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Terra nova invente la citoyenneté musulmane

Envoyé par Mathieu 
Terra Nova est un think tank progressiste qui sert de boîte à idées pour le PS. Voici leur dernière trouvaille, qui a de fortes chances d'être reprise par les socialistes pour 2012 : [www.tnova.fr]

Je voulais citer des extraits mais il y a tellement de perles que j'ai lamentablement échoué à faire une sélection, donc je vous laisse aller voir directement. N'oubliez pas les commentaires qui sont savoureux. Un exemple de proposition :
"Inscrire dans le calendrier républicain une fête qui ne soit pas strictement catholique, mais un jour des religions. Cette journée de fête commune sera, notamment, l’occasion de mieux faire connaître l’islam."

Sinon, en vrac, Terra Nova combat la politique sécuritaire, la création d'une maison de l'histoire de France, désire une généralisation des 35 heures, le dialogue avec les Talibans, le droit d'asile sans restrictions, la promotion de la diversité dans les médias, la formation obligatoire jusqu'à 18 ans, etc.
Cette fondation absolument indépendante a pour mécènes Areva, la Caisse des Dépôts, EADS, RTE, la SNCF...
L' Enfer est pavé de bonnes intentions. Jamais un tel adage n'aura trouvé meilleure illustration qu'aujourd'hui. Le terrorisme islamique aura fait trop de victimes mais pas autant que l'Islam modéré dont l'arme fatale, le sans gêne, fait tout les jours des milliers d'exilés de l'intérieur, des Français ne pouvant plus vivre en paix dans la discrétion, le bonheur de loisirs de qualité une fois le devoir accompli. L'Islam modéré est un leurre dont l'effet est d'endormir méfiance et soupçons. Beaucoup s'y laissent prendre participant de l'invraisemblable culot de ses propagateurs.
"Où l'Islam règne, il n'est plus de cités, mais des murailles et du vide, du pathos et de l'ombre, de la fureur et du néant."
"(...) des Français ne pouvant plus vivre en paix dans la discrétion, le bonheur de loisirs de qualité une fois le devoir accompli."

C'était quand, au juste, la dernière fois que cette douceur de vivre avait cours ? A mon avis, elle n'a pas attendu une forte présence musulmane pour s'étioler, très amplement entamée de l'intérieur même de la souche, dans les fastes des trente prétendues glorieuses.
"(...) dans les fastes des trente prétendues glorieuses."

Où faut-il signer pour y retourner ? Parce que je veux bien vivre à n'importe quelle époque sauf la notre.
Mais à quelle date approximative la feriez-vous commencer, "notre époque" ?
Je ne suis pas d'accord, Orimont, je trouve inutile de noircir le tableau, il reste encore une proportion non négligeable de citoyens qui font leur boulot, qui pratiquent des loisirs intelligents. Je parle, bien sûr, d'une ville que j'habite depuis longtemps, ville universitaire où les activités artistiques se sont multipliées au cours de ces dernières années. J'aurais même des craintes sur la trop grande diversités des loisirs proposés mais c'est à chacun, à partir d'un certain niveau, de structurer ses connaissances. Je ne cache pas, cependant, que l'ambiance des années soixante me hante et reste une référence que beaucoup n'imaginent même pas.
Citation
Orimont Bolacre
Mais à quelle date approximative la feriez-vous commencer, "notre époque" ?

1er Juillet 1972, approximativement bien sûr !
Florentin,

Non ! TOUT était mieux avant ! TOUT, absolument TOUT... on n'a fait que régresser, depuis à peu près l'instant durant lequel les Leudes aidèrent Charlemagne à monter sur son cheval...


Je vais d'ailleurs ouvrir un fil à ce propos, mais je me limiterai aux années soixante.

Orimont,

Vous avez tort vous aussi, car cette décadence est exclusivement, totalement, obligatoirement et parnaturemême due à l'immigration (tellement sournoise que l'expulsion des paléo-immigrants par Carles li reis nostre emperere magnes était en fait le préliminaire à leur retour).
Utilisateur anonyme
12 mars 2011, 13:44   Re : Terra nova invente la citoyenneté musulmane
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Je ne parle pas du PI, je réponds à d'autres messages.

Si Orimont est outragé par mon message, il le fera savoir, je pense.

Ce lieu m'accueille, je lui en sais gré. Je lis donc les règles régissant les comportements à adopter, et je les suis scrupuleusement.
Je vous redis d'ailleurs ce que j'ai déjà dit : si mes arguments sont ridicules, ils se ridiculisent, me ridiculisent et finalement renforcent le propos qu'ils contredisent ou qu'ils soulignent. S'ils ne sont pas si ridicules que cela, alors ils méritent peut-être débat.
Utilisateur anonyme
12 mars 2011, 13:56   Re : Terra nova invente la citoyenneté musulmane
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Je ne vois pas ce que j'ai mal lu.

