Le site du parti de l'In-nocence

Katastrophê.

Envoyé par Utilisateur anonyme 
Utilisateur anonyme
28 décembre 2010, 16:24   Katastrophê.
La plus grande victoire du système est d’avoir persuadé les esprits, non de ses qualités, mais de son caractère fatal.
Mais le pire n’est pas là. Le pire est que le système ne peut plus être contesté, non plus tant parce qu’il refuse et sanctionne la contestation, mais surtout parce qu’il l’absorbe, et la digère, s’immunisant ainsi contre celle-ci. Ce ne sont pas seulement les faux rebelles qui sont en cause. S’ajoutant aux « repentis » et aux ralliés, les faux rebelles sont ceux qui prétendent s’en prendre aux tabous dominants, alors qu’ils n’enfoncent plus depuis longtemps que des portes ouvertes et n’affichent que des insolences calculées, propres tout au plus à leur faire attribuer la rentable position de bouffon de cour ou d’opposition de confort.
Quand l’histoire resurgit, c’est toujours sous des formes inédites, propres à décevoir les nostalgiques qui rêvaient d’un simple retour au vieil ordre des choses : nous allons vers ces choses inédites. Nous ne savons pas ce qu’elles seront, et nous ne les feront pas advenir : elles adviendront d’elles-mêmes. La véritable secousse systémique sera interne au système, mais extérieure à la volonté des hommes qui, de toute façon, ne savent jamais l’histoire qu’ils font. L’histoire n’est pas tant ouverte qu’imprévisible. Tout ce qui dans l’histoire a fait du bruit a été précédé d’un grand silence. Kata-strophê veut dire retournement. Même aux époques de basses eaux, la marée, un jour, finit par venir.
Utilisateur anonyme
28 décembre 2010, 16:50   Re : Katastrophê.
C'est essentiellement la thèse de René Guénon dans La crise du monde moderne.

Nous n'avons toutefois pas encore connu la crise cataclysmique qui précipitera le retour des valeurs anciennes.

En toute honnêteté, je ne suis pas certain que le PI à lui seul sera en mesure de renverser la vapeur, car il y a quelque chose de profondément métaphysique dans ce qui nous arrive.
28 décembre 2010, 16:52   Re : Katastrophê.
Alexis,

Vous voulez désespérer tout le monde en citant René Guenon (qui est un homme remarquable, j'en conviens tout à fait, et qui donne à penser qu'il y a des musulmans d'une très grande élévation d'esprit).
28 décembre 2010, 17:39   Re : Katastrophê.
Citation
En toute honnêteté, je ne suis pas certain que le PI à lui seul sera en mesure de renverser la vapeur, car il y a quelque chose de profondément métaphysique dans ce qui nous arrive.

Vous avez certainement raison mais ce ne sont pas des gnostiques comme Guénon qui vont nous sortir du bourbier.
Utilisateur anonyme
28 décembre 2010, 20:10   Re : Katastrophê.
Il m'a toujours semblé que l'oeuvre de René Guénon répondait, avec une force singulière, au refus de l'homme contemporain de devenir termite, rouage pur et simple d'un ordre mécanisé. On peut bien entendu réprouver bien des choses chez Guénon, mais les principaux éléments de son oeuvre n'ont, à mon avis, rien perdu de leur actualité (règne de la quantité, production en série, "terrorisme" de la science, ossification des structures sociales, rationalisation des mythes, conceptualisatin des idéaux, socialisation à outrance de la religion catholique, etc.).
28 décembre 2010, 20:26   Re : Katastrophê.
Citation
mais les principaux éléments de son oeuvre n'ont, à mon avis, rien perdu de leur actualité

Pour aboutir au bout du compte à une conversion à l'islam et au soufisme cad une religion d'une pauvreté spirituelle inégalée.

Quelle déception et on comprend après coup pourquoi la nouvelle droite et tous les courants gnostiques (si, si) dans cette mouvance ont le plus grand mal à condamner l'islam.

Si j'avais le temps je mettrais en ligne quelques extraits du livre de Franz Rosenweig "L'étoile de la rédemption" dans lequel il fait une critique acerbe de l'islam comme jamais un philosophe l'a faite.
Utilisateur anonyme
28 décembre 2010, 20:46   Re : Katastrophê.
"Pour aboutir au bout du compte à une conversion à l'islam et au soufisme cad une religion d'une pauvreté spirituelle inégalée."

Je ne crois pas que le soufisme, que vous semblez mépriser avec autant de force que l'islam sunnite, soit "une religion d'une pauvreté spirituelle inégalée". Par contre, la décomposition de l'Eglise est un signe qui ne trompe pas.
28 décembre 2010, 21:46   Re : Katastrophê.
L'Eglise n'est pas une fin en soi.
Utilisateur anonyme
28 décembre 2010, 22:02   Re : Katastrophê.
Je seconde Rasmussen.

Le souffisme ne peut être réduit à l'Islam orthodoxe, c'est un peu plus compliqué que cela.

