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Affaire Cassez : une honte pour la France

Envoyé par Utilisateur anonyme 
Utilisateur anonyme
16 février 2011, 10:51   Affaire Cassez : une honte pour la France
Face à la déferlante médiatique en faveur de Florence Cassez, il est utile de prendre connaissance du témoignage de la dernière victime du chef du gang "Los Zodiacos", dont cette française - presque élevée au rang d'héroïne nationale (ses parents ont été reçus à l'Assemblée nationale après l'avoir été à l'Elysée) - partageait la vie.

Cet individu (Israël Vallarta Cisneros) et sa bande de criminels étaient spécialisés dans le rapt de membres de familles de bourgeois aisés résidant dans les beaux quartiers de Mexico : principalement des femmes (que le chef avait l'habitude de violer, au grand regret de Florence Cassez, jalouse) et d'enfants (que Florence Cassez était chargée de nourrir et de droguer et auxquels elle prélevait du sang à titre de preuve). Peut-être était-elle aussi chargée de planifier les enlèvements (si l'on en croit le témoignage de ses complices).

En tout cas ce désintérêt pour la vérité et la justice, qui semble affecter aussi bien les journalistes que les politiques français, est parfaitement honteux. Autrefois Sarkozy libérait les enfants d'otages, à présent il protège les preneurs. Son côté Tancrède sans doute...



Mi nombre es Cristina Ríos Valladares y fui víctima de un secuestro, junto con mi esposo Raúl (liberado a las horas siguientes para conseguir el rescate) y mi hijo de entonces 11 años de edad.

Desde ese día nuestra vida cambió totalmente. Hoy padecemos un exilio forzado por el miedo y la inseguridad.

Mi familia está rota. Es indescriptible lo que mi hijo y yo vivimos del 19 de octubre de 2005 al 9 de diciembre del mismo año.

Fueron 52 días de cautiverio en el que fui víctima de abuso sexual y, los tres, de tortura sicológica.

El 9 de diciembre, fuimos liberados en un operativo de la Agencia Federal de Investigación (AFI).

Acusados de nuestro secuestro fueron detenidos Israel Vallarta y Florence Cassez, esta última de origen francés, quien ahora se presenta como víctima de mi caso y no como cómplice del mismo.

Desde nuestra liberación, mi familia y yo vivimos en el extranjero. No podemos regresar por miedo, pues el resto de la banda de secuestradores no ha sido detenida.

Hasta nuestro refugio, pues no se puede llamar hogar a un lugar en el que hemos sido forzados (por la inseguridad) a vivir, nos llega la noticia de la sentencia de 96 años a la que ha sido merecedora Florence Cassez, la misma mujer cuya voz escuché innumerables ocasiones durante mi cautiverio, la misma voz de origen francés que me taladra hasta hoy los oídos, la misma voz que mi hijo reconoce como la de la mujer que le sacó sangre para enviarla a mi esposo, junto a una oreja que le harían creer que pertenecía al niño.

Ahora escucho que Florence clama justicia y grita su inocencia. Y yo en sus gritos escucho la voz de la mujer que, celosa e iracunda, gritó a Israel Vallarta, su novio y líder de la banda, que si volvía a meterse conmigo (entró sorpresivamente al cuarto y vio cuando me vejaba) se desquitaría en mi persona.

Florence narra el “calvario” de la cárcel, pero desde el penal ve a su familia, hace llamadas telefónicas, concede entrevistas de prensa y no teme cada segundo por su vida.

No detallaré lo que es el verdadero infierno, es decir, el secuestro.

Ni mi familia ni yo tenemos ánimo ni fuerzas para hacer una campaña mediática, diplomática y política (como la que ella y su familia están realizando) para lograr que el gobierno francés y la prensa nacional e internacional escuchen la otra versión, es decir, la palabra de las víctimas de la banda a la que pertenece la señora Cassez.

Pero no deja de estremecernos la idea de que Florence, una secuestradora y no sólo novia de un secuestrador (con el que vivía en el mismo rancho y durante el mismo tiempo en el que permanecimos mi hijo y yo en cautiverio), ahora aparezca como víctima y luche para que se modifique su sentencia.

Si lo logra o no, ya no nos corresponde a nosotros, aunque no deja de lastimarnos.

Esta carta es sólo un desahogo. El caso está en las manos de la justicia mexicana.

No volveremos a hacer nada público ni daremos entrevistas de prensa ni de cualquier otra índole (nuestra indignación nos ha llevado a conceder algunas), pues nuestra energía está y estará puesta en cuidar la integridad de la familia y en recuperarnos del daño que nos hicieron.

El nuevo vigor que cobró la interpelación de la sentenciada y el ruido mediático a su alrededor vuelve a ponernos en riesgo.

Gracias por su atención.



Mon nom est Cristina Rios Valladares et j’ai été la victime d’une prise d’otage, au coté de mon époux Raul (libéré quelques heures plus tard pour réussir le sauvetage) et mon fils qui avait 11 ans. Depuis ce jour notre vie a totalement changée. Aujourd’hui nous souffrons d’un exil forcé par la peur et l’insécurité. Ma famille est détruite. Ce que mon fils et moi avons vécu du 19 octobre 2005 au 9 décembre de la même année, est indescriptible. 52 jours de captivité pendant lesquelles je fus victime d’abus sexuel et, les trois d’une torture psychologique. Le 9 décembre nous avons été libérés lors d’une opération de l’Agence Fédérale de Recherche (AFI). Israel Vallarta et Florence Cassez furent accusé de nous avoir pris en otage, puis ils furent arrêtés, cette dernière d’origine française, se présente maintenant comme la victime et non pas comme complice du jugement.

