Toujours plus honteux

France culture veut nous faire pleurer avec un homme qui braque un casino cinq jours après la naissance de son fils, qui tire sur la police et trouve une mort sans doute inéluctable. Sur une antenne publique, la police est mise en cause de manière très grave.
Je pense qu'il serait légitime de protester en nombre sur le site de France culture qui devient radio-prison, radio-raves, radio-banlieue... la culture disparaît au profit des griefs de tout ce que la France compte de gens qui détestent les formes, l'ordre et la culture, sur France culture !

Le lien, c'est à écouter jusqu'au bout :

ici

Un bémol par rapport aux propos de Virgil : ce reportage sensément compassionnel est peut être -malgré l'intention initiale- un des plus limpide concernant l'état d'esprit des CPF et, en l'occurence, dans l'un des quartiers "populaires" les plus luxueux de France...

Et si je peux me permettre, pour compléter :

la Villeneuve

suite

Je suis en partie d'accord avec vous : la parole se libérant, on entend des choses qui se font rarement entendre. Il est amusant d'entendre cette femme (sa mère?) parler de la police de proximité et expliquer qu'elle faisait du social, qu'elle faisait ami-ami avec les jeunes... alors que maintenant la police arrive comme ennemie. Avant, la police ne faisait pas la police ! CQFD.

Virgil,

Vous noterez que c'est exactement ce que dit M. Sarkozy.

Sarkozy a le style petite frappe de banlieue, et une partie de ses valeurs.

Inversion totale des valeurs, mensonges éhontés, culture clanique, structure familiale typique du Maghreb (le fils remplace le père-est encensé par la mère qui préfère voir tout à feu et à sang plutôt que de reconnaitre ses monstrueuses lacunes), victimisation hallucinée, minimisation des faits de délinquances des enfants (oui il a tiré sur le visage d'un coiffeur à 14 ans, c'était une erreur de jeunesse, ci pas grave), etc, etc...Tout y est.

Virgil,


Vous ne pouvez pas dire cela, la passion vous aveugle.

Citation
virgil
Sarkozy a le style petite frappe de banlieue, et une partie de ses valeurs.

Je ne peux pas accepter que l'on parle ainsi du président de la république française. Cet homme a été élu démocratiquement et largement. Vous devriez pouvoir patienter cinq ans.

Voici la présentation de cette formidable émission sur le site de France Culture :

«C'est au coin de la rue, à deux pas d'ici, dans le centre de la France, ou à l'autre bout du monde, tous les jours … et, à chaque fois, la volonté d’aller au plus près, de prendre le temps, de perdre du temps, de participer, de se laisser surprendre par les démons et les merveilles de notre belle époque.
Et Les pieds sur terre c’est aller surtout vers ceux qui se battent et qui luttent, pour un rien, pour tout changer, pour vivre mieux ou pour vivre tout court, aller vers les lieux de conflits, de revendications, de désaccords, aussi minuscules soient-ils, et tenter d'écouter sans analyser ceux dont on commente abondamment les faits et gestes, aller sur leur terrain et y rester. Alors tous les jours, une vingtaine de minutes de reportage sans commentaire.»

Je ne conteste pas sa légitimité à exercer la fonction qu'il exerce, mais ses sorties aux pécheurs, au salon de l'agriculture, devant les journalistes, ici et là à l'étranger ne me paraissent pas très dignes d'admiration ni très dignes d'un homme politique. Son style défiant toutes les formes, ses valeurs (argent, sans-gêne, soi-mêmisme, etc.) le rendent plus proche qu'on ne le dit des "jeunes des quartiers". Il parle et pense plus ou moins comme certains de mes élèves.

Tout de même, Virgil !

Vous êtes un homme cultivé. Que le style de M. Sarkozy laisse à désirer, je le sais. Ce "court-circuit" brutal, sans nuance, n'est pas digne de vous.

J'entends bien, cher virgil mais nous reprochions au même, lors d'une autre discussion, d'avoir rompu l'ordre symbolique ; gardons nous d'en faire autant.

« je fais ça pendant cinq ans et, ensuite, je pars faire du fric, comme Clinton. 150000 euros la conférence! »
Ça fait un peu banlieue! même s'il ajoute un ou deux zéros.

