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Robert Badinter est favorable à l'interdiction du port de la burqa

Envoyé par Utilisateur anonyme 
Utilisateur anonyme
16 septembre 2010, 10:30   Robert Badinter est favorable à l'interdiction du port de la burqa
Une intervention remarquable de Robert Badinter au Sénat.

Le début est un peu juridique, mais la suite du discours vaut d'être lue.



Sénat - Séance du 14 septembre 2010 (compte rendu intégral des débats)

La parole est à M. Robert Badinter, pour explication de vote.

M. Robert Badinter. Madame la présidente, madame la ministre d'État, mes chers collègues, toutes les convictions qui se sont exprimées au cours de ce débat sont honorables, et je conçois parfaitement qu'une diversité d'approches se manifeste, notamment sur le plan juridique, dès l'instant où, unanimement, nous condamnons le port de la burqa ou du niqab.

Je commencerai par deux observations d'ordre juridique.

Je souhaite d'abord adresser une recommandation à Mme la présidente, en ce qu'elle représente le président du Sénat. Quel que soit le texte voté, il faut que le président du Sénat, comme celui de l'Assemblée nationale, le défère au Conseil constitutionnel. Je rappelle que le Premier ministre a demandé l'avis du Conseil d'État, mais qu'il ne l'a pas suivi, en tout cas pas complètement, et que, sur cette question, l'Assemblée nationale a adopté une position différente. Par conséquent, le risque existe.

Je n'aurai garde de prendre part à la discussion sur l'étendue de ce risque. Il revient maintenant au Conseil constitutionnel de se prononcer pour savoir si ce texte est constitutionnel ou non. Il doit être saisi immédiatement pour éviter que ne perdure une sorte d'indécision juridique, toujours préjudiciable quand il s'agit d'une question de cette importance, et que l'on soit contraint d'attendre l'inévitable question prioritaire de constitutionnalité. Je souhaite que cela soit fait. Je ne suis pas absolument convaincu que ce ne soit pas déjà l'opinion du président du Sénat et de celui de l'Assemblée nationale.

Sur la conventionnalité, ensuite, je formulerai deux remarques.

Dans un arrêt du 13 février 2003, la Cour européenne des droits de l'homme a adopté une position très claire sur les mesures d'interdiction de tous ordres prises par le gouvernement turc, soulignant qu'elles étaient parfaitement compatibles avec la Convention européenne des droits de l'homme. En 2010, une nouvelle décision est intervenue, dont il a été fait état au cours de ce débat : il s'agissait d'hommes portant des tenues montrant leur adhésion à une fraction religieuse extrême. Je le précise pour une raison simple : la Cour européenne des droits de l'homme a souligné que le problème était d'ordre religieux. Or la question dont nous débattons aujourd'hui n'est pas celle de l'atteinte à la laïcité.

M. Jean-Jacques Hyest, président de la commission des lois. Eh non !

M. Robert Badinter. C'est celle de l'égalité des femmes et des hommes, de l'égalité de droits, de condition, de la dignité et de la liberté des femmes,…

M. Roland Courteau. Très bien !

M. Robert Badinter. … toutes choses qui n'étaient pas soumises à la Cour européenne des droits de l'homme dans son arrêt du 23 février 2010. Il n'est pas indifférent de le rappeler.

J'en viens à mon propos essentiel : pourquoi vais-je voter ce projet de loi ? N'étant pas naïf, je sais très bien quelles étaient les motivations politiciennes à l'origine de ce besoin soudain de légiférer dans ce domaine. Je laisse toutefois cela de côté…

Certains se rendent dans les pays du Golfe et y constatent les progrès accomplis en matière de condition des femmes. D'autres, comme moi, s'intéressent à la vie des instances des Nations unies, en particulier du Conseil des droits de l'homme à Genève. J'ai eu l'occasion de le dire aussi bien à la commission des affaires européennes qu'à la commission des affaires étrangères, nous ne devons pas nous aveugler : nous sommes en présence de deux visions des droits de l'homme et nous vivons l'un des affrontements idéologiques les plus durs que nous ayons connus depuis les années de la guerre froide.

