L'élite post-soixante-huitarde, bien représentée chez les signataires de cette pétition contre les notes à l'école,
est exclusivement cooptée; elle n'a jamais eu à faire ses preuves autrement ni ailleurs que dans l'esbrouffe médiatique et mercatique; il n'est rien d'étonnant dès lors à ce qu'elle veuille pour la France de demain une élite à son image: le jeune aux résultats jamais notés sera donc sélectionné non par examen, et non plus même "sur dossier" mais
exclusivement sur carnet d'adresses ou par l'opportuniste attrait du minois, comme dans les bonnes vieilles castes d'autrefois, vilipendées par De Gaulle, celles qui décidaient du devenir et des choix de la nation dans ses ripailles en ville et par échanges de bons procédés.
Ceux qui en doutent devraient se pencher, au besoin en se munissant d'une loupe, sur cette stupéfiante déclaration des signataires en question:
La culture de la note est encore très présente dans l’école française, historiquement tournée vers la sélection.Si ce modèle répondait aux exigences d’un système élitiste avant la massification scolaire, il apparaît aujourd’hui en total décalage avec l’objectif d’élévation globale du niveau d’étude
Ce texte porte le manifeste d'un
état post-historique, comme chez les communistes d'autrefois: l'élite est désormais constituée et pérenne, l'histoire est passée, la lutte a abouti, le nirvana égalitaire peut désormais être instauré; nous sommes entre nous, nous n'allons plus nous classer ni nous évaluer les uns les autres; nous sommes sans classe, nous sommes tous égalitairement au pouvoir, il ne nous reste plus, cohorte angélique indifférenciée, qu'à
nous coopter par affinité pour le reste de l'éternité, dans le paradisiaque état où nous sommes parvenus.