Cela dit, cher Rogemi, ce sont les idées et les gestes qui comptent, plutôt que les appellations ou les dénominations quelles qu'elles soient. Je n'ai lu qu'un livre de Guénon, mais il m'a semblé que ce dernier témoignait de vérités universelles indiscutables exemptes de la malhonnêteté, du communautarisme et du prosélytisme rampant que l'on retrouve aujourd'hui chez certains musulmans.

Faut-il rappeler que Guénon est, à l'instar de Julius Evola, un penseur traditionaliste, qui croyait qu'une partie de " La vérité ancestrale " se trouvait conservée dans chacune des religions contemporaines. Aujourd'hui, Guénon se trouverait certainement sous le coup d'une fatwa pour oser tenir un tel discours. C'est dire comment les choses ont changées en quelques décennies.
28 décembre 2010, 23:35   Re : Katastrophê.
Citation
Le souffisme ne peut être réduit à l'Islam orthodoxe, c'est un peu plus compliqué que cela.

Je n'ai absolument pas le temps d'approfondir la question mais le soufisme est vraiment la tarte à la crème que l'on nous sert depuis des décennies pour racheter l'islam spirituellement si indigent.

Si l' Eglise catholique se décompose comme le reste de l'occident c'est parce qu'elle s'est laissée, e. a., lamentablement piégée par l'Aggiornamento promu par Vatican II.

D'ailleurs il ne faudrait pas croire que la situation des autres Eglises chrétiennes soit meilleure. Toutes les Eglises sont gangrénées par le virus de la modernité.
Utilisateur anonyme
29 décembre 2010, 15:35   Re : Katastrophê.
Citation
Rogemi
Toutes les Eglises sont gangrénées par le virus de la modernité.

C'est probablement vrai.

Mais j'ose espérer qu'il demeure quelque part un groupe, une sorte de « parti de l'In-nocence », qui préserve les valeurs et l'expérience aboutissant à une réelle transcendance. Je crois que la culture à elle seule ne peut suffire et que sans « démarche métaphysique » la vie ne vaut pas tout à fait la peine d'être vécue. En fait, c'est à l'aune de la disparition graduelle de ce « besoin métaphysique de l'humanité » dans les sociétés occidentales que l'on peut réellement juger de l'ampleur de la Katastrophê.
Utilisateur anonyme
29 décembre 2010, 16:04   Re : Katastrophê.
Je ne veux pas paraître défaitiste, je suis peut-être un peu de mauvais poil, mais j'ai dans l'idée que nous avons déjà perdu… Que tout ceci n'est que la prise de conscience que nous avons été défait sans le savoir, que la bataille a eut lieu sans nous, mais contre nous… La messe est dite, les jeux sont faits, l'affaire est dans le sac… Nous sommes le chant du cygne… Quelqu'un peut-il me contredire? Pour vous dire la vérité, je songe très sérieusement à fuir…
Utilisateur anonyme
29 décembre 2010, 16:07   Re : Katastrophê.
(Message supprimé à la demande de son auteur)
29 décembre 2010, 16:08   Re : Katastrophê.
Fuir où ? Sur Mars ?
Nous sommes toujours mieux protégés ici - où nous avons quelques marques - qu'ailleurs où nous serions ET étrangers ET menacés.
Utilisateur anonyme
29 décembre 2010, 16:11   Re : Katastrophê.
"Je crois que la culture à elle seule ne peut suffire et que sans « démarche métaphysique"


C'est là un point essentiel, vous faites bien de le souligner. Reste que la culture occidentale est devenue totalement a-métaphysique, d'où ces Occidentaux déboussolés qui regardent vers l'Orient...
Utilisateur anonyme
29 décembre 2010, 16:13   Re : Katastrophê.
Citation
Didier Bourjon
Fuir ? Il n'y a aucune issue.
« Le seul combat perdu d'avance, est celui qu'on ne livre pas »

Sans doute, mais nous sommes des victimes consentantes et c'est le vrai problème.
Effectivement où aller? Seront-nous un jours des "indiens dans des réserves?"
Utilisateur anonyme
29 décembre 2010, 16:30   Re : Katastrophê.
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Utilisateur anonyme
29 décembre 2010, 16:42   Re : Katastrophê.
Citation
Didier Bourjon
La "culture" serait sans rapport avec une "démarche métaphysique" ???
(...)
« Le grand art, c'est de changer pendant la bataille. Malheur au général qui arrive au combat avec un système. »
Napoléon Bonaparte

Très bien.
Permettez que j'en ajoute une autre : "Ah ! Triste sort des hommes : leur bonheur est pareil à un croquis léger : vient le malheur, trois coups d'éponge humide, c'est en fait du dessin". Eschyle

et une autre : "Quand la racine est sauve, le feuillage revient étendre sur la maison son ombre". Eschyle encore

Nos racines sont elles sauve?
29 décembre 2010, 16:46   Re : Katastrophê.
« Confronté à une épreuve, l'homme ne dispose que de trois choix : 1) combattre ; 2) ne rien faire ; 3) fuir. »
Henri Laborit


Il y a bien une quatrième voie, parler, qui tient un peu des trois autres...
29 décembre 2010, 17:43   Re : Katastrophê.
Les oeuvres sont là qui témoignent de siècles de création, de recherche, de souffrances et de bonheur de vivre. Nous sommes encore trop peu nombreux à en apprécier la valeur.
Utilisateur anonyme
29 décembre 2010, 17:48   Re : Katastrophê.
Didier Bourjon,

Ne vous y méprenez pas : le pessimisme et les considérations métaphysiques qui m'animent coulent de source schopenhauerienne. Par ailleurs, je vous prie de prendre le soin de me relire. J'ai dit que la culture à elle seule ne pouvait suffire et qu'elle se devait d'être assortie d'une démarche métaphysique. Je n'ai jamais écrit que la culture était sans rapport avec la métaphysique.

