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Communiqué n° 1115 : Sur les nouveaux troubles urbains

Communiqué n° 1115, mardi 19 octobre 2010
Sur les nouveaux troubles urbains

Le parti de l'In-nocence remarque que l'attention médiatique portée aux manifestations sociales contre la réforme du système de retraites ne parvient plus à dissimuler les graves désordres de caractère largement ethnique dont ces manifestations sont le prétexte et l'occasion. L'exaspérante parlure journalistique enfilant les termes codés tels que "jeunes", "quartiers sensibles" ou le honteux "quartiers populaires" n'est plus capable de cacher le quasi monopole de la nocence dévastatrice et violente que s'arrogent les colonisateurs dans les zones qu'ils contrôlent déjà, tels que le centre de la capitale des Gaules, et ceux qu'ils ont l'intention de se soumettre. Tandis que les indigènes se battent pour les avantages sociaux qui ont fait de leur pays un eldorado à gagner à toute force pour la terre entière, ils perdent encore un peu plus de leurs rues, de leurs biens, de leur tranquillité, de leur indépendance et de leur dignité.
Le désordre ne tient que de façon très périphérique à ces malfaisants. Le désordre est dû aux hordes de braillards pour l'essentiel payés par les deniers publics qui opposent la rue au Parlement. Respectons-nous nous-mêmes, balayons devant notre porte.
Selon certains de mes amis, situés politiquement très à gauche, ces troubles urbains ont une explication fort simple : les casseurs sont manipulés par la police, au service du Pouvoir, afin que ces sympathiques et pacifiques manifestations dégénèrent et que l'Opinion finisse par se retourner. Ordre aurait été donné aux policiers de ne pas intervenir et de laisser ces jeunes gens perpétrer leurs exactions. On aurait même vu des cars de police venir ramasser des adolescents cagoulés à l'entrée des cités pour les conduire sur les lieux de rassemblement.
Tout serait donc prévu, organisé.

On dit même que certains syndicats, achetés par le Pouvoir, ne verraient pas d'un mauvais oeil le pourrissement de la contestation.
Tout s'explique ! Magnifique !
Et même si c'était vrai ! Cela devrait prouver à ces gauchos que les cpf constituent bien ce lumpen-prolétariat de mercenaires sans foi ni loi que fustigeait Marx et qu'ils sont donc un terrible. danger même pour leurs idéaux !
Et s'ils gardent la cagoule dans le car, ils ont le droit d'enlever le bonnet !
Cassandre a raison. Ce type de chose est typique du Lumpenproletariat : il n'est jamais en mesure de provoquer un mouvement, mais il se colle à lui telle une sangsue (prédisposé à cela par son atavisme prédateur de subventions) et s'empresse de le déborder.

La police est bien bonne de se présenter sur les lieux et de faire cordon près des manifestations "légitimes" : elle devrait bien au contraire se borner à protéger les biens privés et laisser les anges de banlieue détrousser les petits chéris échappés des lycées et sautant tels cabris en furie de leurs i-phones et autres horribles produits de la mondialisation capitaliste. Quand on voit un morveux prenant la balle de flash-ball qu'il mérite faire la une de la presse et ses géniteurs menacer le Gouvernement, on se dit que ces gens-là devraient finalement assumer leurs contradictions et tâter personnellement des effets cumulés de leurs protestations incessantes et de la présence de leurs chéris banlieusards sur le terrain.
"horribles produits de la mondialisation capitaliste" ? Mais que sommes-nous en train d'utiliser ici ?
Mais, Bruno, je porte en très haute estime les produits de la mondialisation : je raffole d'avions, de voitures polluantes, de fraises en hiver et de technologie... seul problème, je n'ai jamais été, ne suis pas et ne serai pas de gauche...
Mes amis de gauche sont très sérieux en affirmant cela. De même qu'ils pensent que les médias présentent délibérément une image guerrière de l'islam afin de détourner l'Opinion des vrais problèmes.
Il est possible qu'ils n'aient pas tout à fait tort et que M. Sarkozy joue sur le pourrissement de la situation et la lassitude des Français face à ces grèves et ces violences.
Je pense que le Mossad y est pour quelque chose...
Le Mossad est manipulé par la CIA qui est infiltrée par la Franc-maçonnerie qui est pleine de Juifs, évidemment. Tout est lumineux !
Manipuler les jeunes des banlieue supposerait qu'on soit capable de les discipliner un peu, ce que ne savent faire que les dealers, avec de solides arguments physiques et financiers.
I hate to say it, Kiran Wilson, mais vous devriez changer d'amis.
"je porte en très haute estime les produits de la mondialisation : je raffole d'avions, de voitures polluantes, de fraises en hiver et de technologie... seul problème, je n'ai jamais été, ne suis pas et ne serai pas de gauche.."
Je déteste avions, voitures polluantes , fraises en hiver...(pour la technologie, c'est un trop gros mot pour bien trop de choses). Et pourtant je ne suis pas de gauche. je constate mème que ce sont souvent les gens de gauche qui adorent ces purs produits de la nocence moderne. Les gens de gauche ne rèvent que de consommation, de toujours plus de consommation. Les gens de droite (y en a-t-il encore?) préfèrent la production et donc le travail, le silence des choses au bruit des manifestations populaires.
"Le silence est réactionnaire" disait Sartre qui aimait le pétaradant de la vie moderne
Bellini,

