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Communiqué n° 1109 : Sur les manifestations contre la réforme des retraites

C'est également vrai des administrations du néant que nous appelons les services publics. On n'y produit pas du "jetable", mais du vide, de la glace étatique, de la pesanteur.
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Cher Didier, je vous remercie de votre réponse. Ce que vous dites à propos du manque de vertu (ou de hauteur de vue, peu importe le nom qu'on lui donne) des candidats à la désertion, qui selon vous ne prennent pas la responsabilité de la tâche qui leur incombe (si je vous suis bien), me laisse cependant perplexe. Je dois être effectivement (un peu) nihiliste car je ne crois pas du tout à la vertu du travailleur - du "bosseur".

Je n'ai qu'une expérience très limitée du monde du travail, mais d'après ce que j'entends, les comportements d'un milieu professionnel à un autre se ressemblent beaucoup, et j'y ai vu justement une facheuse tendance à se déresponsabiliser, au contraire, à utiliser le travail comme cache-misère et prétexte pour ne pas partir en quête de soi-même, pour ne pas choisir le "métier de vivre".

Vous me direz que ce métier-là n'est pas fait pour tout le monde. Tout le monde n'est pas voué à l'art, à la méditation, à l'oisiveté créatrice. Certes, mais je ne crois pas qu'un seul homme soit réellement fait pour une tâche unique, à plein temps, pendant quarante ou cinquante ans; et les exemples - il y en a en effet - de travailleurs accomplis, qui aimeraient rien moins que mourir à la tâche, ne m'incitent pas à changer d'opinion. Ces vertueux me paraissent incomplets, rachitiques. Ils ont trop bonne conscience pour être parfaitement honnêtes. Mais c'est là un avis tout à fait personnel.

Disons que l'obligation du travail est une aubaine pour certains : quel bonheur de ne plus se poser la question du sens de ses actes ! La réponse est là, toute trouvée. J'aimerais voir des êtres librement engagés dans un labeur, qui serait pour eux le prolongement d'une nécessité personnelle, et non pas simple obéissance à l'injonction salvatrice d'une Morale de l'effort.

Il n'y a pas lieu de bénir le travail en tant que tel, parce qu'il serait bon et utile en soi. La révolte intérieure d'une caissière ne me choque pas, elle me parait absolument saine et naturelle. Comme disait un "psychotechnicien" qui visitait une usine d'horlogerie dans les années soixante, en voyant les gestes répétitifs d'un ouvrier : "Voyez-vous, ici, l'homme est plus grand que sa tâche".
Marcel Meyer et Jean-Marc ont parfaitement raison. Les citoyens suisses viennent de voter pour que les prestations de l'assurance-chômage soient diminuées et c'est ainsi qu'en Suisse le chômage tourne autour de 2 ou 3%. Quand on demande l'avis du peuple, on constate qu'il a horreur des abus et encore plus de devoir payer pour les financer.
"Bref (...), plus qu'une question de "travail" réel ou pas, ce qui est au fond en cause c'est d'abord une question de morale personnelle, de rapport au sens, à sa vie, à la vie, de conduite de son existence, et cela vaut pour tous les emplois, à tous les niveaux, sans exceptions."

Tout à fait de votre avis. Mais cette question de "morale personnelle", si l'on y tient, conduit l'individu à la recherche d'un travail, à commencer par rayer d'un double trait quantités de "secteurs d'activité" où la morale est incompatible avec l'exercice même de l'activité. Il n'est pas possible de travailler moralement dans tout ce qui touche de près ou de loin à la téléphonie, par exemple, gros "secteur porteur".


En outre, comment peut-il y avoir "transcendance" (et morale) du travail quand celui-ci est entièrement soumis à la "polyvalence" ?

