Diversité, c'est la France !

"Une maison de Sologne.

Diversité, c'est la France ! Beaugency ! Vraiment douce France, exemplaire du meilleur passé, tout en argent. La Loire encore assez étroite, même un peu bouillonnante sous les arches du pont de pierre ; un liseré de sable blanc comme signature.

La Sologne, presque inhabitée, est une réserve de silence : terres sablonneuses, taillis ajourés que font les bouleaux et les aulnes ; parfois un groupe sombre et déchiqueté de pins dans les branchages légers ; une nappe d'eau, au ras du sol, concentré de paix, vive clairière de recueillements ; et l'air grave de ces choses presque immatérielles.

Au bord d'un étang caché, qui semble une rêverie de la nature, il y a une maison d'un étage ; une jolie maison en brique rose, avec une salle vitrée qui est une bibliothèque. Je le sais parce que je suis venu quelquefois rôder par ici. Cette maison est habitée par un vieux couple ; je ne veux pas en savoir davantage, je ne veux pas que l'on me parle de ces gens, je veux croire qu'ils ont choisi cet endroit pour vivre seuls, parce qu'ils s'aiment depuis longtemps ; sentiments presque désincarnés, qui ont gardé leur chaleur, qui ne se distinguent plus de l'être même, qui sont devenus toute la vie, et qui s'accordent bien avec cette eau calme, pourtant comme vibrante entres ses rives en effilochures de peupliers et que parfois traverse d'un vol un oiseau aux grandes ailes, avec un cri de mouette.'

Jacques Chardonne - Femmes

La France c'est un coin de terre riche en Europe, et les français sont les enfants de ces familles qui l'ont patiemment labouré pendant des millénaires et dont le sang l'a nourri afin de la faire accoucher de ses fruits, à leur tour nourricier.

Mais cela les citadins, dont je suis, ne peuvent pas le ressentir et nos politiques et législateurs veulent ôter des esprits qu'être français c'est être enraciné dans un terroir millénaire. C'est drôle car c'est en ce sens que le droit du sol est une aberration.

N. Sarkozy à P. de Villiers : « Tu as de la chance, Philippe, toi tu aimes la France, son histoire, ses paysages. Moi, tout cela me laisse froid. Je ne m’intéresse qu’à l’avenir … »

Très beau texte.


(je signale une coquille : "recueillements")

N. Sarkozy à P. de Villiers : « Tu as de la chance, Philippe, toi tu aimes la France, son histoire, ses paysages. Moi, tout cela me laisse froid. Je ne m’intéresse qu’à l’avenir … » Comment la France a-t-elle pu élire cet apatride post moderne incapable de regarder autre chose que ce qu'il a vu à la télévision et qui aurait pu aussi bien étre président en Hongrie et au Guatemela?
« Accordez moi la dimension de mon passé, sans quoi je serais incomplet...  On vieillit mal en exil. Parce que l’homme a besoin d’une terre natale… Dans quelle mesure l’homme a besoin de patrie?, cela ne peut se quantifier. Et pourtant, aujourd’hui justement, alors que cette valeur perd du terrain, on est fortement tenté de donner une réponse à cette question rhétorique et de dire: Il a besoin de beaucoup de patrie, plus en tout cas que ne l’imagine un monde de cosmopolites dont tout l’orgueil se cantonne dans le plaisir des vacances. »
Sarkozy est le président d'un pays qui préfère les vacances (et la retraite) à l'histoire , seulement l'histoire lui rappellera un jour qu'on en sort pas si facilement.

Chardonne excelle dans ce registre et, puisqu'il est question de la Sologne qui est bien ce qu'il dit, je citerai différentes facettes de ce pays merveilleux, Maurice Genevoix, Gaston Couté, Jean de Meung.

... Maurice Genevoix, Gaston Couté, Jean de Meung... Marguerite Audoux , Alain-Fournier ...

"Comment la France a-t-elle pu élire cet apatride post moderne incapable de regarder autre chose que ce qu'il a vu à la télévision et qui aurait pu aussi bien étre président en Hongrie et au Guatemela ?"