C'est une question de génération. Quand je prends l'avion, je mets un ticheurte "Fuck Cécile Duflot" et quand je roule en voiture (je devrais dire en auto, comme Sartre) j'ai un pare-soleil "Jean-Marc et Ginette", une fausse queue de tigre suspendue au rétroviseur et, sur la plage arrière, on contenant à papier-toilette (cela doit avoir un nom...) qui a la forme d'un chien en peluche (qui remue la tête).
Mes hommages à Ginette.
... vous fumez des Ninas, vous portez des pantalons en tergal un rien douteux mais au pli impeccable qui cassent net sur des mocassins à boucle en faux cuir plastifié; l'hiver vous enfilez un gros pull-over couleur érésipèle pour draguer dans les thés dansants et les stations de ski où vous ne mettez jamais les pieds sur les pistes; vous avez des CD de Sardou et de Dick Rivers dans la boîte à gant, le fusil de chasse à demeure dans le coffre, de vieux numéros insolés du Chasseur français et du Hérisson traînent autour du chien hoche-tête sur la plage de la lunette arrière (comme on disait du temps de Sartre)... un klaxon italien vous a été installé par votre beauf garagiste (en vous forçant un peu la main) et un gros logo bleu de l'OM (avec la devise "On craint dégun") s'affiche sur le hayon de votre Fiat Punto; en plus, vous êtes un sentimental: l'opérette, Violettes impériales vous émeut aux larmes. Vous aimez le Ricard. Votre chien vous obéit au clin d'oeil. Bref, vous êtes un homme comme le pays se refuse à en fabriquer encore. Secrètement toutes les Cécile Duflot n'ont qu'un rêve, parfaitement inavouable: celui de vous rencontrer et de vous appartenir enfin ! Normal que Bellini vous jalouse.
Francis ! vous oubliez les anti-brouillard !
Citation
Tandis que les indigènes se battent pour les avantages sociaux qui ont fait de leur pays un eldorado à gagner à toute force pour la terre entière, ils perdent encore un peu plus de leurs rues, de leurs biens, de leur tranquillité, de leur indépendance et de leur dignité

Ce communiqué sonne juste, merci !

Toutes ces destructions, ces violences me crèvent le coeur. Les Allemands restent pantois devant cette chienlit et se félicitent d'être loin de ces événements chaotiques.

Il faut rappeller que toute la gauche et les médias portent une lourde responsabilité dans tout ce qui se passe depuis quelques jours.
Les anti-brouillards, c'est dépassé. Notre Jean-Marc, à son grand regret, a dû les démonter pour pouvoir installer la plaque pare-buffle, histoire de pouvoir, à l'occasion, "se faire" un sanglier le soir, après minuit, en fonçant dans le chemin creux qui conduit à sa résidence secondaire aux haies taillées au cordeau, au jardin à nains et à mobilier de plastique, au faux puits décoré d'une vasque à liseron sculptée dans un pneu retourné.
20 octobre 2010, 17:26   Lumpenisation des esprits.
Citation
Jean-Marc
Le désordre ne tient que de façon très périphérique à ces malfaisants. Le désordre est dû aux hordes de braillards pour l'essentiel payés par les deniers publics qui opposent la rue au Parlement. Respectons-nous nous-mêmes, balayons devant notre porte.