Ce conflit n'est pas, en effet, sans rappeler le temps où les communistes considéraient que s'opposaient deux visions des droits de l'homme, l'une bourgeoise, l'autre socialiste. Aujourd'hui, toutefois, il s'agit d'autre chose. Au sein de ces instances, nous avons constamment face à face, d'un côté, tous les États démocratiques, qui soutiennent le principe de l'universalité des droits de l'homme, et, de l'autre, les États qui répondent que les droits de l'homme sont un cadeau fait par Dieu à l'homme pour le rendre plus heureux sur cette terre, mais qu'ils doivent être interprétés à la lumière de la charia. Je pourrais citer un nombre important de textes qui reprennent cette position. Il n'est qu'à lire la dernière résolution proposée et votée sur l'initiative de la République islamique d'Iran lors de la 35e session du conseil des ministres des affaires étrangères de l'Organisation de la conférence islamique, qui réaffirme cette doctrine. Nous sommes bien là en présence d'un conflit majeur, en particulier pour les laïcs que nous sommes.

Lorsqu'interviennent des questions essentielles, telles que la peine de mort ou la résolution adoptée par le même conseil des ministres des affaires étrangères de l'Organisation de la conférence islamique en 2004, à la suite d'une protestation de l'Union européenne, sur la lapidation des femmes, cela prend tout son sens. La réponse fut : cela ne vous regarde pas, l'Union européenne n'a pas, au nom de sa conception des droits de l'homme, à nous donner de leçons sur ce que doit être la loi islamique.

Or il est des principes avec lesquels nous ne pouvons transiger, notamment celui qui nous occupe aujourd'hui, à savoir le principe fondamental, presque primordial, de l'égalité entre hommes et femmes.

Nous ne cessons d'œuvrer pour le faire entrer plus avant dans nos sociétés. Or, ce principe est défié. Et ceux qui le défient le font, croyez-moi, en connaissance de cause, pour tester nos facultés de résistance.

On ne peut pas transiger avec ce principe, s'accommoder d'un signe, d'un signal, d'une tenue. Car le voile est porté où, et par qui ?

Ce sont les talibans qui contraignent les femmes à porter la burqa. Dès que les taliban prennent ou reprennent le pouvoir, la burqa devient obligatoire et, parallèlement, les filles sont retirées des écoles. C'est à ce moment-là que le port de la burqa prend toute sa signification.


Au-delà même du port du voile intégral dans la rue, il faut voir le symbole qui est transmis, exprimé, inscrit dans cette tenue. Nous devons donc réagir. Il s'agit, je le répète, d'un principe avec lequel nous ne pouvons pas transiger, que nous ne pouvons pas abandonner.

Je rappelle simplement, mais c'est essentiel, que le droit à la liberté d'opinion figure dans la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen. À l'époque, on avait précisé, ce qui était singulier, « même religieuse » ! Alors, la liberté d'opinion religieuse ? Oui ! La liberté de pratiquer sa religion ? Oui ! La laïcité les garantit à chacun.

Mes chers collègues, en interdisant le port du voile intégral dans l'espace public, vous n'empêchez personne de pratiquer sa religion. Ce n'est pas une dragonnade ou une inquisition ! Nous favorisons au contraire, comme je le souhaite, par la construction de mosquées et par l'expression constante de notre sympathie, de notre amitié, la garantie à tous ceux qui le veulent d'exercer leur croyance et leur foi.