Depuis notre libération ma famille et moi nous vivons à l’étranger. Nous ne pouvons pas revenir à cause de la peur, car le reste de la bande n’a pas été arrêté. Depuis notre refuge, car on ne peut pas appeler maison un lieu où nous avons été forcé de vivre (à cause de l’insécurité), nous avons appris la nouvelle de la peine de 96 ans de prison que Florence Cassez méritait, cette femme dont j’avais écouté la voix à de maintes reprises pendant ma captivité…la même voix d’origine française qui bourdonne encore aujourd’hui dans mes oreilles, la même voix que mon fils reconnaît comme celle de ma femme qui lui pris du sang pour l’envoyer à mon époux, avec une oreille qui lui ferait penser qu’elle appartenait à son fils.

Maintenant j’apprends que Florence réclame justice et clame son innocence. Et moi j’entends dans ses cries la voix de la femme qui, jalouse et furieuse, cria sur Israel Vallarta, son petit ami et chef de la bande, que s’il recommençait à s’approcher de moi (elle entra par surprise dans la pièce et elle le vit m’embrasser) elle se vengera sur moi. Florence raconte « le calvaire » de la prison, mais elle voit sa famille dans le pénitencier, elle fait des appels téléphoniques, elle réalise des interviews pour la presse et elle ne craint pas chaque seconde pour sa vie. Je ne détaillerai pas ce qu’est un véritable enfer, c’est-à-dire, une prise d’otage.

Ni ma famille ni moi n’avons d’envie, ni de force pour faire une campagne médiatique, diplomatique et politique (comme celle que sa famille est en train de réaliser) pour permettre au gouvernement français, à la presse nationale et internationale d’écouter l’autre version, c’est-à-dire, celle de la parole des victimes de la bande à laquelle appartenait Mademoiselle Cassez. Florence qui est une preneuse d’otage et non pas seulement la petite amie d’un preneur d’otage (avec lequel elle vivait dans un ranch au moment de la captivité de mon fils et moi), l’idée qu’elle puisse apparaître comme une victime et qu’elle lutte pour qu’on modifie sa condamnation. Si elle y arrive ou non, ce n’est pas à nous d’en juger, bien que cela continue à nous blesser.

Cette lettre est uniquement pour nous soulager. L’affaire est aux mains de la justice mexicaine. Nous n’interviendront plus publiquement, nous ne donnerons plus d’interviews à la presse (notre indignation nous à pousser à en concéder quelques une), nous utilisons et utiliserons toute notre énergie pour protéger l’intégrité de notre famille et dans le but de nous guérir du mal qu’ils nous ont fait. La nouvelle effervescence que ravive l’appel de la condamnation et le remous médiatique qu’il provoque nous met de nouveau en danger.





[www.sedcontra.fr]
Utilisateur anonyme
16 février 2011, 12:04   Re : Affaire Cassez : une honte pour la France
Ou l'on voit jusqu'où peut aller la solidarité tribale...
Il est vrai que Nicolas Sarkozy en fait beaucoup. Cependant, le dossier contre Florence Cassez ne paraît pas aussi inattaquable qu'il le semble à la lecture du témoignage ci-dessus, si du moins l'on en croit cet article.
Quel que soit le degré de culpabilité de Florence Cassez, la maladresse et l'arrogance avec lesquelles le dossier est traité par le gouvernement et M. Sarkozy semblent le pire service qu'on lui puisse rendre.
Utilisateur anonyme
16 février 2011, 13:31   Re : Affaire Cassez : une honte pour la France
Florence Cassez a été jugée et condamnée par la Justice mexicaine avec son complice Israël C. Vallarta pour des crimes crapuleux particulièrement odieux. La France n'a pas à contester cette décision de justice, de la même façon que le Mexique n'aurait pas à intervenir en France pour venir au secours d'un de ses compatriotes condamné par la Justice française comme tortionnaire.
Si le gouvernement du pays d'origine d'un membre du gang des barbares s'était permis ce que se permet la présidence française, nous aurions tous été, à juste titre, scandalisés, quand bien même il y aurait eu quelques irrégularités dans l'arrestation ou une utilisation médiatique du crime par le pouvoir en place.
Utilisateur anonyme
16 février 2011, 13:39   Re : Affaire Cassez : une honte pour la France
On peut observer que si la France a toujours soutenu que de graves irrégularités avaient été commises et que des zones d'ombre importantes persistaient, elle n'a jamais nié la culpabilité, alors pourquoi cette attitude arrogante de NS ?

C'est d'ailleurs la meilleure façon de ruiner l'ultime possibilité ouverte en droit interne mexicain (recours constitutionnel ou amparo) qui aurait pu aboutir à une mise en liberté (amparo liso y llano).
Utilisateur anonyme
16 février 2011, 14:14   Re : Affaire Cassez : une honte pour la France
Ce n'est pas la première fois que la presse française et les autorités font preuve de condescendance voire de mépris pour les enquêtes de police et les décisions judiciaires rendues dans des pays étrangers .
Je me souviens que lorsque les policiers sud-coréens avaient prétendu que les bébés congelés présentaient le même ADN que Mme Courjault , la presse avait laissé entendre que les Coréens ne savaient pas conduire une enquête de police et que leur méthode de prélèvement d' ADN n' étaient pas fiables ; il a fallu que l'on procède à des analyses ADN en France pour aboutir au même résultat .
Lors d'une affaire où une jeune étudiante de Nice avait été arrêtée à l' aéroport de Buenos Aires avec des bagages remplis de jeans empesés de cocaïne , il s'est trouvé des journalistes pour croire en ses protestations d' innocence ( pourtant hautement invraisemblables ) et pour mettre en cause le sérieux et le professionnalisme des policiers et magistrats argentins .
Chacun se souvient aussi de la manière dont s'est conclue l' affaire ( commencée au Tchad ) de l' arche de Zoé.
Ce sont trois exemples parmi bien d' autres : les avocats savent à présent que pour sortir un Français ( et plus encore une Française jeune et jolie ) d' une prison étrangère, il suffit de médiatiser son cas , de clamer son innocence ( souvent contre toute évidence ) de mobiliser sa famille , de mettre l' accent sur ses conditions " inhumaines " de détention à l' étranger , et de demander l' appui des autorités françaises .
Quant à la presse , elle fait du story telling et non plus de l' information : on vend l' histoire d' une jeune fille victime de la cruauté et de la corruption de régimes étrangers pourris et peu importe si ça ne correspond pas aux données du dossier .
Je vois dans cette attitude une forme de racisme ou de xénophobie ( il manque un terme plus adapté pour exprimer le mépris à l' égard de pays étrangers moins riches et avancés que le notre) .
Que penserions nous si à chaque fois que des ressortissants étrangers étaient jugés en France ( ce qui arrive tous les jours ) on voyait les chefs d' Etat de ces pays mettre publiquement en cause les enquêteurs et juges français et/ou obtenir leur libération ou leur transfert par des négociations diplomatiques ?
Il y a des dossiers bien plus préoccupants.

