Éthique et politique.
Crise du monde Arabe et vague de "réfugiés".
Euronews, citant Frontex, envisage le débarquement en Italie du sud d'une masse de 1,5 millions de migrants en provenance des pays arabes en train de réaliser leur "Printemps des peuples".
SOS racisme de son côté, au nom de l'article 42 de la Charte des Nations unies, demande une intervention armée de cette dernière pour mettre fin aux atrocités du régime Khadafi.
On sait par ailleurs qu'au nom de la Real Politik divers dirigeants européens s'étaient couchés devant le probable instigateur des attentats visant des avions occidentaux.Outre la réception française fastueuse et les déclarations de notre fringant ambassadeur à Tunis sur la rédemption de Khadafi,le non moins fringant Berlusconi avait battu sa coulpe pour le passé colonial de l'Italie en Libye. Repentir auquel il avait joint un petit chèque de Cinq milliards d'Euros en échange de la surveillance (efficace) des côtes Libyennes par le despote asiatique et le blocus de 300000 non libyens candidats à l'Eldorado européen.
D'une manière générale l'ensemble des "commentateurs" semble accepter comme allant de soi (un fatum) ce débarquement annoncé. Le seul débat dans les instances européennes portant sur la ventilation de ce contingent supplémentaire.
Se pose donc le problème de fond de l'immigration des extra-européens.
Si la révolution démocratique en cours (cette nature reste problématique vu le feu vert donné par le nouveau gouvernement égyptien aux vedettes Iraniennes) est une bone chose (car c'est une expansion de l'imaginaire occidental voire une bonne chose "en soi", autre débat), en aucun cas cette démocratisation ne peut s'opérer avec l'aide (dans les fourgons ou avec un financement annexe) de l'étranger, l'Occident.
Si la démocratie relève de la visée de l'autonomie chère à Castoriadis elle ne peur s'opérer alors qu'avec l'action seule des sujets "acteurs".Sinon ce serait une contradiction dans les termes.
Si l' intervention occidentale et en l'occurrence européenne était "humanitaire" elle s'appuierait sur des motifs émotionnels et éthiques, donc non politiques.
Il convient alors de rappeler que depuis Jésus à Machiavel ou Julien Freund l'imaginaire occidental a soigneusement distingué des essences dans le domaine de l'Homme. Le distinguo que nous soulignerons ici est celui de l'éthique et du politique.
Les critères éthiques mis en avant (aide à la misère du monde) sont déjà critiquables au sens où le compassionnel relève de l'émotionnel et non véritablement de l'éthique. L'argument proprement éthique voire politique des droits de l'homme considérant la liberté des flux migratoires au nom d'un continuum de l'humanité et des territoires doit par ailleurs aussi être critiqué.
En effet quant il s'agit de la survie d'un peuple, tous les moyens, même immoraux au regard de l'éthique interne à un peuple, doivent être mis en œuvre.
Comme le note Lévi-Strauss les livres d'Histoire sont pleins de centaines de peuples disparus c'est "immoral" mais réel.
Ni la morale ni l'histoire ne justifient ni ne garantissent la présence d'un peuple sur un territoire. Les Européens n'ont pas à rougir des génocides perpétrés (surtout sur le Nouveau continent) pas plus que les Arabes ne rougissent d' ocuper actuellement des territoires "traditionnellement" non-arabes.
On se soutient que deux grands pays actuellement arabo-musulmans portent des noms grecs. En effet Aegyptos et Lybios sont des descendants d'Epaphos (Voir le Prométhée enchaîné et les Suppliantes d' Eschyle) :et donc de la fameuse génisse Io, courtisée par Zeus et chassée par Héra. Les quelques pour-cents de Coptes eux aussi déjà arabisés mais encore chrétiens témoignent de ce passé hellénistique.
La haine de soi, l'auto-culpabilisation sont d'ailleurs propres à l'Occident et héritage du christianisme et du socialisme et d'ailleurs à ce titre pas totalement mauvais (comme disait Mitterrand des Compagnons de la Chanson).
Donc nous n'avons pas à nous demander si l'imaginaire occidental est légitime sur nos territoires (comme il l'était d'ailleurs sur nos anciens colonies et départements) mais simplement à exercer notre "conatus" ( dirait Leibniz), notre volonté de persévérer dans notre être occidental sur nos territoires "traditionnels" ou pas.
Si cette volonté de persévérer de nos peuples européens et occidentaux passe aujourd'hui par un refoulement (une "reconduite aux frontières") violent des boat-people ce ne sera pas un crime ou alors il y aura crime contre notre identité occidentale. Comme nous sommes, nous occidentaux, historiquement les inventeurs de la notion d'Humanité, d'Universalité cela complique le problème.
Aux tenants du Grand remplacement nous nous devons d'opposer le point de vue suivant:
1-L'indignation (je pense au best-seller de Stephane Hessel qui sera bientôt détrôné par notre Champion: Orimont) relève du sentiment et est donc contraire à notre tradition du Logos (Raison versus passions).
2-A un second niveau, l'éthique elle même (morale de la solidarité inter-communautaire au nom de l'Universel) doit laisser place au Politique en cas de défense des intérêts vitaux de la communauté (ici l'Europe-Occident). Et c'est bien la survie de notre peuple et de son imaginaire qui est en jeu avec le Grand remplacement.
Survivre implique de vaincre nombre de présupposés imposés par l'adversaire . En effet l'adversaire (les mondialistes) collabore avec l'ennemi (les colonisateurs afro-asiates) pour des raisons économiques et idéologiques (contradiction sus-mentionnée de l'héritage chrétien et de ses continuateurs des Lumières, ces deux mouvements ayant écrit parmi les plus belles pages de notre métaphysique).
Pour vaincre il faut continuer le mouvement de reconquête des esprits (renouer avec la démarche critique non-sélective), mouvement qui va heureusement bon train aujourd'hui notamment dans cet espace.
Je profite donc des ces évènements pour procéder à ce petit rappel de la différence des essences.
Différences que Julien Freund dans son "Essence du politique' dissèque avec maestria.
Julien Freund entre dans la résistance à 16 ans. Il sera très tôt formé à la distanciation, la réflexivité, la critique bref la prudence et ce par un évènement ô combien! formateur. En effet, son chef de réseau, guerrier courageux, dévoué, patriote n'hésite pas, éconduit par son amante (institutrice au village) à la fusiller pour collaboration et au passage après une tournante réalisée par les mâles de son maquis. Voilà dès le plus jeune âge, un évènement apte à former le futur grand philosophe à la complexité de la pratique des hommes.
Rien effectivement n'est simple dans le mixte de guerre civile et de guerre étrangère (les Amis du Grand désastre main dans la main avec les Islamistes et les colons) d'où la nécessité d'un travail sans complexes ni tabous de classification, de discernement, d'élaboration.
La Nouvelle Droite avait pu un temps participer à ce travail. Son paganisme primaire, son anti-occidentalisme, son inscription univoque dans le camp des vaincus de 45 (très respectable par ailleurs mais partiel et partial par rapport à notre Histoire),son anti-"sionisme",son philo-islamisme originaires l'ont fait accoster sur les rivages soraliens donc "objectivement" chez l'Ennemi .
Je suis heureux que cette démarche novatrice se poursuive sous d'autres présupposés dans les colonnes de ce forum. Je reste persuadé que la bonne tenue (vue complexe, nuancée en même temps que "radicale") des débats et des intervenants complète le dispositif des résistants avec leurs péchés originels (FN, Bloc,Riposte laïque et la foule de ceux qui ne s'y retrouvent pas tout en...). Longue vie au PI.