Pour les choix binaires, vous reconnaitrez, je pense que c'est mieux que la technique du lapinodrome de mon enfance.
Utilisateur anonyme
12 mars 2011, 14:05   Re : Terra nova invente la citoyenneté musulmane
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Cher Jean-Marc,

Votre réaction est un exemple de ma motivation à vivre dans une autre époque.
Vous alliez allégrement dérision, au risque de manquer de clarté, et raisonnement spécieux, en inversant tout.
En somme vous mélangez tout, espérant qu'il en ressortira spontanément quelque chose de constructif.

Je vais essayé de vous suivre au pied de la lettre, votre double égarement nous mènera peut-être sur le bon chemin ?

Effectivement, personnellement, individuellement, on peut trouver notre époque agréable à vivre.
A ce sujet, je vous rappelle que Pyrrhon était quelqu'un qui menait une vie heureuse et tranquille, seul parmi les mortels, jouissant de la félicité des dieux, comme en témoigne Timon dans ses écrits. Nul doute que tel aurait été aussi le cas s'il avait vécu à notre époque, et sûrement plutôt deux fois qu'une d'après vos arguments remis à l'endroit.
Mais en votre présence, lui qui n'aimait rien, n'aurait pas aimé votre positionnement "mortel" : Tel un enfant, vous avez l'air de vous satisfaire des "bonbons" offerts par le progrès. Tel un adulte ayant tout vu, vous relativisez. Et tel un viellard, vous désarmez face à l'adversité, quitte à y perdre votre propre identité (mais quelle est-elle réellement ?).

Fort heureusement, pour revenir à nos moutons, nos ancêtres savaient s'élever au dessus de leur condition pour défendre l'identité qu'ils nous ont transmise. On a même dressé des monuments en leur honneur, comme on l'aurait fait pour des divinités.

Une question me vient justement à l'esprit :
Que resterait-il de notre civilisation si le clergé du moyen-âge, à l'exemple de celui d'aujourd'hui, s'était pris de compassion pour les maures ? Notre civilisation ne serait-elle pas morte avant de naître ?

Petite réponse cocasse à votre place, si je peux me permettre :
En naissant maure, nous n'aurions plus de problème avec l'Islam.
En naissant mort, nous ne serions donc pas mortel.

Bien à vous.
Jean-Marc, voulez-vous dire que vous partagez ce point de vue sur la douceur de vivre : "A mon avis, elle n'a pas attendu une forte présence musulmane pour s'étioler, très amplement entamée de l'intérieur même de la souche, dans les fastes des trente prétendues glorieuses." Je trébuche un peu dans les "degrés" de votre réponse.
Pyrrhon,

Les questions d'identités sont complexes, vous le savez. Pyrrhon lui-même fut, si ma mémoire est bonne, effrayé par un chien qui n'avait rien de cynique, malgré tout ce qu'il enseignait. Vous me direz si je me trompe sur ce point.


Prenons ensuite le passage :

Mais en votre présence, lui qui n'aimait rien, n'aurait pas aimé votre positionnement "mortel" : Tel un enfant, vous avez l'air de vous satisfaire des "bonbons" offerts par le progrès. Tel un adulte ayant tout vu, vous relativisez. Et tel un viellard, vous désarmez face à l'adversité, quitte à y perdre votre propre identité (mais quelle est-elle réellement ?).

Je le cite pour ne pas être accusé de ne pas l'avoir bien lu, et ainsi l'avoir sous les yeux en rédigeant.

Se satisfaire des bonbons offerts par le progrès... qui, sur ce forum, n'a pas de PC (ordinateur personnel), de téléphone portable, de voiture ? oui, on me donne des bonbons, et je remercie, j'en suis satisfait, je ne mords pas la main qui me nourrit tel un pyrrhonesque canidé. Qui est cohérent ? vous qui n'aimez pas ces objets que vous utilisez alors que personne ne vous y oblige, ou moi ?

Vous relativisez... chacun sait que le monde est en noir et blanc, et je vous envie de réussir à séparer en toute chose le bien du mal.

Vous désarmez face à l'adversité... cela reste à démontrer, en quoi consiste exactement votre réarmement personnel, puisque vous abordez le sujet ?

Quelle est mon identité... elle est très française, justement, en ce sens qu'elle correspond assez exactement aux reproches faits par les étrangers aux Français, à savoir l'inconstance, la légèreté, le goût pour les raisonnements et le paradoxe, une sorte de goût pour le Canard enchaîné ou le Crapouillot.
"Qui n'a pas connu le XVIIIème siècle n'a pas connu la douceur de vivre."
Florentin,

A condition d'aimer les famines et les guillotines.
Utilisateur anonyme
12 mars 2011, 14:35   Re : Les pieds dans les degrés
(Message supprimé à la demande de son auteur)
C'est le fond du problème.

