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Le masculisme.

Envoyé par Utilisateur anonyme 
Utilisateur anonyme
04 janvier 2011, 14:47   Le masculisme.
On peut penser que le problème de la parité en politique se poserait différemment si le service militaire existait toujours. En effet, en contrepartie de cette parité il serait alors logique d'exiger que homme et femme fassent le dit service deviennent soldats et "soldates".

L'égalité professionnelle serait demandée avec plus de mesure si le métier de mineur de fond, et donc celui de "mineuse" de fond, avait toujours cours.

On me dit que le féminisme a pris réellement son envol durant la guerre 14/18. En effet les femmes ont alors prouvé qu'elles pouvaient faire " tourner " l'arrière, en particulier les usines d'armement , où elle restaient enfermées 15 heures par jour, pendant que les hommes, eux, prenaient l'air à Verdun.

A un symptôme on devine que les hommes sont castrés : il n'y a eu aucune réaction lors du vote de la loi supprimant la transmission automatique du nom du père à ses enfants.


"On naît femme, on le reste, et c'est merveilleux. "
"On ne naît pas castré, on le devient"
04 janvier 2011, 15:13   Re : Le masculisme.
Citation
A un symptôme on devine que les hommes sont castrés : il n'y a eu aucune réaction lors du vote de la loi supprimant la transmission automatique du nom du père à ses enfants.

Cela fait longtemps que les hommes ont renoncé à représenter l'autorité. Comme l'a si bien dit Philippe Muray le dernier homme qui incarna la figure du Père fut de Gaulle.

Si vous saviez, cher Gtg, le nombre de lois sociétales qui furent votées à l'unanimité de la chambre des députés sans la plus petite réaction de nos élus vous iriez vomir .... A l'heure de l'horizontalité la résistance est inutile.

Pour être juste il faut bien dire que c'est la pente naturelle des sociétés démocratiques et nous boirons le vin jusqu'à la lie.
04 janvier 2011, 15:43   Re : Le masculisme.
Merci, Get-The-Girl, j'ai beaucoup ri.
04 janvier 2011, 16:06   Re : Le masculisme.
Pendant que mon grand père pataugeait ans la boue, à Verdun précisément, sa soeur Jeanne s'engageait comme ambulancière. Du coup, après la guerre, elle gagna quelque rallyes automobiles dont Paris-Vichy et Paris-Deauville. Cette sorte d'exutoire en faisait quelqu'un de très sociable : pour une femme du monde c'est la moindre des choses.
04 janvier 2011, 16:50   Re : Le masculisme.
Mon grand-père et le vôtre se sont donc croisés ! je ne crois pas que mes grand'tantes, pourtant nombreuses, aient su conduire.

J'imagine assez bien cette dame aux commandes de l'auto, comme on disait.
04 janvier 2011, 17:04   Re : Le masculisme.
Florentin,


On n'insistera jamais assez sur ce que fut Verdun dans la conscience nationale : le système de relève fit que beaucoup de Français y participèrent. Mon grand père (le militaire) racontait que ce fut réellement le creuset de l'armée française, ou du moins de l'esprit que Pétain lui donna. Mon grand père ne fut pas blessé à Verdun, mais plus tard, et légèrement, à la fin de la bataille de la Somme, dans une opération périphérique. On ne parlera jamais assez de ces opérations au jour le jour, qui causèrent bien des pertes. Un des mes grands oncles périt ainsi un matin, tout près du Chemin-des-Dames, assez longtemps après le gros de la bataille, la patrouille qu'il conduisait ayant été prise sous le feu allemand. Ce jour-là sans histoire, son régiment perdit deux jeunes lieutenants, ainsi qu'en fait foi la lettre que le Chef de corps adressa à mon arrière grand père.
04 janvier 2011, 17:17   Re : Le masculisme.
Vous avez entièrement raison, cher Jean-Marc, on n'insiste pas assez préférant oublier ces massacres tels ces charges sabre au clair devant les canons allemands au début de la guerre. Mais on n'en finirait pas. Si les jeunes générations pouvaient se rendre compte du prix que leurs ancêtres ont payé...
04 janvier 2011, 17:22   Re : Le masculisme.
Oui, ces cyrards qui conduisirent à la mort leurs troupes, l'épée à la main...

Les instituteurs, les notaires et les ingénieurs qui les remplacèrent eurent peut être moins de panache, mais ils ne cédèrent pas, et gagnèrent la guerre de quatorze arpent par arpent...

Savez-vous que le revolver modèle 1892 est unique en son genre ? voici pourquoi : son barillet bascule à droite et non à gauche, car il était porté par l'officier à la main gauche, et lié au poignet par une dragonne, car la main droite se devait de tenir l'épée...
04 janvier 2011, 17:29   Re : Le masculisme.
On n'imagine pas, d'autre part, le traumatisme que la Grande guerre fut, et pourtant elle fut gagnée. Une France de veuves, une France de gueules cassées, une France opposant anciens combattants et planqués.

A l'époque, on ne nommait pas les souffrance psychologiques. Mon grand père n'était pas un homme faible et pourtant, dans sa petite ville (Mazamet), il ne repassa plus jamais dans une rue, car dans cette rue habitait la mère d'un ami très proche tué au combat, et qu'il ne voulait pas infliger à cette dame le spectacle de le voir, lui, vivant.

Il ne revint en fait dans le Tarn que dans les années trente, ayant été continument en campagne depuis août 14.
Utilisateur anonyme
04 janvier 2011, 17:55   Re : La guerre gagnée....
Citation

Si les jeunes générations pouvaient se rendre compte du prix que leurs ancêtres ont payé...