Affaire Classez !
Certains temoins ont ete soudoyes et il est bon, pour le pouvoir mexicain de faire temper un(e) etranger(e) dans une de ces affaires sordides d`enlevement qui n'ont jamais eu besoin d'une francaise pour avoir lieu. Mlle Cassez a beau etre jeune et jolie, elle peut malgre ses yeux celadon et son visage de princesse n'etre qu'une innocente betasse entrainee dans un jeu qui l'a depassee.

A propos de jeunes gens un peu beta dans le tri de leur bagage: il semble bien que ce pauvre Michael Blanc, qui n'interesse personne sauf sa mere, soit toujours a croupir dans une geole balinaise pour s'etre fait prendre par des gangsters en uniforme avec dans ses vetements pas de quoi fouetter un chat mais de quoi enerver et divertir lesdits gangsters pour un bon demi siecle. Il est vrai que le malheureux n'a pas le minois aussi facile et emouvant que celui de Mme Cassez...
Il y a aussi le fait que les Mexicains gardent une vieille dent contre la France depuis l'expédition que nous avons imprudemment envoyée là-bas pour soutenir l'empereur Maximilien : tous les ans, à je ne sais plus quelle date, les Mexicains fêtent notre renvoi à coups de bottes dans le croupion en affectant de fumer des pattes de coq en guise de cigares. Cela flatte leur orgueil national. Et il semble bien que le refus de la justice mexicaine de reprendre l'enquête ne soit pas sans lien avec le caractère chatouilleux du dit orgueil.
Utilisateur anonyme
16 février 2011, 19:17   Re : Affaire Cassez : une honte pour la France
Citation
il semble bien que le refus de la justice mexicaine de reprendre l'enquête ne soit pas sans lien avec le caractère chatouilleux du dit orgueil.

Qu'en savez-vous ?
Vous avez raison, je n'en sais rien. Mais il se dégage des articles indignés publiés dans la presse populaire mexicaine, et de ceux que publie la nôtre peut-être tout autant, un air mauvais.


Zones d'ombres pour les uns, regard pur pour les autres, sur quoi pourrais-je fonder une opinion, perdu que je suis dans mon coin perdu. Dites-moi : qu'est-ce qu'être informé ?
En l'absence d'informations formellement conclusives, il vous faudra probablement trancher selon ce qui vous semble constituer le plus grand mal : qu'un innocent (ou plus prosaïquement la simple "bêtasse" de Francis) croupisse en prison (les geôles mexicaines, cela ne doit pas être terrible), ou qu'un coupable soit relaxé.
Le problème me semble aussi venir de l'énormité de la peine (92 ans ?) que doit subir cette jeune femme. Il est clair qu'en France, et à supposer que FC soit coupable de TOUS les faits qu'on lui reproche, un emprisonnement de quinze ou vingt années "seulement" aurait été requis. Il n'est donc pas scandaleux que le gouvernement se préoccupe de son sort. Mais il le fait si lourdement, et si dédaigneusement pour la justice mexicaine, que ses interventions semblent bien jusqu'à présent contre-productives.
Citation
(les geôles mexicaines, cela ne doit pas être terrible),

J'avoue que cette histoire, cher Alain, me laisse pantois mais en ce qui concerne les prisons mexicaines ou sudaméricaines en général on peut dire que ces lieux sont des avant-cours de l'enfer.
Je me permets de trouver, cher Alain, que votre remarque, un peu simple, va un peu vite un peu loin.
La situation me semble être la suivante :

- Mlle Cassez est proche de criminels, c'est un fait ;

- Qu'elle ait commis des crimes, des victimes le disent, un jugement a décidé qu'elle était coupable ;

- De multiples fautes de procédures ont été commises (défaut d'assistance consulaire, maquillage de documents) ;

- Le Mexique refuse, pour des questions de politique interne, que Mlle Cassez purge sa peine en France, ce que nos conventions permette. Cela n'est pas souligné mais constitue un affront à notre pays.

Pour le reste, M. Sarkozy et ses ministres ont agi de la façon la plus mauvaise possible.

Il y a dès lors deux possibilités :

- la France, qui est un pays américain (Antilles et Guyane) saisit la juridiction ad hoc du Costa-Rica. Le Mexique acceptera obligatoirement la décision ;

- le parquet français poursuit en France et en tout autres lieux les auteurs des manipulations initiales contre Mlle Cassez dans le cadre de son arrestation (c'est en quelque sorte une détention arbitraire). Cela concerne un des ministres de M. Calderon. Si une instruction est ouverte, il sera possible de lancer un mandat contre cet individu pour qu'il s'explique. Il aura le choix de s'expliquer ou de rester au Mexique sans en sortir.


D'autre part, j'ai vu que l'ambassadeur des Etats-unis du Mexique avait quitté le sénat à l'évocation du cas de cette demoiselle. Il attente ainsi à l'honneur de notre parlement, il serait bon d'étudier une mesure réciproque par laquelle la France lui remettrait, ainsi qu'aux membre de son ambassade, ses passeports, et demanderait au royaume d'Espagne d'assurer la représentation des intérêts français à Mexico.