Des hommes politiques (eux-mêmes en politique depuis leur premier bol de corn flake et qui y resteront jusqu'à leur dernière pillule de Viagra avalée de travers), catéchisent les populations en expliquant que, désormais, chacun exercera plusieurs métiers dans une vie professionnelle, c'est comme ça, c'est même génial, c'est l'aventure ! Finie la routine ! Vive la formation-toute-la-vie, la découverte permanente. Au guichet hier, demain à la fouille au corps, la semaine d'après au gonflage des pneus de l'avion et bientôt, pourquoi pas, au pilotage ? Tous artistes ! Tous baroudeurs de la chose professionnelle, comme c'est beau, la Bohême généralisée, "tout est précaire dans la vie", comme disait la patronne des patrons. On présente ainsi comme exhaltant ce qui n'est en réalité qu'une des conséquences de la mécanisation des tâches dans un monde où, en effet, peut s'intituler traducteur tel qui sait se servir d'un logiciel, quitte à se changer deux mois plus tard en agent du patrimoine, "boulanger" ou, bientôt, garagiste. Et comment voudrait-on, à force de répéter aux quidams qu'ils doivent être les "acteurs de leur vie" afin de leur faire avaler la pillule de l'interchangeabilité, que ceux-ci ne deviennent enragés de soi-mêmisme et alors "Moi, je" et alors "Manquerait plus que ça", et "Je vois pas pourquoi", puisque je suis tout, capable d'une plasticité inouïe, j'aurais pas droit à me réaliser, hein ! Pas travailler, me réaliser.

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"(...) une "assoce" pour la promotion d'une "oisiveté durable et citoyenne" qui "ouvrirait des pistes" afin de permettre un "rééquilibrage" entre ceux qui travaillent à ne rien faire et ceux qui se reposeraient à bosser. Il y a une mine à exploiter."

Mais voyons, cara Sandra, est-il possible que vous n'ayiez jamais entendu parler du "coach bien être" ?
Utilisateur anonyme
17 octobre 2010, 19:03   Re : Qu'il y a dilution du travail dans la polyvalence
(Message supprimé à la demande de son auteur)
"travailler" fait partie intégrante du "métier de vivre".

Uniquement si travailler découle de la vie elle-même, et non pas d'une nécessité artificielle !
Utilisateur anonyme
17 octobre 2010, 21:13   Re : Qu'il y a dilution du travail dans la polyvalence
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Didier, vous ne croyez pas si bien dire.

J'ajoute que je suis passé ce dimanche dans le village où j'ai été enfant, et j'y ai rencontré un monsieur de quatre-vingt deux ans qui m'a parlé de travaux qu'il venait de faire sur les terres de son fils. Cet homme travaillera jusqu'au dernier jour.
"Cet homme travaillera jusqu'au dernier jour." Mourrait de faim s'il ne le faisait pas ? Serait sans toit ni hardes ? Il me semble que l'on se trouve, dans le cas de cet homme, précisément dans ce qu'écrivait Olivier : son travail découle de la vie elle-même et non d'une nécessité artificielle. Parlant d'oisiveté, je ne parle de rien d'autre que du type de travail qu'exécute ce vieil homme qui, j'espère que vous n'en doutez pas, ne m'inspire pas la moindre envie de railler.
La déréalisation du travail, qui est le processus dans lequel le travailleur travaille sans réaliser quoi que ce soit, commence par l'horaire fixe du travail salarié. La rémunération horaire est en soi la signature d'une pathologie du travail. Le réalisateur, artisan, écrivain, peintre, concepteur, ingénieur, artiste, etc. ne compte pas ses heures de labeur, pas davantage qu'il ne comptera sur ses doigts (comme le salarié ses maudits "ponts"), ses périodes de vacances. Celui qui se lève à heures fixes pour se rendre au travail n'oeuvre à rien, c'est un misérable. Il n'est pas insultant de le lui dire. La vérité n'insulte personne.
"Ne compte pas ses heures de labeur", mais si, Renaud Camus s'en désole assez de ces heures où pire qu'un travailleur ordinaire il se sent enchaîné, il est un travailleur rémunéré à la tâche....
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Orimont, je suis d'accord avec vous sur au moins un point : quand un travail est intéressant, on ne compte pas ses heures, et nul n'est besoin de mettre des contraintes.

Je me suis amusé à un décompte personnel : en trente ans, j'ai changé sept fois de métier (en fait, par glissement d'un métier à un autre) et j'ai été salarié dans quatre types de structures : administration, parapublic en détachement, privé en disponibilité et établissement public. J'ai aussi travaillé sur (dans ?) trois continents.

A chaque fois, je me suis refusé à me laisser enfermer dans la routine, et je déteste la mentalité "faire ses heures" : il m'arrive de consacrer, en une semaine, trente heures au travail, parce qu'il y a des moments où il n'y a rien à faire, il faut le dire, mais aussi d'y passer soixante-dix heures s'il le faut, dimanche compris.

Didier est, quant à lui, dans un secteur particulier, où la notion d'horaires n'a pas de sens : il faut de la réactivité et s'adapter, je l'imagine, aux besoins du client.