La façon française de voir les choses ressemble fort à ce qu'on nous apprenait : thèse, antithèse, synthèse.

Je formule cela autrement :

- Mon Dieu, que c'est horrible...

- Oui, mais il y a tout de même...

- D'accord, c'est mal, mais il aurait pu y avoir pire...


Et symétriquement :

- Ha ! que c'est bien !

- Mais enfin, vous ne voyez pas que...

- D'accord, c'est pas mal, mais ça aurait pu être mieux.


Vous voyez, il manque souvent l'antithèse, et je vous l'apporte.
Les siècles n'existent pas. La majeure partie des années du 18e -- je le sais, j'y étais -- furent vécues au 17e, voire au 16e: guerres et affrontements religieux, grandes incertitudes sur l'avenir, diversité insoluble de l'humanité, monstres marins, monstres des forêts, sorcières, routes infestées de brigands, pestes en tous genres, dieux divers mais pas de Dieu chez les populations que l'on découvre, rivalités prémodernes mêlées aux rivalités ancestrales entre les nations, pensée philosophique qui peine à décoller pendant presque toute la première moitié du siècle, musique sans Mozart, instabilité dans les campagnes, effondrement des récoltes, cruels défauts d'infrastructures pour le commerce, piraterie, attaques barbaresques sur les côtes, etc. Bref, pendant soixante ans au moins, le 18e a pataugé dans la vieille boue des deux siècles qui l'avaient précédé.
Utilisateur anonyme
12 mars 2011, 14:45   Re : Terra nova invente la citoyenneté musulmane
(Message supprimé à la demande de son auteur)
outre qu'elle en est une et donc manque l'esprit français par excellence que vous revendiquez,


Vous avez une fois de plus raison... l'esprit français n'aime pas les généralités et s'empresse d'en faire (en général), c'est en cela qu'il est français (léger, déconcertant, paradoxal). Une de nos devises pourrait être : "Le peuple qui n'aime pas les généralités".
Citation
Jean-Marc
Pyrrhon,

Les questions d'identités sont complexes, vous le savez. Pyrrhon lui-même fut, si ma mémoire est bonne, effrayé par un chien qui n'avait rien de cynique, malgré tout ce qu'il enseignait. Vous me direz si je me trompe sur ce point.

« Un jour qu’un chien s’était précipité sur lui et l’avait effrayé, il répondit à quelqu’un qui l’en blâmait qu’il était difficile de dépouiller l’homme de fond en comble ; il fallait affronter les vicissitudes d’abord par les actes, dans toute la mesure du possible, et à défaut, par la parole. » (IX, 66)

Le chien ici n’est pas le chien cynique, vous avez raison, c’est juste un chien, un vrai chien, dont on a peur et qui mord. Il n’est pas « endoctriné » si on peut dire et vient de l’extérieur de la doctrine à l’assaut du philosophe qui réagit en homme mais tout de même garde assez d’esprit pour tirer la leçon de sa peur.


PS : Pour le reste de votre argumentation, mon esprit devient fureteur au moment où rien ne lui paraît plus absurde que l'évidence de ma réponse (relisez-moi jusqu'au bout pour le plaisir), ce qui est très français je vous l'accorde.
Utilisateur anonyme
12 mars 2011, 14:58   Re : Terra nova invente la citoyenneté musulmane
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Vous expliquez magistralement l'image que je voulais suggérer.
Musique sans Mozart mais, quand même, avec Bach, Haendel, Rameau, Campra...
Non, vous avez raison, c'est tout : je suis Français et en tant que tel contradictoire, ça n'a rien d'ironique. Bien des évènements de notre histoire ne peuvent s'expliquer que comme cela.
« A condition d'aimer les famines et les guillotines. »

Le XVIIIe siècle français, défini par les historiens comme commençant en 1715, n'a pas connu la famine : quelques disettes ici ou là, très temporairement, mais pas ces véritables famines accompagnées de grandes épidémies qui avaient rythmé la vie au cours des siècles précédents. En somme, on ne meurt plus de faim. La raison en est double : une évolution climatique favorable (on sort du pire moment du petit âge glaciaire) et la "révolution agricole" avec disparition progressive de la jachère.