En interdisant le port du voile dans l'espace public, vous n'empêchez pas celles qui le veulent de pratiquer leur religion, mais vous ne tolérez pas que les éléments les plus intégristes et les plus fanatiques affichent et proclament leur vision, que nous ne pouvons pas accepter, d'une société où les femmes disparaissent de l'espace public et ne sont plus que des fantômes. Cela, non ! Et c'est la raison pour laquelle je voterai ce projet de loi. (Applaudissements sur l'ensemble des travées.)
Utilisateur anonyme
16 septembre 2010, 10:40   Re : Robert Badinter est favorable à l'interdiction du port de la burqa
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Chère Ostinato, pourriez-vous, je vous prie, indiquer la source (le lien) ?
Pas du tout, Didier.

Pour me faire comprendre, il est normal que, pour des idées générales, la position soit tranchée, sinon c'est incompréhensible.

Le débat sur le "pur et dur" portait sur l'application pratique. Concrètement, je disais que l'ouvrage de cet imam était sans doute à lire, et le comportement de ce maire à approuver, c'est sur ces points-là que je me suis fait reprendre car, si j'ai bien lu, tout imam est d'essence funeste, et tout maire qui utilise à un moment un syntagme politiquement correct est à rejeter dans les ténèbres extérieures.
Utilisateur anonyme
16 septembre 2010, 13:08   Re : Robert Badinter est favorable à l'interdiction du port de la burqa
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Utilisateur anonyme
16 septembre 2010, 14:12   Re : Robert Badinter est favorable à l'interdiction du port de la burqa
Le lien est ici.

Voici le résultat du dépouillement du scrutin :

Nombre de votants 247
Nombre de suffrages exprimés 247
Majorité absolue des suffrages exprimés 124
Pour l’adoption 246
Contre 1 (qui cela peut-il bien être ?)
Le vote contre est celui de la sénatrice Payet, qui considère qu'il aurait mieux valu un décret qu'une loi pour cette interdiction relative à la burqa.

Elle a déclaré au début de son explication de vote :

Madame la présidente, madame la ministre d’État, mes chers collègues, je suis contre le port du voile intégral. Comme l’ont souligné nombre de nos collègues, le port du voile intégral est une violence faite à la dignité de la femme, un déni de l’égalité entre les femmes et les hommes, une négation des valeurs essentielles de la République.
Je signale au passage que l'émission de C dans l'air du mercredi 15, c'est à dire hier, traitait du terrorisme et, incidemment du port de la burka.
On peut visionner cette émission sur le site de la 5:
[www.france5.fr]
Robert Badinter ouvre les yeux, mais seulement à moitié.

Citation
Agrippa
Certains se rendent dans les pays du Golfe et y constatent les progrès accomplis en matière de condition des femmes. D'autres, comme moi, s'intéressent à la vie des instances des Nations unies, en particulier du Conseil des droits de l'homme à Genève. J'ai eu l'occasion de le dire aussi bien à la commission des affaires européennes qu'à la commission des affaires étrangères, nous ne devons pas nous aveugler : nous sommes en présence de deux visions des droits de l'homme et nous vivons l'un des affrontements idéologiques les plus durs que nous ayons connus depuis les années de la guerre froide.

Ce conflit n'est pas, en effet, sans rappeler le temps où les communistes considéraient que s'opposaient deux visions des droits de l'homme, l'une bourgeoise, l'autre socialiste. Aujourd'hui, toutefois, il s'agit d'autre chose. Au sein de ces instances, nous avons constamment face à face, d'un côté, tous les États démocratiques, qui soutiennent le principe de l'universalité des droits de l'homme, et, de l'autre, les États qui répondent que les droits de l'homme sont un cadeau fait par Dieu à l'homme pour le rendre plus heureux sur cette terre, mais qu'ils doivent être interprétés à la lumière de la charia. Je pourrais citer un nombre important de textes qui reprennent cette position. Il n'est qu'à lire la dernière résolution proposée et votée sur l'initiative de la République islamique d'Iran lors de la 35e session du conseil des ministres des affaires étrangères de l'Organisation de la conférence islamique, qui réaffirme cette doctrine. Nous sommes bien là en présence d'un conflit majeur, en particulier pour les laïcs que nous sommes.

