Longtemps, le matin, afin d'échapper aux fortes et entêtantes vapeurs doxiques émanant de France-Inter-Culture, j'ai pris pour habitude de me réfugier sur France-Musique. De retour de vacances, déterminé en cette rentrée à affronter courageusement la pensée bonne, j'avais décidé de ne plus déserter les deux stations généralistes et d'écouter courageusement, stoïquement, les successeurs de Demorand et Badou. Hélas, il y eut la burka, les Roms, les Afghans, les sans-papiers,Sétif, Guelma, Grenoble, les banlieues, les heures sombres : en ce mois de septembre des Niagara de bien pensance déferlèrent sur les ondes et la marée montante des mots qui puent, "stigmatisation", "répression", "discrimination", est revenue de plus belle au point qu'épuisé j'ai abandonné mes bonnes résolutions pour rejoindre entre sept et huit heures France-Musique. Et là, horreur : en l'espace d'un été tout a changé ou presque. Cette heure agréable consacrée à l'actualité musicale (concerts, livres) a été confiée à l'atroce Alex Taylor, l'homme à l"a bouillie dans la bouche". Afin de dépoussiérer (comme disent les amis du désastre) l'antenne, cet Anglais, qui reconnaît lui même faire difficilement la différence entre un tambour et un basson, entre Dorothée et Elisabeth Schwarzkopf, a transformé l'émission en une sorte de magma abject où s'agitent à un rythme accéléré les Beatles et Johnny sur un fond, probablement pour maintenir un semblant de tradition, mâtiné au mieux de quatre saisons albinonisées vaguement bolérisée et au pire, comme l'écrivait Rebatet dans son
Histoire de la musique, de
tziganeries de restaurant, hommage aux Roms "déportés" oblige. Le tout étant bien sûr saupoudré de ricanements et de blagues de potache à faire rougir de honte un Bigard. Insupportable. Ce n'est plus de grande déculturation qu'il s'agit mais de radicale éradication. Quoi qu'il en soit, je demande solennellement au ministre Hortefeux de bien vouloir expulser, en lieu et place de Lies Hebbaj, au plus vite l'Anglais Taylor du territoire français. Tout sauf Taylor.