Le site du parti de l'In-nocence

L'élitisme et les désobéisseurs

Envoyé par Henri Rebeyrol 
La presse (numérique, pas "papier"; sur la "toile" seulement) est un tissu de "blagues hénaurmes", aurait dit Flaubert.

Ainsi, dans le Dauphiné libéré, on apprend que le président (national) de la FCPE, un socialo encarté, a déclaré à Saint-Crépin (c'est le beau nom que porte un village des Hautes-Alpes) devant les ploucs de ce village : «Il faut en finir avec l’élitisme qui s’articule sur le triptyque notes, devoirs, redoublement». Pour ce qui est de cet élitisme (prétendu) de l'école, les ploucs ont dû ricaner à coup sûr, et ils en ricanent encore.

Dans le site de Sud-Ouest, autre "nouvelle" comique. Pendant un an, des "désobéisseurs" (c'est ainsi qu'ils se nomment eux-mêmes) de RESF et de RUSF ont protesté contre la décision prise par le préfet et les autorités judiciaires d'expulser deux Comoriennes en situation illégale en France : mobilisations, discours incendiaires (le fascisme ne passera pas), préfet accusé de rafler des étrangers pour les livrer à la Gestapo, etc. Enfin, rien que du convenu, du bien pensant, du sermon de grenouilles de mosquée à deux sous, etc. digne de Libé ou du Monde. Le préfet a accepté de ne pas expulser les Comoriennes à condition qu'elles se plient aux formalités idoines dans l'île d'où elles venaient : Mayotte. Difficulté : elles devaient payer un billet d'avion AR.
Une grande quête a donc été organisée auprès des "désobéisseurs" bien pensants. La quête, comme il fallait s'y attendre, n'a rien donné, sinon quelques euros pour un billet de train, aller simple, 2e classe et à tarif réduit, jusqu'à Paris. La solidarité des désobéisseurs s'arrête au porte-monnaie : pas plus d'un euro par personne (et encore).
Qu'ont fait les désobéisseurs ? Ni une, ni deux, sans scrupule aucun, ils sont allés trouver un maire complaisant, qui a accepté de faire payer par les contribuables, tous les contribuables, le voyage AR de ces deux demoiselles (6000 €) jusqu'au paradis touristique où est établie leur famille. Autrement dit, la solidarité, oui, mais à condition que les autres (les pauvres, les ploucs, les sans le sou, etc.) financent la bonne conscience des désobéisseurs, qui, désormais, peuvent arborer en sautoir leur belle âme et s'extasier "la lutte paie". C'est très mafieux, tout cela.
Ces assoces de "désobéisseurs" et autres "résistants" sont des courroies de transmission qui comme dans tout procédé mécanique qui fonctionne assurent la bonne santé circulatoire du système, du mouvement 1/ de la viande clandestine envoyée par les circuits mafieux; 2/ des flux financiers : subventions pour elles-mêmes d'abord, défraiements, gratuité, etc.; et d'autre part, déboursements de fonds publics pour la prise en charge des clandestins, qu'il s'agisse de leur accueil ou de leur expulsion, laquelle se doit de coûter à la collectivité au moins aussi cher que leur accueil pour qu'à terme ce soit l'accueil qui impose son bon sens économique.

Ce qui est accablant: la moraline, le chantage moral permanent, qui enrobe ce mécanisme lucratif ordinaire, qui se passerait bien de tout discours, comme le fait tout bon trafic qui se respecte, mais non, ils faut encore que ceux qui en huilent les rouages aux frais de la collectivité nationale nous donnent de la voix dans les oreilles, se battent la poitrine en tonnant des objurgations, des analogies historiques vertigineuses et s'adonnent encore au tintouin de clown blanc prenant à partie les premiers rangs du cirque en poussant en avant leur Auguste dépenaillé, héroïque, séduisant passe-frontière, damné, sacré champion, faire-valoir, prétexte et argument ontologique, plus-value historique de l'entreprise aux taux de rentabilité infernaux dont ils sont les rabatteurs.
Les deux Comoriennes s'appelaient Aglaé et Sidonie :


"A tous les enfants
Qui sont (dé)obéissants
Nous allons dire au revoir en passant

Au revoir les amis
Nous rentrons au pays
Au pays d'Aglaé et Sidonie
Au pays d'Aglaé et Sidonie"