Je ne sache pourtant pas que M. Sarkozy fumât le cigare (hum, après vérification, si...).

(Ma première réaction à l'élection de Sarkozy fut une certaine surprise de constater qu'un sous-off ait accédé au commandement de l'état-major. Au demeurant, un bon sous-officier, ai-je toujours pensé, avec d'indéniables qualités, de courage, de certain charisme de meneur d'hommes, et bien moins cynique qu'on voudrait nous le faire croire, assez charpenté même d'une solide morale élémentaire ; ce que tout cela donne à la tête de l'État, c'est évidemment une autre question.)

ça fait 30 ans que j'écoute des reportages sur france C , je me souviens des premiers .....! sur des clochards dans les rue de Paris le quartier de ( la Mouffe ) ; mouftard , une vrai merveille de réalisme qui a reçu le grand prix de la RAI ( radio Italienne) ...je rechercherais dans mes vieilles bandes ?

Ces reportages sont à prendre au PREMIER DEGRE le journaliste photographe du son ,ne fait pas de commentaires il vous laisse libre de pleurer ou de rêver .
" c'était un ange " dit-elle on l'appelait Robin des bois !...............et fofana se faisait appeller ....Binladinne ! ! ! et il ne rêvait pas , contrairement aux prophètes des religions .

Oui, autrefois, sur France Culture, Les Nuits Magnétiques, avec, à la prise de son, Yann Parenthoën.
ça avait de la gueule. Je dois avoir sur cassettes une émission plusieurs fois rediffusée, Le Christ à Belleville.

et les illustrations sonnore , avec mixage bruits ambiants .....j'ai ainsi découvert trés jeune la littérature et le théatre ( de Arrabal à Claudel .....euh l'inverse ; il vit encore !
sans parler de la musique et des concerts en directe d'avant la FM !
voir peut-être les archives de l'ina ?

Connaissez-vous les majuscules, Dardanus ?

Ma première réaction à l'élection de Sarkozy fut une certaine surprise de constater qu'un sous-off ait accédé au commandement de l'état-major

Pas mieux.

Sarkozy n'est pas sans qualité - il est énergique, batailleur, coriace et pugnace. C'est un meneur d'hommes en campagne qui a fait ses preuves, sorte de Bonaparte - parlant aussi mal que parlait Bonaparte. Seulement, la mue Bonaparte-Napoléon n'a pas eu lieu comme elle aurait dû. On juge un arbre à ses fruits : l'un de ses fils (Pierre) produit du rap ! (L'autre est un clone de son père.) Il est l'ami du show-biz, comme Sarkozy l’exhibe (Clavier, les chanteurs...). Être leur ami, pourquoi pas, mais s'exhiber avec eux, voilà ce dont rêvent les jeunes des quartiers. Ils rêvent d'être invités aux évènements où les "people" sont présents. Sarkozy se comporte en fan, en groupie, pas en chef d'Etat. On imagine mal De Gaulle excité à l'idée de rencontrer Charles Trenet !

"Ma première réaction à l'élection de Sarkozy fut une certaine surprise de constater qu'un sous-off ait accédé au commandement de l'état-major" .

C'est exactement ça !

Citation
Au demeurant, un bon sous-officier, ai-je toujours pensé, avec d'indéniables qualités, de courage, de certain charisme de meneur d'hommes, et bien moins cynique qu'on voudrait nous le faire croire, assez charpenté même d'une solide morale élémentaire

Description inattendue mais excellente. NS a séduit une partie de l'électorat par son côté "on va au mastic" et aussi sa boulimie à traiter des dossiers et surtout il a plu à beaucoup de francais par sa capacité à faire face avec bravoure aux roquets des chaines de tv.

