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Pour Rogemi

Envoyé par Utilisateur anonyme 
Utilisateur anonyme
09 janvier 2011, 17:00   Pour Rogemi
(Message supprimé à la demande de son auteur)
09 janvier 2011, 18:18   Re : Pour Rogemi
Oui je la connaissais déjà et j'ai longtemps hésité: dois-je la mettre en ligne ou pas pour finalement y renoncer. Donc merci, cher Didier, d'avoir posté cette messe de requiem absolument sidérante.

Vous trouverez ci-après une autre version elle aussi de toute beauté du Dies irae:

video: [www.gloria.tv]
09 janvier 2011, 19:26   Re : Pour Rogemi
Rogemi,

Votre version est elle aussi remarquable, et je rejoins le commentaire "Balsam für die Seele!".
10 janvier 2011, 09:08   Re : Pour Rogemi
Cherchant tout à fait autre chose j'ai eu la curiosité d'écouter hier cette interprétation que je ne connaissais pas du Cum Dederit de Vivaldi, et je dois dire que j'ai vraiment eu l'impression que la voix de Sara Mingardo menaçait dans les derniers moments d'emporter le monde tout entier dans cette affaire...





10 janvier 2011, 09:22   Re : Pour Rogemi
Ouh là là la voix de Madame Mingardo est très belle mais de là à emporter le monde entier ?

Je vous soupconne soit d'avoir bu soit d'avoir été dans un ces moments de spleen où l'âme est des plus réceptives.

Nichs für Ungut !
10 janvier 2011, 10:24   Re : Pour Rogemi
Merci, cher Didier. C'est magnifique ! Ça change de nos messes de boy-scouts.
10 janvier 2011, 12:18   Re : Pour Rogemi
A propos de messe tridentine (celle que Didier a mis en ligne en est une) la plus terrible critique jamais écrite sur sa destruction a été exprimée par un philosophe marxiste Alfred Lorenzer dans son livre

DAS KONZIL DER BUCHHALTER
Die Zerstörung der Sinnlichkeit.
Eine Religionskritik.


parue en 1992.

Traduction du titre.
Le concile des comptables
La destruction de la sensualité


Même les plus extrémistes des traditionnalistes ont été incapables d'écrire des choses aussi dures, aussi acerbes sur l'incroyable anéantissement d'une liturgie millénaire perpétré par un concile d'imbéciles qu'il appelle des comptables.

Citation
Die Kirche selbst tritt als Produzent von Weltanschauung auf. Sie gibt den bislang noch im Mythos verankerten Widerstand sinnlichen Verlangens gegen den herrschenden Zeitgeist preis.
10 janvier 2011, 12:29   Re : Pour Rogemi
« L'église elle-même agit en tant que producteur de vision du monde. Il révèle le mythe inscrit dans la résistance contre le désir sensuel encore l'air du temps qui prévaut.» Google donne cela qui aide un peu mais on doit pouvoir faire mieux.
10 janvier 2011, 12:39   Re : Pour Rogemi
Cette liturgie millénaire est devenue musique de concert et les comptables tiennent la caisse.
10 janvier 2011, 13:00   Re : Pour Rogemi
Savez-vous, cher Rogemi, si le livre dont vous parlez a été traduit en français ? Le peu que vous en dites a éveillé ma curiosité.
10 janvier 2011, 13:21   Re : Pour Rogemi
Hélas pas de traduction de cette ouvrage majeur.
10 janvier 2011, 13:30   Re : Pour Rogemi
Dommage.
10 janvier 2011, 14:36   Re : Pour Rogemi
Vous aviez cité un très bon livre que j'avais commandé il y a deux ans, cher Rogemi, cela peut intéresser Stéphane :
La Liturgie et Son Ennemie
L'hérésie de l'informe
paru aux Editions Hora Decima

C'est de Martin Mosebach
10 janvier 2011, 14:42   Re : Pour Rogemi
Merci beaucoup, Florentin : j'irai voir.
10 janvier 2011, 14:52   Re : Pour Rogemi
Oui absolument c'est un livre vraiment formidable !

Une critique

La Liturgie et son ennemie : l'hérésie de l'informe
Martin Mosebach
Traduction de Francis Olivier et Stéphen de Petiville
Éditions Hora Decima, juin 2005

Mêlant récits autobiographiques, explications spirituelles et fictions descriptives, un grand romancier allemand dit de manière très originale ce qu'il pense de l'état de la liturgie catholique. Un romancier et non un théologien, car la situation est trop grave, estime-t-il, pour laisser les « spécialistes » cléricaux faire de l'ingénierie liturgique aux dépens du simple fidèle.