Et quand on parle de la douceur de vivre du XVIIIe siècle français (l'expression XVIIIe siècle français est du reste un pléonasme), on s'arrête évidemment avant le temps de la guillotine. Replongez-vous donc dans la peinture française de l'époque. On peut préférer la grandeur de celle du siècle de Louis XIV mais il est difficile de ne pas voir la gaité et la douceur qui s'en dégagent en général. Cela ne signifie pas que la période n'ait pas ses noirceurs (affaire Callas, supplice de Damien et autres) mais en nier la douceur de vivre est parfaitement absurde.
Oui, et le théâtre avec Racine, dont les pièces pendant tout ce siècle ont peut-être été jouées pour 400 personnes.

Le 18e reste un siècle adolescent, follement attachant bien sûr, mais seulement lorsqu'il atteint les rivages de ses dix-huit ans justement. Un jour, si j'ai le temps, je vous soumettrai une idée originale sur les âges de la vie, les siècles de la chrétienté et les ans du dernier de la série de ses vingt siècles; si je sais vous l'exposer, vous verrez alors que... à chaque décennie de ce siècle-là a correspondu un de ses siècles précédents, à qu'à l'intérieur même de sa dernière décennie, chaque année a correspondu à une décennie dudit siècle, et ce en séquence de chiffres (1990-1991 ayant correspondu à la décennie 1900-1910; 1992-1993 à la décennie 1920-1930) par les événements historiques, l'humeur, les moeurs, les guerres, les productions culturelles, celles de la pensée et de la science; chacune de ces années à été la réplique de la décennie du siècle qui lui avait été homothétique par le chiffre; et chacune des décennies de ce siècle aura été elle-même réplique en réduction de chacun des siècles qui avaient précédé celui-là dans le second millénaire de la chrétienté. Il faudrait que je retrouve ça dans mes vieux papiers. Je vous assure que cette vision offre une clé des événements tout à fait juste et passionnante à appliquer.
Après la raison, place aux symboles...

(Il existe un livre ayant pour titre quelque chose comme : "l'histoire de France racontée aux enfants", publié dans les années 60, où il y a une comparaison entre les siécles et l'âge du pays. Sommes-nous des enfants ?)
Marcel,

La peinture est fort belle et les meubles fort beaux, cela n'empêche pas que le siècle fort court que vous décrivez fut celui de la banque de Law, de Rossbach et de la Pompadour, de Louis le Bien Aimé se transformant en roi mal aimé, de l'affaire du collier et plus généralement de l'abaissement politique de la France.
Pouvez-vous nous en dire plus cher Pyrrhon, ne serait-ce que pour pouvoir juger si votre question, ou remarque, ou pique, est pertinente ou pas ?
Utilisateur anonyme
12 mars 2011, 15:59   Re : Terra nova invente la citoyenneté musulmane
"Sommes-nous des enfants ?" Oui. Qu'on le veuille ou non, le XXIème commençant est aussi puéril que le XVIIème était adolescent. La plupart des gens de notre temps sont, artistiquement, politiquement, spirituellement, et même d'un point de vue du vocabulaire, dans un état d'enfance. C'est, il me semble, inédit. Quand au 18ème, je suis tout à fait d'accord. La France de la grandeur ("qui aurait eu honte de dire son nom"), des Français forts, c'est le dix-septième. Le dix-huitième est un abaissement. Les années 1765-1789 sont historiquement misérables, quoiqu'artistiquement productives.
Les années 1765-1789 sont historiquement misérables, quoiqu'artistiquement productives.

Années intercalaires entre le Traité de Paris, par lequel le Royaume de France livrait les territoires de son avenir à la Couronne d'Angleterre, et la Révolution française, venue aussi en réplique (contrecoup, aftershock) de cette perte d'avenir.
Cette notion de réplique, que souligne Francis, est fondamentale dans l'histoire de France.


C'est Azincourt et Crécy, et c'est finalement Castillon-la-bataille.

C'est la ligue et c'est finalement Henri IV.

C'est la Fronde et c'est le siècle de Louis XIV.

C'est la triste fin du XVIIIème, et ce sont la Révolution et l'Empire.

C'est 1870 et c'est 1914.

C'est 1940 et Dien Bien Phu, et c'est le Gaullisme.
Utilisateur anonyme
12 mars 2011, 16:28   Re : Terra nova invente la citoyenneté musulmane
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Bourjon Sahib,

C'est exactement ce que je pense, et que je formulerai plutôt ainsi : il y a eu le vent, le grand vent de l'histoire, notion marxiste, qui a perturbé l'esprit des classes intelligentes de ce pays, les amenant à penser que ce qui était autre était mieux, forcément mieux, que ce qui était nôtre, et que toute mesure allant dans le sens de substituer l'autre au nôtre était à appliquer. Le vent a tourné. La population générale, comme on dit, en a assez de ces couenneries et dit de plus en plus fort ce qu'elle pense, et la population intelligente, vaste caste qui va des instituteurs barbus aux intermittents du spectacle budgétivores et aux médecins des pauvres des banlieues, commence à se rendre elle-même compte, par les horions qu'elle reçoit de plus en plus, que remettre l'église au milieu du village n'est pas forcément stupide.

