La monstruosité de ces événements n'est analysée nulle part. Partout, c'est le silence.
En réalité, il ne s'agit rien d'autre que d'une vengeance collective au sens où des groupes d'individus (maghrébins, de toute évidence) ont décidé, comme s'ils étaient investis du pouvoir de juger, de sanctionner un groupe humain autre ou "différent", les autochtones, par des destructions massives de biens, privés ou publics, des agressions contre les personnes, des menaces, insultes, etc., pour le crime commis ou qui est supposé avoir été commis par un individu qui ferait partie du groupe incriminé (celui des autochtones) ou dont il a été décidé sans preuve qu'il en faisait partie, ne serait-ce que pour justifier l'expédition punitive.
Dans l'histoire du XXe siècle, d'innombrables exactions de ce type se sont produites : les otages fusillés par l'armée allemande (ce n'est pas l'auteur de l'attentat qui a été exécuté, mais ceux qui étaient censés appartenir à son groupe, sa nation ou sa race), les destructions de biens juifs en novembre 38 à la suite de l'assassinat d'un dignitaire allemand par un militant juif exalté, les sanctions collectives qui étaient la règle dans l'Union soviétique et dans les pays satellites, etc. Dans ces exemples, c'est un pouvoir ou un Etat ou une puissance qui décide d'une sanction collective : il en a le "droit", puisqu'il est investi de la violence légale.
A Vitry le François, ce sont des groupes d'individus qui décident d'appliquer eux-mêmes et sur le champ cette "vengeance" expéditive. On désigne un bouc émissaire et on lui fait payer la faute qu'aurait commise un des siens. C'est ce qu'il y a de plus archaïque et de plus barbare dans l'humanité tribale, et tout ça dans la patrie des droits de l'homme ou dans le pays le plus avancé qui soit au monde pour ce qui est du respect dû à autrui.
On attend avec impatience de lire les analyses savantasses de nos Bac + 30 en sciences sociales.