Lorsqu'interviennent des questions essentielles, telles que la peine de mort ou la résolution adoptée par le même conseil des ministres des affaires étrangères de l'Organisation de la conférence islamique en 2004, à la suite d'une protestation de l'Union européenne, sur la lapidation des femmes, cela prend tout son sens. La réponse fut : cela ne vous regarde pas, l'Union européenne n'a pas, au nom de sa conception des droits de l'homme, à nous donner de leçons sur ce que doit être la loi islamique.

Or il est des principes avec lesquels nous ne pouvons transiger, notamment celui qui nous occupe aujourd'hui, à savoir le principe fondamental, presque primordial, de l'égalité entre hommes et femmes.

Nous ne cessons d'œuvrer pour le faire entrer plus avant dans nos sociétés. Or, ce principe est défié. Et ceux qui le défient le font, croyez-moi, en connaissance de cause, pour tester nos facultés de résistance.

Il n'y a pas, comme il le pense, deux conceptions des Droits de l'Homme. L'Organisation de la Conférence Islamique se fiche comme d'une guigne des Droits de l'Homme, elle y est même complètement opposée car ceux-ci (libertés individuelles, liberté de conscience, etc.) sont totalement à l'encontre des valeurs de la religion islamique, qui suppose que l'Homme est entièrement soumis à Dieu. Une fois encore, l'OCI utilise la taqiya, la ruse : comme elle sait que les Droits de l'Homme sont une valeur fondamentale pour les occidentaux, elle a concocté un cheval de Troie : une déclaration "islamique" des Droits de l'Homme (qui est en fait complètement subordonnée à la charia, avec l'impossibilité de changer de religion, par exemple), comme pour dire "voyez, nous respectons les Droits de l'Homme, mais à notre façon", alors que l'état d'esprit en est totalement différent. Cela sert, petit à petit, à infléchir les principes universalistes, en utilisant notamment le relativisme culturel car l'Occident, de plus en plus miné par la haine de soi et par une ouverture suicidaire à l'Autre, n'ose même plus affirmer l'universalité de ses principes fondamentaux.

L'OCI a d'ailleurs utilisé la même stratégie à l'ONU en faisant passer une directive condamnant la "diffamation des religions" : cela peut passer à première vue comme une initiative destinée à promouvoir la tolérance alors qu’en fait, c’est uniquement la critique de l’islam qui cherche à être empêchée. Il suffit de voir comment les minorités sont traitées dans les pays musulmans, et de savoir que les textes islamiques considèrent que toutes les religions sont fausses à par l’islam (les juifs et les chrétiens étant censés avoir falsifié leurs textes) pour comprendre que le respect de toutes les religions n’est pas la motivation première de l’OCI à travers ce texte.

Le principal problème, ce n’est pas la burqa (qui n’est que la partie visible de l’iceberg), c’est l’islam et son idéologie totalitaire. La chose à se demander maintenant, ce n’est pas si on va interdire la burqa ou non mais de savoir si l’Occident va se décider à ouvrir les yeux sur la véritable nature de cette idéologie.
Robert Badinter n’est pas exempt de ce tragique aveuglement, notamment quand il déclare :
Citation

Nous favorisons au contraire, comme je le souhaite, par la construction de mosquées et par l'expression constante de notre sympathie, de notre amitié, la garantie à tous ceux qui le veulent d'exercer leur croyance et leur foi.
, car il ne comprend pas que les mosquées, au même titre que la burqa et tout le reste, font partie de la stratégie du cheval de Troie.