Cordialement,
29 décembre 2010, 17:55   La quatrième voie
D'accord avec Francmoineau sur la quatrième voie ; ce forum est une sorte de cellule psychologique post-traumatique à l'usage des Français qui se sentent encore vivants à l'issue des innombrables et quotidiennes séances de bourrage de crâne institutionnalisé. La parole n'y est pas dévaluée.

MM. Claude et Bourjon, continuez, j'adore les concours de citations...
Utilisateur anonyme
29 décembre 2010, 18:09   Re : La quatrième voie
(Message supprimé à la demande de son auteur)
29 décembre 2010, 18:19   Re : Katastrophê.
La véritable secousse systémique sera interne au système, mais extérieure à la volonté des hommes qui, de toute façon, ne savent jamais l’histoire qu’ils font. L’histoire n’est pas tant ouverte qu’imprévisible.

Voilà bien une question métaphysique: quels sont les moyens que nous mettons en oeuvre quand nous déjouons l'histoire pour qu'elle fasse advenir des événements autres que ceux qu'elle laissait prévoir. L'imprévisibilité du cours de l'histoire naît de l'intrusion de la conscience des hommes. Ce qui doit advenir (le malheur, le fatal) finit par ne pas advenir (p. exemple, il n'y a pas eu de guerre nucléaire au XXe siècle alors que tout pouvait indiquer qu'il y en aurait une, alors que l'histoire marchait à grand pas vers un échange nucléaire) parce que des hommes, conscients de la fatalité, agissent à temps pour faire dérailler sa locomotive, dès lors qu'ils ont perçu dans quelle direction et sur quelle voie elle fonçait. D'où l'impératif actuel d'agir sur les consciences, de mettre fin à la "pensée réflexe" et aux "yeux grands fermés" de nos contemporains.

Le moment de l'ouverture des yeux n'intervient jamais trop tard (puisque la conscience éveillée n'est pas la mort et qu'après elle seule, la mort, l'on peut dire qu'il est trop tard pour tout), mais en même temps, elle intervient toujours trop tard pour que l'histoire se plie totalement au désir des éveillés ne serait-ce que parce que leur réveil est intervenu en réaction au cours de l'histoire perçu comme délétère ou mauvais ou indésirable. L'éveil des premières heures du gaullisme en fournit un excellent exemple: De Gaulle et ses compagnons sont intervenus pour changer le cours fatal de la disparition de la nation française, mais en même temps, l'après-gaullisme leur fut un point aveugle -- après moi le déluge disait le Général: avoir changé le cours de l'histoire lui suffisait, il renonçait, assez sagement, somme toute, à l'anticipation du cours postérieur de l'histoire qu'il avait pourtant infléchi dans et par son action.

Donc, il n'est pas trop tard pour faire dévier la fatalité; mais il est évidemment trop tard pour qu'au-delà de notre action et de l'action de nos successeurs, le cours de l'histoire puisse être anticipé (mais cela tient à la condition humaine ordinaire et au fait que la conscience humaine repose sur des constats et ses prospectives sur des modélisations de l'existant). La "France d'après", pour ces raisons, n'est pas jouée d'avance, son devenir est entre nos mains tout autant voire davantage qu'entre celles de ceux qui voudraient l'affaire déjà dans le sac. Cependant, parce que nous arrivons sur la scène historique tardivement, rien non plus ne peut être dit positivement de ce qu'elle sera dans deux ou trois générations par l'effet de notre action dont le mobile essentiel est de faire échouer un processus qui se présente et se fait accroire comme fatalité.

Il n'y a pas de fatalité et toutes les cartes peuvent toujours être jouées contre tout dénouement, chute ou conclusion entrevu d'un processus tant que ce processus demeure en cours, n'est pas bouclé, pourtant, en dépit de la puissance de ce libre-arbitre, l'avenir n'en demeure pas moins inconnaissable, et ce n'est que justice pour les hommes futurs.

La prise de conscience des hommes et des femmes de ce qu'il est en train de se passer est l'enjeu l'essentiel du combat car elle seule peut déjouer le programme, les prévisions, de la machine infernale. Le réveil, aussi douloureux et tardif soit-il, est le seul et unique remède au cauchemar historique que nous vivons. Chez le dormeur qui souffre, l'éveil au réel met toujours un terme définitif au cauchemar qu'il subit. Au fond, c'est aussi simple que cela: un seul combat, celui de l'éveil des consciences. Et pour paraphraser le Général: les décisions politiques suivront.
29 décembre 2010, 18:56   Re : Katastrophê.
Pour le plaisir de M. Bily :

« Il n'est point de bonheur sans liberté, ni de liberté sans courage. » Périclès
29 décembre 2010, 20:19   Merci, Phénarète...
C'est un fort beau texte, M. Marche. Vous nous dites que rien n'est joué, que l'avenir est entre nos mains, et nous parlez de réveil. Sans doute alors sera-t-il trop tard pour réagir dans les limites de cette loi dont l'Etat républicain et souverain, malgré tant de couardise, est encore aujourd'hui le garant ; je veux dire qu'il serait certainement encore possible aujourd'hui d'enrayer, dans le respect des lois d'un Etat démocratique digne de ce nom, le processus que d'aucuns décrivent comme irréversible.