Un mot encore, à propos de la consultance : je ne suis pas, en fait consultant, c'est encore pire, je supervise des consultants (cela fait trois ans, avant, j'avais des fonctions qu'on dit "d'autorité"). Je connais donc les ficelles qu'ils utilisent, et je me sers parfois, à leur encontre de l'arme suprême : "Écoutez, je ne veux pas de PPT (Didier fournira la traduction), nous avons besoin d'une note". A l'annonce de cela, le consultant lambda blêmit et se signe furtivement. Didier (toujours lui) vous confirmera que la réflexion sur les organisations permet d'éviter des choses extraordinaires comme, par exemple dans le domaine de l'informatique, les lancement de développements sans étude d'architecture technique, les confusions entre maîtrise d'ouvrage et maîtrise d'oeuvre, et surtout l'absence de spécifications claires, et enfin l'absence de recette. Il n'y a pas, dans la réflexion sur l'organisation, que de l'inutilité.
Cette "tâche" est la sienne, il se l'est choisie, elle relève de son destin, elle n'est la "tâche" définie, conçue, représentée, projetée et attribuée par aucun patron. L'auteur, pour ainsi s'enchaîner, se scinde et devient à lui-même son propre tâcheron. Il n'est alors l'esclave que de lui-même, de son destin, de ses choix, de la pesée de ses préférences, de contraintes auto-forgées au pochoir de ses penchants. Il est le tâcheron de la tâche qui est toute lui. Il oeuvre.

Mais à tout prendre, le travail tâcheronné qui laisse l'homme libre non point en dehors d'horaires fixés (par conventions dites collectives) mais sitôt extrait des contours propres de la tâche à accomplir, de l'ouvrage donc, ce mode de travail, dis-je, rapproche le travailleur de l'oeuvrant, et le rend assimilable à un affranchi. L'esclave est l'esclave de l'horaire imposé - l'esclave moderne est l'homme qui feint, dans le moule des horaires imposés, d'oeuvrer à quelque tâche véritable quand cette tâche, à vrai dire, dépourvue de tout contour, n'existe pas, est un simulacre.
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Si le travail découle de la nécessité de subvenir aux différents besoins essentiels de l'homme, il est non seulement indispensable, mais noble. Or quand je dis que 80 % des emplois dans le monde actuel sont agitation dans le néant, je dis exactement cela : la grande majorité de l'activité professionnelle ne sert à rien - rien d'essentiel (j'insiste sur ce point) - quand elle ne nuit pas directement à l'humanité et à l'environnement naturel. La société industrielle a engendré des centaines de secteurs d'activité dont l'expansion illimitée est une nocence avérée (en vrac : automobile, télécommunications, publicité, restauration rapide, télévision, divertissement, gadgets, expertises, conseil, grandes surfaces, luxe, armement, presse, sports, etc. - on pourrait allonger à l'infini la liste des domaines où sévissent des salariés inutiles et malfaisants).
Le comptage des manifestants :


Le groupe LVMH dirigé par Bernard Arnaud, grand ami de notre président, accueille deux petites nouvelles au sein de ses conseils d'administration : - Mme Bernadette Chirac, jeune espoir de la finance française, grande spécialiste du luxe à travers le monde (!), est nommée au conseil d'administration de LVMH. - Mme Florence Woerth, gestionnaire de fortune et femme du ministre du budget, est nommée au conseil de surveillance de la société Hermès, filiale de LVMH. La participation au conseil d'administration d'une entreprise donne droit à des "jetons de présence" venant rémunérer ce pénible travail !!! Ainsi, Mme Chirac recevra 650 000 Euros par an en juste retour de son dévouement à la cause du luxe français et Mme Woerth 400 000 Euros !

Elles le valent bien! La France sarkozyste défend ceux qui se lèvent tôt! Mais pourquoi mme Chirac vaut-elle plus que mme Woerth? Se lève-t-elle plus tot?
Voila une application parfaite du "Travaillez plus pour gagnez plus" enfin beaucoup plus .
Et puis mème avec des carrières incomplètes, ces braves dames, bonnes catholiques au demeurant, pourront partir à la retraite à 67 ans et consacrer le restant de leur vie aux bonnes oeuvres.
" De même que les Evangiles sont un ramassement total de la pensée chrétienne, de même le livret de caisse d’épargne est le livre et le total ramassement de la pensée moderne. Lui seul est assez fort pour tenir le coup aux Evangiles, parce qu’il est le livre de l’argent, qui est l’antéchrist. » Péguy Voila un vrai conflit d'intérêt pour ces dames patronnesses.