L’Occident, issu du christianisme, met un point d’honneur à mettre l’Autre à son égal, voire avant lui-même, et à défendre avant tout les valeurs universalistes (tolérance, liberté, etc.), quitte à ce que cela compromette sa propre survie (comme c’est le cas aujourd’hui). L’islam fonctionne de manière inverse : il cherche avant tout à défendre ses propres intérêts et à asservir l’Autre, quitte à utiliser les valeurs de l’adversaire (liberté, tolérance, etc.) pour les retourner contre lui. Ainsi, quand des mosquées son construites, par exemple, l’Occident se satisfait de cela comme une marque de noble tolérance, tandis que l’islam ne voit là-dedans que naïveté et faiblesse de la part de l’Occident, et se réjouit de sa victoire future car cela signifie que l’adversaire s’incline à chaque fois un peu plus. Car l’Occident réfléchit avant tout en termes abstraits (valeurs républicaines, citoyenneté, droits, etc.), tandis que l’islam voit les choses de manière beaucoup plus terre à terre et manichéenne : musulman/mécréant, Dar-el-harb/Dar-el-islam (maison de la guerre/maison de l’islam), etc.

Quand des mosquées sont construites, l’Occident n’y voit qu’un lieu de culte parmi d’autres au sein d’une société ouverte, alors que l’islam y voit un signe que le territoire devient à chaque fois un peu plus une terre d’islam. Car une mosquée n’est pas seulement un lieu de culte, c’est aussi un centre du pouvoir politique, culturel, religieux, militaire, éducatif, social, etc., car dans l’islam, tous ces éléments sont totalement inséparables.

Il s’agit donc là de deux façons radicalement différentes de voir les choses et je pense qu’on ne peut pas comprendre ce qui se passe actuellement si on n’a pas pris conscience de cette différence de mentalité et des enjeux qu’elle implique.
Merci, Félix, pour ces arguments. Ce dégueulasse crétin de Badinter n'a évidemment toujours rien compris. Quand les musulmans deviennent majoritaires sur un territoire, la charia s'impose. C'est dans le Coran. Ça y était d'ailleurs déjà-si je puis me permettre-il y a trente ans lorsque M. Badinter accusait de racisme ces français qui voyaient d'un mauvais oeil arriver ces populations et, ce, avec la même verve dans ses grotesques tribunes d'un lyrisme périmé. Dieu se rit, etc...

Oui, alors oui, voilà, c'est un héros, en effet. Il n'a rien eu à subir dans son appartement du XVIème, lui...Applaudissons bien fort...
L’Occident, issu du christianisme, met un point d’honneur à mettre l’Autre à son égal, voire avant lui-même, et à défendre avant tout les valeurs universalistes (tolérance, liberté, etc.), quitte à ce que cela compromette sa propre survie (comme c’est le cas aujourd’hui).


L'histoire prouve à l'évidence la pertinence de cette allégation.
Cher Jean-Marc, je ne sais si votre remarque est ironique ou non ; j'aimerais en tout cas étayer mon propos en citant Robert Redeker :

Citation

Dans l'ouverture à autrui, propre à l'Occident, se manifeste une sécularisation du christianisme, dont le fond se résume ainsi : l'autre doit toujours passer avant moi. L'Occidental, héritier du christianisme, est l'être qui met son âme à découvert. Il prend le risque de passer pour faible. À l'identique de feu le communisme, l'islam tient la générosité, l'ouverture d'esprit, la tolérance, la douceur, la liberté de la femme et des moeurs, les valeurs démocratiques, pour des marques de décadence.

Ce sont des faiblesses qu'il veut exploiter au moyen « d'idiots utiles », les bonnes consciences imbues de bons sentiments, afin d'imposer l'ordre coranique au monde occidental lui-même.

[...]

Exaltation de la violence : chef de guerre impitoyable, pillard, massacreur de juifs et polygame, tel se révèle Mahomet à travers le Coran. De fait, l'Église catholique n'est pas exempte de reproches. Son histoire est jonchée de pages noires, sur lesquelles elle a fait repentance. L'Inquisition, la chasse aux sorcières, l'exécution des philosophes Bruno et Vanini, ces mal-pensants épicuriens, celle, en plein XVIIIe siècle, du chevalier de La Barre pour impiété, ne plaident pas en sa faveur. Mais ce qui différencie le christianisme de l'islam apparaît : il est toujours possible de retourner les valeurs évangéliques, la douce personne de Jésus contre les dérives de l'Église.

