Communiqué n° 677 : Sur le système de bonus-malus de M. Jean-Louis Borloo

Le parti de l'In-nocence, qui a toujours été favorable a une fiscalité écologique, approuve le projet de M. Jean-Louis Borloo, ministre de l'Écologie, de l'Énergie, du Développement durable et de l'Aménagement du territoire, qui se propose d'élargir à vingt produits hautement consommateurs d'énergie le système de bonus-malus qui d'ores et déjà a donné globalement de bons résultats dans le domaine automobile.

Le parti de l'In-nocence rappelle à cette occasion qu'il est partisan de l'interdiction de fabrication des voitures capables de dépasser, sur les routes, les limites de vitesse autorisée et qu'il souhaite que les moteurs diesel soient obligatoirement munis de filtres à particules.

(Message supprimé à la demande de son auteur)

"Le parti de l'In-nocence rappelle à cette occasion qu'il est partisan de l'interdiction de fabrication des voitures capables de dépasser, sur les routes, les limites de vitesse autorisée..."

Quelles limites autorisées : 30, 50, 80 ou 130 km/heure ?
Si le PI préconise une interdiction au plan national, il condamne naturellement la production automobile française (qui voudrait de voitures véloces comme des tracteurs s'il a le choix avec des marques étrangères ?); s'il demande une interdiction européenne, il condamme la production européenne au profit des voitures américaines et japonaises.

Pas très sensé cette position (d'autre dirait imbécile, mais je suis trop courtois pour cela...)

Je vous rejoins, Corto. J'ai toujours trouvé cette idée absurde, d'autant plus qu'elle rendrait la conduite très dangereuse, si elle était applicable.

Et puis, il y a quelque chose de sinistre dans une idée pareille, je trouve, idée sinistre qui, elle, je n'en doute pas, sera appliquée, et sans doute plus tôt qu'on ne le pense : on peut tout à fait imaginer, dans un avenir proche, un système qui limiterait automatiquement la vitesse des (de toutes les) voitures, en fonction de la zone où elles passent ; ici, 30, là, 50, ailleurs 130 km/h.

J'ai dans mes cartons, ceux rangés dans le placard étiqueté "Professeur Nimbus", un projet de tapis roulants urbains à vitesses synchonisées centralement qui feraient se déplacer les véhicules à l'arrêt. Des tapis bretelles tous les 200 mètres permettraient d'en sortir - on ferait alors démarrer son véhicule: pas de collisions possibles, peu ou pas de bruit, plus de gaz d'échappement.

L'idée m'en est venue à Manille, en observant la circulation alternée sur les "voies rapides" de la capitale philippine. Ces tapis roulants (tels ceux des halls d'aéroport ou de la station de métro Châtelet conçus pour piétons), seraient une des solutions de sortie et d'entrée des grandes agglomérations urbaines, et des "orbitals" (périphériques).

(Message supprimé à la demande de son auteur)

« d’édicter des normes particulières pour tout véhicule sur son territoire »

Je ne comprends pas ou bien c'est vous. Édicter des règles, pourquoi pas, mais comment faites-vous pour qu'une Mercedes fabriquée et achetée en Allemagne soit bridée à 130 km/h, quand elle roule en France, si ces règles ne sont pas celles de l'Allemagne ? Et même si c'est une règle européenne (une de plus), comment faites-vous pour qu'une voiture japonaise, etc. ?

(Message supprimé à la demande de son auteur)

Mais je ne vous parle pas des véhicules immatriculés en France, je vous parle des voitures qui circulent en France…

(Message supprimé à la demande de son auteur)

Oui, oui, oui, il suffit, il suffit. Et naturellement tous les possesseurs actuels de véhicules vont se précipiter pour acheter ces "sam suffit" escargotesques en remplacement de leurs véhicules actuels qui seront, fissa, interdits de circuler, ainsi d'ailleurs que tous les véhicules étrangers. La dictature est en marche et, dans le ralentissement généralisé programmé, elle seule pourra encore franchir le mur du son de la bélante écologique appuyée, aussi sporadiquement que malencontreusement, par le PI.
Et le bonheur d'interdire étant un grave cancer social contemporain aux métastases galopantes, après ce premier pas, il faudra naturellement aller plus loin, toujours plus loin et songer à soumettre tout déplacement à autorisation préfectorale.

Boris, la barque est prête, je vous attends.

C'est amusant, Corto, mais, au volant de mon bolide, la tignasse au vent, tout à l'heure, je pensais à ce communiqué, et à son côté légèrement communiste, qui ne m'avait pas encore frappé ; pas au premier abord. Mais je vois que cet aspect ne vous a pas échappé.

(Message supprimé à la demande de son auteur)

Mais qui a parlé d'imbécillité ?