Le ressac, pour dire cela autrement, est amorcé. Afin d'accompagner ce mouvement, il faut, Sir Didier, aller de l'allant, si je puis dire, et ne pas entrer dans le cercle infernal de la déploration. Au contraire, montrons ce qui est bien, montrons ce qui marche, montrons que la France n'est pas un pays du tiers-monde qui par nature devrait davantage se tiermondiser.

Sinon, si tout a foutu le camp, pourquoi se battre ? Bour-jon-san, pensez au sursaut : Napoléon à Arcole ne pensait pas ronds-de-jambes Louis XV, les poilus de 14 ne pensaient pas restaurer le temps des équipages, et le Général ne voulait sûrement pas revenir aux poisons et délices de la république du cassoulet.

Voilà pourquoi, frère Didier, vous me trouvez à contre-temps : c'est que je ne puis concevoir qu'une politique de la colonne vertébrale redressée et des abdominaux durcis se base sur la déploration et le pessimisme.
Utilisateur anonyme
12 mars 2011, 18:29   Re : Terra nova invente la citoyenneté musulmane
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Vous, non, Didier, vous non, je vous rend cette justice. Vous n'êtes pas un pisse-froid, terme trop peu utilisé mais si évocateur.

Je parlais d'une tonalité générale, qui habille de gris la France de ce jour, et de rose la France passée. Il serait à mon sens de bonne politique de montrer que cette France actuelle est de diverses nuances, non par la diversité de ses populations mais de par la diversité des situations, et de montrer aussi que l'âge d'or évoqué de temps en temps tient sa couleur rose non de sa réalité mais des écailles que nous avons devant les yeux.

Les sursauts que j'ai indiqués dans d'autres messages n'ont jamais eu pour but de rétablir un ordre ancien. Napoléon a été le porteur du sursaut de la France et non Charles X. Souvenez-vous de notre enfance et de ceci :

Et antiquum documentum
Novo cedat ritui

Ne nous retournons-pas vers la poussière, si près du Mercredi des cendres, mais allons vers la nouveauté, je ne dis pas vers l'Ordre Nouveau.
Citation
Francis Marche
Pouvez-vous nous en dire plus cher Pyrrhon, ne serait-ce que pour pouvoir juger si votre question, ou remarque, ou pique, est pertinente ou pas ?

J'ai retrouvé le titre du livre.

L'Histoire de France racontée à François et Caroline destinée aux enfants , par Jean Duché, 1955

Dans sa narration, l'auteur donne un âge à la France qui correspond au numéro du siècle. Ceci rend plus compréhensible l'échelle et l'évolution du temps. L'histoire se termine avec Napoléon, qui représente la fougue des 18 ans.

J'ai beaucoup apprécié ce livre, mais cette approche répond plutôt à l'éveil d'un esprit d'enfant (que j'étais), et ne résiste pas à la critique : les va et vient de notre histoire sont nombreux, et les 20 ans, à contresens, ressemble à l'idiotie et au gâtisme d'un enfant pré-pubère.

Cet exemple de livre se rapporte évidemment à votre théorie.
De plus, elle rend explicite le passage de la raison, qui animait notre débat, vers le symbolisme, qui s'adresse aux enfants.

D'où le double sens de mon intervention, qui ne vous avez pas échappé, et que je vous reformule donc sous la forme d'une question piquante :
vous nous prenez pour des enfants stupides avec votre symbolique ?

(je l'ai barrée car je me persuade de vos bonnes intentions à notre égard)
12 mars 2011, 23:03   Fin et commencement
Il m'est venu au fil de la plume de parler "des 18 ans du siècle", et par facétie. Mais le reste est sérieux: Il existe une spirale fractale en queue d'hippocampe (ne souriez pas, il s'agit d'une figure mathématique très réelle proposée par Mandelbrot) dans les développements historiques circonvolus d'Occident qui obéit, dans sa spiralisation, à la formule très succintement exposée dans mon message -- succinctement et de manière si concentrée qu'elle peut en paraître obscure, pourtant, la relisant, je ne vois rien de flou ni de contradictoire dans la définition que j'en ai donnée: les décennies du vingtième siècle répètent, chacune sous forme précipitée mais avec des résultats d'ampleur comparable, l'évolution et les faits marquant du siècle portant au millésime le chiffre de la décennie (aux années 1940-1949 correspond le quinzième siècle, etc.; aux années 1960-69 le dix-septième siècle et aux passionnantes et folles années 70 du siècle dernier, tout le 18e siècle qui nous occupait dans cette discussion), d'une part; d'autre part les développements historiques de chaque année de la dernière décennie du XXe siècle sont la reprise, l'écho homothétique des développements respectifs des décennies de ce siècle au millésime correspondant: fin du premier semestre 1994 : découverte des camps de concentration et des massacre de Bosnie ==> 1944 : révélation d'Auschwitz, ce qui n'est qu'un exemple parmi de multiples autres.