Aucune des fautes de l'Église ne plonge ses racines dans l'Évangile. Jésus est non-violent. Le retour à Jésus est un recours contre les excès de l'institution ecclésiale. Le recours à Mahomet, au contraire, renforce la haine et la violence. Jésus est un maître d'amour, Mahomet un maître de haine.

[...]

Au lieu d'éliminer cette violence archaïque, à l'imitation du judaïsme et du christianisme, en la neutralisant (le judaïsme commence par le refus du sacrifice humain, c'est-à-dire l'entrée dans la civilisation, le christianisme transforme le sacrifice en eucharistie), l'islam lui confectionne un nid, où elle croîtra au chaud. [...] Comme aux temps de la guerre froide, violence et intimidation sont les voies utilisées par une idéologie à vocation hégémonique, l'islam, pour poser sa chape de plomb sur le monde. Benoît XVI en souffre la cruelle expérience. Comme en ces temps-là, il faut appeler l'Occident « le monde libre » par rapport à au monde musulman, et comme en ces temps-là les adversaires de ce « monde libre », fonctionnaires zélés de l'oeil du Coran, pullulent en son sein.
Redecker mêle des choses intelligentes et des stupidités. On a bien vu ce qui est arrivé à "feu le communisme", et si l'islam est en effet un excellent modèle de violence religieuse, les sociétés occidentales sont de très bons modèles de violences d'une autre nature.

Il suffirait à M. Redecker de franchir l'océan et de voir, en Amérique latine, ce que sont ces sociétés hobbesiennes. Il suffirait à M. Redecker de réfléchir un instant pour s'apercevoir que l'occident n'hésite pas à s'entredévorer, l'épisode le plus récent étant les évènements de l'ex-Yougoslavie. Je ne porte pas les Serbes dans mon coeur, mais on a quand bien joliment écrasé la ville de Belgrade sous les bombes.

En fait, l'occident est le seul à faire les choses à fond, quand il est en guerre. C'est dans sa nature. Le communisme, cet horrible fléau, est une création occidentale, et on a vu ses brillants résultats. Hiroshima et Nagazaki vous montreront aussi jusqu'où l'occident peut aller quand il se pense dans son bon droit.

De même, l'occident parvient à penser en "société duale", c'est à dire, sous le couvert d'égalité démocratique, en une plèbe de plus en plus assistée et une classe de plus en plus performante et très efficace. Cela est violent, que Redecker s'en aperçoive ou pas.

Pour ce qui est de l'élimination de la violence archaïque, j'ai l'impression que l'occident a agi d'une façon des plus réfléchies, vu le temps qu'il a mis pour y parvenir.

Pour ce qui est du pragmatisme, que Redecker étudie les Etats-unis : voici bien un pays pragmatique, que les scrupules n'ont jamais étouffé.

Alors, dire que l'islam présente un danger, oui. Parler ainsi de l'occident, non, ça ridiculise le propos. Tout ça me fait penser aux associations ad hoc, qui de sécurité routière, qui de protection des enfants contre les crimes des adultes : on abdique tout bon sens, on ramène tout à une idée fixe...
Citation
ll Sorpasso
Ce dégueulasse crétin de Badinter n'a évidemment toujours rien compris

Cher Sorpasso, je lis, avec attention, avec respect je l'espère, les arguments, massifs ou subtils, des uns et des autres. Je cherche à forger, à préciser, à revoir, à préciser, à argumenter ma propre et modeste analyse. Soyez bien sûr que ce genre de saillie (notamment à l'égard de Monsieur Badinter) est totalement contre-productive pour la position que vous prétendez défendre.
« Ce dégueulasse crétin de Badinter »