Plus sérieusement, puisque l'heure est à l'austérité et à la révision des politiques publiques, il faut exiger la suppression de toutes les subventions accordées à toutes ces associations d'imposteurs (CRAN, SOS-machin, CRIF, LICRA, RESF, MRAP). La mutinerie subventionnée : ASSEZ !
24 novembre 2010, 13:00   En finir avec l'élitisme
La massification est un terme détestable, que l'on ne s'étonne pas de trouver dans cette pétition contre les notes à l'école. Qui emploie le terme massification, masse ? Jamais, assurément, les masses, qui ne se reconnaissent pas dans cette notion qui n'en n'est pas une, qui n'est que l'expression d'un point de vue, d'une position, d'un surplomb particulier qui confère à celui qui regarde le privilège de ne rien voir et de cela, n'avoir cure. Celui qui n'a cure des individus s'autorise à parler de masses, de massification. Assigné par ce regard, l'individu, l'enfant scolarisé, qui se trouve ainsi pris dans le gel, le glacis d'une masse, n'est pas autorisé à exister, à avoir des aspirations personnelles et donc à surprendre ce regard qui ne peut ni ne veut le voir. Il n'est ainsi autorisé à exister dans aucun regard. La distinction qu'il se forgera plus tard sous le regard d'autres personnes que ses "maîtres" et "éducateurs" qui n'en sont plus, il devra l'emprunter à ce que lui offrira de choix la consommation: il se fera reconnaître et identifier par telle ou telle marque commerciale dont il arborera le logo; là s'arrêtera sa distinction.

Il y aurait tout un volume à écrire sur le regard de celui qui prononce qu'il faut en finir avec l'élitisme avant de prononcer le mot masse. Celui-là dit qu'il ne veut aucune élite concurrente non plus qu'héritière de la sienne qui ne viendrait pas de lui, de son corps (physique et social). Il dit qu'il ne veut être surpris par aucune élite dont il ne serait l'origine, dont il ne partagerait la substance; il ne veut voir apparaître dans le champ de sa conscience et dans son horizon social et historique aucune élite qui ne lui soit consubstantielle, qui aurait l'impunité de surgir sur la scène de l'histoire par les voies éthérées du savoir ou de l'éducation, et non par celle de la chair ou de la proximité. Celui qui prononce le mot masse ne veut pas des masses pour lui succéder; à vrai dire, il désire que la masse lui soit tenue à distance.

Je ne crois pas qu'aucune aristocratie en Europe se soit montrée aussi méprisante envers ses "sujets" que ces gens qui parlent des jeunes générations en âge scolaire en termes de "masse". L'approche "massique" de la jeunesse signe la fin de l'école d'une part, mais aussi la fin des temps d'Occident où la priorité de l'éducation des jeunes êtres, et l'attente que d'eux viennent la surprise, le génie nouveau qui éclaireraient l'avenir, était une préoccupation majeure des "élites".

L'élitisme à l'école sera donc réservé, comme en RDA dans les années 1970, aux écoles de jeunes sportifs se destinant à la compétition. En éducation, désormais, la seule élite reconnue sera celle du sport. Le reste, la masse hors championnat d'athlétisme ou de football, n'aura plus lieu d'être notée, ne méritera pas qu'on se penche sur elle, et les jeunes individus qui la composent n'auront plus droit à aucune chance éducative personnelle: cette masse innommable se composera de bouches à nourrir, de clapoirs à subventions, toutes égales, et à minima sociaux, égaux pour tous, sans distinction. Garderie anonyme, formatage à l'identique, uniformité des aspirations, des non-aspirations, prêt-à-penser dispensé au kilo, voilà pour les individus à l'école; feront pendant à cet anonymat et à cette indistinction étale les communautés bariolées qui, hors les murs des institutions scolaires mais aussi à l'intérieur de leur enceinte, exaltent leur prétendue, leur puissamment revendiquée diversité dans un rap à l'esthétique uniforme et convenue, comme elles le font déjà; le foisonnement de leur diversité paradoxale sera celle des marques et insignes de leur habillement et de leur dégaine, de leur choix de consommateurs -- leur langage et les formes de leur expression langagière se limitant à un lot tournant de deux cent cinquante-mots, au maximum.