J'ai dans mes vieux papiers un papier qui recense par dizaines les faits et développements historiques venant étoffer cette loi de Mandelbrot appliquée à l'historiographie du deuxième millénaire chrétien. Le fait le plus troublant et que l'histoire d'Occident semble ainsi buter, en se courbant comme un sceptre ou une sommité de fougère, contre la première année du troisième millénaire -- 2001, année à partir de laquelle l'Occident semble avoir épuisé son histoire. Rappelons que cette année fut celle des événements du 11 septembre en Amérique du Nord...
Vous me faites penser à de vielles lectures de Julius Evola, avec les cycles du temps et ses vues d'esprit sur l'Histoire.
Pour ma part, je préfère la poésie de la quête du Graal. Mais j'avoue que c'est une histoire de goût, comme on dit.
La poésie c'est le Graal !
Oui c'est affaire de goût mon Pyrrhon, toute la science est affaire de goût si vous voulez.
Pardon, si c'est "scientifique", alors je n'ai plus qu'à me taire...

Une question me vient à l'esprit.
J'ai fait quelques études "scientifiques" (ce qui fait de moi un initié aux fractals et autres beuveries), et votre théorie me fait penser maintenant à l'étude des "patatoïdes". Plus tard, j'appris que Maître Philippe de Lyon en avait été le premier instigateur (c'était un original, cela va de soi).
Puis-je donc vous appeller Maître ?

Bien à vous.
Couché Pyrrhon ! Je suis las.
Utilisateur anonyme
13 mars 2011, 00:56   Re : Terra nova invente la citoyenneté musulmane
Citation

C'était quand, au juste, la dernière fois que cette douceur de vivre avait cours ? A mon avis, elle n'a pas attendu une forte présence musulmane pour s'étioler, très amplement entamée de l'intérieur même de la souche, dans les fastes des trente prétendues glorieuses.

Je suis parfaitement d'accord avec Orimont et.... avec Didier Bourjon quand il écrit que "La Grande "déculturation" et la Grande "décivilisation" précèdent le "Grand remplacement". Ce qui est admettre que la souche était déjà atteinte avant la forte présence musulmane. Il est d'ailleurs possible que ceci explique cela et que dans une France forte, civilisée et cultivée, l'assimilation aurait pu fonctionner comme elle a fonctionné pendant des siècles. Comme Jean-Marc et Agripa, je ne suis pas certain que la forte présence immigrée en France mérite le terme de "Grand remplacement". D'autre part, certains des propos tenus par Didier Bourjon à l'égard de Jean-Marc me choquent. Si l'on ne peut plus débattre et si le PI veut fonctionner sur le mode de la pensée unique en faisant taire les contradicteurs qui se reconnaissent pourtant dans ce courant de pensée, comme le faisait le parti communiste au bon vieux temps de son rayonnement, il faudra en tirer les conclusions lorsqu'il s'agira de voter pour des candidats ou des représentants.
@Francis Marche

Ne vous fâchez pas, j'ai contrairement à votre impression la plus grande curiosité pour les choses de ce monde.
Si à l'avenir, comme vous le proposiez, vous nous expliquiez plus amplement cette théorie, c'est avec le plus grand plaisir que je vous lirai, et je m'engage même à ne pas vous contredire (car habituellement, c'est un peu dans ma nature, vous l'avez compris).
L'étude des patatoïdes m'a laissé d'excellents souvenirs, et je me considère aussi comme un original.

Quand à votre lassitude, est-ce l'ennui de la clarté ou la fatigue des choses comprises ?


Amicalement.
Citation
Côme
...dans une France forte, civilisée et cultivée, l'assimilation aurait pu fonctionner comme elle a fonctionné pendant des siècles.
Citation
Côme
Comme Jean-Marc et Agripa, je ne suis pas certain que la forte présence immigrée en France mérite le terme de "Grand remplacement".

Y-a-t-il déjà eu une autre "présence immigrée" aussi "forte" en France à une autre époque ?

Y-a-t-il eu un seul exemple d'une "assimilation" d'une autre culture non gréco-romaine qui a "pu fonctionner" ?

Et in fine, comment nommeriez-vous "la forte présence immigrée", si vous estimez qu'elle ne "mérite pas le terme de GR" ?


