choisir, tout est là ! Ne rien se laisser imposer sur plan des usages, ni le tutoiement d’un égal, ni à plus forte raison celui d’un supérieur.

Il y avait une exception, de ce temps-là : le scoutisme. Je me souviens de ma surprise quand je m’étais aperçu, à onze ans, qu’il me fallait tutoyer cet imposant personnage en culottes courtes qui devait bien avoir trente ans, et qui s’appelait le scoutmestre, et qu’à l’intérieur de la troupe tout le monde se tutoyait aussi avec une sorte de gravité. Mais il s’agissait là d’une coutume de caste, d’un signe de reconnaissance réservé aux seuls initiés, comme la poignée de main gauche, l’engagement sur l’honneur, et les scalps de patrouille, car le scoutisme avait alors le génie de l’originalité, une soif de singularité forcenée, dont nous n’étions pas peu fiers. On se distinguait nettement de la masse, on s’élevait par degrés à l’intérieur de cette nouvelle chevalerie, mais il fallait s’en montrer digne.

En revanche, on vouvoyait Dieu. Cela nous semblait l’évidence même. La prière scoute chantée commençait ainsi : « Seigneur Jésus, apprenez-moi à être généreux, à Vous servir comme Vous le méritez… » C’est la plus belle prière que je connaisse. Il m’arrive encore de m’en servir. Voit-on comme la musique des mots eût été différente à la seconde personne du singulier, et comme elle parlerait autrement à l’âme : « … A Te servir comme Tu le mérites. » ? C’est sec, cela n’a pas de grandeur, cela ne marque aucune distance, on dirait une formalité. Et cependant, aujourd’hui, c’est ainsi que l’on s’adresse à la Divinité, on lui applique le tutoiement le plus commun en français. Et le reste a capoté en série : la liturgie, le vocabulaire religieux, la musique sacrée, le comportement de la hiérarchie, la laïcisation du clergé, la banalisation du mystère, si l’on s’en tient aux seules lésions apparentes. Dieu est devenu membre du parti socialiste. L’usage est de le tutoyer.

Au chapitre des habitudes, ou plutôt des attitudes, j’ai conservé celle de vouvoyer aussi les enfants qui ne me sont pas familiers, et d’appeler Monsieur ou Mademoiselle les jeunes gens que je rencontre pour la première fois. La surprise passé, ils me considèrent avec beaucoup plus de sympathie, et j’ai même l’impression qu’ils m’en sont reconnaissants. Nous tenons des conversations de bien meilleure venue, et les voilà qui se mettent à surveiller leur langage, c’est-à-dire à s’exprimer correctement en français, comme si d’avoir été traités avec déférence leur donnait des obligations nouvelles et salutaires. Les négations et les liaisons réapparaissent miraculeusement dans la phrase (je n’ai pas, au lieu de j’ai pas, c’est-t-un au lieu de c’est-h-un, etc.), la prononciation se redresse (je suis pour chuis, je ne sais pas pour chais pas, etc.), le goût de l’élégance verbale ressuscite. Faites vous-même l’essai, vous verrez. La dignité du langage et la dignité de la personne se confondent le plus souvent. Voilà pourquoi l’on parle si mal en ce moment…

Dans un tout autre domaine, j’assistais récemment aux obsèques d’un ami cher, Christian, de son prénom, mais il avait aussi un nom, fort joli nom d’ailleurs. Eh bien, le prêtre, qui l’avait jamais vu vivant, qui ne l’avait même jamais vu du tout, le traitait à tu et à toi, selon les piètres dispositions du nouvel office des morts : « Christian, toi qui.. Christian, toi que… Christian, Dieu te… et ta famille… » Exactement comme pour les enfants sans défense ! En vertu de quoi, au nom de quoi, la familiarité doit-elle répandre ses flots visqueux jusque sur les cercueils ? Bossuet tutoyait-il les princes en prononçant leurs oraisons funèbres ? Or chaque défunt est un roi, enfin couronné, et sacré à jamais. Quant au nom patronymique de Christian, celui sans lequel le prénom de baptême n’est rien, il ne fut pas une seule fois prononcé ! Et pourquoi pas la fosse commune obligatoire, dans la même foulée…

Car me frappe tout autant, l’emploi généralisé du prénom seul, en lieu et place du patronyme précédé on non du prénom, et cela dans toutes les circonstances de la vie où il n’est pas nécessaire de présenter une carte d’identité : « C’est quoi, ton nom ? Serge. Moi, c’est Jocelyne… » Serge qui ? Jocelyne qui ? Les intéressés eux-mêmes semblent ne plus, s’en soucier. Il y a des dizaines de milliers de Serge, des dizaines de milliers de Jocelyne, alors qu’il n’existe qu’un seul Serge X., qu’une seule Jocelyne Z. Mais on se complaît dans l’anonymat. On y nage à l’aise, on s’y coule avec délices, on n’y fait pas de vague, semblable aux milliers de milliers, on n’éprouve pas le besoin de faire claquer son nom comme un drapeau et de brandir ce drapeau au dessus de la mêlée.

