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Entretien de Plieux VI, partie 5/6

Cher amis, voici la suite de l'entretien VI, sur l'école et l'éducation.
Où l'on parle de "niveau-montisme", de médiation, de "Grand Remplacement" et de "Grande Déculturation"…




Lugan parle de l'état de l'université en des termes proches du parti :


25 septembre 2010, 13:17   Re : Entretien de Plieux VI, partie 5/6
Le problème vient bien, entre autres, du fait que l'on préfère aujourd'hui former des techniciens plutôt qu'une élite cultivée, ce qui caractérise bien, là encore, le tragique soucis d'immédiateté de la société actuelle, à savoir l'insistance sur tout ce qui peut être immédiatement mis à profit, utilisé de façon pratique et quantifié suivant un soucis de rentabilité. La culture ne rentre évidemment pas dans cette catégorie, mais elle est pourtant indispensable pour former l'esprit, car même si les bienfaits qu'elle apporte ne sont pas toujours immédiatement visibles pour résoudre un problème donné, ils sont néanmoins indispensables pour faire face au monde dans toute sa complexité et permettre d'appréhender les enjeux de façon globale.

Or, on retrouve partout un même manque de discernement, une même absence de recul et de vue à long terme, surtout chez les hommes politiques, et il y a fort à parier que la déculturation et le soucis d'immédiateté participent de ce même mouvement.


Les vues d'Alain Finkielkraut à ce sujet rejoignent évidemment celles de l'in-nocence, aussi vous proposé-je d'écouter une de ses interventions :


Utilisateur anonyme
25 septembre 2010, 14:18   Re : Entretien de Plieux VI, partie 5/6
(Message supprimé à la demande de son auteur)
25 septembre 2010, 14:45   La fête continue
"Ainsi arrive-t-il dans l'Université de plus en plus d'étudiants quasi-analphabètes, qui ne sont pas faits pour les études qu'ils choisissent par défaut; et on voit, un ou deux ans après, qu'une sélection sanglante, d'une extrême cruauté a lieu", déclare A. Finkielkraut vers la fin de l'entretien proposé ci-dessus par Félix.
Eh bien, M. Finkielkraut, vous avez été entendu. Bientôt plus de sélection sanglante à l'Université.

Voici ce que l'on peut lire sur le site du journal La Croix :

23/09/2010 18:15
A l’université d’Avignon, c’en est fini des notes couperets .

Cette université est la seule à avoir, l’an passé, généralisé en licence le contrôle continu. Une évolution encouragée par le ministère de l’enseignement supérieur, afin de rompre avec l’échec en début de cursus.
En cette journée de prérentrée sur l’élégant campus Sainte-Marthe, ancien hôpital dévolu à l’enseignement des lettres et sciences humaines, Pierre-Louis Suet rappelle les règles du jeu, valables depuis l’an dernier, pour l’ensemble des licences au sein de l’université d’Avignon. « Tous les semestres, chaque matière fait l’objet d’au moins deux évaluations dans lesquelles on peut tenir compte de la participation en cours », explique le doyen de l’unité de formation et de recherche « sciences et langages appliqués ».

Ce maître de conférences en communication a déjà programmé pour la fin octobre un questionnaire à choix multiples (QCM). « L’intérêt, c’est d’évaluer très vite son propre niveau afin de combler d’éventuelles lacunes », précise-t-il à l’attention des étudiants qui rejoignent sa faculté en deuxième année.

C’est le cas de Sarah, 23 ans, qui, le bac en poche, s’est d’abord inscrite en anglais à Marseille. « J’allais à la fac quand j’en avais envie, je me reposais sur mes acquis », raconte-t-elle. Après une première année ratée, l’étudiante a tenté sa chance en droit, à Aix-en-Provence, pour un résultat « catastrophique ». « Je suivais les cours, j’avais l’impression d’être au niveau jusqu’aux partiels, où je me suis retrouvée avec 5,4 sur 20 de moyenne. Si j’avais été évaluée plus tôt dans le semestre, j’aurais peut-être pu redresser la barre », estime-t-elle.

« La rupture avec l’univers du lycée est moins brutale ».

Avec le contrôle continu, que la ministre de l’enseignement supérieur, Valérie Pécresse, souhaite voir se développer dans les autres universités, « la rupture avec l’univers du lycée est moins brutale », relève Raphaelle, autre étudiante en communication. « On gagne en autonomie de façon moins brutale, abonde une de ses camarades, Justine. C’est aussi rassurant de ne pas jouer son semestre sur une seule note. »

En géographie, par exemple, après un test effectué peu après la rentrée (QCM ou interrogation portant sur des définitions), l’université prévoit généralement un exercice à faire à la maison, une dissertation de trois heures, parfois un examen de réflexion ou une synthèse du cours et, en fin de semestre, un rendu du travail personnel effectué (remise d’un dossier ou présentation orale avec PowerPoint).