Question subsidiaire :

Est-ce la "souche" qui est l'auteur de cette violence venue-des-quartiers et autres qui nous assaille au quotidien ?


Il suffit d'ouvrir les yeux et un manuel d'histoire pour répondre à ces questions.
Quand au terme de GR, peu importe notre façon de le nommer, cela restera un grand remplacement, changer les mots ne suffira pas pour l'empêcher.
Nous avons dit et redit de nombreuses fois que la crise profonde que traversent la France et l'Occident en général était d'abord endogène. Renaud Camus ne manque aucune occasion de dire que jamais un peuple dans son état normal ne se laisserait si gracieusement mener aux poubelles de l'histoire. On a les CPF qu'on mérite. Cela dit, redit et archi-dit, le résultat est bel et bien ce qu'il est, et c'est en le mettant en lumière que l'on a une chance de faire que la nation se ressaisisse. L'ennemi, ce sont les Amis du désastre, nos Amis du désastre, mais on ne peut en prendre conscience qu'en voyant la vérité crue de ce que le désastre est en train de faire.
[fr.wikipedia.org]

La décennie 1981-1990, pour en rester à la dimension socio-économique en Occident, a vu une restauration des valeurs libérales et la naissance d'une troisième révolution industrielle, celle des applications de la micro-informatique. La vague politique libérale (Reagan, Thatcher) qui restaura pour un temps les valeurs du libéralisme industriel du 19e siècle (1801-1900), notamment par le "big bang" des marchés boursiers, fait écho à l'essor du même libéralisme entrepreneurial et industriel dans le 19e siècle européen; elle fit suite à une vague libérale meursale et philosophique (superstructurelle) et "révolutionnaire" dans les années 1970 comparable à l'agitation intellectuelle et politique qui avait déferlé en Europe dans le 18e (1701-1800). Les années 1961-70, celles des mouvement exo-tropiques (agitation des hippies, voyages exotiques et LSD) font écho à l'âge des grandes explorations qui avait été le 17e siècle (1601-1699) et la confrontation/découverte de civilisations exotiques, etc..

Ce n'est pas une hypothèse, c'est une vision fractale de l'histoire, je n'invite personne à y adhérer, et il n'y a pas même lieu de l'invalider, il suffit de l'expérimenter en l'explorant. Je ne sais sur quoi cette vision débouche. Par la courbure (mais l'univers n'est-il pas courbe ?) qu'elle imprime aux schémas d'évolution historique, elle crée un espace en crosse qui semble buter sur l'âge actuel, celui d'un millénarisme où l'histoire serait toute à recommencer.
Entièrement d'accord avec Marcel Meyer.
Utilisateur anonyme
13 mars 2011, 14:01   Re : Terra nova invente la citoyenneté musulmane
Oui, moi aussi ( et il n'est pas besoin de parler de GR pour décrire justement la situation).
@Marcel Meyer,

Votre rappel me convient en partie, car vous oubliez un petit point pour aller plus loin.

Je repose donc une autre question :

Citation
Côme
Il est d'ailleurs possible que ceci explique cela et que dans une France forte, civilisée et cultivée, l'assimilation aurait pu fonctionner comme elle a fonctionné pendant des siècles.

A l'époque de l'Algérie française, la France était "forte", pourquoi l'assimilation n'a pas "fonctionné" ?
On ne va pas refaire ici l'histoire de l'Algérie française, sur laquelle mes lumières ne sont du reste pas plus grandes que ça, mais enfin à partir du moment ou l'on a instauré le statut de l'indigénat qui permettait aux musulmans de rester sous la loi islamique, ce que l'immense majorité d'entre eux ont choisi en rejetant donc la possibilité de devenir citoyen français de plein exercice (on dit d'ailleurs que ceux qui demandaient à profiter de ce droit n'étaient pas toujours franchement encouragés à le faire), nous avions sur place ce qui continuait ipso facto à être un peuple différent, avec une civilisation différente. Ajoutez à cela le facteur démographique, avec une multiplication du nombre des musulmans par je ne sais plus combien durant les cent cinquante ans de présence française et vous conviendrez que dans ces conditions il ne pouvait pas y avoir d'assimilation.

Et c'est bien entendu la même chose ici : à partir du moment où la Grande Déculturation a affaibli notre confiance en nous et en notre civilisation et que nous avons renoncé à vouloir imposer ci aux immigrants un patrimoine culturel que nous ne transmettions plus vraiment à nos propres enfants, la porte était ouverte aux peuples et non plus aux individus. Il ne restait plus qu'à l'ouvrir grande, cette porte, pour que s'enclenche le phénomène que Renaud Camus a, de façon frappante et lumineuse, baptisé le Grand Remplacement.
Merci pour cet approfondissement qui a le mérite d'éclaircir votre position.

