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Traître ou fou à lier ?

Envoyé par Renaud Camus 
29 mars 2011, 17:21   Traître ou fou à lier ?
« La contribution de ces travailleurs [[i]immigrés[/i]] à l'économie française est largement positive. Ils versent annuellement 60 milliards d'euros d'impôts et de charges sociales aux budgets de l'Etat et de la protection sociale ; dans le même temps, ils reçoivent environ 48 milliards d'allocations publiques. Ils occupent les emplois les moins qualifiés, les plus mal rémunérés, les plus pénibles, dans le nettoyage, le bâtiment, la métallurgie, l'artisanat et le commerce de proximité.

« (...), l'immigration est en réalité une chance pour l'avenir, et notamment pour l'équilibre de la protection sociale. Le Conseil d'orientation des retraites estimait en 2008 que " l'entrée de 50 000 nouveaux immigrés permettrait de réduire de 0,5 point de PIB le déficit des retraites ". Il faut maîtriser les flux et améliorer l'accueil et l'intégration des travailleurs immigrés, non leur infliger sous couvert de préférence nationale une discrimination négative moralement indigne et économiquement absurde.

« Avec le protectionnisme de repli et le fétichisme de la répression, la xénophobie et l'islamophobie sont le fond de commerce de la nouvelle extrême droite. En cela, elle se situe en dehors de l'arc républicain. Pour endiguer sa résistible ascension, la dénonciation politique et la stigmatisation morale ne suffisent pas. Il faut réfuter point par point ses propositions politiques. Républicains, à vos claviers !

Henri Weber


Député européen (PS) (in Le Monde)
29 mars 2011, 17:27   Re : Traître ou fou à lier ?
Cancre irresponsable.
Le calcul des Contribuables associés, publié dans "Le cri du contribuable", leur petite publication, révélait l'inverse : l'immigration coûtait environ 26 milliards par an - ce chiffre ne prenait pas en compte l’appauvrissement culturel, linguistique et matériel (paysage, villes, etc.) du pays.
On peut trouver le détail de ce calcul ici : [www.contribuables.org]
Il faut répondre aux mensonges par des faits et des chiffres !
Ce que ne dit pas non plus ce rapport, c'est la part de diminution des salaires qu'il est possible d'imputer à l'immigration légale d'une part, mais surtout illégale.
Les emplois non qualifiés ou difficiles trouveraient des candidats s'ils étaient bien payés.
Or, ils sont mal payés et des immigrés, souvent clandestins, les occupent,
Donc ces emplois demeurent mal payés.
Exemple : les agents de sécurité de la SNCF, employés d'entreprises privés de sécurité, qui touchent environ 800 euros pour un temps plein, c'est-à-dire environ 200 euros de moins que le SMIC !
Les Français et les gens en règle ne veulent pas être exploités et abusés : c'est pour cela qu'ils refusent ces emplois.
On peut donc raisonner autrement : si les salaires étaient décents (et les aides sociales moindres), les gens accepteraient plus souvent ces travaux difficiles, lesquels donneraient lieu à des cotisations (alors que leur occupation "au noir" ne donne lieu à aucune cotisation), ce qui enlèverait doublement une charge sur la nation : une cotisation de moins à payer chaque fois et une de plus versée !
Sans doute pas besoin de ces "jaunes" qui viennent de l'étranger pour faire pression sur les salaires. Dire que ces imbéciles de socialistes et ces (anciens) trotskystes continuent de militer pour davantage de régularisation et d'immigration. Quelle trahison des intérêts du petit peuple !
29 mars 2011, 17:39   Re : Traître ou fou à lier ?
Maurice Allais, notre seul prix Nobel d'économie avait démontré déjà il y a plus de vingt ans que l'immigration était un gouffre financier.
Vous allez voir que ce type d'interventions pro-immigration qui va contre tout bon sens vont se multiplier dans les mois précédant l'élection présidentielle.

Ici en Allemagne le parti vert vient de remporter une élection régionale grâce à la catastrophe japonaise car la campagne électorale fut basée presque uniquement sur les dangers de l'énergie nucléaire et la fermeture des centrales (d'ailleurs juridiquement impossible) sans que les gens réalisent que ce parti est violemment pro remplacement, pour l'entrée de la Turquie dans l'UE, pour une réforme de l'école appellée Gesamtschule cad le lycée unique, etc...

Il est fascinant de constater que le parti vert allemand soutient tous les projets de réformes sociales qui ont quasiment échoué partout où ils ont été appliqués.
Les citoyens du Bade-Wurtemberg vont rapidement déchanter lorsqu'ils verront que le très bon système éducatif de leur Land est attaqué par les khmers verts qu'ils auront élus... Ils voulaient une situation comparable à celle de Brême ? Ils vont être servis...
Si M. Weber (savez-vous au fait que la prononciation Ouébère commence à se faire entendre par-ci par-là ?) s'était donné pour mission de résumer la doxa en matière d'immigration dans ses grandes lignes, il n'eût pas procédé autrement.
Pour tous les sujets, l'homme de gauche aime à rappeler (et souvent avec une certaine raison) que les chiffres bruts ne suffisent pas, que telle ou telle mesure entrainera des modifications sociales difficiles à évaluer, et probablement des dépenses financières auxquelles on ne songe pas immédiatement (par exemple les dépenses de santé qui pourraient résulter de l'augmentation de la durée du travail). Tous les sujets, sauf l'immigration. L'immigration est réductible à une soustraction. Soit x la somme des cotisations payées par les immigrés, et y la somme des aides qui leur sont allouées. Si x - y > 0, alors Immigration = Bénéfice net pour la France, bénéfice immaculé, indubitable. Comme les choses sont simples dans ce domaine !
Utilisateur anonyme
29 mars 2011, 18:55   Re : Traître ou fou à lier ?
Concernant l'immigration et les retraites :

Résumons l'idée : comme le ratio personnes actives/retraités diminue, il faut avoir recours à l'immigration qui apportera des travailleurs qui vont compenser la baisse de ce ratio...