Le mot travailler a-t-il encore un sens?
C'est bien tout le problème, M. Bellini. Qui est le plus nocent ? Ceux qui font grève et manifestent contre une réforme qu'ils jugent inacceptable, même si elle semble inéluctable ? Ou ceux qui demandent aux autres, et exclusivement aux autres, de faire des efforts et ne sont gouvernés que par leur intérêt ?
MMe Woerth et Chirac, aussi faible que soit l'estime que leur valent ces nominations, ne privent personne de rien; le groupe LVMH est très majoritairement financé par ses ventes d'articles de luxe sur le marché international et aux touristes asiatiques de passage à Paris. Il en va tout autrement des gens qui s'agitent pour préserver leurs privilèges de futurs jeunes retraités au préjudice de la collectivité. Ce préjudice est double: il est constitué d'une part de la pension que ces personnes tiennent à maintenir exigibles aux jeunes générations et aux générations futures de travailleurs cotisant aux caisses communes obligatoires, et d'autre part des multiples nocences, perturbations, privations d'approvisionnements, pertes matérielles et contrariétés diverses sciemment provoquées par leur agitation actuelle dans l'espace public.

Une distinction et une gradation dans la nocence sont à opérer entre d'une part ceux qui s'occupent à soigner leurs intérêts pécuniaires dans la sphère commerciale privée, y compris par des manoeuvres d'éthique douteuse, et d'autre part ceux qui agissent dans le même but en usant de perturbations dans l'espace public et en portant perversement préjudice au bien-être, à la sérénité de leurs concitoyens, à la paix civile et au bon fonctionnement de la société.
Telle que vous présentez les choses, vous avez manifestement raison.
Et pourtant...
Je suis retombé par hasard sur ces anciennes interventions d'Alain Finkielkraut au sujet de la jeunesse et de la réforme du CPE, et je trouve qu'elles s'appliquent parfaitement à la situation actuelle :



Vous avez manifestement raison.
Et pourtant ... imaginez-vous tante Yvonne arrondissant ainsi ses fins de mois ?
... autres temps, autres mœurs ?
Tante Yvonne a fini ses jours en maison de retraite... ce qui n'est pas très glorieux pour ses enfants, surtout à cette époque-là.
Vous avez manifestement raison.
Et pourtant ... imaginez-vous tante Yvonne arrondissant ainsi ses fins de mois ?
Autres temps, autres mœurs !
Il faudrait demander aux salaries et actionnaires de LVMH ce qu'ils pensent des nouvelles recrues.
Plus sérieusement le privé n'est en aucun cas indépendant du politique. Si LVMH vend ses horribles sacs à des touristes asiatiques, c'est parceque l'Etat Nation France garantit sur son territoire la sécurité et la liberté à ces touristes asiatiques. Sans état, les multinationales ne sont rien. Le néolibéralisme nous a fait oublier cette vérité politique. Les multinationales du luxe ne font pas d'affaires en Somalie, justement parce qu'il n'y a pas d'espace public.
La nocence de ces dames est aussi grave que celle des manifestants qui eux ont comme excuse , leur pauvreté, intellectuelle et financière. C'est aux riches de donner l'exemple. C'est ce qui permettait à la démocratie française d'etre en fait un régime mixte. La dérive de l'aristocratie vers l'oligarchie mène à l'anarchie et finira en tyrannie.
Sarkozy transforme la fonction présidentielle en un régime personnel où le parlement n'existe plus;
Les élites qui servaient la collectivité (publique ou privé, cela est sans importance) s'en servent pour accroitre de sordides privilèges .
Et le peuple révolté qui ne croit aux institutions, hurle que la rue a toujours raison.
"Plus sérieusement le privé n'est en aucun cas indépendant du politique. Si LVMH vend ses horribles sacs à des touristes asiatiques, c'est parceque l'Etat Nation France garantit sur son territoire la sécurité et la liberté à ces touristes asiatiques. Sans état, les multinationales ne sont rien. Le néolibéralisme nous a fait oublier cette vérité politique. Les multinationales du luxe ne font pas d'affaires en Somalie, justement parce qu'il n'y a pas d'espace public.
La nocence de ces dames est aussi grave que celle des manifestants qui eux ont comme excuse , leur pauvreté, intellectuelle et financière. C'est aux riches de donner l'exemple."