Ce forum a tout pour être le lieu de la profondeur et de la pensée ; mais l'Économie vient-elle à paraître qu'on jette par dessus-bord les encombrants Bathmologie et Dialectique. A croire que pour s'extirper de la bêtise des gauchistes il faille faire place nette de toute réflexion, et sans plus de manière gueuler la bêtise inverse.

Citation
Jean-Marc
Ce type de chose est typique du Lumpenproletariat : il n'est jamais en mesure de provoquer un mouvement, mais il se colle à lui telle une sangsue (prédisposé à cela par son atavisme prédateur de subventions) et s'empresse de le déborder.

La police est bien bonne de se présenter sur les lieux et de faire cordon près des manifestations "légitimes" : elle devrait bien au contraire se borner à protéger les biens privés et laisser les anges de banlieue détrousser les petits chéris échappés des lycées et sautant tels cabris en furie de leurs i-phones et autres horribles produits de la mondialisation capitaliste.

Puisque vous acceptez la notion de Lumpen, je ne vois pas comment vous pouvez en faire la continuation et l'expression substantielle du mouvement contre la réforme des retraites. Le Lumpen a bien sûr toujours été l'ennemi du travailleur, et seule l'ignorance crasse de la gauche actuelle peut y voir le sel de la terre. On pourrait certes, entre interlocuteurs honnêtes, étudier la façon dont
- la gauche et les médias ont confondu le prolétariat avec les racailles ;
- la classe ouvrière, orpheline des structures qui naguère l'éduquaient et lui donnaient une common decency, s'est effectivement en partie lumpenisée.
Mais vous n'en laissez guère la possibilité : ce vandalisme convient trop bien à vos intérêts et à vos affects.

Citation
P.I.
Tandis que les indigènes se battent pour les avantages sociaux qui ont fait de leur pays un eldorado à gagner à toute force pour la terre entière, ils perdent encore un peu plus de leurs rues, de leurs biens, de leur tranquillité, de leur indépendance et de leur dignité.

Ce communiqué, par contre, me paraît exprimer de façon adéquate la substance de l'in-nocence ; il a le mérite de ne pas dépendre d'une idéologie économique particulière — voire même, si je me permets de le tirer un peu en mon sens, d'indiquer que les luttes sociales peuvent être à l'origine de ce qui rend une société harmonieuse, civilisée, in-nocente.
"Tandis que les indigènes se battent pour les avantages sociaux qui ont fait de leur pays un eldorado à gagner à toute force pour la terre entière, ils perdent encore un peu plus de leurs rues, de leurs biens, de leur tranquillité, de leur indépendance et de leur dignité."
Erreur de la gauche: s'imaginer qu'on peut maintenir les "droits" des autochtones en augmentant le nombre des ayants droits non cotisants venus d'ailleurs
Erreur de la droite: s'imaginer qu'on peut maintenir une société pacifiée en mettant en concurrence les autochtones et les nouveaux arrivants pour faire baisser le cout du travail ( recommandation de l'OCDE: augmentation par tout les moyens de l'immigration)
Julien, relisez : le lumpen auquel je fais allusion est celui venu des banlieues, et ce quelle que soit l'origine des personnes le composant, car il y a aussi bon nombre de "Français de souche" parmi eux.

Pour le reste, je m'installe devant TF1 et j'attends les images vous montrant en tenue de superhéros bathmologue (bathmologiste ?) dialectique, en train de ramener à la raison les perturbateurs venus de départements à noms numériques. Dites-moi tout de même si vous ressemblerez à superman ou à spiderman ou à je-ne-sais-quoi-man.
Francis, vous êtes partiellement dans le vrai, mais avec quelques erreurs mineures.

En hommage à Cassandre, je ne bois point de Ricard, mais du Casanis.

Je n'ai pas de Fiat panda mais un gros 4x4 (les Fiat ne consomment pas assez).


Enfin, vous oubliez le faux macaron "handicapé" qui permet de s'installer sur les places réservées, qui vous narguent alors que vous avez du mal à garer le 4x4.
Citation
Kiran Wilson
Selon certains de mes amis, situés politiquement très à gauche, ces troubles urbains ont une explication fort simple : les casseurs sont manipulés par la police, au service du Pouvoir, afin que ces sympathiques et pacifiques manifestations dégénèrent et que l'Opinion finisse par se retourner.
[...]
On dit même que certains syndicats, achetés par le Pouvoir, ne verraient pas d'un mauvais oeil le pourrissement de la contestation.