Vous allez me trouver bête mais : les immigrés que l'on fait venir, ils vieillissent, non ? Ils prendront un jour leur retraite ? Et qui paiera alors la retraite des immigrés venus sauver le système de retraite ? D'autres immigrés ? Puis encore d'autres ?

Bref, ce raisonnement est inepte et n'est qu'une réponse théorique à court terme... et je ne parle même pas de sa moralité puisqu'il a une réponse néo-colonialiste : on fait venir des immigrés qui paieront nos retraites... Ils seront en quelque sorte nos exploités.

Sans parler bien évidemment de cet insupportable esprit comptable qui n'accorde aucune place aux populations, aux cultures, aux nations et qui cherche même à les détruire en prétextant les sauver... d'un misérable problème comptable...
Il me semble quand même que les idées d'un M. Henri Weber sont actuellement, au PS, très minoritaires. J'imagine mal DSK tenir de tels propos irresponsables. Quoiqu'on puisse s'attendre à tout...
Utilisateur anonyme
30 mars 2011, 07:55   Re : Traître ou fou à lier ?
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Citation
Les citoyens du Bade-Wurtemberg vont rapidement déchanter lorsqu'ils verront que le très bon système éducatif de leur Land est attaqué par les khmers verts qu'ils auront élus... Ils voulaient une situation comparable à celle de Brême ? Ils vont être servis...

Cher W. König,
je suppose qu'avec le nom que vous portez vous lisez l'allemand alors je vous conseille d'aller lire cet article ici qui résume assez bien l'étendue de la catastrophe dans ce Land.

Il y a eu à Hamburg un référendum sur le collège unique qui a tourné au cauchemar pour le SPD/Verts et la coalition Verts/SPD veut dans le BW recommencer le même cirque.

Le nouveau Ministre-Président du Bade-Wurtemberg Kretschmann est un ancien prof de lycée et il a vraiment toute la rigidité butée de ce type d'homme.
"Quoiqu'on puisse s'attendre à tout..." C'est, je le crains, ce à quoi il faut s'attendre - et, plus qu'à tout, au pire.

En 1981, on se disait : bon, il y a des gens sensés au PS, ils ne sont pas tous cinglés, beaucoup ont des biens, ils n'oseront pas aller jusqu'à nationaliser des entreprises à 5 ou 6 ouvriers qui fabriquent des épingles à linge. Eh bien, ils l'ont fait, et pis encore.

En 1982, au moment du projet Legrand, puis en 1989 au moment où Jospin préparait "sa" loi (IUFM, centration sur l'enfant, communauté éducative, construction du savoir par l'enfant lui-même, et tout le tralala), on se disait : Mitterrand, qui aime Chardonne, et bien d'autres qui aiment écrire, qui défendent la langue (Orsenna, Gallo, etc.) ne peuvent laisser les fossoyeurs de la culture et de la pensée accomplir leurs sombres desseins... Eh bien, si, ils l'ont fait.

En 1982, au moment des nationalisations et des dévaluations en cascade du franc, on se disait : Delors, avec le nom qu'il porte, et quelques autres, qui ne sont pas fous, ne vont pas accepter que le pays soit jeté dans les abîmes. Eh bien, si, ils l'ont accepté, le sourire aux lèvres.

Rocard raconte volontiers qu'il a regardé Delors, pendant que le Conseil des Ministres en 1982 décidait de ramener de 65 à 60 ans l'âge légal du départ à la retraite, et que l'un et l'autre se sont dits : mais qui va payer tout cela ? Eh bien, ils n'ont pas protesté et ont laissé faire...

En 1997, on pensait que DSK, qui sait compter, s'opposerait à la réduction légale de la durée hebdomadaire du travail (les 35 heures). Que nenni ! C'est même lui qui en a eu l'idée.

Toute l'histoire des trente dernières années prouve que les idées de Weber et d'autres, encore plus folles, sont bien le futur qui nous attend et que, si elles deviennent la réalité entre 2012 et 2017, jamais, même si les socialos perdent le pouvoir en 2017, elles ne seront remises en cause par Sarkozy ou quelque autre.
Citation
Toute l'histoire des trente dernières années prouve que les idées de Weber et d'autres, encore plus folles, sont bien le futur qui nous attend et que, si elles deviennent la réalité entre 2012 et 2017, jamais, même si les socialos perdent le pouvoir en 2017, elles ne seront remises en cause par Sarkozy ou quelque autre.


True !
Je pensais pourtant que Jean-Marc voyait en DSK un "moindre mal". Et comme je trouve Jean-Marc très intelligent (sans ironie aucune)...
Utilisateur anonyme
30 mars 2011, 14:00   Re : Traître ou fou à lier ?
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Utilisateur anonyme
30 mars 2011, 14:08   Re : Traître ou fou à lier ?
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Citation
Caribert
Résumons l'idée : comme le ratio personnes actives/retraités diminue, il faut avoir recours à l'immigration qui apportera des travailleurs qui vont compenser la baisse de ce ratio...