Ouf ! Il n'y a plus qu'à applaudir. Merci beaucoup.
L'idée que "les riches doivent donner l'exemple" et que, par corollaire, les pauvres seraient dispensés de se bien tenir, est fort discutable. Le riche n'est investi d'aucune obligation de civilisation dont le pauvre serait exclu. De surcroît, ces manifestations et ces mobilisations sont le fait de travailleurs bénéficiaires d'un statut. Celui qui "court une retraite" n'est pas un pauvre, que cette retraite lui soit versé à 60 ou à 62 ans, peu importe -- à l'aune de la pauvreté qui frappe un tiers de l'humanité, il est un riche. Je suis convaincu, sans avoir les chiffres sous les yeux, que les travailleurs qui "courent une retraite" en France ne sont pas même majoritaires, d'où la difficulté de "faire du chiffre" dans ces manifestations dont les comptages sont manipulés.

LVMH gagne beaucoup d'argent, emploie pas mal de monde en France; que ce groupe veuille entretenir au chaud dans son C.A quelques poux qui y nicheront comme le parasite dans la couture du pantalon, je le maintiens, n'appelle aucun parallèle avec les événements qui perturbent notre quotidien et auxquels on assiste impuissant. Ces parasites n'infesteront qu'un C.A sans incidence sur les finances publiques, leur infestation ne gagne pas l'espace public physique; tandis que les imbéciles qui l'on voit râler en coeur pour protéger leurs acquis et qui se tirent ainsi une balle dans le pied en plombant l'avenir de leurs enfants imposent une contrainte et une nocence sans limite sur l'existence en société.

Si le privé n'est en aucun cas indépendant du politique, il ne faut pas non plus que le politique fasse une irruption indue dans les affaires privées. La revendication politique et sociale n'a pas le droit de s'immiscer dans les affaires d'un groupe dont personne n'est obligé d'acheter les produits. La charia (politique) n'aurait plus alors, comme jadis le commissaire du peuple, qu'à venir obliger tel ou tel C.A à respecter ses codes, dès lors que la rue (arabe, par exemple) viendrait à le réclamer.

Ne pas jouer avec le feu. La rue, et la rue politique à fortiori, n'a aucun droit de regard sur les affaires commerciales privées. Laisser Mme Woerth et Mme Chirac faire leur petit pot de beurre en paix. Elles ne nous doivent rien au-delà de ce que la Loi est susceptible de leur réclamer.
Francis, vous avez raison. J'ai toujours pensé que l'envie était une forme atténuée du communisme.
Un ou deux millions d'imbéciles et de braillards irresponsables dans la rue, certes, certes, mais la vénalité et la médiocrité de nos cacocrates (pour reprendre le terme de Marcel) les y a largement poussés. On ne sent guère motivé à faire des sacrifices quand ce sont des bandits qui le demandent.
Des bandits, comme vous y allez !

Pour ma part, je préfère la cacocratie à l'aventure.
Mon cher Olivier, hélas ! je suis bien de votre avis.
"Si le privé n'est en aucun cas indépendant du politique, il ne faut pas non plus que le politique fasse une irruption indue dans les affaires privées." Mme Chirac et Woerth aurait-elle été choisies pour leurs qualités privées?
"la rue politique à fortiori, n'a aucun droit de regard sur les affaires commerciales privées. " mais l'oligarchie politique si?
Le néolibéralisme détruit l'Etat pour les pauvres mais bizarrement le maintient pour les riches. Est ce vraiment responsable?
Le communisme ( le totalitarisme en fait) est bien sur la pire des réponses à l'envie. Mais le totalitarisme du XX s a été la terrible réponse au libéralisme du XIX s, incapable de répondre à la question sociale. Comment faire pour que la réponse au néolibéralisme de la fin du XX s ne soit pas pure nocense.
"Comment faire pour que la réponse au néolibéralisme de la fin du XX s ne soit pas pure nocense. "

En, effet : that is the question.
Que les riches n'aient pas à donner l'exemple aux pauvres est une évidence. De même qu'il est absurde de parer les pauvres, par principe, de toutes les vertus.
Le problème est ailleurs : ceux-là qui prétendent obliger les Français à "faire des sacrifices" refusent de leur côté tout effort, toute participation à ces sacrifices, et leur devise semble être : "toujours plus (pour mes amis, mes proches et moi) ! ". Ce cynisme éhonté n'incite guère à les écouter et à leur faire confiance.
Le positionnement social du P.I. reste flou. Considère-t-il le libéralisme économique comme la fin vers laquelle doit tendre toute l'humanité, aussi ravageur ce libéralisme soit-il, ou envisage-t-il un au-delà du libéralisme qui ne conduirait pas à retomber dans les impasses du communisme ?
20 octobre 2010, 11:38   Bon père
"J'ai toujours pensé que l'envie était une forme atténuée du communisme."