« […] La souveraineté abolie, ne reste plus en effet aux individus qui composent une nation que leur identité […] » : c’est ce qu’écrit Marie-France Garaud dans son dernier livre, Impostures politiques, où sont analysées les causes du déclin français à travers l’histoire de l’intégration européenne. Quand la nation n’a plus d’expression politique et que le nombre des médiations qu’elle peut instituer mandataires de sa souveraineté se réduit à mesure que les signes de dépendance extérieure s’accumulent, l’identité du peuple anciennement souverain demeure comme un signe muet dont les chefs politiques ne perçoivent plus le sens.

Ce qui veut dire que si le réveil intervient trop tard, c'est triste à dire, mais les Français (et, plus largement, les Européens) se réveilleront les armes à la main.
29 décembre 2010, 21:47   Re : Katastrophê.
(Un exemple de "démarche métaphysique" dont peut s'assortir la culture est la sensation physique de l'indigence des moyens dont elle dispose et de l'étroitesse du cadre dans lequel elle se met en œuvre. Il y a cette phrase admirable de Kafka dans son Journal, où dans le cours du travail d'écriture qui l'accable (il s'agit je crois du Verdict), il compare son horizon à celui d'un poisson dans un bocal ouvrant et fermant aphasiquement la bouche, cheminant dans le boyau étroit et presque totalement sombre d'une seule phrase, et rien au-delà...)
29 décembre 2010, 22:14   Re : Katastrophê.
» La prise de conscience des hommes et des femmes de ce qu'il est en train de se passer est l'enjeu l'essentiel du combat car elle seule peut déjouer le programme, les prévisions, de la machine infernale.

Peut-être, probablement, cher Francis ; encore faut-il se prévenir de l'un des ressorts dramatiques particulièrement pervers de la tragédie, qui est que c'est précisément la connaissance préalable du sort et la mise en œuvre des moyens pour y échapper qui le précipitent et le font advenir.
29 décembre 2010, 22:47   Re : Katastrophê.
Citation

« Confronté à une épreuve, l'homme ne dispose que de trois choix : 1) combattre ; 2) ne rien faire ; 3) fuir. »

Didier aurait pu préciser deux choses. D'une part, pour Laborit, ce choix s'impose aux hommes comme aux animaux. D'autre part, les options 1) et 3) permettent de conserver le poil luisant, seule l'option 2) provoque le ternissement du poil.
Que la nuit vous soit douce.
30 décembre 2010, 01:20   Re : Merci, Phénarète...
Comme vous dites: tout est possible, mais tout n'est possible encore qu'aujourd'hui. Demain, tout sera encore possible puisque nous continuerons de vivre, mais ce tout sera tout autre.

Je voulais tenter de répondre à l'hypothèse de Rasmussen qui pose l'imprévisibilité de l'histoire. Cette imprévisibilité est toujours le fait des hommes et plus spécialement celui d'une avant-garde parmi eux qui l'engendre en mettant en défaut le sort ou "la fatalité" par l'émergence d'une conscience tardive, d'une conscience collective de dernière minute qui introduit un sursaut de survie et d'éveil. On reproche alors à cette avant-garde tardive son aventurisme. Le reproche est fondé puisque sa fonction est de restituer à l'histoire son imprévisibilité naturelle, de faire sauter son train.

Le moteur de la réintroduction de l'imprévisibilité, de l'inconnaissable dans le cours des affaires humaines serait ainsi un moteur à deux temps: 1/ la prise de conscience par des naïfs, des attardés, que le conducteur du train est un fou, que le chef de gare, en sus d'être cocu, est complice de ce fou, et que les contrôleurs des billets sont des imposteurs, complices des détrousseurs des passagers. Cette prise de conscience par cette avant-garde émerge tardivement: elle suffit à faire échouer l'objectif complot des fous mais hélas -- mais après tout tant mieux ! -- elle a pour effet 2/ de relancer le train vers un éventail de destinations qui, pour un temps (en France ce temps fut appelé Trente Glorieuses), paraissent prometteuses et offrant des perspectives raisonnablement réjouissantes pour les voyageurs, mais qui n'en sont pourtant rien moins qu'inconnaissables puisque purgées de leur fatum.