Vous allez me trouver bête mais : les immigrés que l'on fait venir, ils vieillissent, non ? Ils prendront un jour leur retraite ? Et qui paiera alors la retraite des immigrés venus sauver le système de retraite ? D'autres immigrés ? Puis encore d'autres ?

Précisément. Ca s'appelle un schéma de Ponzi et le dernier à s'y être essayé a laissé une ardoise de 50 milliards de dollars pour laquelle il a écopé de 150 ans de prison. D'autres préfèrent parler de "modèle social que le monde entier nous envie".
Citation
Précisément. Ca s'appelle un schéma de Ponzi et le dernier à s'y être essayé a laissé une ardoise de 50 milliards de dollars pour laquelle il a écopé de 150 ans de prison. D'autres préfèrent parler de "modèle social que le monde entier nous envie".

Le problème c'est que le monde entier a choisi ce modéle.

Regardez un petit Land comme celui de Rheinland-Pfalz ici en Allemagne, 4 million d'habitants et 34 milliards de dettes. Qui va payer une telle somme ?
Citation
Rogemi
Le problème c'est que le monde entier a choisi ce modéle

Certes, mais depuis beaucoup l'ont abandonné, à commencer par le Chili, dès 1980.
Aujourd'hui, la dette publique de ce pays atteint 6% de son PIB, contre 85% en France...
Citation
Rogemi
Citation
Les citoyens du Bade-Wurtemberg vont rapidement déchanter lorsqu'ils verront que le très bon système éducatif de leur Land est attaqué par les khmers verts qu'ils auront élus... Ils voulaient une situation comparable à celle de Brême ? Ils vont être servis...

Cher W. König,
je suppose qu'avec le nom que vous portez vous lisez l'allemand alors je vous conseille d'aller lire cet article ici qui résume assez bien l'étendue de la catastrophe dans ce Land.

Il y a eu à Hamburg un référendum sur le collège unique qui a tourné au cauchemar pour le SPD/Verts et la coalition Verts/SPD veut dans le BW recommencer le même cirque.

Le nouveau Ministre-Président du Bade-Wurtemberg Kretschmann est un ancien prof de lycée et il a vraiment toute la rigidité butée de ce type d'homme.

Merci pour cet article ! Je vais le lire et tâcher de le comprendre, car si mon nom de famille vous indique bien quelles sont mes origines, j'ai pour des raisons longues à expliquer fait un refus idiot de l'apprentissage de l'allemand dans ma jeunesse.

Je regrette cette obstination, et me suis mis à l'apprentissage en autodidacte de la langue de mes aïeux par respect pour eux et par amour pour une culture allemande que je n'ai découverte que bien tard. Je n'ai pas encore l'aisance que je souhaiterais avoir, mais je continue mon chemin avec émerveillement...

Je connais en fait la situation brêmoise pour en avoir été informé dans ses grandes lignes par un oncle vivant en Westphalie. Depuis, j'ai rencontré beaucoup de germanophiles qui n'ont fait que confirmer les propos de ce brave homme.

Quant à Kretschmann, j'ai ouï dire de la part de gens raisonnables qu'il était une sorte d'écologiste de tendance conservatrice, catholique de surcroit, et qu'on pouvait espérer qu'il ne fasse pas n'importe quoi, ou du moins qu'il ne laisse pas ses petits camarades faire n'importe quoi... Mais vous semblez mieux informé...
Écolo-conservateur, voilà une étiquette intéressante, ou même écolo-réac, pourquoi pas. C'est ça : écolo-réac tendance patriotique.
Utilisateur anonyme
30 mars 2011, 16:26   Re : Traître ou fou à lier ?
Cassandre nous parle à très juste titre de l'ouvrage de Maurice Allais dont il est question là :

"Trois points méritent particulièrement de retenir l’attention :

-l’extension des allocations familiales aux étrangers est dénuée de sens commun ;

-il n’y a pas de travail que les Français ne veulent pas faire, il y a des travaux qu’ils ne veulent pas faire à un certain prix ;

-l’immigration a un coût élevé en termes d’infrastructures d’accueil."

[www.polemia.com]


Les choix politiques de Jean-Marc se caractérisent par la constance dans le soutien aveugle au Désastre,

Bigre, cher Didier, c'est raide en effet. Je plaide pour que l'on parle d'un soutien borgne, à tout le moins.

Et dire que Jean-Marc n'est même pas intervenu sur ce fil !
Utilisateur anonyme
30 mars 2011, 17:05   Re : Traître ou fou à lier ?
qu'il était une sorte d'écologiste de tendance conservatrice, catholique de surcroit,

Chouette, un sürgeon jüngerien ?
Citation
Écolo-conservateur, voilà une étiquette intéressante, ou même écolo-réac, pourquoi pas. C'est ça : écolo-réac tendance patriotique.

Dans une conférence de presse un journaliste lui a posé lundi la question suivante: "qu'évoque pour vous le mot patriotisme ?" Réponse: "le mot patriotisme est un terme que je n'utilise jamais car il est trop chargé de connotations négatives. je suis un patriote de la constitution (Verfassungspatriot)"
Citation
j'ai pour des raisons longues à expliquer fait un refus idiot de l'apprentissage de l'allemand dans ma jeunesse.