La mesure ultime serait de saisir nos partenaires européens de la question et d'imposer de façon commune aux citoyens mexicains (pays dès lors réputé inamical) la possession d'un visa. Le Mexique se trouvant obligé de faire de même pour des questions de fierté nationale, le coût pour son industrie touristique serait terrible.
Utilisateur anonyme
17 février 2011, 10:27   Re : Affaire Cassez : une honte pour la France
Je ne sais si le témoignage rapporté ci-dessus est un faux ou même, dans l'hypothèse où il serait authentique, s'il repose sur des approximations ou des erreurs matérielles. Toutefois le contexte général de cette affaire me paraît hautement suspect. Plusieurs victimes de la bande du Zodiaque appartenaient à la clientèle de l’entreprise dans laquelle travaillait le frère de FC à Mexico (Francesa de Servicios), une société distributrice d'équipement médical et esthétique, qui devint ensuite sa propriété sous le nom de Centre français d'endermothérapie. Or, l'un de ses associés, Eduardo Margolis, exerçait aussi des activités de protection de personnes de haut rang et de résolution de cas d'enlèvements. Il semble que les relations entre ces deux personnes se soient dégradées au point de donner lieu à des menaces de mort et d'enlevement (sport national semble t'il là-bas). Cet Eduardo avait été en affaires avec Vallarta auparavant... (le petit ami de FC et authentique grand criminel récidiviste).

Il n'y a qu'une chose dont on ne puisse douter c'est que Sarkozy a bien pourri le dossier.
Utilisateur anonyme
17 février 2011, 15:02   Re : Affaire Cassez : une honte pour la France
Chèr(e ? ) Agrippa ,

" Il n'y a qu'une chose dont on ne puisse douter c'est que Sarkozy a bien pourri le dossier ".

Il y en a une autre qui me paraît non moins certaine, c'est que la police mexicaine a fait n' importe quoi dans cette affaire .

L' honneur de la justice mexicaine aurait été d' annuler les poursuites et de remettre F.C. en liberté : une justice " rigoureuse " n' a pas simplement pour rôle d' infliger 60 années de prison à un délinquant : c'est aussi , au Mexique comme en France , une justice qui ne transige pas avec le droit et avec la régularité de la procédure .

La police mexicaine n' a pas le monopole des abus et des mises en scène ; en France nous avons eu l' affaire des Irlandais de Vincennes ( créée de toutes pièces par le GIGN ) qui a atteint des sommets dignes du Popocatepetl .
Lorsque la manipulation policière ( ou gendarmesque ) est avérée , il incombe à la justice d' en tirer les conséquences , ce qui n' a pas été fait en l' espèce .
C'est aussi ce qui distingue un Etat de droit d' un Etat policier .

F. C. doit être relachée , non parce qu' elle innocente ,ce que je ne me hasarderais pas à affirmer , mais parce que les graves irrégularités commises par la police mexicaine enlèvent toute fiabilité aux charges qui pèsent contre elle ; qu' elle ne peut donc plus être jugée correctement .


Voila ce que je pense du volet judiciaire de cette affaire .

Reste le volet politique et diplomatique : peut- être que le chef de l' Etat s' est montré maladroit dans cette affaire , mais je partage dans l' ensemble l' avis de Jean-Marc : l' essentiel des torts incombe bien au Mexique et à son président.
Il me semble toutefois qu'il aurait été plus judicieux de dédier " l' année du Mexique " non pas à la seule F.C. mais à l'ensemble des victimes des abus et de l' incurie de la police mexicaine et notamment à ces 1000 femmes de Ciudad Juarez, assassinées sans qu' aucun coupable n' ait été identifié . La presse et l' opinion publique mexicaines l' auraient sans doute tout à fait compris .
JJSC, je vous suis.

Il se trouve que je connais assez bien l'Amérique latine (Roving Pick of the Mirandol) et que j'y pense l'adage chinois "si la souris est accusée par la police d'être un éléphant, la souris sera bien inspirée de s'enfuir" fort adapté.


La sortie la meilleure pour le Mexique aurait été d'accepter que Mlle Cassez purge sa peine en France, ce qui est conforme à nos accords.

Pour répondre à Marcel, sachez que le Mexique aime beaucoup les Français en général, et que la guerre de Maximilien est pour eux sujet de fierté : la bataille de Puebla, victoire surprise d'une armée mexicaine régulière sur une armée d'élite (et, il est vrai, la seule à ce jour) nécessite, pour être magnifiée, que l'adversaire soit lui-aussi magnifié.

Pour l'anecdote, le Président Juarez avait envoyé de toute urgence le général Zaragoza en terrain hostile, à Puebla, zone conservatrice, pour freiner l'avance des Français sur Mexico. Zaragoza avait des troupes constituées "de bric et de broc" et fut obligé de convaincre les notables locaux d'au moins ne pas aider les Français.

Juarez espérait gagner du temps, mais cet espoir se transforma en crainte puis en panique, aucune nouvelle ne provenant de Puebla : les amis de Juarez imaginaient déjà les zouaves sur la route de Mexico. Soudain, arriva le télégramme que voici :

Las Armas del Supremo Gobierno se han cubierto de gloria; el enemigo ha hecho esfuerzos supremos por apoderarse del la plaza, que atacó por el oriente de izquierda y derecha durante tres horas; fue rechazado tres veces en completa dispersión y en estos momentos está formando su batalla fuerte de cuatro mil y pico de hombres, frente al cerro de Guadalupe, fuera de tiro. No lo bato como desearía, porque el Gobierno sabe que para ello no tengo fuerza bastante.
Sírvase dar cuenta de este parte al Ciudadano Presidente de la República.
Libertad y Reforma. Cuartel General en el Campo de Batalla
General Ignacio Zaragoza.
Utilisateur anonyme
17 février 2011, 16:13   Re : Affaire Cassez : une honte pour la France
"F. C. doit être relachée , non parce qu' elle innocente ,ce que je ne me hasarderais pas à affirmer , mais parce que les graves irrégularités commises par la police mexicaine enlèvent toute fiabilité aux charges qui pèsent contre elle ; qu' elle ne peut donc plus être jugée correctement . "

Ce raisonnement laisse perplexe. Selon vous, lorsqu’un membre de la police est corrompu, il faut libérer les criminels ? Il me semble qu’il est plus pertinent de l'envoyer les rejoindre en prison. La justice ne se réduit pas à la régularité de la procédure, il y a l’essentiel : y a-t-il eu, oui ou non, crime ? Si oui, ne faut-il pas arrêter ses auteurs et leurs complices ?