La question que peuvent se poser légitimement les jeunes générations, c'est pourquoi ce prix ? La guerre de 14-18 signe le début de la fin de la civilisation occidentale, ou du moins européenne. Ce terrible gâchis, cette génération sacrifiée, certes avec panache, mais sacrifiée quand même de manière abominable, je ne peux y penser sérieusement sans avoir le coeur serré et, en lisant les noms inscrits sur le monument aux morts de mon village, les larmes me montent aux yeux. Pardonnez-moi de n'avoir pas le ton héroïque de ceux qui considèrent que cette guerre a été gagnée.
04 janvier 2011, 18:01   Re : La guerre gagnée....
Citation
Pardonnez-moi de n'avoir pas le ton héroïque de ceux qui considèrent que cette guerre a été gagnée.

Vous savez ce qui est le plus terrible c'est le fait que depuis une quarantaine d'années plus personne dans ce pays n'est en mesure de comprendre comment des millions d'européens aient pu sacrifier leur vie pour défendre leur patrie.

Il y a un beau texte d'Ernst Jünger sur le sujet.
04 janvier 2011, 18:07   Re : Le masculisme.
Non, ce n'est pas un ton héroïque, loin de là. Les anciens combattants la gagnèrent "à l'arraché" comme on dit, à l'usure.

Je ne sais quel âge vous avez, mais si vous n'avez pas, dans votre enfance, parlé avec ces anciens combattants, encore nombreux, je pense que vous ne pouvez pas comprendre.
Utilisateur anonyme
04 janvier 2011, 18:07   Re : La guerre gagnée....
Si, à l'occasion, vous retrouviez cette citation, je vous en serais très reconnaissant.
Utilisateur anonyme
04 janvier 2011, 18:12   Re : La guerre gagnée....
Vous avez raison, Jean-Marc, je n'ai pas parlé avec des anciens combattants dans mon enfance et je ne peux sans doute pas comprendre. Je regarde a posteriori et, de ce point de vue, je ne vois qu'un immense gâchis et le début de la fin de notre civilisation.
04 janvier 2011, 18:26   Re : Le masculisme.
N'oubliez pas, Côme, cet espoir insensé de la guerre après laquelle il n'y aurait plus jamais de guerre, la "Der des ders".

Vous n'imaginez pas le sentiment qu'il y avait en France, en 1965, à propos des guerres. De celle de 14/18, tout le monde parlait. De 39/45, personne.
04 janvier 2011, 18:48   Re : Le masculisme.
"il ne repassa plus jamais dans une rue, car dans cette rue habitait la mère d'un ami très proche tué au combat, et qu'il ne voulait pas infliger à cette dame le spectacle de le voir, lui, vivant."

Délicatesses d'un autre âge...
04 janvier 2011, 19:26   Re : Le masculisme.
Oui, d'un autre âge car les temps changent:
La Dépêche du Midi
04 janvier 2011, 21:23   Re : Le masculisme.
Vous n'imaginez pas le sentiment qu'il y avait en France, en 1965, à propos des guerres. De celle de 14/18, tout le monde parlait. De 39/45, personne.

Sans doute parce que 39/45 avait été douloureuse autrement: elle avait été largement une guerre civile, comme la guerre d'Espagne. Cette guerre civile, qui plus est, avait eu pour prélude la Défaite, en parler en 1965 eût été raviver des plaies et des rancoeurs bien inutilement, voire dangereusement; par souci de cohésion nationale, on la taisait, on fuyait dans l'avenir. Par le même souci de cohésion nationale, on parlait de 14, guerre héroïque franche et guerre gagnée, qu'on le veuille ou non. La patrie, en 1965, était encore sacrée. Le défilé des écoliers au monument au mort le 11 novembre: une procession de cent enfants en tabliers portant chacun un bouquet de chrysanthèmes; arrivés au lieu de recueillement, deux enfants se détachent, l'un tenant à la main la liste sacrée des noms des martyres, une bonne quarantaine, qu'il égrène à peine audibles contre dans le vent frais d'automne, l'autre enfant scande, après chacun des noms mort pour la France. J'ai vécu cela jusqu'à la fin des années 60, et ce n'était pas en Alsace ni en Lorraine ou en Picardie, mais dans un bourg du Gard, à neuf cent kilomètres de Verdun...
04 janvier 2011, 22:33   Comme Oskar
Impressionnant, cher Florentin.

J'imagine bien un groupe de trois ou quatre Nassera autour de Renaud Camus, comme gardes du corps, lors de ses conférences...
04 janvier 2011, 23:12   Pertes de bonne guerre
Peut-être qu'en 14/18 le regard qui se portait sur les charniers était encore humain, on pouvait être horrifié ; en 39/45 les cadres qui permettaient de tels jugements avaient été dépassés, à trop grande échelle, il y avait là quelque chose qui confinait à l'indicible.
04 janvier 2011, 23:20   Re : Le masculisme.
Il suffit de comparer Les Croix de bois et Nuit et Brouillard.
05 janvier 2011, 03:13   Re : Le masculisme.
Je crois surtout que la France avait honte de la défaite de 1940, et qu'un point important est soulevé par Francis : 1944 fut une guerre civile "à bas bruit". En 1965, beaucoup de gens estimaient encore le Maréchal, n'oublions pas que de Gaulle, Pompidou et Giscard d'Estaing firent fleurir sa tombe.
05 janvier 2011, 10:15   Re : Le masculisme.
Et Mitterrand au début...
05 janvier 2011, 12:46   Re : Le masculisme.
Oui, je n'étais pas sûr pour Mitterrand.
09 janvier 2011, 10:56   Re : Le masculisme.
Paul-François Paoli, journaliste, pour son livre La tyrannie de la faiblesse : la féminisation du monde ou l'éclipse du guerrier

On peut aller écouter une émission de France-Culture dans laquelle l'auteur s'exprime.

La virilité en déliquescence
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