Vous savez Mr König votre attitude est encore largement répandu en France et même en Alsace région éminemment germanique où en quelques en 40 ans la langue et la culture allemandes ont été si gravement affaiblies que l'on peut avancer et cela sans exagération qu'elles auront d'ici une génération disparu.

Et on a l'insolence de parler de l'Europe unie. Jamais les peuples européens n'ont été aussi éloignés culturellement les uns des autres. Presque plus personne n'apprend le francais en Allemagne et en France l'enseignement de l'allemand a fortement reculé.

Comme je l'ai déjà dit ici à plusieurs reprises il est beaucoup plus simple pour un francais d'apprendre l'allemand que l'anglais, langue dont l'apprentissage est très difficile pour une personne de langue maternelle francaise.
En effet, je vis et travaille aujourd'hui en Alsace, et je peux vous confirmer que la pratique tant de la langue alsacienne que de la langue allemande s'est perdue. C'est même assez sidérant, car voyez-vous, je travaille dans un collège public situé juste en bordure du Rhin, non loin de Baden-Baden et de Karlsruhe. Beaucoup de mes élèves ont des parents qui travaillent dans des PME en Allemagne, et qui profitent des salaires plus élevés outre-Rhin. Leurs enfants espèrent faire de même, mais l'allemand se perdant, ils vont au devant de grandes difficultés. Sachez, par exemple, que les Alsaciens ne sont plus la première communauté de travailleurs étrangers à Bâle, et qu'ils ont été supplantés par les Allemands à cause de leur médiocre maîtrise de la langue allemande... C'est le Bade-Wurtemberg et la Suisse qui permettaient à l'Alsace d'avoir un faible taux de chômage, car ils absorbaient le trop-plein de travailleurs... Il est sérieusement à craindre que les choses ne changent rapidement...

Et je ne vous parle pas des élèves germanophones inscrits dans des collèges français en section bilingue, et qui ne dépassent pas les 13/20 de moyenne en allemand... C'est un autre problème, et il est effarant...
Citation
et qui profitent des salaires plus élevés outre-Rhin

Ils profitent des salaires brutes plus élevés parce qu'en tant que frontaliers ils paient leurs impôts en France et non en Allemagne. L'imposition directe étant en Allemagne beaucoup plus élevée qu'en France.
Citation
Et je ne vous parle pas des élèves germanophones inscrits dans des collèges français en section bilingue, et qui ne dépassent pas les 13/20 de moyenne en allemand... C'est un autre problème, et il est effarant...

Je suis convaincu que sans Hitler et les 13 années du régime national-socialiste les alsaciens n'auraient jamais abandonné la langue et la culture de leurs ancêtres.

Aprés la guerre ils n'ont pas vraiment eu d'autre choix que de se montrer encore plus patriotes que les "francais de l'intérieur". Etonnantes les traces que l'histoire laisse dans le coeur des peuples.
C'est tout à fait ça. La preuve, les Alsaciens ont fièrement continué à parler leur langue après 1918, et Dieu sait que les Français ne furent pas tendres à leur égard. Mais l'annexion de 1940-1945 a été un tel traumatisme... Il y aurait tant de choses à dire sur les périodes qui suivirent 1918 et 1945, et la France n'en sortirait pas grandie... Pareil pour la Moselle germanophone, où j'ai été élevé...

Pour les élèves germanophones que j'évoquais, il s'agit d'élèves allemands, mais inscrits dans les collèges français. Certains ont de très bons résultats en cours d'allemand, mais d'autres comme je le disais se traînent péniblement. La raison en est que la langue qu'ils parlent chez eux est au fond si pauvre que même un cours pratiqué en France leur demande des efforts étonnants... Un peu comme nos mauvais élèves français, qui ont, mettons, 7/20 de moyenne en français dans nos établissement, et qui n'auraient eux aussi que 13/20 s'ils suivaient un cours de français dans une école allemande....
Citation
l y aurait tant de choses à dire sur les périodes qui suivirent 1918 et 1945, et la France n'en sortirait pas grandie

Oui le retour de la France fut suivi d'un nettoyage éthnique assez méchant et il faut aussi dire que le demi-siècle prussien entre 1871 et 1918 fut grosso modo heureux, du moins pour la majorité des habitants de la province. En effet ceux qui refusérent la domination allemande partirent en exil soit vers la France soit vers l'Algérie soit vers le nouveau monde.
Citation
l s'agit d'élèves allemands, mais inscrits dans les collèges français.

Ne vous en étonnez pas car en dehors de la Bavière et du Bade-Wúrtemberg le niveau de l'enseignement scolaire est en Allemagne désastreux surtout dans les Länder de l'ouest et du Nord qui furent pendant des décennies gouvernés par le SPD.
Utilisateur anonyme
30 mars 2011, 21:25   Re : Traître ou fou à lier ?
Le système éducatif est-il bien basé sur une séparation matin/après-midi ? Avec le matin, les cours traditionnels et l'après-midi un temps libre pour favoriser les activités sportives ?

