Finances

Le budget 2011 a été adopté par l'Assemblée nationale, "dans la douleur" nous dit-on. À la grande colère de l'opposition, le gouvernement a rejeté tous les amendements augmentant les dépenses.

C'est ainsi que le déficit du budget de l'État a pu être limité à 91,620 milliards d'euros. Ces 91 milliards viendront s'ajouter aux 1.700 milliards qu'atteindra la dette publique à la fin de l'année en cours, alourdissant encore le service de la dette. Or celui-ci engloutit déjà, grosso modo, le tiers des recettes et le quart des dépenses. Et l'on continue à nous parler en trompeurs pourcentages de PIB.

Sarkozy étrenne son nouvel avion pour se rendre au G20
France Info - 11 novembre 2010

Le nouvel avion présidentiel, un long-courrier acheté d’occasion et totalement réaménagé, effectue son vol inaugural aujourd’hui entre Paris et Séoul. Nicolas Sarkozy l’utilise pour la première fois pour un déplacement présidentiel.

Pas encore étrenné, le nouvel avion présidentiel avait déjà son surnom : "Air Sarko One". Par analogie à "Air Force One" – l’appareil qui transporte le président américain, en général un Boeing 747 – et comme pour souligner que ce nouvel appareil est un peu le résultat d’un "caprice" du locataire de l’Elysée.

Car jusqu’à présent, lorsque le président français effectuait un long déplacement à l’étranger, vers l’Asie ou un vol transatlantique, il lui fallait faire une escale technique de ravitaillement. Car l’autonomie des appareils de la flotte présidentielle était limitée à 7.000 km.
Cet A330, qui remplace deux moyen-courriers A319, a un rayon d’action de 12.000 km.

Bloc opératoire

Acquis auprès de la compagnie Air Caraïbes, l’A330-200, d’une capacité initiale de 324 places, a été transformé en un appareil VIP d’une soixantaine de places. A l’avant, une chambre avec lit double, une salle de bain, un bureau-salon, une salle de réunion et même un petit bloc opératoire, en cas d’intervention chirurgicale urgente.
A l’arrière, une salle de communication pour les transmissions cryptées, une cabine de 60 sièges business pour les accompagnateurs du président, et une classe économique pour les collaborateurs plus éloignés.
L’avion présidentiel, affecté à l’Escadron de transport, d’entraînement et de calibration (Etec) de l’Armée de l’air, est également équipé de leurres antimissiles pour parer à une éventuelle attaque.

Il sera basé à Evreux (Eure) et devra décoller des aéroports parisiens d’Orly ou Roissy-CDG, la piste de la base aérienne de Villacoublay (Yvelines) d’où décollaient les A319, étant trop courte pour lui.
Les autres appareils de l’Etec – Falcon 7X, 900 et 50 – resteront stationnés à Villacoublay.

Le coût et l’aménagement de ce nouvel A330 – dont le budget est estimé à 176 millions d’euros – avaient suscité la polémique. En juin dernier, Ségolène Royal l’avait qualifié "d’avion privé" de Nicolas Sarkozy.
Le mois suivant, face aux allégations du Canard Enchaîné, le gouvernement avait été contraint de démentir l’aménagement à bord d’une "baignoire sabot". Luc Chatel avait alors affirmé que l’aménagement de l’appareil ne comportait "rien d’ostentatoire" .

Gilles Halais

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Bien sûr, Didier, mais un bloc opératoire, tout de même ! C'est un peu excessif.

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Penseriez-vous, Olivier, que le bloc opératoire est un élément de confort tapageur ? une lunette de WC en or, j'aurais compris, mais un bloc opératoire, tout de même...

Y a-t-il toujours eu ce genre de confort dans les avions présidentiels ?

(Message supprimé à la demande de son auteur)

on aimerait savoir aussi combien ont rapporté la vente des deux appareils, les chiffres parlent...

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Il est certain que de nos jours, un peu de clinquant technologique apparait sans doute comme une nécessité du point de vue de la représentation. Comme nous sommes loin, malgré tout, d'un idéal de simplicité et de (relative) austérité !