Qu’on se rassure, toutefois. Il nous restera au moins à chacun, le numéro matricule de la Sécurité sociale. Celui-là, on y tient.

J’en connais même qui se battront pour ça…

Jean Raspail
Utilisateur anonyme
31 août 2010, 19:25   Re : De La Tenue
Superbe!
31 août 2010, 19:41   Re : De La Tenue
Oui, la prière scoute ne s'oublie pas, c'est la profession de foi d'une nouvelle chevalerie mais tellement en porte-à-faux avec l'époque que nous vivons. Jean Marc me le confirmera, je crois que les anciens condisciples de Juan Carlos à l'Ecole Militaire, tel José Luis de Villalonga, le tutoient.
31 août 2010, 20:18   Re : De La Tenue
Dans mon immeuble, le tutoiement est de rigueur entre voisins. "Salut, tu vas bien ? T'étais en vacances ? T'es parti ?" vous demande le type du troisième quand vous le croisez dans le hall, comme si vous étiez de vieux camarades syndiqués. On ne vous laisse pas le choix. Persévérer dans l'usage du "Vous" serait un affront ou une preuve d'inadaptation ridicule. Terrorisme du Sympa.
31 août 2010, 20:28   Re : De La Tenue
Florentin est dans le vrai : le roi Juan Carlos et ses condisciples se tutoient, car tel est l'usage.

José Luis de Villalonga (dont le lignage est surtout remarquable par les Cabeza de Vaca, ce n'est pas une plaisanterie) rapporte, je crois, ce fait, mais il ne fut pas le condisciple du roi.
Utilisateur anonyme
01 septembre 2010, 12:00   Re : De La Tenue
Merci, ce texte est magnifique !
01 septembre 2010, 12:14   Re : De La Tenue
Oui, merci cher Rogemi, pour ce texte magnifique.
01 septembre 2010, 12:58   Re : De La Tenue
Il faudra que je me décide à lire quelque chose de Jean Raspail.
01 septembre 2010, 13:55   Re : De La Tenue
Chère Anna, lisez "Septentrion" ou "Sept cavaliers quittèrent la ville au crépuscule par la porte de l'Ouest qui n'était plus gardée".

Figaro-Littéraire du 13 janvier 2000
A l'occasion de la sortie en libraire du Roi au-delà de la mer, JEAN RASPAIL a accordé un entretien à SÉBASTIEN LE FOL, sur le thème :«Pas de Dieu, pas de roi !»

Le Figaro Littéraire. - Comment peut-on encore se proclamer royaliste en l'an 2000 ?
Jean Raspail. - Le royalisme tel que je le conçois n'est pas une position politique. C'est, au contraire, une attitude éthique, philosophique et religieuse. Le royalisme est une idée belle et noble qui satisfait ce que l'on a de meilleur en nous-même : l'héroïsme, le sens du sacré et l'idéal.

Tout de même, le royalisme n'est-il pas archaïque sur le plan politique ?
L'idée royaliste ne sera jamais ringarde car elle est permanente. Aujourd'hui, en France, personne n'incarne la continuité de la nation. Je pense qu'on peut aimer un roi, être fidèle à un roi... mais pas à un président de la République!

Croyez-vous au rétablissement de la monarchie en France ?
La rupture a été trop longue. Plus de cent cinquante ans se sont écoulés depuis le dernier roi de France. Le roi n'est plus un personnage de l'imaginaire français - si tant est qu'il existe encore un imaginaire français! Dans l'inconscient collectif, le souvenir de l'onction divine, qui faisait autrefois les rois, a disparu. Le roi, l'héritier, le royaume de France, la présence de Dieu dans le pouvoir, le sens de l'Histoire, le destin national incarné par un souverain échappant aux caprices du suffrages universel, tout cela n'a aucun sens pour 99,5 % de nos compatriotes. La France est le le pays d'Europe le plus déchristianisé. Or, pas de Dieu, pas de roi!

Pourtant, la vie des tête couronnées n'a jamais autant fasciné le public. Le succès des magazines spécialisés et des retransmissions de cérémonies royales à la télévision en témoigne.
Si vous voulez dire que les Français sont royalistes sans le savoir, vous vous trompez. S'ils s'intéressent autant à la vie des têtes couronnées, c'est peut-être parce qu'elle les fair rêver. Mais pas plus que celle des vedettes de cinéma. Je suis persuadé que si Henri V avait obtenu le drapeau blanc fleurdelysé en 1873, les Français l'auraient chassé peu de temps après.