Sarkozy est notre premier président post moderne. Il peut dire n'importe quoi, à n'importe qui, n'importe où. Il n'est pas de droite, il est de la télé. Il bouge et croit agir. Il a été l'élu des retraités qui se lèvent tôt pour regarder TF1. La réforme des retraites sacrifie les jeunes mais ne touche pas à son cher électorat du troisième age.
Quand à l'immigration il s'agite, fait une loi par an, mais elle n'a jamais été aussi forte que depuis 10 ans période où il a toujours été ministre ou président (sauf de 2000 à 2002)
La population d’origine étrangère sur deux générations (immigrés + enfants d’au moins un parent immigré), serait donc de 11,7 millions en 2008, soit près de 19 % de la population totale. en un peu moins de dix ans, la population d'origine étrangère a progressé de 33% (estimation Borrel-Simon INED)

C'est le côté "p'tit caporal" de N. Sarkozy qui s'est investi du pouvoir suprême. Sa façon de passer tout le monde en revue -- bouchers de Rungis, soldats du feu dans le Var, policiers de commissariats de quartier, ouvriers d'usines "qui craignent pour leur avenir"....une petite tape camarade sur la joue -- et l'on s'attend à tout moment que l'un des grognards de service lui crie "Vive l'Empereur" lorsque le p'tit caporal lui tire l'oreille en manière de plaisanterie --, ses mariages et re-mariages en série avec toutes sortes d'héritières de familles européennes, son arrogance canaille face au souverain pontife (texto passés en pleine audience) qu'il se plaît à traiter presque en égal, etc.. nous rendent admiratifs pour celui qui a dit que l'histoire se répétait en farce.

Je relis l'Otage de Claudel -- l'Otage est une pièce de septembre, dont le drame se noue dans ce mois, il faut donc le lire maintenant, comme il fallait lire Benito Cereno le mois dernier, dépêchez-vous, il ne vous reste que deux jours. Cette pièce, assez difficile, est une douloureuse réflexion théologique sur ce qu'il advint en France après la Révolution, entre la Papauté et le Caporal, l'Aristocrate et la Croix, l'Artistocrate et son chien -- Coûtfontaine réfugié dans quelque réduit après que les révolutionnaires ont décapité les siens en son absence dit: enfermé avec mon chien, je devenais comme lui, un chien, cependant que mon chien de toute son obscure fidélité, devenait aristocrate.

Pour sa langue et sa ponctuation, c'est une lecture qu'il faut préconiser à Dardannus, qui aime le théâtre de Claudel.

A propos du théâtre de Claudel, cette remarque de Sacha Guitry après une représentation du "Soulier" : "Heureusement qu'il n'y avait pas la paire".

Il me semble que c'était plutôt Jean Cocteau.

People are so cruel.

Cassandre, Cocteau ne peut raisonnablement craindre qu'il y ait une paire.

-- Trenet, mon général !
-- Passons, passons !

Citation
Alain Eytan
(Ma première réaction à l'élection de Sarkozy fut une certaine surprise de constater qu'un sous-off ait accédé au commandement de l'état-major. Au demeurant, un bon sous-officier.

Votre surprise me surprend. C'est justement parce que c'est un sous-off, et en effet un bon sous-off, que sa candidature devint crédible. Et la gauche choisit sa candidate selon les mêmes critères (les mêmes qualités négatives), en pire : aucune largeur de vue, aucune grandeur.
Cette triste élection illustra parfaitement le rejet égalitariste et suicidaire dont l'élite est victime.

Citation
Alain Eytan
Cette triste élection illustra parfaitement le rejet égalitariste et suicidaire dont l'élite est victime.

Ce rejet n’est-il pas inscrit dans l’émergence concomitante du suffrage universel et de la télévision ? Les aptitudes nécessaires pour gagner l’élection présidentielle, mère de toute la vie politique française (et donc de bien de nos maux) ne sont-elles pas radicalement différentes, si ce n’est opposées, aux qualités essentielles à l’exercice de la fonction ? Nous devrions donc pouvoir poursuivre (l’Internet aidant) et accélérer la course vers la bassesse. Qui sait si un regard rétrospectif, dans quelques décennies, ne trouvera pas au sous-off une grandeur de maréchal ?

Ni la gauche ni la droite n'ont choisi Royal et sarkozy. Ils ont été imposés par les médias: chacun était désigné, par nos brillants journalistes, comme le seul capable de battre l'autre camp. Tout cela justifié par des sondages bidons.
Nous aurions du avoir Juppé Rocard: des gens sérieux et ennuyeux donc mauvais pour la télé; nous avons eu des peoples incultes donc très bons pour la télé!