Olivier, dans ce cas, le Président peut ne pas se déplacer du tout... en plus, ce sera écologique.

Il faudrait savoir si on défend le lustre de l'État, ou si on considère qu'à l'image de l'État britannique, le chef de l'exécutif doit se déplacer en empruntant les vols commerciaux...

On pourrait aussi envisager que la présidence soit transférée de l'Élysée (dont on tirerait sans doute un bon prix) à la Courneuve, et que les chevaux de la Garde républicaine (qui coûtent horriblement cher) soient remplacés par des bicyclettes.

(Message supprimé à la demande de son auteur)

avec le bloc opératoire on pourrait aussi demander un bulletin de santé hebdomadaire du Président, c'est suspect ce bloc !

A creuser, Jean-Marc, à creuser...

Jean-Marc pensait surtout à recycler Jany Longo...

Didier,


Je prends bonne note de cela, et on conservera donc les chevaux.

Considérez par ailleurs qu'ils ne pourraient être remplacés par des mules, celles-ci étant des bêtes incorrectes. En effet, elles sont issues de l'âne, dont elles héritent la robustesse, et de la jument, dont elles héritent la force.

Or, le bardot, lui, est issu du cheval et de l'ânesse, et il est fort comme un âne et robuste comme un cheval, ce qui n'est pas idéal. Dans ces conditions, ce serait stigmatiser le bardot que de retenir la mule.

Pour information, le bardot et la mule :

[a7.idata.over-blog.com]

[www.muleranch.com]

Le coût de l'opération représente moins de 0,2 % du déficit prévu pour l'année prochaine. Enlevez ce qu'a rapporté la vente des deux appareils précédents, que reste-t-il ?

Marcel,

Vous ne comprenez pas :


- Si M. Sarkozy avait vendu les avions sans les remplacer, il aurait bradé le patrimoine de l'État (c'est ce qu'on lui reproche à propos des bâtiments) ;

- Si M. Sarkozy achète un nouvel avion, c'est qu'il est somptuaire, forcément somptuaire.

Le bon angle de réflexion, celui qu'il faut adopter, les 30°, est le suivant : quoi que fasse le Président, c'est mauvais, soit par défaut, soit par excès. Il suffit simplement de savoir ce qui ne va pas, et de développer, à la Mendelssohn.

Ce n'est pas parce que le chef de l'Etat est souvent critiqué qu'il est au-delà de la critique. S'il commet cent fois la même erreur, il faut le dire cent fois.

Nicolas Sarkozy a lancé une révision générale des politiques publiques destinée à diminuer les dépenses de l'Etat, et il juge nécessaire d'installer un bloc opératoire dans l'avion présidentiel, alors que cette dépense pouvait raisonnablement être évitée. Cela ne mérite pas la guillotine, mais une gentille moquerie.

Je me borne à observer que le Président ne fait rien de bien.

L’installation d’un bloc opératoire dans l’avion présidentiel illustre à merveille la perte du sens politique.
La cinquième République a prévu et organisé l’intérim de la fonction présidentielle. La Constitution n’a pas cru nécessaire d’instaurer une solution médicale pour prévenir une telle vacance.
Il fut un temps où la mort et la naissance faisaient partie du pouvoir, disons du règne : le mort saisit le vif… Je meurs, l’Etat demeure… F. Mitterrand, de façon sidérante, tenta de ressusciter au cœur du lien politique la coupure absolue de la mort : je crois aux forces de l’esprit…
Le bloc opératoire participe d’un mythe, celui de pays gouvernés comme le sont les avions depuis le cockpit. Cette dramatisation factice du pouvoir amuse les économistes (pas tous, sans doute) qui croient les nations capables de continuer sans pilote, sur leur lancée, pendant plusieurs quinquennats !
On reconnaîtra encore dans ce bloc opératoire le culte exclusif de l’efficacité, de la technique : un président super compétent entouré de docteurs super performants, et voilà la France sauvée.
Ceci dit, je souhaite une bonne santé au Président de la République.

Pierre Henri,

Je reste difficilement sans voix, aussi dois-je vous rendre hommage : vous me l'avez coupée !