Si oui, j'imagine qu'il n'est pas fortuit d'y voir une relation quant au niveau des jeunes allemands...
Messieurs, permettez-moi de m'inscrire en faux contre ce que vous racontez-là. Pour commencer (je vais très vite), l'épuration indéniable qui eut lieu en 1918, et au cours de laquelle on chassa des territoires récupérés par la France une grande partie des Allemands qui s'y étaient installés entre 1871 et 1918, a été pour l'essentiel l'œuvre des Alsaciens-Mosellans eux-mêmes dont beaucoup ont fait du zèle, allant nettement plus loin et de façon beaucoup plus brutale que ce que les autorités militaires françaises avaient en projet.

Ensuite, il est absolument faux de dire que "ceux qui refusèrent la domination allemande partirent". Seuls 10% environ des habitants des territoires annexés les quittèrent, les plus irréductibles germanophobes en somme. Mais la grande majorité des populations, sauf dans quelques cantons de l'Alsace Bossue, était très hostile à l'annexion. La preuve : pendant plus de vingt-cinq ans les Alsaciens-Mosellans n'ont élu que des députés protestataires au Reichstag, et souvent à des majorités dignes des élections soviétiques ! Inversement, après le retour, lors des premières élections législatives qui ont donné la fameuse "chambre bleu horizon", ils ont voté encore plus massivement que le reste de la France pour la droite patriotique regroupée dans le Bloc National !

Il est vrai qu'il y eut ensuite un désenchantement, provoqué notamment par des maladresses administratives et la tentation éprouvée par le cartel des gauches d'appliquer là-bas les lois de 1905, ce que les Alsaciens ont refusé avec véhémence, et aussi par les difficultés langagières. Le résultat de ce désenchantement relatif a été l'émergence du mouvement autonomiste qui a engrangé quelques succès électoraux au tournant des années trente-quarante avant d'être marginalisé puis déconsidéré par la coopération avec l'Allemagne nazie.
Que les Alsaciens aient été frondeurs à l'égard du pouvoir allemand durant le Second Empire, c'est un fait, mais que les Allemands de cette époque se soient somme toute mieux comportés à leur égard que les Français à chaque annexion (1918, 1945... pour ne pas parler de la première sous Louis XIV...) en est un autre. Il suffit de voir tous les monuments et bâtiments construits entre 1870 et 1914 en Alsace-Moselle pour voir une réelle volonté de modernisation et de mise à l'honneur des deux régions. L'architecture strasbourgeoise en est un exemple éclatant, sans compter la politique de promotion de son université : les Allemands ont vraiment voulu faire de cette ville une petite capitale à la hauteur des exigences de l'époque. D'ailleurs, l'Alsace était dans l'Empire une possession personnelle du Kaiser, preuve d'un grand intérêt du pouvoir berlinois à son égard. J'admets d'ailleurs que la fronde des Alsaciens n'est certainement pas étrangère à ce soucis, les Prussiens se mettant en quatre pour faire pour ainsi dire passer la pilule... Tout n'a pas été rose, nous sommes bien d'accord, mais ce n'est sûrement pas pour rien si tant d'Alsaciens ont éprouvé par la suite une certaine nostalgie tout à fait sincère bien que paradoxale pour l'époque impériale... Il est tout de même étrange que tous les Alsaciens de mon entourage (qui n'avaient avant de me connaître aucun lien personnel entre eux) partagent cette même nostalgie qui leur a été à chacun transmise par la mémoire familiale...

Tenez, une petite anecdote amusante. Il y a quelques semaines, le parvis de la cathédrale de Strasbourg a été occupé pour le tournage du second épisode cinématographique des aventures de Sherlock Holmes. La scène devait être celle d'un attentat durant une cérémonie célébrant le vingtième anniversaire de l'annexion de l'Alsace-Lorraine au Reich. Les figurants étaient en costume d'époque, les façades des commerces maquillés pour leur donner l'allure de boutiques allemandes de 1890, la rue menant à Notre-Dame décorée avec force fanions et drapeaux aux couleurs noire, blanche et rouge... Autour de moi, l'enthousiasme était unanime !... Tout le monde aurait voulu être de la partie, et vivre une journée à la mode de leur aïeux !... Je ne pense pas que le sentiment eût été le même s'il eût été question d'un film sur la période 1940-1945...

Le seul bémol, je l'ai trouvé dans un article des déplorables Dernières Nouvelles d'Alsace, dans lequel un figurant interviewé disait espérer que le film indique au montage que l'Alsace était désormais française... J'ai rapporté ces propos à la plupart de mes amis : tous était consternés par leur caractère cocardier d'une nullité absolue.
Il me semble que mieux vaudrait ne pas appeler le Deuxième Reich, par une scrupule de traduction exagéré, le "Second Empire" — ça prête vraiment à confusion. En outre il n'est pas le second puisque il y en a eu un troisième, qui a un peu fait parler de lui.
Je suis d'accord, Maître, pour employer plutôt le mot Reich. Par contre (je n'ose user d'en revanche en votre présence), il me semble que la distinction entre second et deuxième n'est pas formellement attestée...

[www.academie-francaise.fr]
Citation
Tout n'a pas été rose, nous sommes bien d'accord, mais ce n'est sûrement pas pour rien si tant d'Alsaciens ont éprouvé par la suite une certaine nostalgie tout à fait sincère bien que paradoxale pour l'époque impériale...

Cher Marcel,

Je connais bien l'Alsace puisque j'y ai passé les 10 premières années de ma vie et comme une partie de ma famille y habite encore j'y reviens assez regulièrement.