Bellini, pour le plaisir de vous contredire, parce que vous avez trop facilement raison: Sarkozy est laid, court sur pattes, il n a pas le physique telegenique, hollywoodien, arnoldshwartzeneggerien, toute la haine facile qu il concentre sur sa personne, du moins sinon toute, une grande partie, s amuse de ce physique, tandis que sa concurrente, madame Royal, qui a perdu cette election etait unanimement reconnue belle gueule, belle femme, bien faite, superbement presentable, parfaitement seduisante, couverture de magazinable au possible. Alors quoi ? Qui etait N. Sarkozy ? homme peu presentable, peu amene, caricaturable au possible? Que representait-il pour les Francais ? Pourquoi, pour quelles paroles, puisqu il ne peut s agir d image TF1, les Francais l ont il prefere a Mme Royal ? Les Francais ne sont pas tout a fait des veaux vautres devant TF1. Face au suffrage universel, qui fait loi absolue depuis la fin tragique de Louis Capet, les Francais abandonnent tout esprit fantaisiste et se receuillent dans l isoloir comme leurs ancetres le faisaient a confesse. A confesse, on eteint TF1, la beaute la laideur n ont plus court. Il faut respecter cet acte, ce choix de ce peuple en 2007, peuple qui fut reduit, en votant, a parier, comme au PMU, cette fois, mais toujours dans ce respectable recueillement des siecles.

(veuillez pardonner cet horrible script sans accent ni aucune queue aerienne diacritique. Clavier de jungle)

Quasimodo, Esméralda, oui les Français connaissent Notre Dame de Paris...je ne parle pas de Delanoë...

Tiens! Cher Florentin, je verrais bien Delanoë en dom Frollo.

Donc rien à voir avec l'abbé Fanfreluche...

J'ai l'impression que la fonction présidentielle avait déjà bien été abimée par les prédécesseurs de Sarkozy : Mitterrand le florentin des baby-boomers admirateur de Tapie, Chirac la grande andouille du salon de l'agriculture et défenseur de la politikarab, VGE le Kennedy sans Oswald, Pompidou et sa porsche à saint-trop', etc...Si les français ont voté Sarkozy, c'est parce qu'ils en avaient marre des pompes républicaines et des grands discours sans les actes. Ils étaient prêt à fermer les yeux sur "l'image" pour les résultats. Quant aux cultureux d'Etat qui font grand cas de la vulgarité de Sarkozy, que ne les avons nous entendu sur Jack Lang ou les pages littéraires du Monde à leur grand époque et le collège unique ou le bac pour tous ? S'ils détestent Sarkozy c'est bien parce que ce dernier leur rappel leur inutilité. Si Sarkozy ne promeut en rien la culture au moins il ne la corrompt pas plus que d'autres à coups de petits déjeuners avec D'Ormesson-Marc Lévy, de missions avec Orsenna-Attali, d'apéro avec Julien Clerc-Christian Clavier ou de tripotages avec Dalida-Carla. Que Sarkozy traite avec dédain potache La princesse de Clève est la meilleur chose qu'il puisse faire à cette œuvre alors que d'aucuns remettent Molière au "goût du jour" dans les classes en le faisant réciter façon rap ou font lire Tahar Ben Jelloun, ces profs auditeurs de France Culture nostalgiques des grafs de D.J.Lang*.

*graffitis qui sont d'ailleurs morts dès que ce dernier les a fait entrer dans les musées et subventionner par l'Etat, si preuve il faut que l'Etat doit rester éloigné de tout ce qui est "culturel"

Cher Sorpasso,

Le peuple de France sait reconnaitre les Présidents (« J'avais bien vu que c'était un monsieur : il avait les pieds propres ! »).

Vous pouvez ajouter à votre liste :

- Albert Lebrun, qui finit dans le naufrage qu'on sait ;

- Paul Deschanel, héros de l'anecdote supra ;

- Felix Faure, victime de la Pompe funèbre ;

- Jules Grévy, ou le malheur d'avoir un gendre.

N'avez vous pas remarqué que Juppe Rocard Bayrou étaient des caricatures totalement nulles à l'émission des Guignols. En revanche sarkozy et Royal sont parfaits . La question n'est pas pourquoi les français ont préféré Sarkozy à Royal mais pourquoi les médias ont préféré Sarkozy ET Royal à Rocard et Juppe.
Les Guignols ont voté Sarkozy Royal!