FC a été victime d’une mise en scène médiatique ? Soit. Il n'empêche qu'elle s’est – dans le meilleur des cas – très gravement compromise dans une complicité avec des assassins et des ravisseurs dans un pays où ces gens détruisent des centaines de familles chaque année. Ne confondons pas agresseurs et victimes.

FC a été jugée et condamnée. La blanchir sans preuve tangible au nom d’une solidarité chauvine, c’est insulter les familles des victimes des kidnappings de masse au Mexique. Prétendre lui rendre hommage témoigne d’un manque d’empathie choquant à l’égard des mexicains et des victimes du crime organisé.

Puisque vous parlez de Ciudad Juárez, je préfère m’apitoyer sur le sort de Josefina Reyes, qui était Défenseur des droits dans cette région. Son fils avait été enlevé par des gens aux mêmes méthodes que la bande du petit ami de « Florence » (et que l’associé de son frère). cette Josefina Reyes a été assassinée le 3 janvier 2010. Il y a quelques jours, le 7 février, c'est son frère et sa sœur à leur tour qui ont été enlevés et assassinés, toujours selon les mêmes procédés que la bande des amis de « Florence ».
Utilisateur anonyme
17 février 2011, 19:43   Re : Affaire Cassez : une honte pour la France
Cher Agrippa,

" Ce raisonnement laisse perplexe " : je vous comprends , mais c'est celui qui est adopté par toutes les justices dignes de ce nom , qui n' acceptent pas d' avaliser et de couvrir n' importe quoi ;
Il arrive ( assez rarement heureusement ) que des personnes poursuivies soient relachées pour vice de forme : c' est assurément injuste pour les victimes , mais c'est le prix à payer pour s' assurer du respect effectif de la loi, de la régularité et de l' équité du procès ; si les magistrats s' employaient à " sauver " systématiquement toutes les affaires au motif qu' un vice de forme ne justifie pas qu' on les annule , cela aurait pour conséquence que nul ne ferait plus l' effort de respecter les procédures instituées ( qui sont par nature contraignantes) . Dès lors l' arbitraire régnerait : c'est d' ailleurs ce qui se passe me semble-t-il au Mexique , qui justifie là sa réputation d' Etat policier .
Quant à opposer , comme vous le faites , la procédure et le fond , cela me rappelle ce que disait un de mes professeurs de droit que j' appréciais beaucoup , à savoir : " la forme, c' est le fond qui remonte à la surface " .
On pourrait en dire autant en qui concerne le vocabulaire , la syntaxe, le style d' une personne , qui est à l' image de sa personnalité profonde et de son degré d' exigence.
Je ne connais ce dossier que de très loin, de pas plus loin d'ailleurs, que la plupart d'entre nous. Florence Cassez semble avoir suivi un homme qu'elle ne connaissait qu'à peine, et elle ne semble avoir été qu'imparfaitement informée des entreprises de cet homme. Elle a vraisemblablement, hors de tout repère, dans une langue qu'elle ne parlait qu'à peine, servi de couverture, à son insu, partiellement ou tout en connaissance de cause, il est très difficile d'en juger, couverture féminine et étrangère, à un criminel du cru, endurci, connaissant, malin comme un camion de singes, manipulateur, séducteur; elle aura été la couverture idéale dont rêve tout criminel: une femme, une étrangère, rien de moins qu'un laissez-passer devant la police, les douaniers, lorsque l'on a dans son automobile des denrées répréhensibles à transporter -- drogue, otages. F. Cassez, quoi qu'il en soit, aussi criminelle qu'elle soit, n'aura jamais été que l'élément complémentaire à l'ordinarité d'un salaud local ayant eu besoin, trois soirs par semaine, de se montrer avec un faire-valoir, un laissez-passer, une belle petite gueule innocente et innocentante. J'ai connu comme ça, une jeune Française, qui aurait pu être une jeune Chinoise, mais Française, c'est plus, qu'un salopard promenait, tous les samedis soirs, dans sa Béhême, le coffre bondé de choses interdites, pour passer plus facilement d'un bout à l'autre de Hong Kong, d'un quartier à l'autre, en saluant la mafia en uniforme, trônant avec sa conquête étrangère, émue et vibrante de vivre tant de choses, à son âge...
Utilisateur anonyme
17 février 2011, 20:02   Re : Affaire Cassez : une honte pour la France
Libérer des criminels pour vice de forme dans la procédure de la Justice me paraît fondamentalement immoral et fou. C'est placer la bureaucratie avant l'exigence de justice.
PhiX,

Prenons un vice de procédure concret. La police tient un suspect. Elle le place seul derrière une glace sans tain et demande aux témoins, en groupe, s'ils le reconnaissent. Un, puis deux, puis trois le reconnaissent.

C'est le cas typique où il y a influence sur les témoins.
Utilisateur anonyme
17 février 2011, 21:08   Re : Affaire Cassez : une honte pour la France
Quoi qu'il en soit le débat juridique n'est pas là. Un État souverain comme la France ne peut intervenir dans les procédures judiciaires d'un autre État souverain, qui plus est ami, comme le Mexique.

Le problème juridique tient uniquement au fait que le Mexique a encore la chance d'avoir une justice dotée de vraies peines, alors que la France n'a plus qu'une justice pour rire, avec des peines de cour d'école (elle n'a notamment jamais prévu de peine de substitution sérieuse à la peine de mort).