Liberté! Liberté! scandait-on spontanément aux assises du 18 décembre. Ce désir de liberté vaut pour l'Histoire: elle est l'expression du désir de voir à l'Histoire restituée son imprévisibilité, elle est le cri d'une conscience humaine, collective et tardive, pour que soit restitué aux hommes le cours naturel de leur histoire, capricieux certes, mais ouvert aux espérances, aux surprises, lesquelles auraient la bonne grâce d'offrir encore des prises comme l'accident du rocher aux paumes de l'alpiniste au bord de la cécité et de l'épuisement.
30 décembre 2010, 03:15   Re : Merci, Phénarète...
Oui, vous voulez réintroduire le coup de dés qui abolira l'issue truquée du jeu.
30 décembre 2010, 04:05   Re : Merci, Phénarète...
Si j'osais je vous répondrais que ce surprenant "Liberté! Liberté!" du 18 décembre vaut plaidoyer pour l'incertitude, l'inconnaissable de l'histoire et pour la restauration de son cours naturel, qui menace d'être ravi ou barré par l'Islam. La vie se compose de coups de dés, comme chacun sait désormais par la biologie et la génétique, donc d'incertitudes. La mort, en négatif, prouve bien cela de la vie puisqu'elle se pose comme certitude absolue: l'échéance du trépas et la mortalité qui marquent notre condition composent l'unique inexorable certitude de cette condition, et ce faisant, en négatif de cette certitude, elles contribuent à tracer du vivant l'ontologie: incertain et imprévisible dans ses ressorts intimes, ses manifestations et ses effets sera le vivant.

Liberté! Liberté! contre le voile, la charia, le totalitarisme islamique, veut dire que nous réclamons de rentrer dans l'incertitude et le vivant de l'Histoire.

Le vivant trouve en lui-même sa raison de continuer; il a des raisons autochtones, non-assujetties, de poursuivre sa route; ainsi jadis la banlieue parisienne possédait un noyau autochtone (Paris) qui programmait son expansion, son feuilleté (cf le Bécon-Les-Bruyères d'Emmanuel Bove dont on parlait il y a quelques jours), tel le noyau d'une cellule vivante. Après cela, la mort est venue et avec elle l'assujettissement de cet espace à un projet qui lui est extérieur: celui de servir de sas à l'invasion du territoire, à son occupation, par essaimage autant que par effet de tache d'huile, occupation qu'entreprennent des populations y venant continuer une histoire née ailleurs qu'en lui. Dans ce programme nouveau, ce programme exogène et viral, Paris n'a plus sa raison d'être, Paris doit cesser d'être noyau, et d'ailleurs, logiquement, voici que naissent des plans de faire un "Grand Paris" sans noyau, qui ne sera plus le maître de l'histoire qui l'entoure et qu'il avait, dans ce bassin du même nom, commencé par filer comme un cocon autour de lui.

Le glacis uniforme, dénoyauté, pâte indistincte, peuplé de Mêmes et habité de grande certitude -- l'effroyable certitude des continuateurs de la Foi associée à celle des traçeurs de plans -- venus continuer leur histoire sur un substrat qui leur est indifférent, signale non point la mort naturelle d'une histoire qui aurait épuisé ses ressources, mais son assassinat.
Utilisateur anonyme
30 décembre 2010, 07:49   Re : Merci, Phénarète...
(Message supprimé à la demande de son auteur)
30 décembre 2010, 12:32   Merci aux instigateurs
Comme j'ai vu que Bécon-les-Bruyères faisait un tabac sur ce forum, je l'ai acheté hier dans une bizarre petite édition. Je ne l'ai pas encore commencé. Merci à M. Bolacre de nous avoir donné l'occasion de découvrir (ou de relire, pour les autres) Emmanuel Bove.
01 janvier 2011, 04:40   Sur les chapeaux de roues
» La vie se compose de coups de dés, comme chacun sait désormais par la biologie et la génétique, donc d'incertitudes. a mort, en négatif, prouve bien cela de la vie puisqu'elle se pose comme certitude absolue: l'échéance du trépas et la mortalité qui marquent notre condition composent l'unique inexorable certitude de cette condition

À ce propos je reste sur mes positions : la seule acception du hasard qui me soit intelligible est qu'il ne désigne que l'inconnaissance de la cause ; en faire une puissance positive passe ma compréhension. Cela d'ailleurs ne contredit pas ce que vous dites, tant qu'il est question de la "vie" telle qu'elle est manifestée par et pour une conscience, et non prise intégralement en ses œuvres, d'un point de vue de nulle part qui serait le sien absolument.
Ainsi l'incertitude revendiquée dans l'invocation de la "liberté" est-elle le pendant de la reconnaissance d'un défaut de savoir, c'est à dire de la limitation, de la finitude fatale et intrinsèque de toute conscience face à ce qui apparaît, aveu d'impuissance, et marque d'un écart, d'une non-coïncidence et d'un inachèvement.