Tout ce qu'on peut dire sur Sarkozy, pour être juste, c'est que les présidents suivent l'évolution de la société, et pas l'inverse. C'est pourquoi s'attacher aux caractéristiques personnelles (en bien ou en mal) de Sarkozy -pour elles-mêmes- sont une perte de temps.

Citation
Johannus Marcus

Citation
Alain Eytan
(Ma première réaction à l'élection de Sarkozy fut une certaine surprise de constater qu'un sous-off ait accédé au commandement de l'état-major. Au demeurant, un bon sous-officier.

Votre surprise me surprend. C'est justement parce que c'est un sous-off, et en effet un bon sous-off, que sa candidature devint crédible. Et la gauche choisit sa candidate selon les mêmes critères (les mêmes qualités négatives), en pire : aucune largeur de vue, aucune grandeur.
Cette triste élection illustra parfaitement le rejet égalitariste et suicidaire dont l'élite est victime.

En effet, cher Johannus Marcus, mais ladite surprise portait sur le phénomène lui-même, sur le fait qu'un tel changement paradigmatique, si l'on peut dire, ait été si évidemment, si naturellement parachevé.

» il faut donc le lire maintenant, comme il fallait lire Benito Cereno le mois dernier, dépêchez-vous, il ne vous reste que deux jours

Comme vous y allez, cher Francis !


« Saison où se cultivent les amours, les nourritures, les comportements de chacun, les sensations ambivalentes, les jeux de rôle des enfants la main sur un chariot ou bouche bée devant un rhinocéros — bref, les "sordidissima" d'Albucius, bonbons, comptines, épluchures, sexes, pouces sucés, jouets, salissures plus ou moins épongées, gros mots ou mots inopinés. Saison qui est étrangère non pas à tout langage mais au tout du langage, étrangère au langage comme discours, étrangère à toute pensée très articulée, étrangère à tous les genres littéraires constitués et de ce fait secondaires et qui débouche, simplement par défaut, sur un genre qui n'est pas un genre, plutôt un dépotoir, une décharge municipale du langage ou de l'expérience humaine nommés dans la Ville, à la fin de la République et sous l'Empire, "declamatio" ou "satura", nommés plus tard, au cours du XIème et XIIème siècle en France, du nom très romain de roman et qui ne s'éloignent jamais tout à fait de ces lambeaux de langage, de ces éponges de mer imprégnées du lexique le plus bas, de ces torchons de récits qui ne cessent d'essuyer sans cesse nos vies, à chaque heure de nos vies, dans une petite rumination misérable et obsédée. »

Pascal Quignard, Albucius

Vous nous donnez à lire, cher Alain, une façon bien actuelle de jouer avec les mots qui ne me plaît pas trop.

Préférerez-vous, cher Eric, cette autre façon de jouer avec les mots?
Dans sa remarque supra, que je cite, Alain Eytan emploie le mot "surprise". N'aurait-il pas dû plutôt s'étonner?
Vous connaissez peut-être l'anecdote attribuée à Littré :
Sa femme le prend en flagrant délit d'amours ancillaires : "Ciel, je suis surprise ! – Non, madame, vous êtes étonnée; c'est nous qui sommes surpris."

Cette émission est remarquable. A faire écouter à tous les bobos de gauche et de droite qui mettent leurs enfants dans le privé pour leur éviter une promiscuité insupportable.
Après avoir entendu cela: "c'était un ange qui faisait des braquages, qui avait déja fait sept ans de prisons. ..." Qui peut encore parler de multiculturalisme épanouissant, de mixité heureuse , d'échanges inter culturels créatifs et autres sornettes à bobos?

Cher Johannus Marcus, je savais que la fleur de pissenlit était l'emblème de Larousse, j'ignorais que la marguerite fut celui de Littré.

J'imagine mal Littré, le pantalon sur les chaussures, toujours plus honteux...

» Dans sa remarque supra, que je cite, Alain Eytan emploie le mot "surprise". N'aurait-il pas dû plutôt s'étonner?

Non. Je réclame le droit d'être "surpris" par métonymie, et suis en cela fort bien entouré.
À moins de vouloir absolument sangler les mots de camisoles trop forcées.