Monsieur Il Surpasso se juge lui-même.
Je ne défends aucune position et je pèse mes mots. Mais oui, à l'avenir, je m'abstiendrai. Je pensais juste à centaines de milliers de vies de français desouche qui subissent la contre-colonisation depuis 30 ans dans leur existence quotidienne, en plus des propos moralisateurs et la pose de justicier opportuniste de M. Badinter, qui ose encore se poser en héraut de la tolérance réfléchie, lui qui n'a eu de mots assez fort pour fustiger le "racisme "de ces français là en d'autres temps, et qui vient nous vendre cette loi anti-burka comme la solution aux problèmes bien plus étendus qu'il s'est toujours évertué à nier, couvrir de ses beaux discours gratuits sur les principes, sinon encourager. Voilà en outre pourquoi je n'ai aucune position à défendre, M. Badinter s'étant chargé de démonter les fortifications, abaisser le pont-levis, et faire entrer l'Islam depuis belle lurette.
Utilisateur anonyme
17 septembre 2010, 11:47   Re : Robert Badinter est favorable à l'interdiction du port de la burqa
abaisser le "pont-levi" ?
pont le vit ?
pont Lévy ?
"Je pensais juste à centaines de milliers de vies de français desouche qui subissent la contre-colonisation depuis 30 ans dans leur existence quotidienne, en plus des propos moralisateurs et la pose de justicier opportuniste de M. Badinter, qui ose encore se poser en héraut de la tolérance réfléchie, lui qui n'a eu de mots assez fort pour fustiger le "racisme "de ces français là en d'autres temps, et qui vient nous vendre cette loi anti-burka comme la solution aux problèmes bien plus étendus qu'il s'est toujours évertué à nier, couvrir de ses beaux discours gratuits sur les principes, sinon encourager. Voilà en outre pourquoi je n'ai aucune position à défendre, M. Badinter s'étant chargé de démonter les fortifications, abaisser le pont-levis, et faire entrer l'Islam depuis belle lurette."

Même si en ce qui me concerne j'ai trouvé inutilement injurieux et grossiers les mots qu'il emploie contre Badinter , je suis entièrement d'accord avec ce message de II Sorpasso. N'oublions pas que c'est à Badinter que l'on doit l'expression "lepènisation des esprits" utilisée chaque fois pour faire taire les Français en première ligne qui essayaient de dénoncer ce qu'ils voyaient se passer autour d'eux dans les banlieues, et retardant de plusieurs décennies la prise de conscience qui se fait aujourd'hui mais trop tard.Si les esprits avaient été moins "badintérisés" , on n'en serait pas là !
Pour ma part, je pense que toute occasion est bonne à prendre.

Tout coin enfoncé dans le "langage type" est le bienvenu. Il est d'autant bienvenu qu'il émane de personnes qui ont eu l'opinion inverse.

En revanche, les textes du style "Les convaincus parlent aux convaincus", les textes "Le Noir et le blanc", à la Redecker, sont contre-productifs.

On ne peut rallier une majorité que par un discours modéré, factuel et grâce à l'appui tantôt de M. Badinter, tantôt de l'imam Machin, etc...
Utilisateur anonyme
17 septembre 2010, 12:53   Re : Robert Badinter est favorable à l'interdiction du port de la burqa
(Message supprimé à la demande de son auteur)
M. Badinter a ses opinions politiques, mais il connaît le droit, et il le connaît bien, ce qui, par les temps qui courent, semble devenir une exception tout à fait remarquable.
Il est évident que Badinter est mal placé pour donner des leçons. On lui doit des années de baratin, de laxisme et de leurs conséquences.
Il lui sera beaucoup pardonné, Florentin, en application de l'adage allemand "Junge Hure, alte Betschwester".
Par ailleurs, Florentin, je crois que vous devriez saisir cette occasion pour vous rendre à confesse. Je ne dis pas, entendons-nous, que vous ayez été distrait lors de la lecture de l'Évangile de ce dernier dimanche ; cela étant, si vous n'aviez pas été distrait, vous auriez noté que le prêtre parlait de certaine brebis à la recherche de laquelle le berger était parti, et vous en concluriez que M. Badinter est, en quelque sorte, la brebis en question, alors que vous et moi sommes les quatre-vingt dix neuf autres, car notre sainteté n'a d'égale que notre sûreté de jugement.
Imaginez, cher Jean Marc, que nous investissions les confessionnaux pour nous faire pardonner nos médisances, l'Eglise n'aurait plus qu'à recruter du renfort au delà de nos frontières...
Citation
Jean-Marc
Il lui sera beaucoup pardonné, Florentin, en application de l'adage allemand "Junge Hure, alte Betschwester".