Grâce aux beaux discours composés par M. Guaino et remarquablement interprêtés par le candidat Sarkozy. Jamais peut-être dans l'histoire d'une campagne électorale, les discours n'auront joué un rôle aussi important. Or, ces discours millimétrés, loin de brosser le portrait de la "France d'après" (slogan d'ailleurs vitement passé à la trappe), flattaient surtout la "France d'avant", un certain pays où il faisait bon vivre, où l'on se levait tôt, bon pied, bon oeil, sans rechigner vers son travail, où l'on sortait enfin de l'obscure parenthèse Mai 68. C'est à un retour en arrière chimérique que beaucoup d'électeurs ont voulu croire. Ils ont exrprimé une nostalgie.

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A Nemesia, je me permets de signaler qu'aucun de mes ancêtres n'a labouré le sol de la France. "(...) les français sont les enfants de ces familles qui l'ont patiemment labouré pendant des millénaires et dont le sang l'a nourri afin de la faire accoucher de ses fruits, à leur tour nourricier." A cette aune, je ne suis pas Français et préfère de loin les Martiens de Cassandre à cette prose un tantinet ronflante.

Classeriez-vous George Sand parmi les auteurs qui nous parlent de cette région ?

Genevoix ne m'a jamais plu, je le trouve compliqué, trop compliqué pour cette terre-là... Alain-Fournier, oui.

A vrai dire, Orimont, je n'ai aucune étranger dans mon ascendance officielle (depuis au moins trois cents ans).

Cela étant, je ne crois guère qu'il y ait beaucoup plus de laboureurs, car une branche de ma famille est de la montagne du Tarn, terre d'élevage (les fameux pâturages), l'autre des Pyrénées-orientales, terre de vignes et d'arbres fruitiers...

George Sand est du Berry, Nohant est au sud de Chateauroux (toute mon ascendance du côté de ma mère), la partie nord-ouest touche la Sologne.
La Sologne est très compliquée, c'est ce qui fait son charme. Des braconniers comme Raboliot sont des gens compliqués.

Quand Orimont Bolacre nous livrait des extraits du Journal d'un homme trompé de Drieu, je croyais avoir le livre pratiquement en face des yeux, n'ayant que la main à tendre pour le feuilleter. Mais non, c'était un Chardonne ! dans la même collection Folio et dont le titre comportait le mot "journal". S'ensuivit une longue et poussiéreuse recherche du livre de Drieu que je finis par dénicher.
Maintenant qu'Orimont est passé à Chardonne, j'aperçois parfaitement le Drieu du Journal... au même endroit, mais le Chardonne (je n'en ai qu'un) a définitivement disparu !

Mais pourtant, la Dernière harde, qui, quand on y songe préfigurait le Nouveau roman, roman presque sans hommes... Il est comme ça des textes tellement purs que l'on n'ose pas les relire.

Oui, je me souviens aussi de " La dernière harde" comme d'un livre magnifique.

Citation
Sarkozy est le président d'un pays qui préfère les vacances (et la retraite) à l'histoire , seulement l'histoire lui rappellera un jour qu'on en sort pas si facilement.

Mais Bellini cela est également valable pour la plupart des pays européens. ici en Allemagne les gens se foutent complétement de leur histoire qui de toute facon au 20 ème siècle ne fut pas ragoutante et ne pensent qu'a prendre leur pied.

Sur le continent européen on se vautre dans l'histrionisme et l'hédonisme et c'est d'ailleurs pour cette raison que nous avons laissé entrer des millions d'immigrés en l'espace de 30 ans sans que cela nous empêche le moins du monde de dormir.

... Maurice Genevoix, Gaston Couté, Jean de Meung... Marguerite Audoux , Alain-Fournier ...


Patrice de la Tour du Pin.

Vas dire à mon île, là-bas, tout là bas,
Près de cet obscur marais de Fouque, sur la lande,
Qu'au lever de la lune elle entendra mon pas.

j'aperçois parfaitement le Drieu du Journal... au même endroit, mais le Chardonne (je n'en ai qu'un) a définitivement disparu


Euh... il est sûrement à droite du Brasillach, juste au dessus du Rebatet... ?

