Dialogue surréaliste avec mon fils rentrant ce soir du centre de loisirs :
- J’ai visité le village des victimes au Trocadéro !
- Pardon ?
- C’était la journée des victimes.
- Victimes de quoi ?
- Euh, je ne sais pas, juste les victimes... Toutes...
- ??
- Mais j’ai eu des cadeaux : un gendarme en porte-clés, un livret sur les dangers de la respiration (!) et un smiley autocollant, mais je ne sais plus de quelle victime...
- C’est une blague ?
- Bah non, et à la fin il y a eu un grand lâcher de ballons roses en hommage à euh... aux victimes.
Après une recherche rapide sur google, hé bien oui mes amis, je vous apprends qu’il y a bien eu une journée pour les victimes aujourd’hui en Europe.
Partout des villages festifs ont réuni
des victimes de des victimes-tout-court, des proches de victimes-tout-court, des victimes-tout-court passées, en devenir, refoulées, que sais-je... pour réclamer plus «d’accès aux droits».
Et dans le ciel rose de ballons s'est envolé un pot-pourri solidaire de «violences faites aux femmes, protection de l'enfant, accidents collectifs, terrorisme, violence routière, racket, jeux dangereux à l'école, violences au travail, discriminations, cybercriminalité». C'était beau, m'a dit mon fils...
Le mot de la fin à Marie-Ange Le Boulaire, organisatrice de la mobilisation :
Etre reconnue en tant que victime pour un jour pouvoir enfin dire « je ne suis plus une victime »