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La brouette conquérante

Envoyé par Thomas Rhotomago 
12 décembre 2010, 14:45   La brouette conquérante
"L'usage de l'automobile, et de tous véhicules à traction mécanique, a pris, surtout ces dernières années, une extension considérable.

Nous avons, en France, environ 891 000 véhicules, un par 45 habitants. Notre fabrication en série, pour une seule firme, peut atteindre le rythme de 400 voitures par jour ; une automobile de prix moyen coûtait, avant la guerre, 12.000 francs-or, elle coûte actuellement, plus rapide, plus confortable, plus élégante, de 15 à 30 000 francs-papier, l'équivalent de 3 000 à 6.000 francs-or. Ce qui n'était, hier, qu'une fantaisie coûteuse devient, aujourd'hui, de plus en plus indispensable, tant du point de vue exclusivement utilitaire qu'au point de vue satisfaction de goût somptuaire ; le moment est proche où l'usage des véhicules, à traction mécanique, sera aussi banal que l'emploi de la bicyclette."

In Guide pratique de l'automobiliste en face du fisc et de la police (1928)

(Notons le "point de vue satisfaction" à la syntaxe déjà pétaradante...)
12 décembre 2010, 21:55   Re : La brouette conquérante
À noter aussi, comme un embrayage un peu rauque entre l'ancien et le nouveau, l'affirmation du caractère indispensable de la "satisfaction de goût somptuaire"...
13 décembre 2010, 14:50   Re : La brouette conquérante
"Utilitaire et somptuaire", telle est donc, dès l'origine et sans plus d'évolution que le principe du moteur à explosion, l'équation qui assure à la voiture sa faculté de fasciner les hommes et masque son extraordinaire stagnation technique, elle qui se voulait symbole actif des déplacements.

Un petit changement technique, tout de même, ces derniers temps : si l'homme ne se passe toujours pas de son hypnotique brouette, elle, fait mine de vouloir se passer de lui, comme on voit certains prototypes lancés d'ores-et-déjà sur les autoroutes sans personne à bord.
14 décembre 2010, 03:30   Palindrome
Puisque vous semblez avoir ce penchant irrésistible pour les nouveautés, nous pourrions revenir somme toute au point de départ, mais à l'envers, quand le goût de luxe de la voiture toute seule sera de se payer un vrai homme pour la conduire...
14 décembre 2010, 11:03   Parole de robot
Ah oui !

"L'homme, qui n'était, hier, qu'une fantaisie coûteuse devient, aujourd'hui, de plus en plus indispensable, tant du point de vue exclusivement utilitaire qu'au point de vue satisfaction de goût somptuaire."
Diable, Orimont, où avez-vous vu cela ?

Un petit changement technique, tout de même, ces derniers temps : si l'homme ne se passe toujours pas de son hypnotique brouette, elle, fait mine de vouloir se passer de lui, comme on voit certains prototypes lancés d'ores-et-déjà sur les autoroutes sans personne à bord.
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