Si j'osais, moi aussi, je vous dirais que l'équivalent de la certitude de la mort est la certitude non moins grande que nous sommes bien en vie ; ce qui est incertain ici, c'est la tournure des événements, ainsi que finalement la nature ultime de leur contenant, et non point que l'événement lui-même, le fait de vivre, ait bel et bien lieu. Nous sommes donc aussi certains de vivre que de mourir, et aussi incertains de la teneur et signification réelles de ces deux faits. En ce sens je ne vois pas que l'assurance d'une mort prochaine soit le miroir opposé de la confusion régnant ici-vivant.
(Bien plus : d'aucuns, et non des moindres, se firent fort de réaliser le tour de passe-passe saisissant instituant la mort en une sorte de summum récapitulant la qualité de vivant conscient : « La mort, c’est que soit possible la radicale impossibilité d’une réalité-humaine. ». L'échéance-butoir est ainsi figurée en achèvement archétypique de ce qu'elle est censée nier, en son prolongement en abyme, puisqu'elle constitue son occurrence ultime et indépassable : la possibilité de l'impossibilité comme cas limite de la possibilité qui caractérise l'état de vivant. Il s'agit alors d'une affirmation au centuple, et non d'une logique des contraires.)
Dans mon esprit, s'il y a une "logique du vivant" comme le prétendaient Monod et Jacob, c'est celle de ne vouloir continuer que dans l'inconnaissable de son devenir, alors que simultanément, la conscience humaine ne redoute pas la connaissance des origines. Cette stratégie du vivant humain peut aussi (mais pas seulement) s'expliquer par la certitude de la redoutable fin, la mort qui met fin à toutes incertitudes et qu'il faut craindre plus que tout. Tant que l'incertitude demeure, le spectre de la mort est tenue au loin, c'est tout l'objectif du vivant.

L'inconnaissabilité de l'avenir est réintroduite par un sursaut de la conscience face à ce qui se présente comme inexorable. C'est pourrait-on dire un acte réflexe que la conscience qui a besoin, pour vivre, d'inconnaissabilité et qui se montre, au plan collectif, très chatouilleuse quand ce défaut d'inconnaissabilité touche l'avenir car elle y flaire deux choses fondues en une: 1/ la mort qui s'annonce comme certitude capable plus qu'aucunes de mettre un terme définitif à tout devenir; 2/ l'instrumentation/assujettissement de tout devenir à des mobiles externes dont sont détenteurs en exclusivité, des tiers, les instrumenteurs.

La revendication de liberté face à l'histoire en devenir s'inscrit donc contre la mort et pour l'incertitude intrinsèque, non assujettie, qui agit au coeur de tout processus vivant. Ainsi la banlieue parisienne vivante, jadis, n'étaient assujettie à rien d'autre qu'à l'entité qui l'avait fait naître, Paris, alors qu'elle est aujourd'hui un lieu de mort assujetti à des méga-plans qui la traversent, l'instrumentent comme est instrumenté l'ensemble du territoire. La banlieue est asservie à un processus extrinsèque, non-autochotone, qui, articulant de l'extérieur la certitude linéaire d'une fonction (propagation du multiculturalisme et cheval de Troie de l'Islam), au sens strict, veut sa mort.

C'est ainsi que le slogan de liberté dit aussi "nous ne voulons pas mourir". En ce sens, il a de l'avenir!

(je crois de plus en plus que la mort n'est, sinon tout à fait vaincue, disons véritablement gênée que par le hasard, qui s'applique à la distraire à l'infini)
Utilisateur anonyme
01 janvier 2011, 19:58   Re : Katastrophê.
Bonsoir FM,

"Liberté; liberté" c'est notre mot d'ordre (notre "cri de guerre") ; mais la liberté est anxiogène aux esprits faibles. Rien n'est plus générateur d'angoisse que d'avoir à franchir ce que les censeurs de tous poils ont érigé comme limites. Des années passées aux urgences de Sainte-Anne m'ont bien fait percevoir combien la liberté est impossible à assumer...
L'aprés 1968 a produit deux bonnes générations de peureux de la pensée, de froussards, de béni-oui-oui, des méduses,
de niais, de pensent-petit...
L'hypothèse d'un nouveau De Gaulle est séduisante, je crains qu'elle soit caduque. IIls ont fragmenté la société en communautés qui pensent à leur seul nombril atrophié et ne rêvent que de faire dispraître l'autre. Nous savons bien qui a tiré les marrons du feu de ce "diviser pour régner" ... Lire Sophie Coignard.
L'heure est à se préserver; la reconquête est un leurre.
En revanche il faut établir une ligne de démarcation entre les collabos et eux, et nous. Qu'aucune discussion ne soit entretenue avec les tricheurs. Il faut organiser un boykott total du régime : du préfet du coin au journaliste du Régime,
il faudra être ferme : boykotter les bobos et leurs affiliés, même si ce sont des proches, amis, cousins, tout proches quelqu'ils soient, c'est une guerre qui ne dit pas son nom, ne l'oublions pas ! Réduire au maximum les contacts avec les gens du Régime...
Ensuite il faudra penser les actions concrètes à mener....
02 janvier 2011, 03:22   Modulations
Je crains que sous cet aspect-là, celui de la "logique du vivant", comme processus et devenir, la mort ne soit un expédient indispensable, permettant de transmettre en améliorant, et remplaçant opportunément les vecteurs, tâcherons de ces travaux. En ce sens la mort est strictement personnelle, elle ne concerne et ne peut inquiéter que des maillons toujours disponibles, et réunir le devenir en général et la conscience d'un vivant dans un même rapport à la mort relèverait à mon sens d'une sorte de transfert, ou d'une synecdoque, en soi peu probants.
De ce point de vue la conscience, qui seule est menacée dans son être par la mort, s'est désolidarisée d'avec la vie, et peut-être n'est-ce pas un hasard si un Nietzsche, qui voyait dans la première une sorte d'excroissance pneumatique tout à fait importune et fâcheuse, et vénérait absolument la seconde, a souvent rangé l'islam du côté de la vie.
03 janvier 2011, 03:40   Re : Modulations
Elle en est désolidarisée en partie certes, puisque ayant connaissance de la mort, pourtant, face à la perspective de mort, sa stratégie réflexe est de gueuler pour la continuation du chaos comme l'animal qui, à cinquante toises de la porte du chevillard hallal se prend à hurler parce qu'il a senti, instinctuellement, confusément, la présence de la douloureuse fin -- cependant que face à la présence immédiate de la mort la conscience humaine, sagement acquise à l'inexorable, et qui a eu, depuis la naissance de l'homme, le temps de broyer son indistincte fin, ne gueule plus -- Bizot dans son roman Le Portail sur le Cambodge et ce qui a été par la suite appelé Killing Fields, développe cette réflexion: qu'est-ce qui fait qu'à la différence du bovin ou du caprin, l'être humain tend silencieusement le cou à la lame, sans regimber, sans ruer ni hurler ? Sans doute cette partielle désolidarisation dont vous parlez. Mais justement, ce cri contre la mise à mort et le mortifère enfermement et l'assujettissement aux principes totalitaires, la conscience tardive, réactionnaire, l'énonce, je disais à cinquante toises de la lame, qui est à peu près la distance à laquelle nous nous trouvons aujourd'hui de cette échéance. Quand il sera absolument trop tard, nous ne réagirons plus, comme Jeanne au bûcher.