Vos répliques à mes réflexions à la hache sont en grande partie exactes mais ne contredisent pas ce que j'avance. Il est évident qu'en 1918 la joie du retour "im Schoße Frankreichs" ne fut en aucun cas feinte et trés sincére. Il est également vrai que la vie en Alsace sous le gouvernement prussien fut ressentie, au bout du compte, par beaucoup de gens (la majorité ??) comme heureuse même s'il est indéniable que les sentiments patriotiques francais restaient forts.

En tout cas j'ai entendu, dans les années cinquante, des dizaines de fois le récit de l'arrivée des troupes francaises en 1918 dans Strasbourg et je peux vous dire que, même 40 ans aprés, la remémoration de cette entrée déclenchait des larmes d'émotion.
Il vaut mieux dire en revanche, au contraire.

Que les Allemands aient beaucoup construit en Alsace-Moselle, c'est certain, et des bâtiments solides sinon toujours très élégants, en effet. Mais la question n'est pas là. Il est vrai que dans les années 1910-1914, quarante ans après l'annexion, celle-ci est mieux acceptée. De nouvelles générations ont accédé à l'âge adulte qui n'ont connu que l'Allemagne et ne parlent que l'Allemand. Bien qu'il n'ait pas accédé au même statut que les autres États du Reich, le Reichsland Älsass-Lothringen a vu ses droits politiques élargis. La grande prospérité de l'Allemagne et la générosité de ses lois sociales sont appréciées. Le vieux fond culturel germanique commun (sauf, bien sûr, pour la Moselle francophone, quelques-unes des hautes vallées vosgiennes et, curieusement, le Sundgau), les mariages mixtes avec les nombreux Allemands installés là, le rôle puissamment intégrateur du service militaire, tout devrait contribuer à la fusion de l'Alsace-Moselle dans l'ensemble allemand. Mais cette évolution reste superficielle et fragile comme le montrent de nombreuses tensions et des incidents parfois violents dont celui de Saverne en 1913 est le plus connu. Et lors de la déclaration de guerre, il y en eut beaucoup d'autres, autrement graves, avec des refus d'incorporation, des émeutes lors des conseils de révision. Le résultat fut du reste que les soldats alsaciens-mosellans furent toujours regardés avec méfiance par le commandement allemand, systématiquement envoyés sur le front oriental et victimes de brimades, en matière de permissions notamment. Il est vrai que lorsque l'armée française prit de façon éphémère Mulhouse au tout début de la guerre elle fut accueillie par la population d'une façon qui fit sur les autorités allemandes l'effet d'une douche glaciale (il n'en reste pas moins vrai cependant que ces soldats firent, dans l'armée allemande, leur devoir comme les autres, en tout cas sur le front de l'Est). Vous pouvez tourner les choses comme vous voulez, cela ne changera rien au fait que même près d'un demi-siècle après, la méfiance à l'égard des "Prussiens" et l'attachement sentimental à la France restaient profondément ancrés dans l'esprit de la majorité, sauf en Alsace Bossue.
Citation
Marcel Meyer
Vous pouvez tourner les choses comme vous voulez, cela ne changera rien au fait que même près d'un demi-siècle après, la méfiance à l'égard des "Prussiens" et l'attachement sentimental à la France restaient profondément ancrés dans l'esprit de la majorité, sauf en Alsace Bossue.

Je n'ai jamais nié cela. Vous ne me comprenez pas : j'ai bien dit que les Alsaciens ont été revêches à l'époque vis à vis du pouvoir prussien, mais que leur enthousiasme à revenir en France, s'il a été réel pour beaucoup, a en effet vite déchanté, comme vous l'indiquiez vous-mêmes. Mais aujourd'hui, le temps ayant passé, une authentique et paradoxale nostalgie existe, sûrement favorisée par le fait que ce moment historique est antérieur aux horreurs des deux guerres, et qu'elle correspond pour les Alsaciens à leur Belle-Epoque.

Vous parlez de méfiance à l'égard du Prussien, et vous avez raison, mais elle s'accompagne de son pendant mimétique qu'est la méfiance à l'égard des "lièvres de Français". Sans compter l'ironie à l'égard de certains de leurs compatriotes, aimablement qualifiés de "Hourra Franzose"...

Au fond, l'Alsacien n'a qu'une patrie : l'Alsace. Elsass frei !
« Par contre (je n'ose user d'en revanche en votre présence), [????????] il me semble que la distinction entre second et deuxième n'est pas formellement attestée... »

Elle est assez formellement attestée en matière d'histoire, en France en tout cas : on ne parle pas de la Seconde République (1848-1852) ni du Deuxième Empire (1852-1870).
Citation
Aujourd'hui, le temps ayant passé, une authentique et paradoxale nostalgie existe, sûrement favorisée par le fait que ce moment historique est antérieur aux horreurs des deux guerres, et qu'elle correspond pour les Alsaciens à leur Belle-Epoque.

Paradoxale est bien le mot qui caractérise cette nostalgie !

Hier soir je tombe sur ce texte de Chesterton à propos de l'Allemagne.

ALLEMAGNE
Les anciens royaumes allemands conservaient et furent encouragés à conserver les bonnes choses qui vont avec les petits intérêts et les frontières étroites, la musique, l'étiquette, une philosophie rêveuse, et caetera. Ils étaient assez petits pour être universels. Leur manière de voir pouvait, dans une certaine mesure, être large et éclectique. Ils eurent l'impartialité de l'impuissance. Tout ceci a été modifié de fond en comble et nous sommes en guerre avec une Allemagne dont la puissance est la plus grande et la manière de voir la plus étroite qui soient au monde.