Citation
Eric Veron
Vous nous donnez à lire, cher Alain, une façon bien actuelle de jouer avec les mots qui ne me plaît pas trop.

J'en suis désolé, cher Eric. Ces "torchons de récits qui ne cessent d'essuyer sans cesse nos vies" me séduisent immédiatement, mais est-ce bien honnête ? Il me semble que Quignard a une certaine dilection pour les points aveugles, les voies de contournement et de déversement imprévues par quoi se canalisent les laissés-pour-compte d'une recension officielle et trop éclairante des choses ; là, c'était cette cinquième saison, qui n'a je crois que peu à voir avec quelque plate "actualité" que ce soit, dans l'extrait suivant il s'agit d'une défense et illustration de la zone d'ombre en péril, à travers une évocation émue de Tanizaki, extrait qui je l'espère aura davantage votre faveur :


« En 1933 Tanizaki publia un court texte où il disait qu'il regrettait l'ombre. Je pense que ces pages comptent parmi les plus belles de tout ce qui fut écrit dans les différentes sociétés qui surgirent au cours des temps. Ce regret était d'autant plus poignant qu'il était argumenté de façon provocante. Tanizaky y exprimait sa nostalgie pour les lieux d'aisance presque obscurs de l'ancien Japon. Lieux qui n'étaient déjà plus tolérés par l''ensemble de la société nippone soudain acquise à la volonté générale d'excréter dans la lumière puritaine, impérialiste, américaine, éblouissante des néons, dans une cuvette de porcelaine immaculée, entourée d'un carrelage blanc, hygiénique, luisant, dans l'odeur de fleur feinte.

Junichirô Tanizaki disait qu'il regrettait le pinceau moins sonore que le stylo ;
les objets de métal terni ;
le cristal opaque et le jade trouble ;
les traînées de la suie sur les briques ;
l'effritement des peintures sur le bois ;
la trace de l'intempérie ;
la branche brisée, la ride, l'ourlet défait, le sein lourd ;
le déchet d'un oiseau sur la balustrade ;
la lueur insuffisante et silencieuse d'une bougie pour dîner ou celle d'une lanterne suspendue au-dessus de la porte de bois ;
la pensée plus libre ou hébétée ou vacillante qui s'élève dans la tête humaine quand elle s'enfuit dans l'ombre, l'âme se portant davantage à la frontière des dents ;
La voix plus basse et hésitante qui accompagne la braise de la cigarette sur laquelle se posent les yeux ;
Le goût plus persistant de ce qui est mangé et l'impression moins obsédante de la forme et de la couleur des mets au fur et à mesure qu'on vieillit — la cuisine se reliant progressivement à l'ombre du corps qu'elle rejoint. »

Les Ombres errantes

Ah! Oui, c'est mieux, pour moi. Et puis, il suffit, cher Alain, que vous vous déclariez séduit pour que j'y regarde à deux fois et commence à y trouver un certain intérêt.

Les énormités que l'alterolâtrie fait dire à certains dépasse tous les jour un peu plus l'entendement. A "C dans l'air" , d'entrée de jeu, le journaliste du Monde, spécialiste des religions, on nous donne sur un air extasié en exemple de coexistence réussie avec les musulmans les moines de Tibhirine qui se sont fait assassiner par des ... musulmans et alors même qu'ils se comportaient à l'égard de la population avec un dévouement absolu ! Qu'est-ce que ce serait si la coexistence avait raté et s'ils avaient été simplement des personnes ordinaires comme vous et moi ! S'il y a une chose qui m'insupporte, en effet, c'est bien lorsque l'on donne en exemple de coexistence "réussie" avec les musulmans, des sœur Emmanuelle ou des personnes comme ces malheureux moines. Autrement dit : les musulmans ne nous supportent que si l'on se met entièrement à leur service avec une totale abnégation. Avis aux millions de roumis "ordinaires " que nous sommes et qui comme la grande majorité des êtres humains n'ont pas de vocation à la sainteté mais se contentent d' être tout bonnement d'honnêtes gens : nous n'avons à attendre aucune tolérance de l'islam ! C'est comme si nous demandions aux musulmans d'être des saints et de se dévouer entièrement à notre service pour les supporter chez nous !!!