Qui parle de "jugements rapides et inutilement peu amènes" ?

(Message supprimé à la demande de son auteur)

(Message supprimé à la demande de son auteur)

Le problème est qu'il faut les vendre, ces voitures. Et comment voulez écouler des véhicules bridés à 130 km/h à des Allemands dont les autoroutes sont à vitesse illimitée ? J'ajoute que, parfois, et tout conducteur le sait, pouvoir donner un "coup de gomme" à 150 peut permettre d'éviter un accident.

« P.S. : Cela dit, c'est sans grande importance ...  »

Oh, vous êtes trop bon, M'sieur Didier !

(Je n'aurai pas le mauvais goût de vous faire remarquer que le Camarade Corto ne faisait qu'une citation.)


« J'ajoute que, parfois, et tout conducteur le sait, pouvoir donner un "coup de gomme" à 150 peut permettre d'éviter un accident. »

C'est l'évidence-même. c'est bien pourquoi je prétends que si toutes les voitures étaient bridées à 130 km/h, cela deviendrait extrêmement dangereux de rouler sur l'autoroute.

Citation

J’ai eu la surprise récemment de découvrir sur une petite voiture (307) qu’on disposait sur ce genre de modèle non seulement du désormais classique régulateur de vitesse, mais aussi d’un "limiteur de vitesse" qui garantit, quoiqu’on fasse avec sa pédale d’accélérateur, qu’on ne dépassera pas une vitesse donnée ;

Mais, c'est de la préhistoire, cher Didier. Aujourd'hui, il y a la voiture qui sonne si vous franchissez la ligne blanche, celle qui freine pour vous si vous vous rapprochez trop de la voiture qui précède, qui refuse d'accélérer quand les roues patinent (et tant pis pour vous si vous vous retrouvez bloqué en voulant monter une route neigeuse) contrôle vos virages alors qu'elle vous tient bien garroté sur votre fauteuil, vérifie votre taux d'alcoolémie et allume vos phares qui n'ont plus que deux positions (adieu les veilleuses de ma Traction avant 1956...) , puis vous explique, comme à un débile, que dans 50 mètres il faudra tourner à droite. Francis est visionnaire quand il invente le tapis roulant de l'avenir, mais le présent de l'automobile est une cellule carcérale sous surveillance électronique constante, à l'intérieur comme à l'extérieur (entre Lausanne et Genève, il y a un radar tous les 5 kilomètres). Rien que le tombereau d'un rêve fané de liberté.

(Message supprimé à la demande de son auteur)

« malgré l’atrabilaire de service »

Vous êtes un acrobate particulièrement virtuose, Didier Bourjon, mais ce n'est pas la bonne foi ni l'élégance qui vous empêchent.

Magnifique morceau de lyrisme automobile...
Mais si la voiture en tant qu'instrument de liberté est morte, elle ne le doit qu'à elle-même et à sa folle prolifération, comme du reste tout ce qui succombe étouffé sous son propre poids et qui est appelé à subir un jour ou l'autre ce qu'Ivan Illich appelait la "loi de contre-productivité paradoxale".

Vous avez raison, cher Francmoineau, tout ce qui prolifère tue la liberté et la beauté. Trop d'humains, trop de constructions, trop de mégapoles, trop de voitures, trop de technologies invasives, trop de consommation, trop de bruit, trop de règles, trop de distractions, trop, trop, trop.

La liberté a besoin d'abondance d'espace, de temps et de silence. La beauté ne se déploie que dans la distance, la rareté choisie et la nature inviolée où, à perte de vue, rien ne vient agresser le regard épris. La communion de l'âme qui naît de cette harmonie est pure spiritualité. Elle ne trouve refuge que dans le retrait. Comme les boudhistes, je privilégie le retrait dans la montagne, car, ainsi que l'écrit Michaux :

Citation

Au sommet d'une pente de montagne, on reçoit un coup de pique. C'est ensuite toute une vie qui change. Un instant qui enfonce la porte du temple.

Très peu pour moi, cette morale d'esclave, cher Didier Bourjon. Quant à Boris, si tous les atrabilaires avaient son humour, ils seraient définitivement guéris.

La sonde Phoenix, posée dans l'Arctique martien, vient de prélever à l'aide d'un bras articulé quelques grammes de sol couverts d'une pellicule blanche, dont on ne sait si elle est de la glace ou du sel. Cet échantillon va être placé dans le petit four de la sonde où l'on procédera, à distance, à des expériences (en particulier, de cuisson à mille degrés). J'apprends aussi que Phoenix vient d'envoyer à la Terre les meilleures photos jamais prises de poussières martiennes. Enfin, on n'a pas jugé utile de l'équiper pour l'étude de fossiles éventuels, la probabilité qu'il s'en trouve sur Mars étant très faible. Une prolifération m'exalte et me donne une idée de l'infini : celle des échantillons lunaires, cométaires, et autres (archéologiques, paléontologiques...) , qui dans leurs boîtes, cartons, mémoires d'ordinateurs, cahiers et archives, sont l'assurance que la curiosité et le savoir humain n'ont pas de limites. L'infini, la liberté, le temps, l'espace, le silence, l'inviolé, sont dans le labo.