Le présent ouvrage, dont le titre se réfère à la distinction de Carl Schmitt ami-ennemi, a connu un étonnant succès en Allemagne et il permet de mieux saisir le projet de « réforme de la réforme » cher au nouveau pape Benoît XVI : la critique de l'après-Concile et de sa messe déborde en effet de plus en plus largement les cercles traditionnels. La faillite pastorale aidant, ces sujets sont désormais ouvertement débattus, au point que Martin Mosebach a été invité au Katholikentag, la grande kermesse annuelle du catholicisme allemand. Un message pour l'Église de France.

Né en 1951 à Francfort, Martin Mosebach a écrit des romans, des récits, des poèmes, des articles sur l'art et la littérature, des scénarios de films ainsi que des livrets d'opéra. De nombreux prix ont consacré son œuvre littéraire : Fondation Jürgen Ponto (1980), Heimito von Doderer (1999), Heinrich von Kleist (2002) et prix de littérature suisse Spycher (2003).

Notre appréciation du livre
Sorti en langue allemande en 2002, ce livre comporte neuf chapitres de style assez varié (reprenant des articles précédemment parus en divers journaux et revues), qui - comme on peut s'en douter - mettent en avant l'incapacité de la liturgie rénovée d'accomplir sa fonction. On sait que, dans ses écrits publiés au cours des quinze ans précédant son élévation au souverain pontificat, Notre Saint Père le Pape a très largement traité des dangers inhérents à cette rénovation. En effet, puisque la liturgie est essentiellement l'action divine et céleste à laquelle l'homme terrestre est invité à participer (et non une activité humaine à laquelle Dieu est en quelque sorte présent), elle est nécessairement altérée lorsque tout un chacun s'improvise liturgiste du parvis - et les évidences millénaires se réduisent à de dangereuses singularités génératrices de discorde. Dans un style différent des écrits du Cardinal Ratzinger, La Liturgie et son ennemi invite également à réfléchir sur la ruine actuelle du service divin, Martin Mosebach employant son talent de romancier pour traiter de questions parfois complexes d'une manière stimulante.

De nombreux récits illustrent ce livre, comme celui de ces dames se rendant compte que des corporaux et purificatoires se trouvaient parmi les linges qu'elles étaient chargées de laver. À leurs questions sur la manière de procéder, on répondait de les mettre simplement dans la machine avec le reste. Alors, ces dames ont inventé, instinctivement par elles-mêmes, un traitement se rapprochant de très près des prescriptions classiques de l'Église ; notre auteur de conclure : « C'est comme si on lavait la couche du petit enfant Jésus », dit une de ces femmes... Je la voyais, en pensée, laver ce linge chez elle après avoir dit préalablement un rosaire. Elle emmenait l'eau sale dans le jardin du devant et la versait dans ce coin où poussaient les fleurs particulièrement belles...

La tâche la plus essentielle de ce livre est sûrement de souligner l'absurdité et la stérilité d'une pratique liturgique qui interdirait l'expression concrète de la Foi, en excluant délibérément les formes établies de cette expression. De ce récit des linges à laver, l'auteur passe aisément à leur rapport avec les linges du Saint Tombeau, allégorie classique, qu'il développe de façon convaincante jusqu'à la constatation que, si la station debout se prêtait à l'oraison et à l'adoration chez les premiers Chrétiens, elle a mué depuis lors vers une déclaration polie d'abstention quant à son emploi durant la Consécration.

Dans son ensemble ce livre est convaincant, en dépit des quelques passages où l'homme de lettres et le non-spécialiste mêlent des éléments hautement allégoriques à une approche historique, loin d'être incontestable, et des leçons de liturgie qui ne sont vraiment pas à la hauteur. Le lecteur averti s'étonnera certainement de voir balayer, d'un revers de main, l'agenouillement en continu (sauf pour l'évangile) à la Messe basse : pratique dont l'origine ne date pas d'avant-hier. Il sera franchement surpris d'apprendre que le voilage des statues et crucifix pendant le Temps de la Passion tire son origine d'une ritualisation de l'inévitable déballage de la Relique de la vraie Croix, lors de sa sortie du trésor pour l'adoration, le Vendredi saint - sans parler d'autres hypothèses, souvent fort intéressantes en elles-mêmes d'ailleurs, mais dont on regrette qu'elles soient présentées comme des faits établis. Toujours est-il que ce livre ne se présente pas comme un ouvrage d'historien ou de liturgiste : c'est la pensée liturgique d'un romancier catholique.

