Europe et Islam

Je vous propose d'aller lire l'excellent billet du blogueur Hoplite qui insére dans son texte quelques extraits du dernier article de Bernard Lewis paru en mai dans la revue Débat.


Europe et Islam

Cette histoire de mariage annulé pour défaut de virginité de l’épouse est assez intéressante et révélatrice.

Il semble que la plupart des mariages annulés par la justice de nos jours (80% ais-je ouï sur radio France ce matin) le soit pour mariage arrangé ou forcé ou pour bigamie (ce qui suffit à nous éclairer sur les populations concernées en principe). Une minorité l’est pour des causes diverses (infertilité, découverte d’une caractéristique de la personnalité du conjoint non connue lors de la signature du contrat de mariage, comme un passé criminel ou une sexualité déviante).

Le mariage reste un contrat entre deux parties contractantes devant la loi.

Ce qui nous choque, nous occidentaux, est le motif d’annulation de ce contrat –la non virginité de la femme, mais non la rupture du dit contrat. Ce motif nous parait scandaleux car il y a bien longtemps que la virginité de la future épouse n’est plus une condition siné qua non d’une union maritale entre deux occidentaux. Mais un Oriental ne raisonne pas comme nous et la virginité de sa future épouse est bien sur déterminante et engage son honneur…pratique d’allure médiévale ou barbare de ce coté de la Méditerranée, mais fondamentale de l’autre coté…

Finalement, ce qui est dérangeant dans cette affaire est l’irruption de la tradition musulmane, du droit musulman dans notre tradition, notre culture laïque occidentale.

Continuation du texte ici

Une pièce belge à ajouter au dossier: la chronique de Vincent Engel

Et Dieu dans tout ça…

Le Soir, 03 juin 2008

"Il paraît que, cet été, de nouveaux accélérateurs de particules seront mis en route et devraient permettre aux scientifiques de découvrir le secret ultime de la matière, voire Dieu.
On imagine Dieu blotti au fond d’un theotron et qui dirait aux hommes : « Bravo ! vous m’avez enfin trouvé ! Maintenant, c’est vous qui allez vous cacher et moi je compte jusqu’à 10 milliards… »
Mais Dieu est comme le sucre dans le café. Partout et insaisissable. Et ce qui est sûr, c’est que le café du quotidien est de plus en plus sucré, quand bien même le dieu qui (re)pointe le bout de son éclair est tout sauf doux. Aigre-doux dans le meilleur des cas. Bigoterie croissante et pudibonderie, islamisme radical, ultraorthodoxie au service de l’expansionnisme…
Les États laïques ont de plus en plus de mal à se situer par rapport à cette recrudescence du religieux, coincés qu’ils sont entre la stricte application des principes qui les fondent et le respect d’une liberté de conscience et de culte.
Une fois encore, la démocratie se laisse piéger par des ennemis qui utilisent ses faiblesses. Et les faiblesses de la démocratie sont ses forces qui oublient qu’elles doivent être défendues vigoureusement.
La liberté d’expression ne vaut que pour ceux qui la pratiquent à l’égard des autres. La liberté de conscience n’a de sens que pour ceux qui la cultivent autour d’eux. « Pas de liberté pour les ennemis de la liberté ! », disait Saint-Just.
La démocratie est fondée sur les principes de liberté et de responsabilité des individus. Comme l’écrit Camus, « ou nous ne sommes pas libres et Dieu tout-puissant est responsable du mal, ou nous sommes libres et responsables, mais Dieu n’est pas tout-puissant. » A fortiori, si Dieu n’est pas tout-puissant, ses prêtres le sont encore moins. Les lois qu’ils défendent ne peuvent en aucun cas être supérieures aux lois humaines.
On a dès lors raison d’être très inquiets lorsqu’un tribunal français, organe de justice d’une République laïque et fière de l’être, accorde l’annulation d’un mariage à un homme qui découvre, lors de sa nuit de noces, que son épouse n’est pas vierge. La loi religieuse qui justifie cela est ignoble et injuste. Le tribunal civil qui s’incline devant elle se parjure, d’autant que le principe de jurisprudence fait de cet arrêt un précédent dangereux.
Combien de temps faudra-t-il pour que notre justice s’incline devant d’autres « lois » religieuses ? À quand une lapidation place de la Concorde ? Un bûcher sur la Grand-Place ?
Ce qui est sûr, c’est qu’en se comportant ainsi, notre démocratie est en train d’offrir les madriers qui serviront à construire la croix où ses ennemis la crucifieront bientôt. Et si en plus, y a personne…"


Je me disais qu’à part à la radio, on n’a, que je sache – et cela m’irrite - , pas fait mention de cette Malika, la terroriste belgo-marocaine appelant au djihad sur le net. Cherchant des informations à son sujet, je suis tombée sur ce texte dont je ne sais s’il faut le prendre en considération. C’est sur le site « Yahoo questions-réponses ».
Je voudrais vous demander ce que vous en pensez.