L'un des obstacles à la restauration de la monarchie n'est-il pas les prétendants eux-mêmes? Voyez la querelle autour de l'héritage des Orléans...
Les Orléans n'ont vraiment pas de chance. Cependant, il faut bien distinguer la fidélité au souverain et l'opinion qu'on a de lui. Le souverain incarne la nation, c'est dans l'ordre des choses.

Votre roman [Le Roi au-delà de la mer] s'adresse à un roi imaginaire, Philippe Charles François Louis Henri Jean Robert Hugues Pharamond de Bourbon. Pourquoi pas aux rivaux prétendant à la couronne?
Je ne veux pas entrer dans le débat dynastique. Aussi me suis-je inventé un Bourbon hypothétique, symbolique, un Bourbon de substitution auquel j'ai l'honneur de m'adresser en leurs lieu et place. C'est plus commode. Avec lui, nous ne risquons pas de nous brouiller, alors que les deux autres princes pourraient me reprocher de me mêler de ce qui ne me regarde pas, ce qui serait d'ailleurs assez vrai. Et puis, Le Roi au-delà de la mer est un roman. Je l'ai écrit comme une sorte de chevauchée dans le rêve.

Le premier conseil que vous donnez à ce roi, c'est de s'exiler, de disparaître. Pourquoi?
L'abrogation de la loi d'exil en 1950 a eu pour effet de banaliser les prétendants. Ils ne sont plus que des Français en France, privés de leur auréole de proscrit. S'ils n'y prennent garde, ils risquent de se fondre dans ce théâtre ambulant à la Pirandello avec ses bals caritatifs, ses réceptions sponsorisées, ses mariages merveilleusement princiers et son casting d'enfer, coiffeurs, couturiers, top models, histrions de télé, publicistes et requins de la finance. Mon prince imaginaire est un prince de vitrail. C'est pourquoi il choisit l'exil. Cela le grandit et rétablit les distances entre le spirituel et le matériel, entre le sacré et le politique, dont il aurait été privé en cédant imprudemment au courant commun de la vie.
Vous imaginez toutes sortes de scénarios pour rétablir la monarchie. L'un d'eux prévoit carrément une insurrection armée, qui se déroule, dans votre roman, le 29 avril 2000. Ne craignez-vous pas d'être accusé d'incitation à la violence?
Mon roi est pacifique. Il ne veut pas la guerre civile. Il mène un duel symbolique contre l'idée républicaine. Encore une fois, mon livre est un rêve.

Toutefois, certains pourraient être tentés d'aller jusqu'au bout de votre rêve. Cela s'est déjà produit avec votre roman Sire, dans lequel vous imaginiez le sacre du roi de France à Reims, en février 1999. Le jour J, une poignée de jeunes gens, qui ne s'étaient pas concertés, se sont retrouvés au rendez-vous. Souhaitez-vous qu'il en soit ainsi le 29 avril prochain?
Pour ma part, je serai chez moi le 29 avril prochain! (Rire)

Ne craignez-vous pas, avec ce livre, d'apparaître comme un écrivain militant?
Je ne veux pas jouer le rôle de l'écrivain royaliste. Je suis un écrivain qui est royaliste. Un point c'est tout. Je n'ai jamais milité dans aucun mouvement que ce soit.

Comment êtes-vous devenu royaliste?
Mon père l'était. Modérément, mais il l'était. Moi, ça m'est venu vers la quarantaine. Le royalisme a peuplé un grand vide en moi. Il a remplacé avantageusement ma désaffection progressive à l'égard de la façon dont la France se conduit et est conduite. Au début, c'était un royalisme de raisonnement. Puis, au fil du temps, c'est devenu beaucoup plus profond. Intérieurement, c'est très satisfaisant. Même si, je vous le concède, c'est un peu une tour d'ivoire.

Votez-vous?
Absolument. C'est d'ailleurs à l'un de mes grands ancêtres, François Vincent Raspail, que l'on doit le rétablissement du suffrage universel en 1848.

Votre royalisme n'est-il pas une forme de dandysme?
Si vous entendez par dandysme l'affirmation de l'individu contre la masse, alors oui mon royalisme est un dandysme.

Cette cause ne vous séduit-elle pas avant tout parce qu'elle est perdue?
Détrompez-vous! Si la monarchie était restaurée en France je serais le premier fidèle du roi.
01 septembre 2010, 14:05   Re : De La Tenue
C'est un peu ma position.
01 septembre 2010, 20:51   Re : De La Tenue
Merci cher Rogemi pour votre réponse, et pour l'article du Figaro.
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