Son année de naissance est aussi celle de la première réforme de la Vigile pascale - réforme qui renfermait déjà en puissance tout ce qui allait se produire au cours des décennies suivantes - et l'on constatera que lui-même n'échappe pas autant qu'il l'aurait voulu à l'esprit pastoral qui a présidé à la liturgie depuis cette nuit pascale de 1951. Prenons comme témoins, parmi d'autres, son regret - au sujet de la manière dont se chante de nos jours la Messe classique - de ne pouvoir se joindre au prêtre pour le psaume Judica me (qu'il considère injustement mis à l'écart par le chant de l'introït, exprimant le souhait que ce psaume soit remis « à nouveau au centre » - p. 55), ainsi que sa critique de « la règle liturgique qui veut que le célébrant se retire de l'autel et s'assoie sur le côté pendant que l'assistance et la chorale chantent le Gloria et le Credo » (p. 60). En effet, on s'imaginerait transporté aux tout premiers jours de la réforme dont l'auteur déplore si justement les suites ! Cependant, le moment d'amusement ou d'agacement passé, on perçoit que, à leur manière, même les faiblesses de ce livre contribuent à la composition du tableau complexe que l'auteur désire exposer à notre contemplation.
Utilisateur anonyme
10 janvier 2011, 15:02   Re : Pour Rogemi
(Message supprimé à la demande de son auteur)
10 janvier 2011, 17:55   Re : Pour Rogemi
Martin Mosebach est un grand écrivain qui a recu en 2007 le Georg-Büchner-Preis, le plus prestigieux prix de littérature allemand. Ceux qui maitrisent l'allemand peuvent aller le voir sur la plateforme gloria.tv.

video: [de.gloria.tv]
10 janvier 2011, 22:45   Re : Pour Rogemi
Cher Rogemi, auriez-vous les références du très émouvant Dies irae que vous m'avez permis de découvrir ?
11 janvier 2011, 10:19   Re : Pour Rogemi
Cher Eric,

J'ai envoyé un mail à la personne qui m'a fait connaitre cette version du Dies Irae et j'attends sa réponse.

On est contraint de remarquer que nos chants religieux et notre musique classique fascinent les peuples étrangers à l'Europe et à l'occident et que par exemple la passion que les asiatiques (japonais, chinois, Vietnamiens, etc...) éprouvent pour nos compositeurs et notre musique a joué un role non négligeable dans les assez nombreuses conversions au christianisme dans ces pays.
11 janvier 2011, 11:48   Re : Pour Rogemi
J'ai entamé la lecture de La Liturgie et son ennemie, et je n'ai pas pu lire les lignes suivantes (éd. Hora Decima, p. 17) sans me souvenir de la conception camusienne, ou plus largement in-nocente, des apparences :

"Je me réclame ouvertement de la foule naïve qui déduit de l'aspect superficiel et extérieur des choses leur texture profonde et peut-être même leur vérité ou leur fausseté. L'histoire des valeurs intérieures qui se cachent sous une coquille sale et misérable ne me paraît pas une doctrine très sûre. Que l'âme offre au corps la forme, et le visage sa surface, je le croyais déjà alors que je ne savais pas encore que cette proposition faisait partie du magistère de l'Eglise."
11 janvier 2011, 11:48   Re : Pour Rogemi
J'approuve ce que vous dites et vous remercie.
L'effondrement au loin d'un éperon rocheux couvert de haute forêt mettait la terre à nu: au-dessus, la pellicule infime du sol nourricier; en dessous, l'insondable blancheur de la montagne stérile. L'homme depuis toujours veut débusquer la vie à coups de pensées profondes, sans soupçonner que c'est peut-être à la surface que ses mystères se cèlent. C'est dans la beauté des formes auxquelles nos yeux ont accès que se contemplent les lois de la nature.

François Bizot -- Le Saut du Varan, 2006
11 janvier 2011, 13:29   Re : Pour Rogemi
Très belle métaphore. M'est avis que ce thème du primat de l'apparence est un bon étalon pour (pré-)juger un artiste, quel qu'il soit.
11 janvier 2011, 14:37   Re : Pour Rogemi
On avait le Guide Michelin, voici le
Guido Marini
11 janvier 2011, 21:53   Re : Pour Rogemi
Florentin,


Je note avec plaisir que mon ami Raymond Centène a préfacé l'ouvrage !
11 janvier 2011, 22:09   Re : Pour Rogemi
Ich bitte um Verzeihung, Rogemi, mais ayant réécouté la belle Mingardo en n'étant pas complètement beurré pour une fois, je persiste et signe : die ganze Welt !
11 janvier 2011, 23:12   Re : Pour Rogemi
Comme vous avez raison et bon goût, cher Alain, la belle Mingardo me plaît beaucoup.
11 janvier 2011, 23:15   Re : Pour Rogemi
Ah ! Merci cher Florentin !
12 janvier 2011, 08:02   Re : Pour Rogemi
Citation
die ganze Welt !

Cher Alain, Sie übertreiben maßlos.

Bien sûr que Mme Mingardo a une voix exceptionnelle mais votre exhaltation à propos de son interprétation du Cum Dederit de Vivaldi me semble largement déplacée.

Mais je suis sûr que vous allez persister et signer ...
13 janvier 2011, 20:15   Re : Pour Rogemi
13 janvier 2011, 21:27   Re : Pour Rogemi
Merci Rogemi, j'aime particulièrement Duruflé et son merveilleux Requiem.
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