Au plan politique, le vingtième siècle et ses camps de la mort ont clairement mis en équation, et, dans ces horreurs, cela fut fait à son corps défendant, la privation de liberté et la mise à mort. Ce qui est libre se doit d'être libre de certitudes, lesquelles sont perçues, au plan politique et à juste titre, comme syndrome d'enfermement des possibilités du vivant, enclos où rôde l'odeur de mort, et cela point seulement en Occident mais je crois aussi désormais en Orient. "Liberté Liberté" et "nous ne voulons pas mourir" sont interchangeables au Cambodge comme à Paris ou au Moyen-Orient. Je ne suis pas sûr que jusque à la deuxième guerre mondiale cette interopérabilité de la libération et de l'ordre chaotique vital avait été si sensible. On proclamait alors "la liberté ou la mort" certes, mais cela était trop souvent une manière d'amener l'acceptation du trépas, d'achever de le faire broyer et digérer par la conscience dans le sacrifice.
03 janvier 2011, 14:36   Re : Katastrophê.
Le boycott est déjà effectif: l'activité de réinformation prise en charge par les réseaux numériques met à mal les usines à intox de la presse aux ordres. Elle les met à mal financièrement. Mais l'évitement de l'adversaire ou son étranglement par le boycott ne suffisent pas. Il faut contrer ses dires, ses discours, sa lourde propagande, inlassablement, ce n'est certes pas facile mais dans ce contre (comme au football), il y a l'embryon d'une politique autre, nouvelle, d'une "alternative". Dire la vérité, les faits, les photographier, les filmer, faire dire la vérité par ceux qui l'ont sur le coeur mais n'osent l'articuler composent l'ordre du jour et sont décisifs pour l'évolution des consciences d'abord, puis pour l'action politique future que cette évolution commandera.
03 janvier 2011, 15:14   Re : Modulations
Cher Alain,


La considération que je voulais vous soumettre mais que j'ai un peu perdu de vue en route était la suivante : la prise de conscience d'un avenir connaissable a pour effet de défaire l'ordre projeté, connu, connaissable, si bien que l'on se trouve face à ce paradoxe qui est l'un des moteurs -- à régime cybernétique -- du développement historique: dès que survient la connaissance du futur, la conscience y réagit en élément perturbateur délibéré, comme pour affirmer son désaccord avec toute inexorabilité et ce faisant elle réintroduit l'inconnaissable dans lequel le vivant s'engouffre pour se continuer au mépris des conditions prédites. Pourquoi en est-il ainsi ? Pourquoi l'inexorabilité, même relative, est-elle toujours si peu désirable ? A mon sens parce que la certitude qui l'engendre vaut signature, emblème de la Mort et que le vivant conscient fuit la mort et redoute ses signaux comme la bête de ferme aux parages des abattoirs. Le hasard se présente du côté de la vie parce qu'on le retrouve dans ses processus aléatoires intrinsèques (génétiques, etc.) et à ce titre, il est à la fois perçu comme rassurant (éloigné de la mort) et dispensateur d'une assurance de liberté: la probabilité que je me fasse assassiner dans le métro par un lascar qui convoite mon smart phone quand je ne fais rien pour le provoquer est infiniment moindre, crois-je à tort, que celle que la mort vienne corriger mes ambitions si, par exemple, je m'aventure dans un coup d'éclat où l'indice de morbidité s'annonce fort (exercice funambulesque au-dessus de la Seine en hiver, départ comme grand reporter en Afghanistan, etc.). Le hasard, l'incertitude, deux conditions où logent vie et liberté, garantissent subjectivement contre la mort violente laquelle, grâce au hasard, n'arrive qu'aux autres, cela à l'opposé, signalons-le au passage parce que c'est amusant, de l'assurance-vie qui, gage de certitude, se révèle souvent un pousse-au-meurtre !