Correction:
Je remercie Petit-détour et Alexis pour leurs éclaircissements au sujet du texte et du lien que j'avais placés ici et que je m'empresse d'effacer.

Cher Rogemi merci. - Texte vraiment passionnant !

..............
"Où en est l’Europe ? Aura-t-elle de la chance une troisième fois ?"

Il ne s'agissait pas, la première et la seconde fois, de chance, mais du rayonnement et de la force de notre (ancienne) religion, - en clair, nous avions la foi !
En ces temps-là il y avait également de magnifiques et redoutables exemplaires d'hommes, plus rares aujourd'hui : mystiques, soldats, aventuriers, tous autant assoifés de se soumettre à une règle qui les dépasse que dégoûtés des jours ordinaires. - Bref, c'était tout différent !

"L’Europe compte aujourd’hui plus de 50 millions de musulmans installés définitivement en terre chrétienne depuis une voire deux générations maximum, situation totalement inédite au regard de l’histoire de ce continent (...)" (Hoplite)

Il me semble surtout inédit que cette situation inédite se combine aujourd'hui avec quantité de situations tout aussi inédites (en réalité encore plus inédites) qu'il serait trop long d'énumérer et qui... changent tout, y compris l'inédit.

Car, selon moi, ces 50 millions de musulmans ne peuvent pas plus être comparés aux Sarrasins que les millions de chrétiens d'aujourd'hui ne peuvent l'être avec ceux qui firent les Croisades.

Oui mais bon.

"que les millions de chrétiens d'aujourd'hui ne peuvent l'être avec ceux qui firent les Croisades."


Alors ça oui !, et il n'y a vraiment pas lieu de s'en réjouir... !

Citation
ces 50 millions de musulmans ne peuvent pas plus être comparés aux Sarrasins que les millions de chrétiens d'aujourd'hui ne peuvent l'être avec ceux qui firent les Croisades.

Ah Orimont vous oubliez les ressentiments qui dévorent nos anciens colonisés ou dominés. Ils se montent le bourricot et la tête du matin au soir et avec les chaines satellisées ces absurdités se propagent mille fois plus vite qu'au temps du prophéte.

Les musulmans ont une conception du temps horizontale et les 1400 ans qui les séparent de la naissance de l'islam sont un battement de cil pour eux. Ils se gargarisent tous les jours de leurs conquêtes et de leur grandeur passée. Les arabes surtout sont une nation d'exaltés qui vivent dans la fantasmagorie et dans l'affect pur. Que leur importent les faits réels.

Il y a fondamentalement incompatibilité d'humeur entre eux et nous.

"Les musulmans ont une conception du temps horizontale et les 1400 ans qui les séparent de la naissance de l'islam sont un battement de cil pour eux"


Absolument d'accord et on peut dire, par comparaison, que le "dernier homme" occidental, lui, n'a plus aucune conception du temps : il n'y a pas/plus de temps, seul le présent est réel (présentisme).

Cher Rogemi,
je ne crois pas à l'authenticité des déclarations de ce jeune sociologue. Cela sent la provocation, genre droite nationale.

J'eusse dû écrire chère Aline. Je salue tout de même Rogemi.

"je ne crois pas à l'authenticité des déclarations de ce jeune sociologue. Cela sent la provocation, genre droite nationale."

Le président de l'Université Catholique de Lille a récemment publié un communiqué à ce propos. Le voici :

Depuis quelques semaines circulent sur internet des messages diffusés par un organe de presse, messages concernant l’immigration et l’islam dans la région et reprenant des propos attribués à Mohamed SABAOUI, qui se présente comme « jeune sociologue de l’Université Catholique de Lille, d’origine algérienne, naturalisé français ».