« La logique du contrôle terminal se rapproche de celle d’un concours, commente le maître de conférences Philippe Ellerkamp. Avec le contrôle continu, en revanche, on apprend en faisant des erreurs, puis en se prouvant et en prouvant aux autres que l’on peut se rattraper. Comme dans la vie professionnelle. »

Le contrôle continu, explique encore Philippe Ellerkamp, implique aussi un autre mode de notation qui rompt, pour l’essentiel, avec le principe de l’anonymat. « Bien sûr, on risque d’être influencé par la relation personnelle avec l’étudiant. Mais on se montre plus rigoureux dans son évaluation que lorsqu’on note une copie anonyme », dit-il. Surtout, les différents tests font l’objet d’une correction collective qui permet à l’étudiant de comprendre les erreurs commises et, le cas échéant, amène le professeur à justifier la note attribuée.

« Beaucoup travaillent avec plus de régularité ».

Vice-président de l’université et étudiant, Allan Rochette était d’abord sceptique sur la généralisation du contrôle continu. Aujourd’hui, en cinquième année de droit, il constate que « beaucoup travaillent avec plus de régularité », tandis que « le corps professoral se mobilise davantage pour accompagner l’ensemble des étudiants vers l’excellence ».

« Cette évolution contribue à changer l’image de la fac », veut croire Marine Jourdan, élue au conseil des études et de la vie universitaire. Mais pour cette militante de l’Unef, « il reste le problème de la suppression des épreuves de rattrapage », remplacées par un système de compensation – un « bon » semestre permettant d’en rattraper un « mauvais », à condition de ne pas avoir obtenu à celui-ci moins de 7 de moyenne. Autre limite, selon elle, « le mode d’évaluation diffère beaucoup d’une discipline à l’autre, d’un enseignant à l’autre ».

« Certains professeurs traînent des pieds », concède Samuel Priso-Essawe, vice-président du conseil des études et de la vie universitaire. D’où des résultats en deçà des attentes. « Dans la plupart des filières, le taux de réussite a progressé d’environ 5 %. Mais dans d’autres, il a stagné, voire reculé », reconnaît ce maître de conférences en droit, qui préfère pointer les « acquis ».

« En supprimant, en fin de semestre, les semaines “banalisées” pour les révisions, puis les corrections, on a gagné trois semaines de cours », vante-t-il. Autre avantage : « Conscient de son niveau, chacun peut demander, dès les premières semaines, à bénéficier d’un tutorat dispensé par des étudiants de master, voire à changer de filière. »

Denis PEIRON, à Avignon
Quand il prononce maître et élève on dirait Sacha Guitry.
25 septembre 2010, 15:23   Re : La fête continue
Avec le contrôle continu, que la ministre de l’enseignement supérieur, Valérie Pécresse, souhaite voir se développer dans les autres universités, « la rupture avec l’univers du lycée est moins brutale », relève Raphaelle, autre étudiante en communication. « On gagne en autonomie de façon moins brutale, abonde une de ses camarades, Justine. C’est aussi rassurant de ne pas jouer son semestre sur une seule note. »

C'est qu'il ne faut surtout pas les brutaliser, nos pauvres petites pitchounes de 23 ans, pourtant expertes en dévergondage et qui "vont en cours quand elles en ont envie". Pas de concours couperet, surtout...hein dites, pour nos petites chéries le bide à l'air en toute saison, c'est qu'elles sont sensibles à la brutalité, nos petits anges. Pas d'examen, rien que du soft, en douceur, et bien étalée sur toute l'année la douceur... hein... n'oubliez pas... le savoir, c'est comme le reste, ça doit entrer en douceur.

La vie se chargera de les mater, comme on disait autrefois, quand les adultes étaient méchants.
Utilisateur anonyme
25 septembre 2010, 17:48   Re : La fête continue
Oui M. Marche, de la douceur... mais dites-moi, elles ne seraient pas un peu protestantes sur les bords vos "petites pitchounes" ?

Léon Bloy, à propos des protestants : "Trait caractérisque de ces hérétiques, à quelque secte qu'ils appartiennent. "Haine de la pénitence, amour de tout ce qui est facile." Jouir devant la Face de Dieu, disent-ils. Leur tolérance n'est qu'un manque infini d'Absolu et un mépris monstrueux de la Vérité."

Journal, Lundi 6 Mars 1899.
25 septembre 2010, 19:06   Re : La fête continue
Le protestantisme se protestantifie lui-même à l'infini -- Jacques Audiberti (1899-1965)
L'émission Un siècle d'écrivains consacrée à Audiberti existe en dvd.
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