J'ai le souvenir de quelques histoires de famille faisant état que les plus sages des "locaux" appréciaient la présence française, car elle les aidait à résister à l'islamisation de leur terre.

Par ailleurs, j'avais lu attentivement le sujet relatif à l'Algérie dans l'Abécédaire.
Marcel, vous nous écrivez justement :

on dit d'ailleurs que ceux qui demandaient à profiter de ce droit n'étaient pas toujours franchement encouragés à le faire

Pour tout dire, ils étaient franchement dissuadés de le faire, comme ce fut le cas pour de nombreuses tribus kabyles.
Jean-Marc, vous me faites penser à un personnage du roman 1984, qui était chargé de réécrire l'histoire.

Je préférais la version douce de Marcel Mayer.



Voici une autre anecdote.

Les Français résidant en Algérie et participant directement à la vie commune étaient appellés les "rayons de soleil" par les "locaux".

Ils devaient être d'horribles monstres voir des salauds pour mériter cette appellation.

Vous voyez vraiment les choses en blanc ou en noir, ouvrez les deux yeux pour avoir un peu plus de relief sur les choses de la vie, qui sont beaucoup plus nuancés que vous ne le croyez.
(Je vous invite à visionner par exemple le film "l'honneur d'un capitaine" pour y voir le rôle du FLN dans cette histoire.).
Pyrrhon, de cet ouvrage, écrivons nos versions
Je serai votre Hessel, soyez mon Orimont.
"Je vous propose plutôt un duel.
Je vous laisse le choix du terrain, et nous utiliserons le pistolet, qui convient à votre vision des choses (vitesse et absence de réflexion)."


PS : Je crois que l'auteur de cette citation était un Grec, mais ma mémoire flanche.
Pyrrhon,

Le pistolet est un outil moderne, inconvenant en ces lieux. Prenons plutôt le tromblon (plus c'est vieux, plus c'est bon).
Jean-Marc,

A priori, dans le texte cité, vous n'avez pas le choix de l'arme, mais du terrain. (la vue baisserait-elle avec le temps ?)
Je pensais que c'était une citation, et donc qu'elle ne m'engageait ni ne vous engageait (vous remarquerez que c'est un de mes grands défauts, je lis mal. Il faut donc me répéter les choses, et je finis par comprendre).

Voici le lieu, je vous laisse le choix des minarets depuis lesquels nous nous canarderons.

[www.istanbulexcursions.com]
Jean-Marc,

Vous m'avez mal compris (encore une fois votre gaullisme).

Ma citation pseudo-humoristique (l'auteur Grec ne pouvait pas être Pyrrhon, il ne se fâchait jamais de rien, sauf du "chien qui mort", sans parler de l'anachronisme de l'arme) était une façon maladroite de fuir votre proposition, car je ne suis pas à la hauteur pour vous répondre avec le même talent que M. Orimont.

Rangeons nos armes, nous pourrions nous blesser, le pistolet était donc ici une réponse cocasse à votre invitation de face à face.

Clairement, je ne comprends pas ce que vous attendez de moi, sur quel terrain voulez-vous m'emmenez ?

PS : Quand à mon refus de vous laissez choisir le Tromblon était secondaire. Je remarquais seulement, en entrant dans cette fausse discussion, le fait que vous ne saviez même pas lire au premier degrés, ce qui la rendait plus que surréaliste cette discussion.
Mais nulle part... justement, je ne vais nulle part... ma vision cinématographique du monde est quelque part entre le Faucon maltais et le Cri du cormoran le soir au-dessus des jonques, à savoir que le Faucon maltais se passe à San Francisco et pas à Malte, tandis que le Cormoran est en France et non en Chine, ce qui n'est pas grave d'ailleurs puisqu'il n'y ni faucon, ni cormoran, en fait, et que nous finirons dans le Grand Tout (dont une représentation terrestre est le programme économique du Front national).
Très Bien.
Alors, comme je vous l'ai déjà dit, nous n'avons pas de raison de nous chamailler, si notre objectif est de résister à ce "Grand Tout".
M. Hessel, quant à lui, est partisan de ce dernier.
Cela ne vous ressemble donc pas.
Votre invitation à vous répondre sur cet exemple Hessel-Orimont où vous teniez le rôle de Hessel n'avait pas lieu d'être.
Ha Pyrrhont !

Doit-on dire de Hessel ou d'Hessel ?
Les deux :
On fait normalement l’élision devant un nom propre s’il commence par un h muet, comme pour les noms communs.
Cela étant dit, dans l'usage, on a tendance à ne pas la faire devant un nom propre de personne si il est court.
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