Communiqué n° 1169 : Sur les événements de Tunisie

Communiqué n° 1169, vendredi 21 janvier 2011
Sur les événements de Tunisie

Le parti de l'In-nocence, qui de tout temps a dénoncé la dictature tunisienne et les déplorables complaisances de la France et du personnel politique français à l'égard du gouvernement de M. Zine el-Abidine Ben Ali, se réjouit vivement de la chute du dictateur et salue avec sympathie le soulèvement victorieux du peuple tunisien. Il espère que c'est vers la liberté et vers l'État de droit que se dirige la population de ce pays et il souhaite vivement que le courage dont elle vient de faire preuve soit imité dans les autres nations arabes et musulmanes, à commencer par l'Algérie, dont le régime, tout donneur de leçons qu'il soit à la France, n'a rien à envier en tyrannie et en corruption à celui qui vient de tomber à Tunis.

Le parti de l'In-nocence a remarqué combien nombreux sont en France les hommes et les femmes d'origine tunisienne qui, à l'exemple du maire de Paris M. Bertrand Delanoë, se sont déclarés "tunisiens" à l'occasion des événements récents, et cela même quand ils sont officiellement citoyens français. Il souhaite que ces personnes assument la nationalité qu'elles revendiquent et que, à présent que la Tunisie est libre et a certainement le plus grand besoin, pour sa reconstruction politique, économique et morale, de citoyens habitués au régime démocratique, elles retournent dans leur véritable patrie et y jouent un rôle à la mesure de leur expérience.

Toute la presse française fait des articles sur les turpitudes de Ben Ali maintenant que tunisiens l'ont viré. Il eut été peut-être plus utile pour la Tunisie et plus courageux de faire ces mêmes articles avant. La déontologie d'une certaine presse moutonnière me fait bien rigoler, et me fait penser aux résistants de la dernière heure en 45.

Oui, Brindamour, c'est très vrai, un communiqué du PI serait à mon avis très pertinent là-dessus. Comme aux temps de la chute des Ceausescu, la presse française dévoile après coup, et dénonce les mécanismes de l'oppression, comme l'identité de ses responsables (l'oppression elle-même, si je ne me trompe, était assez généralement reprochée à Ben Ali, mais on n'entrait pas dans le détail comme on l'a fait après sa fuite). Si on considère la promptitude avec laquelle les médias ont mené leurs enquêtes de fond, on peut supposer qu'ils en savaient l'essentiel, et qu'ils avait décidé de taire au public ces informations. Je pense en particulier à un article du Figaro sur l'épouse de M. Ben Ali, et sur le système de détournements qu'elle avait mis en place.