Les dénonciateurs de "l'élitisme" encartés au PS verront tout ça d'un oeil satisfait, surplombant: la pérennité de leur domination intellectuelle et idéologique sera sans faille, elle appartiendra aux éléments de leur sérail et à leur progéniture et sera assurée pour mille ans, comme un Reich.
24 novembre 2010, 14:01   Re : En finir avec l'élitisme
« L'élitisme à l'école sera donc réservé, comme en RDA dans les années 1970 »

En RDA et dans les autres pays communistes européens (je ne sais pas trop pour les autres), l'élitisme n'était pas seulement pratiqué dans les écoles sportives, cher Francis. Le système scolaire y présentait bien des tares : matraquage idéologique constant, surveillance étroite des instituteurs et professeurs — en RDA on faisait la classe en laissant toujours la porte ouverte — discrimination positive au bénéfice des fils d'ouvriers et parfois même numerus clausus opposé aux Juifs et aux enfants de bourgeois ; cependant, le niveau scolaire était très élevé et la sélection impitoyable : tout le contraire de ce dont rêvent nos Amis du désastre — sauf pour ce qui concerne les tares sus-indiquées.
"Le désenchantement causé par la catastrophe qui frappa mon pays (catastrophe dont les conséquences seront séculaires) ne se limitait pas aux seuls événements politiques : ce désenchantement concernait l'homme en tant que tel, l'homme avec sa cruauté mais aussi avec l'alibi infâme dont il se sert pour dissimuler cette cruauté, l'homme toujours prêt à justifier sa barbarie par ses sentiments. Je comprenais que l'agitation sentimentale (dans la vie privée de même que publique) n'est pas en contradiction avec la brutalité mais qu'elle se confond avec elle, qu'elle en fait partie.... [Comme le disait Jung à propos de Joyce], "la sentimentalité est une superstructure de la brutalité".

Milan Kundera
La note est une information sur le niveau scolaire d'un élève, comme le prix est une information sur la valeur reconnue des objets économiques . Supprimer le prix et vous aurez un marché noir général, l'information devenant un délit d'initiés. Supprimer les notes et vous aurez , soit une école de fils à papa (rève de sarkozy), soit une école d'enfants du parti ( rève socialiste). Les deux ne sont pas incompatibles.
Seul bémol concernant les notes : elles n'ont de valeur que prises de façon relative et non absolue.

Elles ne servent à rien si la minimale est, par exemple, de 16, ou bien si on peut passer en classe supérieure avec une note de 8.

Je préfèrerais, et de loin, un système du type "numerus clausus", c'est à dire qu'il y a un nombre de place donné, et donc un classement. Peu importe que le dernier reçu ait 18,5 ou 9,4, c'est une question de comparaison et non de valeur "en général", par définition délicate à mesurer.

Cela est sans utilité pour le passage d'une classe à l'autre au sein de l'école primaire, du collège ou du lycée, mais permettrait de se donner des règles pour le passage en sixième (par exemple ne peuvent passer en sixième générale que les deux tiers de la classe d'âge) et surtout pour l'entrée en faculté.

Je me répète, mais une note n'a pas de sens si on la considère de façon isolée.
C'est la mème chose pour un prix. Peut-on se passer de prix? mème s'ils sont relatifs, et ils le sont, bien sur . Mais sans prix où est l'information?
Les notes sont, comme les prix, prises dans un grand mouvement inflationniste ( mais pas partout en mème temps) d'où la dévalorisation des examens.
Quand au numerus clausus ( le concours ) son défaut est inverse; la tendance au malthusianisme imposé par ceux qui"ferment la porte derriere eux". C'est ce malthusianisme qui fait qu'on va chaque année chercher à l'étranger des milliers de médecins .
Que faire?
Problématique bien condensée par Bellini: supprimez les notes et vous aurez un marché noir, lequel ne se conçoit pas sans son auxiliaire indispensable: le carnet d'adresses.
Citation
C'est ce malthusianisme qui fait qu'on va chaque année chercher à l'étranger des milliers de médecins . Que faire?

Arrêter la politique de l'autruche et permettre enfin aux bons étudiants francais de faire des études de médecine au lieu de tout bloquer d'un côté pour ouvrir de l'autre le pays à des médecins de toutes provenances qui n'auraient jamais pu faire leur médecine en France.

L'ordre des médecins est constitué de sophistes suicidaires.
Le problème de la médecine est plus complexe, et nous avons là encore les conséquences de la féminisation.

La France ne manque pas de médecins, elle manque de médecins libéraux en zones "désertiques", du point de vue médical.

Dans la pratique, il y a suffisamment de médecins en clinique, suffisamment de médecins à Nice, à Montpellier, à Toulouse et à Paris intra-muros. En revanche, il n'y a pas assez de médecins à Armentières ou à Bourganeuf. D'autre part, beaucoup de médecins ne font plus de gardes.