Paru dans Les Crimes de l'Angleterre

Il y avait dans le années cinquante encore un fort relent moyenâgeux dans certaines villes alsaciennes, une atmosphère spéciale qui rappelle un peu la description de R-L. Bruckberger dans son livre A l'heure où les ombres s'allongent.sauf qu'il s'agit dans cet extrait de villes francaises.

France-la-Douce

"Je traverse Dijon, m'arrête à Dole, patrie de Pasteur. C'est lui qui a écrit : « Le hasard ne favorise que celui qui y est préparé!» Je ne savais pas avant d'y être que Dole fût la patrie de Pasteur. Après tout, pourquoi pas ? Il fallait bien qu'il fût né quelque part, ce Pasteur! Je descends à l'hôtel Chandioux, bonne référence dans le guide Michelin.
Il est tôt dans l'après-midi. Tête d'Or en laisse, je découvre Dole. Comme à Aigues-Mortes, comme à Angers, à Chinon, comme dans tant de nos petites villes provinciales construites au Moyen Âge, je suis saisi d'un sentiment, d'une sensation immédiate de la France antique, de la France féodale (à l'intérieur des remparts, l'église gothique, les petites rues bordées de belles maisons, l'hôpital — qu'on appelait l’hôtel-Dieu, tant le pauvre, le malade, le mourant s'identifiaient à Dieu lui-même), cette France parcellaire, multiple, si variée, avec ses différentes seigneuries, ses dialectes, ses coutumes, ses foires, ses fêtes locales, ses juridictions enchevêtrées, inextricables, France « hérissée de libertés », comme le dit Michelet : le tout ne formait pas une réalité nationale uniforme et centralisée, le tout formait une communion infiniment plus intime, plus libre, en fin de compte plus forte, parce qu'il n'y a pas de ciment plus fort que l'amour ; et l'amour, loin d'effacer les singularités, les affirme au contraire, les épanouit, les harmonise. C'est le lien féodal de protection pour les uns, d'allégeance pour les autres, qui a littéralement engendré la France, en ces temps très anciens où l'on disait d'elle « France-la-Douce »: rien n'est à la fois plus fort et plus suave que l'amour librement donné, librement reçu, rien n'est plus fécond, délicieusement fécond. Temps très anciens, qui remontent à plus de mille ans, où s'est constitué et s'est accumulé le capital génétique de notre pays, ce fonds de roulement sur lequel nous vivons encore, sur lequel nous payons encore notre train de vie de Français, bien que dans les quatre siècles récents nous ayons dépensé tout le revenu et fortement entamé ce capital. Je dis cela non pas en passant, au contraire je voudrais le dire de façon plus percutante pour qu'en soient frappés les esprits et qu'en soient, qui sait? séduits les cœurs. Tous nos modèles typiquement français se sont formés à cette époque lointaine, tous nos modes d'expression propres, aussi bien notre langage que notre architecture, notre musique, notre peinture, notre goût, l'ancienne politesse française, pour le peu que nous en ayons gardé."
Je fais un clin d'oeil, cher Maître, à une interrogation qui vous avait agité dans l'un de vos ouvrages, je crois, et qui portait sur l'usage d'en revanche et de par contre, et durant lequel vous aviez émis quelques réserves à l'égard d'en revanche, autant qu'il me souvienne... Mais mon souvenir est lointain, et peut-être faux...
Non, non, je crois que c'est bien le cas. Dans le Répertoire (que je n'ai pas sous la main), Renaud Camus rejoint, je crois, Gide (cité ci-après), qui déclarait, s'il m'en souvient bien, désirer s'en tenir à "par contre", locution condamnée par Voltaire puis par Littré et qualifiée par ce dernier de terme du langage commercial.

« En revanche et en compensation, formules de remplacement que Littré propose, ne me paraissent pas toujours convenables. Trouveriez-vous décent qu'une femme vous dise : " Oui, mon frère et mon mari sont revenus saufs de la guerre ; en revanche, j'y ai perdu mes deux fils", ou "La moisson n'a pas été mauvaise, mais en compensation toutes les pommes de terre ont pourri " ? Par contre m'est nécessaire et, me pardonne Littré, je m'y tiens. »
Oui j'ai moi aussi perçu l'émergence d'une espèce de nostalgie pour l'époque allemande parmi les jeunes générations qui ne l'ont évidemment pas connue. Il y a à cela plusieurs raisons : celle que vous indiquez, c'est-à-dire davantage la nostalgie de temps heureux que de l'Allemagne, mais aussi quelque chose du tempérament alsacien qui pousse, sous les Allemands, à regretter la liberté, la légèreté, l'élégance françaises et, sous les Français, à se désespérer d'avoir perdu le sérieux et l'ordre allemands. Vous connaissez sans doute la chanson :

Der Hans im Schnokeloch, hett alles was er will (bis)
Un was er hett des well er nitt,
Un was er will des hett er nitt,
Der Hans im Schnokeloch, hett alles was er will

Der Hans im Schnokeloch, saat alles was er will (bis)
Un was er saat des denkt er nitt
Un was er denkt der saat er nitt !
Der Hans im Schnokeloch, saat alles was er will


etc

(Jean du trou à moustiques a tout ce qu'il veut
Et ce qu'il a, il n'en veut pas
Et ce qu'il veut, il ne l'a pas
Jean du trou à moustiques a tout ce qu'il veut