Par effet de la conscience, le connu-d'avance, le couru d'avance, donc, se muent en inconnaissable. Est-ce parce que, la conscience étant toujours conscience de quelque chose, elle échoue à, ou ontologiquement ne peut se reconnaître comme origine, et à plus forte raison auteur, de l'état de fait prédit qu'elle se plaît et s'oblige ainsi à introduire du désordre et de l'inconnaissable dans ce qui ne demandait qu'à advenir comme elle rejetterait et dénoncerait un enfant qu'elle n'a pas les moyens de reconnaître sien ? Fait-elle alors cela "parce qu'elle ne peut faire autrement", et est-ce que cette limite "naturelle" de la conscience objective, alliée et amie de la vie et de ces processus d'incertitude les plus enfouis, est responsable du grand jeu de dérives et de corrections tardives des cours historiques liberticides et morbides, ce qui expliquerait que la liberté n'est toujours intacte que le temps de l'indignation ?
Utilisateur anonyme
03 janvier 2011, 21:35   Re : Katastrophê.
On a cité, comme en passant, Julius Evola sur ce "fil" (comme on dit). Plutôt que le fatigant Guénon, on lira son "Chevaucher le tigre" qui est le plus bel ouvrage sur la politique qui soit (éditions pardès).
03 janvier 2011, 21:42   Re : Katastrophê.
Un de mes amis m'avait parlé en bien de ce livre; ne le trouvant pas mais voulant en savoir plus sur cet auteur j'ai parcouru Métaphysique du sexe : je suis très perplexe, pour ne pas dire méfiant.
Utilisateur anonyme
03 janvier 2011, 21:52   Re : Katastrophê.
Et bien je dirai que les deux livres n'ont pas grand chose en commun, heureusement, et que le baron a eu en son temps certaines dilections bachofiennes très datées (mais "d'époque"). Chevaucher le tigre, par opposition, est un livre de maturité, de vieillesse, voire d'agonie, il est le livre que l'on écrit quand on revient de la politique et du monde; un livre dans un monde où il n'y a plus rien à aimer.
04 janvier 2011, 00:40   Jeunesse extensible
Lu dans "Le Progrès" :
"Les deux jeunes qui se sont blessés en tentant d'échapper à la police, en sautant du toit de la galerie marchande d'Auchan-Villars dans la nuit de samedi à dimanche, sont aujourd’hui hospitalisés dans un état grave. Afin d'éviter les débordements, des forces de l’ordre sont prévues cette nuit en renfort dans le quartier de Montreynaud, dont sont originaires les frères âgés de 25 et 35 ans."
Les "deux jeunes" ont 25 et 35 ans. J'apprends ainsi que je suis un jeune. C'est très réconfortant sans doute, mais cela en dit long sur les contorsions lexicales destinées à masquer la réalité.
04 janvier 2011, 02:59   Re : Katastrophê.
Julius Evola est un écrivain d'assez peu d'intérêt, selon moi ; sa "Métaphysique du sexe" ne vaut pas grand-chose ; Guénon lui est bien supérieur, et je pense qu'un livre comme "Le Règne de la quantité" (si mes souvenirs du titre sont bons) reste une très bonne clé pour comprendre le monde où nous sommes.
04 janvier 2011, 04:02   Re : Katastrophê.
Florentin,

J'ai eu la même réaction que vous.
Utilisateur anonyme
04 janvier 2011, 20:25   Re : Katastrophê.
Je suis un peu emprunté d'être l'"evolien" de service. Je crois le baron plus ou moins intéressant selon les péripéties des temps, même s'il demeure une règle ou un compas sur lesquels régler nos actes. Cela dit, je crois que le baron aurait été mal à l'aise de voir (et d'entrendre) toutes les horreurs que l'on dit sur l'orient et sur l'Islam, comme s'il aurait suffit que la doxa prononce pour que...
05 janvier 2011, 02:10   L'Occident quantique
Cher Francis, c'est à dessein que je parlai de "jeu truqué" : non seulement il s'agit de l'imposition d'un ordre des choses étranger, illégitime et somme toute frauduleux sur un milieu qui en est dénaturé, mais il y de surcroît quelque chose de l'ordre de l'imposture pure et simple dans la prétention à ce savoir, et d'une indéniable tricherie qui seule peut ainsi se prévaloir de connaître l'issue des événements.
Ainsi, abondant dans votre sens pour une fois, l'ajouterai que si la conscience rectifie le donné tout en en prenant connaissance, elle opère à un niveau de précision différent et infiniment plus pointu que celui où évoluent les prédicateurs obtus d'un ordre commun grossièrement macroscopique, puisqu'elle affine incommensurablement la perception du réel en procédant d'une sorte de principe d'incertitude heisenbergien.
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