A cela, une grande raison : le souhait d'avoir du temps libre et les contraintes liées au fait d'avoir un cabinet (dont la paperasse et les frais de gestion).

Je me rappelle avoir vu, quand j'étais enfant, que le système de remboursement reposait sur le patient, qui avançait les fonds et collait des vignettes, et qu'on n'allait pas chez le médecin pour n'importe quoi.

Maintenant, c'est gratuit et donc ce n'est pas respecté, et la paperasserie est faite par le médecin.

Comme, de plus, la consultation du généraliste est à un niveau dément (moins de 25 €, regardez d'un autre côté ce que vous facture votre garagiste), mettez ensemble :

- le goût du temps libre ;

- la volonté de libérer les soirées pour les enfants ;

- le "à quoi bon" car on ne gagne guère plus ;

Mêlez à cela le goût pour la technique de pointe et vous verrez que le jeune médecin préfère travailler en clinique, dans une spécialité technique, et faire de la médecine et non de la bobologie ou de la gestion.
Le numérus clausus est l'oeuvre conjointe de l'ordre de médecins (d'accord avec Rogemi) et des ministères de la santé surtout socialistes.
Pour l'ordre, préserver le fromage et se le repartir entre soi. Pour les ministres, le raisonnement c'était: moins de médecins = moins de dépenses, car sans doute moins de malades (?).
Résultats: la moitié des nouveaux médecins sont étrangers; ils ne peuvent faire de la concurrence à nos médecins libéraux corporatistes et travaillent en général à l'hopital aux urgences, voire en chirurgie...
D'où une pyramide des ages démentielle; gros sommet et petite base. Et dans 10 ans... une énorme pénurie de médecins.
Mais on ira les chercher ...au Ghana ou en Syrie , cela a déja commencé.
Le malthusianisme de l'ordre des médecins ( de droite) conduit aussi au grand remplacement.
Chers amis, cet article récent vous intéressera peut-être. Les médecins en France : une démographie préoccupante
Les écarts de revenus entre la ville et la campagne sont énormes chez les médecins et cela à niveau d'études identique.
Citation
Le malthusianisme de l'ordre des médecins ( de droite) conduit aussi au grand remplacement.

Jawohl !

Bien sûr Jean-Marc et je connais tous vos arguments par coeur car je les ai entendu mille fois dans la bouche d'un grand nombre de médecins.

Dans le hôpitaux ce sont parfois des docteurs roumains, bulgares ou russes parlant tout juste le francais qui traitent les patients.

Il faut être logique et raisonnable. On ne peut pas faire d'une part une sélection sévére à l'entrée des facultés et de l'autre laisser entrer n'importe quel canard boiteux ayant obtenu un diplôme au rabais au Kazakhstan.
Je n'avais pas lu l'article qu' Éric porte à notre connaissance : il correspond tout à fait à mon point de vue.
C'est curieux, parce que si l'on poursuit un peu la comparaison entre la note et le prix, on en arrive à des conclusions opposées : dans une optique smithienne, le prix du produit doit être strictement déterminé par l'offre et la demande dans un marché concurrentiel, et personne ne doit être en mesure de le contrôler, car cela reviendrait à contrôler le contrôleur. Point de monopole donc, si l'on veut assurer au prix sa valeur d'information actuelle sur l'état du marché.
Mais qu'est-ce que le monopole sur les notes, sinon ce que l'on veut précisément abroger ? rendant donc la note-valeur de l'élève absolument soumise aux fluctuations d'un marché qui serait noir selon les conditions décrites par Bellini, où la valeur ne serait fixée que par la famille, le carnet d'adresse, la joliesse ou l'entregent, bref, tout ce qui satisferait sans encombre au désir du moment exprimé par la demande ?
Là encore, le "libéralisme" peut vous jouer de vilains tours.
Le véritable libéralisme, c'est la séparation des ordres.
L'ordre économique établit sur un marché la valeur d'un objet par la rencontre de l'offre et de la demande.
L'ordre académique établit par les notes (jugement de valeur), estimés par des pairs, la valeur académique ( et non économique) des élèves.
"La tyrannie consiste au désir de domination, universel et hors de son ordre." Pascal
Et refuser à chaque ordre son indépendance dans l'évaluation de ce qui le concerne conduit tout droit à la tyrannie.
L'URSS d'un coté; Jean Sarkozy à l'ENS de l'autre ( avec le soutien de la FCPE)
Seuls les utilisateurs enregistrés peuvent poster des messages dans ce forum.

Cliquer ici pour vous connecter