J'avais entendu Marine Le Pen déclarer, dans le cadre de la réforme des retraites, que syndicats et gouvernement étaient de mèche pour ne rien changer à la situation.
Les extrémistes, de droite comme de gauche, partagent cette même vision complotiste et paranoïaque du monde, dans laquelle les événements s'expliqueraient toujours par des intérêts occultes et manipulateurs nourris par de sombres desseins.
Félix,

Vous oubliez la "Main occulte", c'est très important, la main occulte, dans ce genre de complot...
21 octobre 2010, 00:28   Anges de banlieue
"(...) ce vandalisme convient trop bien à vos intérêts et à vos affects."

Mais il ne les sert qu'incomplètement. Le mieux serait d'aller jusqu'à la tansformation des casseurs en nervis : "La police est bien bonne de se présenter sur les lieux et de faire cordon près des manifestations "légitimes" : elle devrait bien au contraire se borner à protéger les biens privés et laisser les anges de banlieue détrousser les petits chéris échappés des lycées et sautant tels cabris en furie de leurs i-phones et autres horribles produits de la mondialisation capitaliste."

Le gouvernement de M. Sarkozy avait l'occasion, avec cette réforme des retraites, de mettre en balance la question de l'avancée sociale et du flux migratoire. Si, comme gouvernement de droite, il avait eu le courage de chercher à financer les retraites en supprimant les plus récents des acquis sociaux (CMU, RSA, AME), sans augmenter l'âge de départ à la retraite, qui sait s'il y aurait autant de "connards" dans les rues. Mais il préfère faire donner la troupe des casseurs.
Orimont,

Le problème est que si la gauche n'aime pas les nervis, elle raffole en revanche des jeunes des banlieues. Il faudrait donc, pour l'éclairer, que les échanges culturels et fraternels soient amplifiés entre ses enfants et lesdits jeunes.
A Jean Marc: "Trop fort!" comme on dit dans les banlieues
I hate to say it, Sir, mais je ne choisis pas mes amis en fonction de leurs opinions politiques. J'ai des amis très à droite et des amis très à gauche. J'en ai d'autres dont je serais bien incapable de deviner les dilections puisque nous n'en parlons jamais. J'ai même, mais surtout ne le répétez pas ! un ami très proche musulman. Il me lit en arabe des poèmes d'Abu Nawas et nous tentons d'en trouver des versions françaises acceptables.
21 octobre 2010, 12:09   Re : Anges de banlieue
Mon cher Orimont, comme d'habitude, vous considérez que tous les tiroirs-caisse ouvrent sur le même trésor. Mais ce n'est pas le cas, sauf quand il s'agit, pour l'État, de combler des déficits "sociaux", ce qu'il fait de plus en plus mais ce sont des procédures d'exception, anormales — sauf évidemment pour les pensions civiles et militaires versées par le Trésor public — et qu'en outre nous ne pouvons plus nous permettre avec une dette publique qui atteindra mille sept cents milliards d'euros avant la fin de cette année. L'objectif normal, sain, est donc de rééquilibrer les caisses d'assurance-vieillesse. La retraite, en effet, est une assurance, qui, tout comme les compagnies d'assurances ou mutuelles qui vous assurent contre d'autres risques que celui de vous retrouver, l'âge venu, sans ressources, doivent avoir des comptes équilibrés.
Marcel, on ne saurait mieux dire. Orimont, il s'agit bien d'une assurance : si, par exemple, la personne qui cotise meurt avant la liquidation, les sommes sont perdues ; de même, si elle survit jusqu'à cent-dix ans, la pension sera servie. Il n'est donc pas anormal qu'on fasse le même calcul que pour les assurances. Dans le cas des assurances, on a une idée du nombre de sinistres et de leur coût unitaire ; dans le cas de la retraite, on a des tables d'espérance de vie. Le ratio "temps passé à la retraite / Temps de vie active" doit être à peu près constant, sinon c'est la catastrophe...
Ô la belle et insondable solitude qui doit être la vôtre quand vous les réunissez. L'amitié, si elle n'est pas exclusive apparaît hélas très vite comme un cache-misère d'une solitude qui méritait mieux. Mais si l'amitié ainsi généreusement distribuée n'est qu'un voile impudique jeté sur sa solitude, l'amitié exclusive quant à elle ne manque jamais d'être un jour ressentie comme insupportable étreinte, impudique mélange, compromission dans un don de soi que rien ni personne n'avait souhaité. Bref, ce que Marguerite Yourcenar disait de l'amour vaut tout benoîtement aussi bien pour l'amitié: on se livre à elle pour n'avoir pas su ou pas osé donner à sa solitude tout ce qu'elle exigeait.