L’Université Catholique de Lille confirme que depuis 1996, date de la première diffusion de ces informations, cette personne n’a jamais fait partie des effectifs de l’Université, que ce soit en tant qu’étudiant, enseignant ou membre du personnel.

Elle condamne vivement les thèses développées dans ces messages et articles, et attribuées à cette personne dont l’existence n’est pas aujourd’hui prouvée.

L’Université Catholique de Lille porte plainte auprès du Procureur de la République de Lille à l’encontre du responsable de l’organe de presse, et portera plainte à l’encontre de toute personne qui contribuera à la diffusion de telles informations.



Fait à Lille, le 22 Avril 2008



Thérèse LEBRUN
Président-Recteur

Ne ferais-je pas bien d'effacer cette partie de mon message?

Merci, Alexis, pour cette mise au point, dont il ne reste plus qu'à donner la source...

Le communiqué a été publié dans Nord éclair du trente avril dernier. Je suis tout de même un peu étonné de ne pas le retrouver sur le site de l'Université Catholique de Lille parmi les autres communiqués de presse. En tout cas, on ne retrouve nulle part sur le site le nom de Mohamed Sabaoui.

« Depuis quelques semaines circulent sur internet des messages diffusés par un organe de presse, messages concernant l’immigration et l’islam dans la région et reprenant des propos attribués à Mohamed SABAOUI, qui se présente comme « jeune sociologue de l’Université Catholique de Lille, d’origine algérienne, naturalisé français ».

« L’Université Catholique de Lille confirme que depuis 1996, date de la première diffusion de ces informations, cette personne n’a jamais fait partie des effectifs de l’Université, que ce soit en tant qu’étudiant, enseignant ou membre du personnel.

« Elle condamne vivement les thèses développées dans ces messages et articles, et attribuées à cette personne dont l’existence n’est pas aujourd’hui prouvée.

« L’Université Catholique de Lille porte plainte auprès du Procureur de la République de Lille à l’encontre du responsable de l’organe de presse, et portera plainte à l’encontre de toute personne qui contribuera à la diffusion de telles informations.



Fait à Lille, le 22 Avril 2008



Thérèse LEBRUN
Président-Recteur

.......................................................................................................

Ce que "confirme" aussi ce communiqué, au passage, c'est qu'on peut très bien être "Président-Recteur" d'une université, et même d'une université catholique, n'en déplaise à notre ami jmarc, et présenter les mêmes symptômes d'affaiblissement et de quasi disparition des capacités d'enchaînement logique qu'un élève moyen de classe de seconde ou de première. Si on l'observe dans le détail, ce texte est incompréhensible.

"Confirme", au début du deuxième paragraphe, par exemple. On ne peut "confirmer" qu'une chose déjà affirmée. Or qu'est-ce que "confirme" Mme Thérèse Lebrun ? Que M. Sabaoui (et cette façon d'écrire les noms propres en majuscules...) n'a jamais fait partie de son université.

« 1996, date de la première diffusion de ces informations ». Quelles informations ? Il n'a été question d'aucune information. Il a été question de "messages" (qui ne ressemblent guère à des "informations") circulant "depuis quelques semaines" sur Internet. Qu'est-ce que "1996" vient faire là-dedans, tout soudain ?

Même chose pour « de telles informations », à la dernière ligne. Encore une fois, quelles "informations" ? Syntaxiquement, le mot ne renvoie strictement à rien. S'agit-il des opinions de M. Sabaoui ? Ou bien, comme il est plus vraisemblable, de l'affirmation selon laquelle M. Sabaoui fait partie de l'Université catholique de Lille ? Si c'est le cas, preuve supplémentaire est donnée que Mme le président Lebrun s'inscrit entièrement dans un mode de pensée post-syntaxique, celui qui régit quatre-vingt-quinze pour cent des copies de l'enseignement secondaire, et les rend si pénibles à lire.

Ces quelques réflexions en toute indépendance de la question de fond. Je suis de l'avis d'Alexis, je crois : les déclarations de M. Sabaoui paraissent « trop belles pour être vraies » et sentent très fort l'apocryphat.


(Corrigé une faute d'orthographe)

Vous êtes dur, cher Renaud Camus : nous avons échappé, tout de même, à "Thérèse Lebrun, Présidente-Rectrice"! Ca n'est pas rien!