Ceci explique que FC ne puisse pas faire valoir son droit à effectuer sa peine en France, comme la convention de Strasbourg aurait pu l'autoriser. En effet l'application de cette convention suppose deux conditions : la double incrimination et la compatibilité des peines. La première condition est satisfaite dans le cas de FC (le débat n'est donc plus sur la culpabilité, qui a été admise par la France), la seconde ne l'est pas car nos peines (trop légères et surtout très loin d'être infaillibles) n'ont pas d'équivalent en droit mexicain : la peine "à temps" la plus longue en droit pénal français n'est que de 30 ans !

Dès lors, l'application de la convention de Strasbourg est impossible, sauf s'il y avait une grâce accordée par le chef de l'État mexicain (avec l'intelligente attitude de notre président, on peut toujours attendre).

Le seule possibilité qui reste est... l'introduction d'une peine de 60 ans dans le code pénal français !

Je vote pour.
Utilisateur anonyme
17 février 2011, 21:55   Re : Affaire Cassez : une honte pour la France
J'abonde dans votre sens, cher Agrippa.
Comme disait Céline : "La prison, ça c'est noble, la fête à Neuneu, ça c'est vulgaire.
Francis, vous êtes tuant. Vous vendriez des réfrigérateurs aux esquimaux, des peignes aux chauves, des éoliennes aux mexicains. Francis, vous êtes indispensable. Que la nuit vous soit douce.
Citation
PhiX
Libérer des criminels pour vice de forme dans la procédure de la Justice me paraît fondamentalement immoral et fou. C'est placer la bureaucratie avant l'exigence de justice.

Non point, cher Phix. Dans le cas qui nous occupe, le vice de forme est cause qu'on ne puisse déterminer le degré de culpabilité exact du prévenu. S'entêter dans ces conditions à garder celui-ci à tout prix sous les verrous, c'est mettre la seule décision bureaucratique en lieu et place de toute délibération de justice possible.
Utilisateur anonyme
18 février 2011, 00:46   Re : Affaire Cassez : une honte pour la France
Dans le cas qui nous occupe, la Cour suprême mexicaine a dit qu'il n'y avait pas de vice, moyennant quoi elle n'a pas cassez, pardon cassé : [www.cjf.gob.mx]
À vrai dire, cher Agrippa, les zones d'ombre demeurant si nombreuses en cette affaire, d'après ce que j'ai cru comprendre, je ne m'explique pas vraiment qu'on veuille à tout prix casser du Cassez à toute force de soixante années de captivité en enfer, et pas une de moins, au nom de principes aussi nobles que l'indépendance, l'infaillibilité et l'excellence des systèmes policier et judiciaire mexicains.
Utilisateur anonyme
18 février 2011, 08:28   Re : Affaire Cassez : une honte pour la France
C'est le contraire. On doit plutôt se demander pourquoi il faut à tout prix ériger une criminelle en héroïne nationale, en l'honneur de qui toute la France doit rendre himmage dans des cérémonies officielles, dont les parents sont reçus comme des chefs d'Etat à l'Assemblée nationale et à l'Elysée, simplement parce que son crime a été commis à l'étranger et qu'elle détient la nationalité française. C'est le grand retournement des valeurs...
Citation
PhiX
Libérer des criminels pour vice de forme dans la procédure de la Justice me paraît fondamentalement immoral et fou. C'est placer la bureaucratie avant l'exigence de justice.

En droit, la forme est tout sauf de la bureaucratie.

J'aurais même tendance à dire que la procédure EST le droit.

Un Etat qui ne se soucierait pas de la procédure au motif qu'elle serait incompatible avec la justice, ne serait tout simplement pas un Etat de droit.
Utilisateur anonyme
18 février 2011, 09:36   Re : Affaire Cassez : une honte pour la France
Ainsi donc, rendons hommage au juge suprême mexicain d'avoir bien dit le droit.

Un aigrefin (une aigrefine ?) victime d'une justice d'aigrefins : ne troublons pas cette belle harmonie.
Citation
Billy Budd
J'aurais même tendance à dire que la procédure EST le droit.

Redoutable assertion. J'ai souvent remarqué chez ceux qui entreprennent des études de droit comme chez les juristes plus chevronnés une jouissance à se mouvoir dans le labyrinthe des procédures, dans les usines à gaz des lois et les mécanos de la jurisprudence bien supérieure à leur intérêt pour la justice humaine. Évidemment si on laisse entendre que le moindre vice de forme est la porte ouverte à l'arbitraire et qu'il vaut mieux dans ce cas relâcher l'assassin, on reste impeccable.
Utilisateur anonyme
18 février 2011, 10:24   Re : Affaire Cassez : une honte pour la France
La preuve sera loyale ou elle ne sera pas !

J'ai toujours pensé que cet adage du droit pénal pouvait être dangereux. La vérité existe en dehors des hommes. Dès lors, n'est-il pas déplacé de prétendre qu'ils peuvent l'influencer ou la corrompre s'ils ne la découvrent pas à la loyale ?

D'un autre côté, jusqu'où aller pour découvrir des preuves ? Je trouve choquant par exemple que dans certains Etats américains où la prostitution est interdite, la police se déguise en pierreuse pour surprendre le miché.
Utilisateur anonyme
18 février 2011, 10:41   Re : Affaire Cassez : une honte pour la France
La consultation honnête des informations disponibles, à charge et à décharge, sur internet, ne peut à mon avis déboucher que sur la conclusion de l’impossibilité de se forger une conviction sur le degré de culpabilité de Florence Cassez sans avoir accès au dossier dans son intégralité. S’il est donc très aventuré, tant que cette condition n'est pas remplie, de proclamer l’innocence de l’accusée, il ne l’est pas moins de soutenir sa culpabilité, même partielle, dans les faits qui lui sont reprochés. Dans cet esprit, aucune hypothèse ne saurait pour l'instant être écartée, ni celle d’une culpabilité réduite du fait d’une connaissance limitée des activités de son ex amant et de ses complices, ni même celle d’une innocence complète. En particulier, l’éventualité selon laquelle les pièces à charge auraient été entièrement fabriquées n’est absolument pas à exclure, à en juger par les témoignages "à géométrie variable" - de plus en plus défavorables à l’intéressée, semble-t-il, au fur et à mesure de la progression de l’instruction - sur lesquels repose l’accusation.