En l'occurrence, Cher Corto, je rejette absolument ce qualificatif d'atrabilaire, appliqué avec bien peu de discernement par Didier Bourjon. J'ai, au contraire, essayé de parler du fond de ce communiqué. Mais si critiquer, si peu que ce soit, un communiqué du Parti de l'In-nocence revient à être traité de personnage-indésirable-qui-ne-peut-être-qu'atrabilaire, alors évidemment, la situation est délicate et les mots sont piégés.

Oui, je suis bien d'accord, cher Boris. Il y a peut-être une règle non écrite qui interdit sur ce site de désapprouver les communiqués du PI ? Sommes nous assez imbéciles pour l'ignorer ? Mais, franchement, cela a-t-il vraiment de l'importance tant que nos maitres tolèrent nos modestes séditions ?

(Message supprimé à la demande de son auteur)

« Rebellitude »

« ce qui faisait office d’argument »

…

Je suis sans doute responsable de l'incompréhension que vous manifestez, cher M. Bourjon. En réalité, la discussion entre vous et moi a, en effet, bien été engagée et elle fut aussi courtoise que possible. Mais nous étions trois à conférer à ce sujet et il me semble que l'un - à qui j'adressais un clin d'oeil à propos d'un autre fil - en a été exclu un peu cavalièrement. Cela dit, vous avez raison, le sujet ne méritait pas tant d'attention.

PS En me relisant, je crains que tout cela ne vous paraisse plus obscur encore. Et je ne voudrais quand même pas me fâcher avec un bucheron après avoir vu, cet après-midi, le tableau puissant et vibrant de Hodler sur ce viril sujet (magnifique exposition au Kunstmuseum de Berne. jusqu'au mois d'aout prochain).

(Message supprimé à la demande de son auteur)

Ce qui est très clair, c'est que vous êtes un mufle d'une rare authenticité, Didier Bourjon. Pour le reste, je vous laisse à votre autisme. Le sujet n'a rien à faire avec votre attitude, en effet.

Oserais-je m'immmmiscer dans ce "débat" pour dire que je suis tout à fait d'accord avec ce communiqué ? Le point critiquable, éventuellement, a trait à l'indispensable réserve de puissance pour pouvoir dépasser un camion en toute sécurité. Il suffirait de limiter encore la vitesse des camions sur les routes nationales et départementales, de telle manière qu'une voiture bridée à 130 km/h les dépasse aisément (je n'aime pas les camions).
Enfin, il s'agit de pétrole, et quand y'a pu, y'a pu !

Vous ne comprenez pas ce que je (on) veux dire. Pour un véhicule, avoir la possibilité d'aller au-delà est cruciale, quand il ne roule pas seul. Il ne s'agit pas de pouvoir dépasser les camions, ni que certains aient un privilège, il s'agit de comprendre que si TOUS les véhicules ont une vitesse plafonnée, cette limitation en elle-même est source de danger. Les limitations de vitesse ont été instituées prioritairement pour réduire le nombre d'accidents graves. Si, en élargissant ces limitations, vous réintroduisez une source de danger par la bande, votre règlement est néfaste. C'est tout ce que j'ai essayé de dire.

C'est ce qu'on appelle un effet pervers. Le code de la route (en France, en tout cas) est déjà soumis à une grande inflation de réglementation et de signaux souvent contradictoires, ce n'est pas la peine d'aller dans ce sens-là.

Je n'avais pas pensé à ça, c'est très vrai. Il faudrait alors monter la limite du bridage à 160, 170, ce qui ne voudrait plus dire grand chose. Mais quelle solution alors pour diminuer la consommation ? L'horreur c'est le 80 miles des USA, quoique... on entend tellement mieux la musique en roulant lentement...

Le lire d'essence à 5 euros.

C'est comme si c'était fait, cher Boris !

Merci d'avance.

Sur la majorité des autoroutes américaines, hors agglomération, la vitesse maximale est de 75 mph, soit à peu près 120 km/h. Elle est de 65 mph sur une bonne part du reste du réseau (105 km/h) et de 55 mph ailleurs (88 km /h). Elle est plus faible dans certains Etats (New York, Californie), plus haute dans d'autres (Texas, où les 80 mph sont parfois autorisés).