Un de mes auteurs préférés écrivit sur l'amitié cette considération bizarre, cinglante et vraie: les amis sont un ordinaire de l'âme; ils présentent le défaut flatteur d'être comme nous; les amis, c'est terrible à dire, sont des gens qui non content de se laver les jarrets comme nous, osent encore le faire sous nos yeux.
Diver-tissons-nous un peu :




Quelle énergie, cette jeunesse ! C'est l'abbé Gaudeau qui avait raison. Elle a une énergie incroyable qu'on utilise mal. Il suffit de lui ouvrir la rue et elle se lance dans l'import-export avec une approche marketing très agressive.
En tout cas, ils ne jouent pas En attendant Godau.
Quand on pense que ces jeune gens, ou leurs parents, viennent de pays où les forces de l'ordre, l'armée, tirent à vue sur les pillards, absolument sans sommation. Cette manière furtive, intensément jouissive, de s'emparer des biens laissés sans surveillance dans un lieu dévasté, d'enfouiller en s'esquivant, en sautillant légèrement comme pour célébrer ses prises, nous l'avons vue dans d'autres images : Irak dévasté par les bombes; Haïti ravagé par le séisme. Les forces de l'ordre, aux Etats-Unis, lorsque l'ouragan Katrina a frappée la Nouvelle-Orléans se sont présentées armées comme en temps de guerre; le pillard savait à quoi il s'exposait.

Une méchante équation doit s'imposer, qui n'est pas celle "d'une provocation du Pouvoir", délibérément amorphe face à l'intolérable, mais qui est pire: un Etat qui laisse faire ce que tous les Etats du monde, dans des situations similaires, ne tolèrent pas, répriment à l'arme à feu, est un Etat complice des voyous, soit lui-même un Etat voyou.
Honte sur eux ou honte sur nous ?
Si l'Etat est complice de ces voyous qui partout ailleurs et à n'importe quelle autre époque auraient été abattus par la police, quelqu'un pourrait-il m'expliquer ce qui motive cette complicité ?
La terreur du Bien, la tyrannie de la gentillesse, la dictature maternante.
Non, cher Maître (car comment vous appeler autrement ?), l'Amitié n'est pas obligatoirement exclusive, au sens où vous l'entendez. A vrai dire, les opinions politiques de mes Amis me passionnent peu. Des goûts littéraires, une appétence pour certains lieux et pour certains plaisirs, la certitude que chacun soutiendra l'autre même dans les pires circonstances, beaucoup de souvenirs, d'étroites espérances nous réunissent. Certains de mes Amis sont d'anciens amants. D'autres n'ont pas mes goûts. J'ai une prédilection pour l'Amitié féminine : l'Elue peut être aujourd'hui très loin de l'endroit où je suis, elle sait fort bien que je prendrais le premier avion si elle me le demandait, ou même si elle ne me le demandait pas. Quant à mon cher Ami lecteur d'Abu Nuwas, il essaye actuellement de traduire en arabe (littéraire) Max Jacob.

Je vous tiendrai au courant.
Kiran,

Vous nous indiquez :

qui partout ailleurs et à n'importe quelle autre époque auraient été abattus par la police

Il s'agit de pillages de magasins...

Je vous rappelle qu'en 1947 nous avons eu les "grèves rouges de la guerre froide", avec notamment la quasi mise à sac de Marseille (Le Provençal, 14/11/1947, dénonçant les "éléments troubles, dont de nombreux étrangers (sic), qui se sont livrés au pillage organisé...") et le sabotage du rapide Paris-Tourcoing, qui fit 16 morts.