Dans ces conditions, il était pour le moins imprudent, comme l’a fait l’auteur de la contribution initiale de cette discussion, de présenter comme au-dessus de tout soupçon le témoignage de Mme Ríos Valladares et, plus encore, d’en déduire que la France se couvrait de "honte" en défendant Florence Cassez. Une lecture plus critique du témoignage en question permet pourtant de relever des éléments de doute. Pourquoi, par exemple, Mme Ríos affirme-t-elle que sa famille est « détruite » (en fait « brisée », rota) alors qu’elle a été reconstituée suite à l’intervention de la police? Pourquoi cette même famille a-t-elle été obligée d’émigrer à l'étranger? Pourquoi Mme Ríos annonce-t-elle d’un ton péremptoire qu’elle se refuse désormais à toute nouvelle prise de position publique? En quoi le regain d'intérêt actuel pour l'affaire Cassez la met-elle en danger, elle et sa famille? Et, surtout, pourquoi se plaint-elle de l’impossibilité pour elle de se faire entendre au Mexique (elle évoque les média « nationaux », donc mexicains), alors que le discours défavorable à Florence Cassez y est, à l’évidence, sinon hégémonique – significativement, l’épiscopat, un ancien ministre de la justice et certains journaux ont pris position pour cette dernière –, du moins fortement dominant? Voilà qui n’est guère convaincant et qui aurait dû inciter l’auteur de la contribution initiale à la circonspection. Je crains qu’il ne soit tombé dans le travers qu’il dénonce (très justement), celui de perdre tout esprit critique face à une victime. Victime, Mme Ríos l’est certainement. Mais on peut très bien avoir subi le traumatisme d’une séquestration aggravée de viols et la crainte de la mort et avoir été manipulé par la police et/ou la justice. Il est déjà peu plausible, pour ne pas dire complètement loufoque, que le chef du gang ait eu la bêtise d’enfermer ses victimes, destinées à être libérées après versement de la rançon, à son propre domicile.

Du coup, et sans préjuger, encore une fois, du degré de culpabilité de Florence Cassez, l’attitude des autorités françaises ne me paraît pas scandaleuse, je le dis d’autant plus librement que je ne suis vraiment pas un inconditionnel de l’actuel gouvernement. J’observe que son comportement a, pendant cinq ans, été très mesuré, conformément, d’ailleurs, à ses principes en pareil cas. A cet égard, la pitoyable affaire de l’Arche de Zoé apparaît plutôt comme une exception : l’attitude la plus fréquente est une grande prudence, qu’on peut juger justifiée dans la plupart des situations, peut-être timorée dans certaines, comme celle de ce jeune Français incarcéré à Bali depuis plusieurs années. Quoi qu’il en soit, la France s’est longtemps bornée à réclamer le « transfèrement » de Florence Cassez, ce qui était son droit, et à suivre l’évolution de la procédure, appel et pourvoi en cassation. Le fait que le rejet de ce dernier recours ait entraîné un changement d’attitude de la part des autorités françaises n’est pas surprenant: comme chacun sait, la Cour de cassation juge sur la forme, autrement dit le respect de la procédure, et celle-ci a été entachée de tellement d’anomalies qu’une réaction ferme me paraît parfaitement justifiée. Est-elle pour autant conforme aux intérêts de l’accusée? Ceci est une autre affaire…
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Éric Veron
Citation
Billy Budd
J'aurais même tendance à dire que la procédure EST le droit.

Redoutable assertion. J'ai souvent remarqué chez ceux qui entreprennent des études de droit comme chez les juristes plus chevronnés une jouissance à se mouvoir dans le labyrinthe des procédures, dans les usines à gaz des lois et les mécanos de la jurisprudence bien supérieure à leur intérêt pour la justice humaine. Évidemment si on laisse entendre que le moindre vice de forme est la porte ouverte à l'arbitraire et qu'il vaut mieux dans ce cas relâcher l'assassin, on reste impeccable.

J'avoue ne pas très bien comprendre le sens de votre propos, mais je vais essayer d'expliciter le mien.

D'une part, le "moindre vice de forme" ne peut jamais avoir pour conséquence la libération d'un mis en examen ; les règles sont plus strictes que cela.

D'autre part, et c'est le plus important, abandonner la procédure, c'est ouvrir la porte à l'arbitraire.
Utilisateur anonyme
18 février 2011, 11:35   Re : Affaire Cassez : une honte pour la France
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Carmagnole
La consultation honnête des informations disponibles, à charge et à décharge, sur internet, ne peut à mon avis déboucher que sur la conclusion de l’impossibilité de se forger une conviction sur le degré de culpabilité de Florence Cassez sans avoir accès au dossier dans son intégralité.

Sans aucun doute.

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Carmagnole
S’il est donc très aventuré, tant que cette condition n'est pas remplie, de proclamer l’innocence de l’accusée, il ne l’est pas moins de soutenir sa culpabilité, même partielle, dans les faits qui lui sont reprochés.

Je suis bien d’accord avec vous (mais que diable, un peu d’aventure de temps en temps ne fait pas de mal…).

Citation
Carmagnole
Dans cet esprit, aucune hypothèse ne saurait pour l'instant être écartée, ni celle d’une culpabilité réduite du fait d’une connaissance limitée des activités de son ex amant et de ses complices, ni même celle d’une innocence complète.

Ni celle d’une connaissance complète. Ni celle d’une simple complicité de l’ex-amant et de son innocence partielle.

Citation
Carmagnole
En particulier, l’éventualité selon laquelle les pièces à charge auraient été entièrement fabriquées n’est absolument pas à exclure, à en juger par les témoignages "à géométrie variable" - de plus en plus défavorables à l’intéressée, semble-t-il, au fur et à mesure de la progression de l’instruction - sur lesquels repose l’accusation.

Admettons.