Cher M. Camus, sans doute citez-vous de mémoire; "sur" la lande me gênait, m'évoquait plutôt Barbey. J'ai donc ouvert ma "Quête de joie" :

Va dire à ma chère Ile, là-bas, tout là-bas,
Près de cet obscur marais de Foulc, dans la lande,
Que je viendrai vers elle ce soir, qu'elle attende,
Qu'au lever de la lune elle entendra mon pas.

Tu la trouveras baignant ses pieds sous les rouches,
Les cheveux dénoués, les yeux clos à demi,
Et naïve, tenant une main sur sa bouche
Pour ne pas réveiller les oiseaux endormis.

Je citais en effet de mémoire et très approximativement. Merci d'avoir rétabli la bonne leçon, et complété.

Citation
Monsieur K.
N. Sarkozy à P. de Villiers : « Tu as de la chance, Philippe, toi tu aimes la France, son histoire, ses paysages. Moi, tout cela me laisse froid. Je ne m’intéresse qu’à l’avenir … »

Il lui aurait également dit : « Toi tu as les intuitions, moi j’ai les chiffres. Et tes intuitions sont confirmées par mes chiffres. L’islamisation de l’Europe est inéluctable. ».
Je ne suis pas sûr qu'être attaché à la France constitue vraiment une chance compte-tenu de la situation à laquelle il faut se résigner...

« Il n'y a plus de monde des esprits, l'Europe, la plus belle, est morte; voilà la vérité, et la réalité... Il y a cinquante ans encore l'Europe était un vrai conte de fées,. Beaucoup aujourd'hui vivent dans ce monde de conte de fées, mais ceux-là vivent dans un monde mort et il s'agit d'ailleurs de morts. Celui qui n'est pas mort vit, et pas dans les contes… » T. Bernhardt 1964
Mais l'honneur nous commande de rester jusqu'au bout fidèle à l'Europe, fidèle à la France, car peut-etre un jour si l'Europe s'éveille ...à elle mème...

Imaginez qu'un jour prochain les Musulmans s'aperçoivent que l'Islam est un vaste canular, ça fera du dégât mais l'air deviendra respirable.

Canular, c'est le mot. Les musulmans sont les mormons du 7ème siècle.

Pour l'espoir et le bonheur nous avions la fée électricité désormais la fée diversité rendra nos jours heureux.

"Les musulmans sont les mormons du 7ème siècle. "

J'y ai pensé aussi, le livre des Mormons est assez délirant, un peu comme l'Alcoran. Le plus drôle, c'est qu'ils sont polygames eux aussi !

Il est comme ça des formules rigolotes qui séduisent. Puis on les relit, on les repense, et l'on découvre que l'on a été séduit par leur stupéfiante profondeur, leur admirable rigueur.

Polygame, oui, cher Florentin, et les ressemblances ne s'arrêtent pas là :
il y a la même récupération du fond judéo-chrétien par un prophète aspirant patriarche aux faiblesses très humaines, chef de guerre de surcroit. La communication par l'ange, le livre saint révélé d'en haut et la phase de dictée/traduction, les débuts laborieux d'une poignée de fidèle, la migration qui amène la croissance. L'affaire du Missouri, c'est Médine qui a mal tourné.

Citation
Francis Marche
Il est comme ça des formules rigolotes qui séduisent. Puis on les relit, on les repense, et l'on découvre que l'on a été séduit par leur stupéfiante profondeur, leur admirable rigueur.

Il peut même arriver qu'il s'agisse de formules par soi-même formulées bien longtemps auparavant. La (re)découverte est alors troublante.

» Euh... il est sûrement à droite du Brasillach, juste au dessus du Rebatet

Je l'ai trouvé. Il était sous ce blanc-bec de Brasillach (Comme le temps passe), coincé entre un Que sais-je consacré aux maladies du squelette, et Monsieur Godeau intime du remarquable Jouhandeau.
Les quatre, Chardonne, Drieu, Jouhandeau et Brasillach furent d'ailleurs du même voyage à Weimar en 41, à l'invitation de Goebbels.
Plus belles paroles tout à côté de Buchenwald.

Oui. Le goût des Lettres est aveugle et rien ne peut empêcher d'être séduit par une certaine façon d'agencer les mots, celle, par exemple, pour moi, de Chardonnne et pas du tout celle de Drieu. Je connnais très peu les deux autres, jusqu'à n'avoir jamais lu Brasillach.