Les cheminots auteurs de ce sabotage sont connus (ils avaient confondu ce train avec un train de CRS), mais ils ne furent pas inquiétés, le Parti communiste et la CGT ayant négocié leur impunité, et celle de l'organisateur de cela, Auguste Lecoeur, contre la fin des grèves.

Alors, si vous voulez faire exécuter des petits voleurs, dites-le, mais ne dites pas qu'on l'a toujours fait.
Sorry, dear Jean-Marc, la colère m'a emporté.
Mais notre ami Marche a raison : CHEZ EUX, ces émeutiers auraient été froidement abattus.
Nous sommes d'accord. Un jour, sur un marché africain, j'ai discuté avec un changeur. Il y avait devant lui d'imposantes liasses de billets. Je lui ai demandé : "Mais que se passerait-il s'il y avait un voleur ?". Il me répondit : "Je crierais aux gens : votre argent s'en va ! et nous avons des pneus...".
Où l'on voit que, contrairement à ce que prétend la niaiserie doxique actuelle, la plus efficace prévention, c'est la dissuasion, c'est-à-dire la répression.
22 octobre 2010, 16:25   Re : Anges de banlieue
"(...) vous considérez que tous les tiroirs-caisse ouvrent sur le même trésor (...)"

Que voulez-vous, cher Marcel, à l'In-nocence, il faut bien quelques innocents.
Les événements de l'automne 1947 sont incomparables dans l'histoire du pays en temps de paix au siècle dernier. Dans ces semaines, le pays frisa la guerre civile. Le Parti communiste français, suite à son éviction du gouvernement au printemps conspira avec d'autres partis communistes d'Europe en vue d'une prise du pouvoir par les armes. Le catholique que vous êtes n'ignore rien des tenants et aboutissants de cet épisode et de la dimension mystique particulière qui l'accompagna avec les apparitions de l'île Bouchard. Le 8 décembre 1947 se tinrent les obsèques du général Leclerc qui avait trouvé la mort dans un accident d'avion à Colomb-Béchard le 28 novembre. Toute sa vie, la maréchale Leclerc considérera qu'il a donné sa vie pour la France et qu'il avait vraiment vécu une expérience de sainteté. Ses obsèques nationales ont lieu le 8 décembre à Paris, et émeuvent profondément toute la nation.

La manière dont ces violences prirent fin sans tuerie, sans exécutions de masse ni déclenchement d'un conflit armé le 9 décembre 1947, constitue, non point un exemple, mais une anomalie dans l'histoire du pays -- voire dans l'histoire moderne de tout l'Occident -- qui, après cette époque, ne devait plus jamais connaître pareil miracle.

L'injonction à "tendre l'autre joue" chez les chrétiens ne se conçoit pas indépendamment de celle à prier "pour le salut des pécheurs". C'est l'erreur du vulgaire qui néglige ce point. Celui qui tend l'autre joue sans prier (comme le fait la France aujourd'hui face à ceux qui la piétinent), avec ferveur et toutes armes dehors pour la survenue de la sagesse afin que son bras séculier en soit, in extremis, retenu, ne fait qu'accueillir son piétinement et son anéantissement en complicité avec ses assassins. Celui qui tend l'autre joue sans prière ni élévation et en niant ou en atténuant par ses paroles ou son attitude l'existence du péché et du pécheur se fait le complice des assassins et des pillards, est le contraire d'un chrétien. Le chrétien qui "tend l'autre joue" laisse cette dernière chance au pécheur de suspendre ses offenses et s'accorde à lui-même le temps d'une brève et fervente prière adressée au Seigneur et à ses anges qu'ils sursoient à l'anéantissement des hommes. Cette approche chrétienne de la lutte se trouve être, incidemment, d'une valeur tactique certaine: d'une part elle est si noble qu'elle confère à celui qui la fait sienne, avant tout combat, la vertu magnanime du vainqueur, d'autre part elle installe en lui la certitude et la force qu'il combat parce que Dieu, qu'il a imploré pour ne pas combattre, veut ce combat. Les guerriers chrétiens priaient avant tout combat décisif pour recueillir par l'esprit cette immense force qui conviait fraternellement l'ennemi à la sagesse et à la résipiscence avant de le mettre hors d'état de nuire, quitte à ce que, pendant la prière, l'ennemi continuât sa besogne.
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