Citation
Carmagnole
Dans ces conditions, il était pour le moins imprudent, comme l’a fait l’auteur de la contribution initiale de cette discussion, de présenter comme au-dessus de tout soupçon le témoignage de Mme Ríos Valladares et, plus encore, d’en déduire que la France se couvrait de "honte" en défendant Florence Cassez.

J’ai dit plus loin que ce témoignage était peut-être bien faux ou erroné. En ce qui concerne l'affaire Cassez : elle n'a pas été créée par Mlle Cassez mais par le président de la République française. C'est son attitude qui est une honte pour la France, et non les agissements de l'accusée déclarée coupable par le Mexique. Notre Président, au lieu de faire profil bas, a pour ainsi dire insulté le Mexique, grand pays ami, et sa population.

Citation
Carmagnole
Une lecture plus critique du témoignage en question permet pourtant de relever des éléments de doute. Pourquoi, par exemple, Mme Ríos affirme-t-elle que sa famille est « détruite » (en fait « brisée », rota) alors qu’elle a été reconstituée suite à l’intervention de la police? Pourquoi cette même famille a-t-elle été obligée d’émigrer à l'étranger? Pourquoi Mme Ríos annonce-t-elle d’un ton péremptoire qu’elle se refuse désormais à toute nouvelle prise de position publique? En quoi le regain d'intérêt actuel pour l'affaire Cassez la met-elle en danger, elle et sa famille? Et, surtout, pourquoi se plaint-elle de l’impossibilité pour elle de se faire entendre au Mexique (elle évoque les média « nationaux », donc mexicains), alors que le discours défavorable à Florence Cassez y est, à l’évidence, sinon hégémonique – significativement, l’épiscopat, un ancien ministre de la justice et certains journaux ont pris position pour cette dernière –, du moins fortement dominant? Voilà qui n’est guère convaincant et qui aurait dû inciter l’auteur de la contribution initiale à la circonspection.

Ne doutez pas que grande soit ma circonspection. Je puis très bien me changer en avocat de « Florence » en quelques secondes. Il suffit pour cela qu’il y ait une preuve.

Citation
Carmagnole
Je crains qu’il ne soit tombé dans le travers qu’il dénonce (très justement), celui de perdre tout esprit critique face à une victime. Victime, Mme Ríos l’est certainement.

Hum. Pas sûr. Je vous invite à plus de circonspection... on n’est jamais trop prudent…

Citation
Carmagnole
Mais on peut très bien avoir subi le traumatisme d’une séquestration aggravée de viols et la crainte de la mort et avoir été manipulé par la police et/ou la justice. Il est déjà peu plausible, pour ne pas dire complètement loufoque, que le chef du gang ait eu la bêtise d’enfermer ses victimes, destinées à être libérées après versement de la rançon, à son propre domicile.

Que voulez-vous, si l'on ne fait jamais rien de loufoque la vie est d’un triste...

Citation
Carmagnole
Du coup, et sans préjuger, encore une fois, du degré de culpabilité de Florence Cassez, l’attitude des autorités françaises ne me paraît pas scandaleuse, je le dis d’autant plus librement que je ne suis vraiment pas un inconditionnel de l’actuel gouvernement. J’observe que son comportement a, pendant cinq ans, été très mesuré, conformément, d’ailleurs, à ses principes en pareil cas. A cet égard, la pitoyable affaire de l’Arche de Zoé apparaît plutôt comme une exception : l’attitude la plus fréquente est une grande prudence, qu’on peut juger justifiée dans la plupart des situations, peut-être timorée dans certaines, comme celle de ce jeune Français incarcéré à Bali depuis plusieurs années. Quoi qu’il en soit, la France s’est longtemps bornée à réclamer le « transfèrement » de Florence Cassez, ce qui était son droit, et à suivre l’évolution de la procédure, appel et pourvoi en cassation. Le fait que le rejet de ce dernier recours ait entraîné un changement d’attitude de la part des autorités françaises n’est pas surprenant: comme chacun sait, la Cour de cassation juge sur la forme, autrement dit le respect de la procédure, et celle-ci a été entachée de tellement d’anomalies qu’une réaction ferme me paraît parfaitement justifiée.


Non. C’est là où nous ne sommes plus d’accord. Un pays démocratique et souverain ne doit jamais critiquer le juge suprême d’un autre pays démocratique et souverain. Nous ne l’acceptons pas des autres, comment le Mexique l’accepterait-il ? Accessoirement c’est grossièrement maladroit et contre-productif. La preuve !

Citation
Carmagnole
Est-elle pour autant conforme aux intérêts de l’accusée? Ceci est une autre affaire…

Elle peut commencer la lecture annotée de la somme théologique de Saint Thomas d’Aquin sans se presser à mon avis (suivie de celle de toute l’œuvre de Renaud Camus par dessus le marché).
Nous sommes tous d'accord pour constater que l'attitude du président Sarkozy a été, dans cette affaire, maladroitement ostentatoire.

Sur le fond, la culpabilité de Mlle Cassez ne paraît pas certaine, d'autant que son ex-amant, dont elle aurait été plus ou moins complice et qui est soupçonné d'avoir été le chef du gang des kidnappeurs, n'a toujours pas été jugé : apparemment, son dossier lui-même n'est pas (encore) assez solide. N'y a-t-il pas quelque incohérence à avoir jugé la comparse putative avant le chef ?
Utilisateur anonyme
18 février 2011, 22:29   Re : Affaire Cassez : une honte pour la France
Le Mexicain est galant.
19 février 2011, 12:54   Solidarité tribale
Auriez-vous l'amabilité de préciser votre pensée? Je ne suis pas sûr de comprendre.
La France n'est pas le Mexique. Nous, on a le sens de la procédure.
Utilisateur anonyme
19 février 2011, 21:13   Re : Affaire Cassez : une honte pour la France
Le point de vue d'Aymeric Chauprade : [www.polemia.com]

Et celui de Dominique de Courcelles : [www.polemia.com]

Ces deux articles résument très bien les multiples abus qui caractérisent cette affaire.
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