Jean du trou à moustiques a tout ce qu'il veut
Et ce qu'il dit, il ne l' pense pas
Et ce qu'il pense, il ne l' dit pas
Jean du trou à moustiques a tout ce qu'il veut)
Pour ce qui est de second opposé à deuxième, il y a le contre-exemple d'Apollinaire qui, lorsqu'il évoque une à une les Sept Épées dans La Chanson du mal-aimé, écrit :

La seconde nommée Noubosse
Est un bel arc-en-ciel joyeux…
Didier,

Voici Sainte-Beuve :

M. Arnauld (...) à quatre-vingts ans (...) soutint magnifiquement les quatre thèses voulues: la première appelée Sorbonnique (...); la seconde dite Mineure ordinaire (...); la troisième, Majeure ordinaire (...); et la quatrième et dernière, appelée l'acte de Vesperies...


SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t. 2, 1842, p. 18.


Et, dans une hiérarchie :

Rome (...) était la seconde ville du monde après l'immense Alexandrie

LOUYS, Aphrodite, 1896, p. 162.

Pour déterminer quand employer second et quand employer deuxième, le mieux est de se reporter à l'Académie française, qui nous dit :

Longtemps, second a été la forme la plus courante, et certains grammairiens prétendaient réserver l’usage de deuxième aux cas où la série comprenait plus de deux éléments ; lorsque l’emploi de second s’est fait plus rare, on a voulu le réduire aux cas où la série ne comprend que deux éléments. Littré, déjà, contestait cette distinction qui jamais ne s’est imposée dans l’usage, même chez les meilleurs auteurs.

[www.academie-francaise.fr]
[Message inutile] J'espère, cher Jean-Marc, n'avoir pas trop fait mon donneur de leçons...
31 mars 2011, 14:21   Re : Traître ou fou à lier ?
Ah ! que vous avez de bonnes lectures, cher Jean-Marc !
On peut établir une analogie entre les "idéocrates" dont Weber est un beau spécimen (mais il y en a d'autres au PS, au PC, à la LCR, chez les Verts), c'est-à-dire de ces gens qui tiennent à leurs idées plus qu'à la prunelle de leurs yeux et qui, pour montrer à quel point elles sont justes, efficaces, source de bonheur, etc. sont prêts à sacrifier des millions de malheureux, avec ces parents végétaliens qui ont préféré laisser mourir leur bébé âgé de 11 mois plutôt que de lui donner les vitamines dont elle avait besoin et qui ont été condamnés récemment à 30 mois de prison ferme.

(Cf. l'article ci-joint du site du Figaro : "La cour d'assises de la Somme a condamné ce vendredi à cinq ans de prison dont 30 mois ferme le couple de végétaliens pour le décès en 2008 de leur bébé de 11 mois lié à un manque de soins médicaux et à un régime alimentaire déséquilibré. L'avocat général avait requis 10 ans de prison ferme... La fillette, Louise, était morte le 25 mars 2008 au domicile des parents, Joël et Sergine Le Moaligou, âgés aujourd'hui de 45 et 40 ans. Selon les experts, le décès serait lié au régime alimentaire des parents et à l'absence de soins médicaux traditionnels. Alors que Louise était atteinte d'une bronchite, les parents, qui refusaient les médicaments traditionnels, avaient tenté de la soigner avec des cataplasmes d'argile, de choux, avec des sinapismes à base de farine et de moutarde et des massages à l'huile de camphre et d'ail. Inquiets de l'affaiblissement de l'enfant, les parents, dont le régime végétalien proscrit tout aliment d'origine animale, avaient fini par appeler les pompiers qui n'avaient pu que constater la mort de l'enfant, dans leur maison de Saint-Maulvis (Somme). La pâleur et la maigreur du bébé avaient incité les pompiers à alerter les gendarmes. La victime ne pesait que 5,7 kilos contre une moyenne de 8 kilos à cet âge. La fillette était exclusivement allaitée par sa mère.
L'autopsie avait révélé une carence en vitamines A et B12 qui, selon les experts, accroît la sensibilité aux infections et serait "due à un déséquilibre alimentaire").

Weber et autres politiciens savent que la France est malade, que les maux dont elle souffre sont divers, que, parmi ces maux, il y a une immigration massive, de peuplement ou de remplacement, etc. Que prescrit-il ? Le même remède que ces parents inconscients et surtout monomaniaques ou, comme les médecins de Molière, la saignée... Si Molière est cité, ce n'est pas par hasard : le ressort "comique" (et du "drama") dans ses comédies est la monomanie du personnage central, qui se prélate jusqu'à la garde-robe, dirait Montaigne : avarice, hypocrisie, fausse science, vanité sociale..., et qui est prêt à sacrifier le bonheur de ses enfants à sa monomanie.

C'est le cas de Weber et des autres mêmes idéocrates. Ils sont fous à lier. Il est aisé de guérir la folie des personnages de Molière : il suffit d'abonder dans leur sens (il veut des médecins, en voici; il veut des gentilshommes, qu'à cela ne tienne, il sera mamamouchi). Mais comment guérir Weber et autres de leur folie ? Ne pas voter pour eux ? Certes, mais si les électeurs partagent la même folie ? La justice ? Mais la monomamie n'est pas un crime...
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