Cassandre,

Soeur Emmanuelle était très respectée, et la communauté qu'elle aidait était celle des Zabbalines, qui sont principalement coptes. Elle n'était donc pas au service des musulmans.

HEU.....!

Oui, Dardanus ?

Pourquoi personne ne savait ou presque que ce peuple de chiffonniers qui vivaient quasiment dans les ordures était, composé pour l'essentiel, comme par hasard, de chrétiens coptes et non de musulmans ? Parce que soeur Emmanuelle se gardait bien de dénoncer et même de souligner le sort scandaleux des Coptes en Egypte , car si elle l'avait fait elle n'aurait plus pu continuer son oeuvre en leur faveur. Voilà la limite de la tolérance islamique dans un pays réputé encore,pourtant, jusqu'e vers les années 90, à l'époque où soeur Emmanuelle va rentrer en France, comme d'islam très modéré. Toujours est-il que déjà à l'époque où c'étaient des Français " de souche" vivant dans les cités à forte implantation maghrèbine qui se dévouaient bénévolement sans compter dans toutes sortes d'associations de quartier pour aider ces immigrés, c'étaient toujours ces bénévoles que les médias mettaient en avant pour leur faire dire qu'ils vivaient en très bonne intelligence avec les Maghrèbins ; et, en effet, sans doute ceux-ci devaient -ils laisser à peu près tranquilles ces bonnes poires non par respect mais parce qu'elles leur étaient utiles, tout en se rattrapant sur le citoyen qui vivait sa vie normalement sans se croire obligé de leur consacrer son existence et qui lui n'avait pas droit à la parole. Néanmoins, ces bénévoles " de souche" si heureux de leur sort, ont tous fini , découragés, par baisser les bras les uns après les autres et ont disparu. sans être remplacés. Aujourd'hui ce sont les "Associations" comme on dit qui se sont substituées à eux, celles qui qui ont pignon sur rue , mais pas, évidemment, sur rue magrèbine. car je doute que leurs membres soient nombreux à partager la vie de leurs protégés dans les banlieues de l'islam. Donc, je le maintiens, le message implicite , subliminal , qui nous est envoyé à nous les "de souche" est le suivant : les musulmans sont très tolérants , la preuve ? il suffit de se dévouer humblement à leur service.

Cassandre, soeur Emmanuelle en parle très clairement dans ses ouvrages...

D'après elle, les trois quarts des chiffonniers sont coptes, le quart est musulman.

Le drame des coptes est le suivant : la classe éduquée a fui le pays, seuls restent les pauvres. Ces pauvres, nous n'en voulons pas ("Nous" étant pour l'Occident au sens large, qui se contrefiche des chrétiens d'Orient dès lors que ceux-ci ne sont pas d'une richesse de bon aloi).

C'était juste pour voir si mes majuscules fonctionnent bien .....!

Qu'importe le flacon pourvu qu'on ait l'ivresse.

Dans ses interventions médiatisées il était impossible de savoir que ce peuple de chiffonniers était majoritairement copte. Mais laissons tomber soeur Emmanuelle. De même que je suis toute prête à respecter les musulmans, ni plus ni moins que mes compatriotes à partir du moment où ils me laissent tranquilles, ,je revendique le droit d'être respectés par eux à partir du moment où je les laisse tranquilles et sans qu'il soit besoin que je consacre une partie de mon existence à à leur bien être. Dans le cas contraire, celui qu'on nous donne toujours en exemple, ma situation serait exactement celle du dhimmi toléré à condition qu'il se mette sans broncher au service du musulman, lequel peut , quoi qu'il en soit, lui retirer sa "tolérance" " à tout moment.

Tout de même, resecter les musulmans, n'est-ce pas un peu trop cruel ?

Heureusement que vous m'avez obligée à me relire, cher Marcel : j'avais accumulé les fautes de frappe ! Voilà qui est corrigé.

Nous en sommes toujours pour nos frais, chère Cassandre, car les musulmans, en général, n'ont pas conscience d'être sans gênes.

Oui, cher Florentin, d'autant plus que en tant que musulmans ils estiment que tout leur est dû et que l'on se garde bien de les détromper.