Je soumets à tous les liseurs de ce forum ce casse-tête lexical que je ne parviens pas à résoudre seul. En matière de conservation de la nature, et d'aménagement de sanctuaires, conservatoires et autres parcs naturels, un nouveau concept politique tend à s'imposer sur la scène internationale, promu par un certain nombres d'organisations, dont l'UICN, le WWF, l'OIBT, etc., celui de
conservation transfrontière, que souvent, ils n'hésitent pas à écrire avec l'"s" du pluriel (conservation transfrontières) sur le modèle de "comité inter-institutions", commun en parlance onusienne. Une aire de conservation transfrontière se présente sous forme de parc naturel ou d'espace protégé situé de part et d'autre d'une frontière parfois disputée (Equateur-Pérou; Malaisie-Indonésie à Bornéo, etc.) et dont la gestion est confiée aux deux pays qui oeuvrent ainsi ensemble au bien commun.
Je n'aime pas du tout ce "transfrontière" qui évacue sans en donner les raisons l'ordinaire "transfrontalier". Mais je me dis que peut-être,
transfrontière se justifie-t-il par le caractère statique de l'objet (un parc, un espace naturel) cependant que "transfrontalier" vaudrait pour les trafics, les passages, les activités.
Pourtant, je ne me résous pas à écrire "conservation transfrontière de la biodiversité"; j'écris "aire de conservation transfrontalière" plutôt que, comme il est courant dans le système onusien et ses satellites, "aire de conservation transfrontière". Je sollicite le savant aréopage (ennemi des langues d'aéroport) de me venir en aide par son érudition et son bon sens, et d'avance lui en sais gré.
P.S. : J'ajoute que "leur" transfrontière leur sert à traduire l'anglais transboundary. (
A transboundary conservation area devient ainsi dans les traductions officielles "une aire de conservation transfrontière".