Pour moi, le droit est le principal rempart, sinon le seul, contre le méli-mélo bienpensant omniprésent. Il manque de gens comme Monsieur Badinter, quelles que soient ses inclinations politiques personnelles, qui sont d'ailleurs parfaitement estimables. L'ère Sarko se caractérise aussi par une déconstruction du droit (lois liées à l'actualité immédiate, etc.)
Utilisateur anonyme
17 septembre 2010, 16:45   Re : Robert Badinter est favorable à l'interdiction du port de la burqa
Je crois au contraire que le droit (notamment dans les sphères onusiennes et européennes, mais pas seulement) est l'un des plus puissants alliés du camp du Grand Remplacement, c'est ce qui rend l'intervention de M. Badinter si intéressante : pour une fois, il semble qu'il se rende compte que si la volonté politique ne reprend pas rapidement ses droits pour s'y opposer (au détriment de milliers de professionnels du droit qui en vivent) la pente naturelle de l'évolution du droit, et des droits de l'homme en particulier, nous mène au désastre.
Utilisateur anonyme
17 septembre 2010, 16:55   Re : Robert Badinter est favorable à l'interdiction du port de la burqa
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Il me semble, Agrippa, que vous avez raison si l'on range l'activisme législatif actuel sous le terme de droit. J'entendais le droit au sens du droit romain. Par exemple, le droit européen exige maintenant de justifier la décision d'un jury de cour d'assises. Or, la décision d'un jury est intéressante, en droit, justement parce qu'elle n'a pas à être justifiée. La décision d'un jury, amenant à une décision souveraine qui permet de sortir d'une situation conflictuelle, peut maintenant être recalée, et on n'en sort plus...
Citation
Jean-Marc
Pour ma part, je pense que toute occasion est bonne à prendre.
Tout coin enfoncé dans le "langage type" est le bienvenu. Il est d'autant bienvenu qu'il émane de personnes qui ont eu l'opinion inverse.
En revanche, les textes du style "Les convaincus parlent aux convaincus", les textes "Le Noir et le blanc", à la Redecker, sont contre-productifs.
On ne peut rallier une majorité que par un discours modéré, factuel et grâce à l'appui tantôt de M. Badinter, tantôt de l'imam Machin, etc...


Je suis d'accord avec Jean-Marc et je pense même que ce texte pourrait faire date (on peut rêver), à raison même et de ses limites et de la personne de son auteur. Le statut d'autorité morale de R. Badinter auprès des esprits de gauche évite la paresseuse accusation a priori de racisme qui en porte tant à refuser l'échange verbal dès qu'ils sentent que le dialogue pourrait ébranler, même légèrement, leurs "fondamentaux". A l'instar des dernières pages de «Tristes Tropiques», d'un bon rendement argumentatif parce que Lévi-Strauss est encore fréquentable, j'y vois une référence utilisable pour que des oreilles acceptent d'écouter, desquelles je n'en suis pas encore à espérer être entendu.
Utilisateur anonyme
20 septembre 2010, 11:56   Re : Robert Badinter est favorable à l'interdiction du port de la burqa
Il est bien déplaisant que, sur le site du parti de l'in-nocence, les injures de M. Sorpasso à l'égard de M. Badinter n'aient pas été effacées...
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