Avez-vous aussi pensé que le lucre était une forme atténuée du capitalisme ?
Le sacrifice n'a point besoin d'injonctions d'autrui. Il a longtemps été considéré comme naturel, en Occident, de se sacrifier pour ses enfants, comme les parents disaient jadis. Le système de retraite par répartition et reversion a abouti à ce que les jeunes générations se sacrifient pour leurs parents, ou s'y voient amenées si rien n'est fait pour réviser ce système. Les "riches", disons les personnes dont les revenus annuels en France dépassent le demi-million d'euros, n'enjoignent à personne à faire des sacrifices, ils s'en gardent bien, connaissant trop les "pauvres" et leurs réactions, et puis il y a fort longtemps que la morale les a désertés, qu'ils ont laissé à la gauche la parole moralisatrice (soyez bons, ne soyez pas xénophobes, soyez accueillants, ouverts à l'Autre, ne soyez pas rétifs face à Lui, ne soyez pas islamophobe, ou n'importe-quoi-phobes, montrez-vous soumis à vos envahisseurs et vénérez leur patrimoine exogène, et surtout ne revendiquez aucune identité nationale -- à vrai dire quelle plus implacable injonction au sacrifice que celle-là, dont la gauche bien-pensante s'est faite la spécialiste !). L'injonction publique au sacrifice porte donc aujourd'hui sur un autre plan que le plan socio-économique et il émane de sphères et de mieux-disants sociologistes qui ne s'associent que rarement de bon coeur aux "capitalistes" ou aux malheureux "riches" impuissants, quand ceux-ci sont terrés dans leurs CA ou dévorés de culpabilité discrète derrière leurs boucliers fiscaux.

A l'exception de certains métiers à sujétion particulière, à pénibilité extraordinaire (enseignant en ZEP) ou comportant des risques pour celui qui l'exerce comme pour le public (chauffeur routier, machiniste) il est normal, il est anodin, que chacun doive travailler plus longtemps en 2010 qu'en 1970. Notez bien que celui qui vous écrit cela ne court aucune retraite nulle part et devra travailler pour gagner sa croûte jusqu'à son dernier souffle de vie.
Orimont,

Si votre idéal politique est celui du 铁饭碗, dites-le nous, ça ira plus vite !

De mon point de vue, le Parti est favorable au Profit, car sans Profit, pas d'art, pas de culture, juste une sorte de ville triste comme la Pologne en hiver.
铁饭碗 = "le bol de fer" (tie fan wan), qui est beaucoup plus attrayant dans son moule originel: 鐵飯碗
En effet : sans rente foncière, plus-value, profit, pas de luxe, pas de grandeur, pas de majesté, pas de mécénat. Mais quand il n'y a plus, pour dépenser le produit de ces prélèvements sur le travail des masses, de classe cultivée, de princes raffinés, de rois en majesté, d'Église en gloire, et qu'il ne reste pour le faire que des fonctionnaires mutins de Panurge et des Monsieur Jourdain à gourmettes ne songeant pas un instant à apprendre à écrire des vers, le bon peuple rechigne un peu à se laisser tondre. C'est qu'il admet l'inégalité mais souhaiterait qu'elle soit fondée sur de bonnes et tangibles raisons.
"En effet : sans rente foncière, plus-value, profit, pas de luxe, pas de grandeur, pas de majesté, pas de mécénat." Bien sur . Quand les riches n'ont plus le choix qu'entre Madoff et Jeff Koons une page de l'histoire s'est tournée: "les nations comme les fleuves ne remontent point vers leurs sources… Le temps change tout, et l’on ne peut pas plus se soustraire à ses lois qu’à ses ravages." Ils ne reste plus aux riches qu'a faire des bulles.
Ah, et bien bravo, je suis eu !
J'ai bêtement cliqué sur votre lien, et me voilà le 81056ème participant à la manif — enfin, même 81057ème, pour m'être allé assuré du nombre. Je ne sais pas ce que donneront les chiffres de la préfecture...
Didier le Reste et sa retraite à 2300 € nets.


(Message supprimé à la demande de son auteur)
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