L'Origine du Monde de Gustave Courbet

L'éviction de l'Origine du Monde de Gustave Courbet d'une page facebook confirme une poignée de réflexions que je nourris depuis longtemps sur le rapport entre modernité technologique et représentation de la sexualité, du corps réel , etc

Voici les premières phrases d'un article illustré. Je me permets de vous renvoyer à sa lecture et à ses illustrations sur [christiancombaz.com]

Quiconque aura fréquenté les jeux vidéo et pratiqué les programmes de sculpture qui permettent de les peupler aura remarqué leur tendance au révisionnisme anatomique. L'imagination de la jeunesse créatrice se caractérise souvent par une glorification délirante de la masculinité (de la féminité d'ailleurs tout pareillement), mais sans aucun des attributs normaux qui s'y rapportent dans l'esthétique classique comme dans la vie réelle, par exemple les attributs sexuels ou la pilosité.

C'est d'autant plus étonnant que ce qui est si puérilement écarté d'une main est offert avec une incroyable profusion au doigt de l'autre, cela en toute gratuité, d'un clic de souris jamais si catégoriellement, méticuleusement et exhaustivement répertoriée dans l'étalage d'une sexualité absolument dans tous ses états.

Peut-être faut-il entendre que c'est l'origine même du monde, au sens de reproduction sexuée, qui est révisée par le caractère optionnel promis aux organes génitaux (plus encore que par leur absence totale, comme cela a été le cas pendant des siècles avec les poupées et poupons), au gré de cette fabrique d'un nouveau modèle anatomique.